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caractérisation et description d’expériences de Vidéo Participative de par le monde

Débriefing collectif à Socouran

Annexe 31 caractérisation et description d’expériences de Vidéo Participative de par le monde

Intitulé :

Action health project

Date : 1992 Durée : NC

Lieu : Nigéria

Partenaires :

• NYAP, Nigerian Youth AIDS Program

• AHI, Action Health Incorporated

• John D. and Catherine T. MacArthur Foundation

• C4C, Communication for change Objectifs spécifiques:

• Offrir aux jeunes nigérians un accès à des informations sur la santé de la reproduction et la planification familiale, au travers de vidéos

• Encourager les étudiants à s’exprimer par eux-mêmes sur les sujets de santé les concernant, et à s’engager activement dans les programmes d’Action Health afin de participer à l’information de leurs pairs

• Produire des vidéos permettant de sensibiliser jeunes et adultes, et diminuer les résistances (souvent politiques ou religieuses) rencontrées vis-à-vis des véritables besoins des jeunes en matière de santé de la reproduction

Déroulement du projet :

Un premier atelier de formation a été mis en place en 1992. Il fut mené par une dizaine d’éducateurs de santé, 4 membres de C4C et trois représentants des bailleurs de fonds, et fut adressé à des étudiants de dernière année. Ces derniers y ont acquis des compétences très diverses en production vidéo, planification, écriture de storyboard, recherche, réalisation d’interview, travail en équipe, éducation pour la santé. Puis ils ont été chargés de transférer eux-mêmes ces nouveaux savoirs à d’autres jeunes, selon la pratique chère à C4C de « formation de formateurs ». Une fois les vidéos réalisées, elles sont projetées dans les centres d’accueil d’Action Health ainsi que dans les écoles publiques. Ce sont les jeunes auteurs-réalisateurs qui sont chargés d’animer les discussions faisant suite aux diffusions. Les responsables d’AHI reconnaissent aujourd’hui largement que l’utilisation de la vidéo participative est l’un des facteurs de succès du programme.

S’il s’agit ici d’un projet rappelant d’une certaine façon le média communautaire (où matériels et compétences sont complètement transférés aux populations locales), sa particularité réside dans le fait qu’il se positionne comme un outil au service d’un projet déjà existant. La thématique et l’objectif des vidéos produites sont ainsi prédéfinis, tout comme le type de bénéficiaires (ici les jeunes essentiellement). En ce sens on peut considérer que le projet s’inscrit dans une démarche quelque peu activiste (il s’agit bien de défendre une cause que l’on croit juste). Mais le contenu des messages et la façon de les présenter dépendent du seul souhait des jeunes réalisateurs, et du fruit des discussions s’engageant au sein de leur groupe. Ces discussions visent au partage de leurs expériences individuelles et à la construction progressive de références communes face aux problèmes liés à la reproduction. Par ailleurs un transfert de compétences est réalisé, et un transfert qui se veut durable, par le biais des « formations pour formateurs ». Cette démarche se situe selon nous plutôt dans la catégorie de l’échange d’expériences, car il s’agit surtout de sensibiliser des jeunes à partir du vécu d’autres jeunes.

Notons que les instigateurs du projet ont également identifié des retombées de nature thérapeutique, qui n’étaient ni prévues ni attendues au regard des objectifs initiaux. L’acquisition de nouvelles compétences chez les jeunes a permis à certains le développement de leurs capacités de

leadership, au travers de leurs prises de responsabilités, de leur pratique de la facilitation de

discussions, de leur maitrise d’opérations techniques, de la présentation de leurs travaux à leurs Activisme Thérapie (Recherche) Formation spécialisée Echanges d’expériences Planification Diagnostic Evaluation Médiation Concertation Média communautaire

pairs, de la réalisation du transfert de leurs compétences… Les participants au programme vidéo ont ainsi peu à peu gagné de la confiance en eux.

La démarche est centrée à la fois sur le produit et sur le processus. Ce dernier semble être plutôt linéaire (au sens où même si les réactions lors d’une diffusion peuvent parfois amener à restructurer, modifier la production vidéo, ce n’est pas l’objectif de cette diffusion). L’effet miroir et l’identification possible du public (aux acteurs, aux histoires, etc.), le potentiel de diffusion large, la nature même de support de communication oral et visuel, la possibilité de communication horizontale (d’écoles à écoles et vers d’autres organismes d’accueil pour adolescents) et verticale (vers les décideurs politiques) sont exploités.

