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La cloche de réunion a été sonnée, et en attendant les participants la discussion se tient autour de la projection de la vidéo aux cadres de l’Office à Ségou, à l’exposé dans les bureaux des problèmes de terrain.

(…)

[…] et en fait on aimerait recueillir vos avis et vos impressions sur la démarche de diagnostic que l’on a utilisée avec vous, c'est-à-dire la réalisation des vidéos thématiques et leur restitution au cours d’une réunion avec des débats. Toutes vos opinions, ce que vous avez pensé de tout ça, en bien et en mal, et après nous vous poserons des questions plus précises.

M. Bah : le travail que l’on nous a présenté à Niono dernièrement était un bon travail. Sauf sur un point : si vous étiez parvenus à montrer les images des ponts cassés et des vannes qui n’existent plus, cela aurait été mieux. Parce que là où vous êtes allés filmer l’autre jour c’était dans mon champ, quand j’ai visionné la vidéo j’ai vu qu’il n’y avait pas de diguettes mais quand je voyais l’arroseur, l’image de l’arroseur qui manquait n’a pas été filmée. Donc si ces ponts cassés ou ces vannes qui manquent sortaient dans la vidéo l’Office ne pourrait pas dire que ce n’est pas de leur faute, parce qu’ils savent que ce n’est pas à nous de les faire. C’est cette partie seulement qui a manqué dans votre travail.

Le vieux avec un boubou blanc : l’autre jour on est partis à Niono, j’ai été satisfait du travail qui a été fait parce que l’Office, nous autres exploitants et les réalisateurs de la vidéo nous sommes retrouvés et avons discuté sur un seul sujet, et cela est un honneur pour nous. Et cet honneur va durer longtemps car à cause de ce que vous venez de réaliser demain ou après-demain certaines personnes qui voulaient faire quelque chose de mauvais ne le feront plus. Car que ce soit ce que nous paysans disons qui est vrai ou faux, ou bien ce que les gens de l’Office disent qui est vrai ou faux, dans tous les cas tout a été clarifié l’autre jour à Niono. En vérité moi j’ai été complètement satisfait de votre travail, je souhaite que ce type de travail continue de façon fréquente, car les gens peuvent oublier certaines choses la première fois, mais si on reprend ils vont se le rappeler et le diront. Et ça pourra nous donner une autre pensée en fonction de la stabilité de notre développement, c’est pourquoi je dis que la réalisation et la restitution de ce travail ont été un honneur pour moi. Au plaisir de Dieu et de vous.

Mady Gamsoré : en ce qui me concerne moi je ne suis pas parti à Niono, mais le travail que vous êtes venus faire ici chez nous était bien et j’en suis très content. Parce que vous vous êtes déplacés dans les champs pour filmer les parties dont parlaient les gens. Parce que d’habitude on vient nous poser des questions et noter nos réponses avant de partir simplement. Dans ces conditions il se peut que celui qui écrit note son propre avis à lui et pas ce que toi tu lui as dit. Dans votre cas ce n’est pas possible car vous êtes partis filmer les mauvaises parties et vous les avez projetées et tout le monde les a vues. Pour moi cela est très juste et sérieux, et c’est pourquoi je suis ravi du résultat de votre travail. Moi ma parole s’arrête à ce point, ici.

souhaiterait que les arroseurs et les drains soient bien curés. C’est ça ma parole, qu’on trouve une solution pour réhabiliter nos champs car ils sont fortement dégradés, de même que les arroseurs et les drains. C’est ça mon avis car ils sont tous dégradés, vous-mêmes vous les avez vus. C’est ça ma parole.

Oui il y a dans les séquences de la vidéo que nous n’avons pas projetées mais qui sont sur le DVD final une séquence sur les zones non réhabilitées, à partir de l’exemple de Pando Camp, qui explique les difficultés que vous avez ici à cause de la non réhabilitation. Inch’allah les gens la visionneront.

Ousmane Ouedraogo : vraiment nous sommes très contents du travail que vous êtes venus faire chez nous ici. Parce que les gens de l’office disent toujours nous avons curé tel nombre de drains dans telle ou telle partie de notre zone. Si on filme ces parties et qu’on les projette… Car ils avaient dit que notre drain avait été curé c’est pourquoi nous vous l’avons montré pour que vous puissiez le filmer et le projeter ensuite devant tout le monde là-bas. Et à travers cette vidéo on a montré que ce n’était pas curé et surtout en plus on a expliqué que si l’on ne le curait pas l’eau ne pourrait pas sortir, et moi j’ai été très content de cela. Grâce à ces vidéos cela a été justifié et prouvé qu’ils disent que certaines parties ont été entretenues alors que c’est faux. Ce qui montre que toutes leurs paroles ne sont pas toujours vraies, et ce sont les vidéos qui l’ont montré.

Et dans ces vidéos que vous avez visionnées, selon vous les points de vue qui étaient exposés étaient ceux des acteurs locaux, c’est-à-dire les paysans et les gens de l’Office, ou bien ceux de la mission, c'est-à-dire des deux blancs ? Ou un mélange des deux ?

Ousmane Ouedraogo : moi je demande la parole sur ce point. Vraiment les vidéos qu’on a visionnées à Niono reflétaient nos soucis. Vous êtes venus nous demander et nous vous avons dit nos soucis, nos pensées, nos problèmes, vous les avez filmés et vous les avez également fidèlement projetés, donc cela ne peut refléter autre chose que nos soucis, sauf si nous mêmes au moment des interviews n’avions pas vraiment dit nos soucis. Dans ces vidéos il n’y a aucune idée de l’équipe qui les a réalisées. C’est nous qui vous avons montré que telle partie est comme cela.