Les acteurs locaux participants à cette démarche sont essentiellement des jeunes, étudiants ou non. Ces participants ne sont pas les mêmes d’année en année. Le public est principalement constitué d’enfants et éventuellement de décideurs locaux.

Référence :

• http://www.c4c.org/egypt.html

• http://ictupdate.cta.int/

Intitulé :

Vidéo Sabou et Nafa

Date : 2002 Durée : quelques semaines Lieu : Guinée Conakry

Partenaire :

CPTAFE (La cellule de Coordination sur Les Pratiques Traditionnelles Affectant la santé des

Femmes et des Enfants)

Déroulement du projet : C4C est venu appuyer le programme de lutte mené par le CPTAFE en Guinée contre la pratique de l’excision génitale. 5 équipes ont été formées au sein CPTAFE : une équipe pour chacune des 4 régions du pays et une pour la capitale. Cette formation qui a duré 15 jours a été dispensée par l’équipe de C4C dans la capitale afin d’apprendre aux futures équipes vidéos les bases de la vidéo participative. Puis chaque équipe s’est rendue dans sa région, accompagnée par un membre de C4C, afin de réaliser 3 produits vidéo sur le thème de l’excision, et de les présenter dans les communautés. Ces diffusions ont donné lieu à d’intenses débats, animés par les membres de l’équipe. Les vidéos ainsi produites correspondaient parfois à des « mini- fictions » et parfois à des structures de type documentaire.

Intitulé :

Proshika’s video project

Date : 1989 Durée : NC, mais il s’agit d’un projet durable Lieu : Bangladesh

Partenaires :

• Proshika

• Fondation Ford

• C4C

Descriptif : il s’agit là d’un véritable projet de média communautaire, où l’équipement vidéo est entièrement confié à une organisation locale (Proshika) dont les activités sont tournées vers la promotion du développement local. Plusieurs équipes vidéo réparties dans les différentes régions du pays ont été formées par C4C à la pratique de la vidéo participative, et chaque équipe a ensuite développé ses propres projets en fonction des objectifs qui leur semblaient importants (lutte contre

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les pratiques illégales de la pêche, sensibilisation aux risques économiques liés à la pratique de la dote, …). Peu à peu la vidéo est devenue une composante essentielle des activités de Proshika. L’organisation a défini 10 objectifs pour l’utilisation de la vidéo qui démontre leur maîtrise des différentes approches de la VP. Ces objectifs sont :

• Réveiller les valeurs éthiques et humaines des gens

• Renforcer la participation des villageois pauvres et valoriser leurs savoirs et croyances

• Mettre à mal la croyance populaire comme quoi les villageois pauvres ne sont pas capables de maitriser des technologies sophistiquées et transférer ces compétences aux populations cibles

• Servir de porte parole des points de vue des villageois sur les sujets sociaux

• Mettre en évidence et illustrer les raisons pour lesquelles les pauvres sont dépourvus de pouvoir et spoliés

• S’assurer que la VP reste ancrée dans la vraie vie et évite de ne servir qu’au simple divertissement

Ouvrir de nouvelles perspectives aux gens, qui sont aliénés par les mass média

• Démontrer que les ruraux sont capables d’exprimer leurs sentiments et leurs problèmes

• Elever la conscience des gens en échangeant des programmes vidéo entre eux et entre des régions différentes

• Montrer les processus selon lesquels les gens deviennent pauvres

Cette expérience démontre qu’une approche participative du média communautaire peut par la suite permettre localement d’envisager la mise en œuvre de processus de VP correspondant aux 6 autres catégories que nous avons définies.

Intitulé :

Projet Cacao

Date : 2005 Durée : quelques semaines Lieu : Ghana

Partenaires :

• Cocoa Research Institute Ghana

• The Sustainable Tree Crops Program (STCP)

• CABI (Commonwealth Agricultural Bureaux International)

Objectifs :

• Diffuser des connaissances et des techniques permettant d’améliorer la productivité des parcelles de cacaoyers et de mieux combattre les maladies

• Elaborer un support pédagogique le mieux adapté possible à la réalisation de ce transfert

Déroulement du projet :

« Pour accroître leur productivité, réduire leur dépendance vis-à-vis des produits agrochimiques et

améliorer la qualité de leur cacao, les producteurs ghanéens ont besoin d’informations spécifiquement adaptées à leur cas. Pour les aider à assimiler ces informations, il existe l’école d’application des producteurs (EAP), une méthode de formation participative spécialement conçue à leur intention. Dans le cadre de cette stratégie, ce sont les producteurs de l’EAP qui sont directement initiés à la réalisation de films vidéo au travers desquels ils pourront faire connaître à leurs confrères des techniques qui améliorent la production de cacao. »

(cf. http://ictupdate.cta.int/fr/feature_articles/ghanaian_cocoa_farmer_videos_tackle_pod_pest)

La formation à la vidéo qui a été mise au point par les chercheurs de CABI permet d’impliquer les paysans à toutes les étapes de production de la vidéo. Cette formation a été divisée en 5 étapes. Un premier atelier a été organisé, réunissant les 130 membres de la communauté. Ces derniers ont

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vidéo par un intervenant local. Une fois cette formation achevée, ils ont été chargés d’élaborer une vidéo de 12 minutes sur les bonnes pratiques de taille des vieux cacaoyers comme moyen d’améliorer les rendements. Ils en ont testé le contenu et la forme auprès d’habitants de leur propre village et ont ainsi apporté les corrections nécessaires avant de projeter plus largement le film (le public-cible n’est pas explicitement précisé). Puis ils ont réalisé une seconde production vidéo (de 20 minutes) sur les moyens de lutte contre une maladie particulière (la « cabosse noire »). Le montage a été effectué par l’intervenant vidéo professionnel local sous le contrôle de l’équipe des paysans préalablement formés. La vidéo a été éditée, et largement distribuée auprès des différentes organisations intervenant dans ce secteur.

Références :

“Ghanaian cocoa farmer videos tackle pod pest”, Andrews Akrofi, http://ictupdate.cta.int/

www.cabi.org

Intitulé :

CESPA (Centre de Services de Production Audiovisuelle)

Date : 1989 Durée : toujours en fonctionnement

Lieu : Mali Partenaires : • Ministère de la culture • FAO (exécutant) • UNDP (financeur) Objectifs :

• Améliorer la formation des paysans afin de favoriser la mise en place des nouvelles politiques de développement social du gouvernement, fondées sur la participation des communautés rurales

• Appuyer l’organisation des populations rurales

• Faciliter la diffusion et l’adoption des innovations

• Promouvoir le dialogue entre et avec les populations rurales et développer de nouveaux canaux de communication, afin de renforcer la participation

• Rechercher, capitaliser et disséminer le savoir-faire agricole traditionnel, et mettre en avant les initiatives locales et les valeurs culturelles des communautés rurales

Déroulement du projet : ce projet s’inscrit dans la méthode dite de « pédagogie audiovisuelle de masse » largement développée par Manuel Calvelo, qui est d’ailleurs lui-même venu former les premiers techniciens maliens. Ainsi l’approche de la production et de l’utilisation des « paquets pédagogiques » est exactement la même que celle que nous avons décrite dans le cadre du projet CESPAC au Pérou ou du projet PRODERITH au Mexique, en première partie de cette thèse.

La spécificité de cette expérience malienne réside dans le fait qu’en 1993, suite à la diminution progressive des financements en provenance de l’UNDP, le CESPA a été contraint de se convertir en une véritable entreprise (un EPIC, établissement public à caractère industriel et commercial), et fut placé sous la tutelle du ministère de la communication et des nouvelles technologies. Dés lors il lui fallait générer des profits pour pouvoir survivre et continuer ses activités. Cette conversion s’est accompagnée d’un renouvellement, nécessaire selon les dirigeants, du matériel technique afin de pouvoir répondre aux exigences esthétiques des nouveaux clients (projets institutionnels ou totalement privés). Ceci s’est semble t-il traduit en un écartement progressif vis-à-vis des objectifs premiers de l’institution : l’approche des communautés rurales est moins fréquente, le degré de participation moindre, l’accent est de plus en plus mis sur le produit par rapport au processus (Dagron A. G., 2001). Cette expérience montre ainsi les difficultés rencontrées par ce type de structures pour atteindre l’autonomie financière sans perdre leur vocation première.