M. Bah : il n’y a pas de discussion sur ce point parce que le premier jour où vous êtes venus ici moi- même je croyais que vous étiez des stagiaires : donc vous ne pouvez pas nous inculquer une autre idée dans nos pensées. C’est au cours du débat que nous nous sommes rendus compte que vous étiez venus filmer les mauvaises parties. Le jour où vous êtes venus c’est moi-même qui les a autorisés à vous conduire sur le M21, à le longer depuis la prise jusqu’au bouchon, et ce jour Dieu a fait qu’en partant là-bas vous avez été fatigués et vous êtes revenus mouillés. Aucun responsable de l’Office n’a jamais l’habitude d’arriver jusque là où vous êtes partis. Le directeur n’est jamais arrivé jusque là-bas, et à plus forte raison un moniteur. Vous êtes partis là-bas et vous l’avez filmé, vous avez aussi trouvé là-bas quelqu’un dont le riz est à maturité et le champ gorgé d’eau, vous l’avez vu, c’est la vérité et la réalité que vous avez vue. La vérité est née, elle a vu le jour, c’est fixé. Telle était ma parole.

Un jeune avec un blouson bleu : voilà, votre travail nous a plu. Nous vous saluons et nous vous demandons jusqu’ici plus de courage. Nous nous sommes des exploitants et nous aimerions que les champs soient réhabilités. Vraiment nous sommes contents de votre travail. C’était ça ma parole.

Et que pensez-vous de la vidéo comme support pour restituer le diagnostic, par rapport aux supports classiques utilisés d’habitude ?

M. Bah : moi je préfère sur des cassettes. (…)

M. Bah : ce que vous venez de dire tout de suite, si vous pouvez le mettre sur des cassettes cela nous fera plaisir. D’ailleurs il a été dit l’autre jour à Niono qu’on va le mettre sur des cassettes pour que tout le monde puisse le visionner. Cela vaut mieux que des photos seulement car des photos les gens ne vont pas bien les comprendre.

Un jeune au T-shirt blanc : ce que j’ai à ajouter sur leurs paroles c’est le fait que vous êtes venus filmer chez nous ici et nous en sommes très content, nous remercions infiniment celui qui se déplace jusque chez toi pour chercher à savoir ce que tu fais comme travail et t’aider dans l’exécution de ce travail, car ça veut dire que ce dernier t’aime bien. Ce qu’on peut ajouter ce sont des salutations, on

vous salue et vous remercie pour votre bon travail. Ce travail nous a beaucoup plu et nous sommes tout à fait d’accord avec son contenu. Mais comme M. Bah l’a dit c’est sous forme de cassette qu’on aimerait l’avoir, pour qu’on puisse nous-mêmes le visionner ici dans les villages afin de réfléchir ensemble sur ce qui se passe dans les champs et pouvoir bien accueillir une autre mission de ce genre s’il nous en arrive une. C’est ça mon avis.

D’accord, mais sur quel type de cassettes ? Des VHS. Des DVD, des VCD ?

Le jeune au T-shirt blanc : nous souhaiterions que ce soit sur des cassettes vidéo si cela n’a pas été dépensé, car certaines cassettes CD tremblent ce qui nous empêche de comprendre les images, mais si les cassettes vidéos vous coûtent plus cher il faudra le faire sur cassette CD, c’est ça mon avis.

Bien et en dehors de ça comment est-ce qu’on peut améliorer la démarche, faire la même chose mais faire en sorte que cela se passe mieux ?

Le collectif dit qu’il n’a pas d’autres idées, « cela fut bien organisé ».

Alors quelles suites est-ce qu’on peut donner à cette démarche, comment on la prolonge ?

M. Bah: le jour où nous-mêmes allons nous asseoir pour dire qu’on a trouvé la solution à cela alors les gens de l’Office seront satisfaits et nous aussi. Comme cela on cherchera à faire autre chose.

Ousmane, à M. Bah : c’est concernant l’équipe qui a réalisé ce travail, il nous pose la question de savoir quelle suite donnez vous à cette démarche ?

M. Bah : je n’ai pas beaucoup de choses à dire, la prochaine fois si vous venez pouvez-vous faire un nouveau programme sur le prix du riz ? Ou bien cela ne fait pas partie de votre travail ? Parce que nous avons ce problème, nous produisons du riz mais à la vente de nos produits les prix sont très bas et nous souffrons beaucoup de cela. Ce serait bien si vous pouvez mettre dans un programme pour faire quelque chose qui puisse nous aider à pouvoir vendre un peu plus cher le riz pour que les paysans puissent se développer. Le prix du riz ne compensent pas du tout le temps et l’effort que l‘on fournit dans les champs pour le produire. Donc on ne s’en sort pas et on ne pourra pas s’épanouir dans ces conditions. Nous souhaiterions trouver une solution afin que le riz puisse être bien vendu et que les paysans puissent se développer… si tu pouvais lui dire pour qu’il le mette au programme.

Le jeune au blouson bleu : en plus des cassettes, il faudrait faire des écrits aussi, pour les générations futures. Les deux. Mais sinon pour les cassettes plutôt en cassette qu’en cassette CD.

(…)

Le collectif se met d’accord sur le fait qu’il faudrait les deux supports, VCD et VHS. Remerciements et bénédictions, invitation à passer à table.