Selon son site internet, le CESPA mènerait aujourd’hui (2006) les activités suivantes :

• formation paysanne

• formation des formateurs

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• formation en communication

• conseil en communication

• production audiovisuelle

• formation internationale et sous-régionale (récente)

• sensibilisation (récente) Quelques références :

• http://www.cespamali.com/

“Le Centre de services de production audiovisuelle (CESPA)”, une étude de cas par N’golo Coulibaly. FAO, Rome, 1999

“Making waves, stories of participatory social change”, Alfonso Gumucio Dagron, Fondation

Rockfeller, 2001

Intitulé :

ProjetMedia des Chiapas / promedios de comunicación

comunitaria

Date : 1998 Durée : toujours en fonctionnement Lieu : Mexique

Partenaires :

• La Neta

• Institut latino-américain pour la communication éducative (ILCE)

• Le fonds US-Mexico pour la Culture

• Le Fonds pour la Paix et le Développement

• les communautés indigènes de Chol, Tzeltal, Tzotzil et Tojolabal Objectifs :

• donner un certain contrôle aux communautaires du Chiapas sur l’information circulant à leur sujet

• renforcer le pouvoir des communautés dans leurs luttes pour la démocratie et la réforme agraire

• augmenter leur autonomie en développant un média alternatif qui permette à leurs voix d’être entendues

• Préserver la mémoire culturelle et politique locale

• Participer à l’éducation et à l’acquisition de nouvelles compétences

Déroulement du projet : près de 100 caméras ont été distribuées à plus de 40 communautés. Trois tables de montage ont été installées et 6 vidéoprojecteurs mis à disposition de ce groupe. 8 ordinateurs portables ont servi aux formations et aux besoins de correspondance des communautés, grâce à une connexion internet satellitaire. Potentiellement le projet permet de toucher près de 400 communautés, ce qui représente environ 1 000 000 d’individus. Des consultants mexicains et américains ont dispensé les formations, appuyés par de jeunes indiens faisant les traductions et apprenant ainsi à la fois les compétences en techniques vidéo et les compétences liées à l’enseignement. Les bénéficiaires de ces formations à la maîtrise de l’outil vidéo (filmer, interviewer et monter) sont nommés par les autorités locales. Conformément à leurs traditions, ces « chanceux » mettront leur savoir nouvellement acquis au bénéfice de la communauté. En 2004, plusieurs media center ont été ouverts dans les communautés (permettant d’éviter les problèmes liés à la centralisation des équipements de montage vidéo dans une communauté particulière). Notons qu’en plus des compétences techniques en vidéo, des formations à la maîtrise des logiciels de bureautique, à l’envoi de mails et à la gestion comptable sont dispensées de façon à favoriser la pérennité de la démarche à travers une prise en charge complète par les bénéficiaires. Actuellement le projet vit sur des fonds récoltés auprès des sociétés civiles américaine et mexicaine,

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Cette initiative correspond parfaitement à ce que l’on appelle un projet de média communautaire. Une fois les formations dispensées et le matériel fourni, l’ensemble des processus de production et de diffusion se retrouve aux mains des communautaires (avec toujours un certain droit de regard réservé aux différents partenaires du projet, parfois amenés également à offrir un coup de pouce financier pour assurer la survie de l’initiative). Comme tout projet de « media communautaire », l’accent est mis sur la formation et la pérennisation de l’initiative. Dans le cas présent, il semble qu’il n’y ait pas eu d’approche de ce que pourrait être le recours à la vidéo participative (d’après nos références). Plusieurs vidéos ont ainsi été produites de manière linéaire, et ont pu parfois servir à l’organisation de projection-débat au sein de la communauté concernée ou auprès d’autres communautés. Les acteurs locaux participants à la démarche sont uniquement des communautaires. Le public cible des différentes vidéos produites sont les participants du processus, leurs pairs et éventuellement leurs partenaires.

Quelques références :

Chiapas Media Project site internet : http://www.chiapasmediaproject.org/index.html

• http://cspcl.ouvaton.org/article.php3?id_article=333

“Making waves, stories of participatory social change”, Alfonso Gumucio Dagron, Fondation

Rockfeller, 2001

Intitulé :

Community Media Trust (DDC, Deccan Development

Society)

Date : 1998 Durée : toujours en fonctionnement Lieu : Inde

Partenaires :

• Deccan Development Society (DDS est une ONG indienne engagée dans le développement local, travaillant notamment avec les femmes)

• UNESCO Objectifs :

Augmenter l’autonomie des groupes locaux (« sangham ») de femmes rurales, en leur offrant notamment un moyen d’expression et de communication

• Favoriser la participation de ces femmes aux choix et aux prises de décisions concernant le développement local

• Valoriser le savoir local rural

Déroulement du projet : cette initiative a été mise en place en 1998, comme partie intégrante du projet de l’UNESCO « Apprentissage sans frontières ». L’idée de son instigateur (P.V. Saatheesh, qui à l’origine est un producteur de télévision avant d’être le fondateur de DDS, il y a plus de 20 ans) était que le matraquage des organisations internationales sur l’alphabétisation n’était pas nécessairement l’unique ni la meilleure solution pour établir un dialogue constructif avec les populations locales et favoriser leur participation aux processus de développement. L’alphabétisation crée en particulier de nouveaux fossés entre les générations (ceux bénéficiant des formations et les autres) et surtout ne valorise pas comme il le faudrait les importantes capacités de représentations orales et visuelles de la plupart des populations rurales. Ainsi l’idée lui est venue d’utiliser la vidéo pour permettre aux populations de femmes rurales travaillant avec DDS de s’exprimer par elles- mêmes sur les sujets de leur choix, avec leurs mots et à leur manière.

Saatheesh, assisté par un caméraman professionnel et par un jeune homme issu du milieu rural et en cours d’apprentissage des techniques audiovisuelles dans une école, a dispensé des formations au maniement de la caméra, au montage, à l’image, au cadrage, etc., à 7 femmes (âgées de 16 à 35 ans, étudiantes, paysannes, employées de DDS), dont 4 étaient totalement illettrées. Cette formation s’est étalée sur 8 mois, au travers de plusieurs ateliers de 4 jours à chaque fois. Les motivations de ces femmes à participer à cette initiative peuvent se résumer en quelques points :

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faire connaître le point de vue local, faciliter les échanges horizontaux et verticaux, documenter et archiver les évènements. Au bilan aujourd’hui plus d’une centaine de films courts ont été entièrement réalisés par ces femmes et certains sont accessibles au visionnage sur le site internet de DDS. Ce groupe de femmes a pris le nom de « Community Media Trust » et travaille étroitement avec DDS.

Une deuxième phase du projet a permis la formation d’un groupe de femmes et d’hommes d’Asie du Sud (Népal, Inde, Sri Lanka, Bangladesh). La méthodologie utilisée pour la formation repose sur les discussions de groupe, les explications visuelles, la constitution participative d’un glossaire (création d’un vocabulaire technique dans le dialecte local), des jeux pour apprendre, la manipulation de l’équipement, les groupes d’analyse des travaux des uns et des autres.

Les principales conclusions de cette expérience toujours en cours sont, aux dires de P.V. Saatheesh, l’acquisition d’une certitude quant à l’efficacité de l’outil vidéo pour permettre aux non-lettrés de s’exprimer par eux-mêmes à destination du « monde extérieur » au sens large, et que le fait de ne pas être lettré n’est pas un obstacle à l’apprentissage de la maîtrise de la technologie audiovisuelle et de ses subtilités.

Bien que nous n’ayons malheureusement réuni que peu d’informations sur les activités précises réalisées par ces équipes locales de vidéastes, cette expérience correspond clairement à une approche de type media communautaire (transfert de matériels et de compétences, puis chaque équipe est libre de réaliser ses propres activités). En dehors de la nature même des formations, le caractère réellement participatif de projets mis en œuvre par ces équipes locales est incertain. Il semblerait malgré tout que ceux-ci s’inscrivent dans le cadre de pratiques de VP de type activisme,