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Evaluation de l’impact de la démarche

ANNEXE 13: carte d’ensemble de l’Office du Niger

In L’office du Niger, grenier à riz du Mali. Succès économiques, transitions culturelles et politiques de

Annexe 14 : description du réseau hydraulique et de son

fonctionnement – schémas associés en fin d’annexe

Nous rappelons ici brièvement les principales caractéristiques techniques et organisationnelles du périmètre irrigué de l’Office du Niger.

Sur un potentiel total estimé à près d’un million d’hectares de terres irrigables au début des travaux dans les années 30, 75 ans plus tard seulement 80 000 hectares sont effectivement aménagés. Les possibilités d’extension des surfaces irriguées par gravité sont donc a priori considérables.

L’eau du fleuve Niger est dérivée via un canal adducteur (d’une capacité de 200 m3.s-1), soutenu par le barrage de Markala permettant, deux kilomètres en aval, de remonter le niveau du fleuve de 5,5 mètres. L’eau est ainsi acheminée jusqu’aux trois canaux primaires qui se divisent au Point A (cf. carte du périmètre en annexe 13). Le canal du Sahel alimente le fala de Molodo qui dessert les bassins hydrauliques du Kala Inférieur et du Kouroumari. De l’autre coté le canal de Macina dessert le bassin hydraulique de Macina via le fala de Boky-wéré, et le canal Costes-Ongoïba alimente les périmètres sucriers de Siribala et Dougabougou, ainsi que les premiers aménagements de la future zone de M’Béwani. Trois autres ouvrages régulateurs complètent le système : les points B et C sur le fala de Molodo et l’ouvrage de sécurité de Kolongotomo. Le réseau de distribution comme le réseau de drainage sont extrêmement hiérarchisés. Classiquement on distingue le réseau primaire, constitué des ouvrages majeurs, des canaux primaires, des falas et des grands drains collecteurs correspondants. Le réseau secondaire se compose des distributeurs, des partiteurs qui sont branchés dessus et des drains correspondants. Ces distributeurs sont long de 15 à 30 kilomètres environ et desservent des surfaces de l’ordre de 3 000 à 9 000 hectares appelés « casiers » constituant des unités hydrauliques indépendantes. Les partiteurs quant à eux sont longs de 1 à 8 kilomètres et desservent des superficies comprises entre 200 et 600 hectares. A un village peut correspondre un ou plusieurs partiteurs. La maille hydraulique est représentée schématiquement sur l’annexe 15. Le réseau dit tertiaire est constitué des arroseurs branchés sur les partiteurs, des rigoles branchées sur les arroseurs et des drains correspondants. Les arroseurs sont de tailles variables, ne dépassant que rarement le kilomètre et desservant des surfaces de 15 à 40 hectares. Certains arroseurs peuvent être branchés directement sur le distributeur voire même sur le fala, on les qualifie d’arroseurs indépendants.

Pour en faciliter la gestion, le périmètre irrigué a été divisé au moment de la restructuration de l’ON en 1994 en cinq zones de gestion administratives de l’Office du Niger : Kouroumari, Macina, Niono, N’Débougou et Molodo. La Direction Générale de Ségou coordonne l’ensemble, mais chaque zone dispose d’une direction autonome gérant trois services : le service administratif et financier (qui gère les redevances), le service conseil rural (en charge de la promotion des organisations paysannes) et le service gestion eau (en charge de la distribution, du drainage et de l’entretien au niveau secondaire).

Les zones sont donc divisées en plusieurs casiers dont le type d’infrastructures hydrauliques varient selon l’époque de leur aménagement et/ou de leur réhabilitation. Si à l’origine le type de réhabilitation (Rétail ou ARPON3) entraînait des différences techniques significatives, ces dernières

3 Les objectifs des ces deux projets de réhabilitation pourtant quasi simultanés étaient assez distincts. Si le projet Rétail visait surtout à fournir aux paysans des infrastructures sophistiquées assurant une parfaite maîtrise de la lame d’eau et permettant une intensification des cultures rizicoles, le projet ARPON se situait plutôt dans l’accompagnement et la formation des paysans, l’appui aux organisations paysannes et la responsabilisation des exploitants. Ces deux perceptions portées par deux bailleurs différents se sont « affrontées » des années durant avant de s’homogénéiser peu à peu. Les principales différences techniques entre les deux projets de réhabilitation résident dans la réalisation d’un planage au laser, le recours à la latérite pour assurer les cavaliers, la mise en place de modules à masque en tête d’arroseur et la fourniture des parcelles clefs en

se sont peu à peu estompées et ne peuvent plus être considérées comme discriminantes. Nous avons donc décidé de ne considérer que deux grands types d’état pour les infrastructures hydrauliques:

o Les périmètres réhabilitées : c’est le cas de la plupart des casiers. Ces derniers bénéficient

de larges arroseurs munis de cavaliers latérités en relativement bon état, de vannes plates à la jonction entre partiteur et distributeur et de modules à masque au niveau des prises d’arroseur, ce qui facilite normalement l’établissement d’un tour d’eau au niveau des arroseurs, et la gestion des débits. Des différences peuvent ensuite s’observer entre les réhabilitations clef en main pour lesquelles le planage a généralement été réalisé au laser et par des machines, et les réhabilitations de type participatif où l’aménagement du niveau tertiaire a été confié physiquement aux futurs exploitants et où le planage a été plus grossier, conduisant à des variations topographiques relativement importantes entre les parcelles, à des arroseurs mal creusés ou mal dimensionnés, à des cavaliers non suffisamment élevés ou compactés, etc. Notons que les aménagements participatifs les plus récents ne correspondent plus qu’à un financement des travaux tertiaires par les exploitants, les travaux étant réalisés par des entreprises privées, ce qui n’a pas conduit aux mêmes types de difficultés techniques (mais souvent à des difficultés de remboursement). Un deuxième type de distinction peut être fait entre les périmètres dotés d’outils de contrôle des débits (échelles et abaques) comme par exemple le casier Boloni de la zone de N’Débougou et ceux qui n’en possèdent pas, à l’exemple du casier Sud de la zone de Molodo.

o Les périmètres non réhabilités : c’est notamment le cas des casiers central et nord de la zone

de Molodo, du casier Niaro de la zone de Macina, ou encore du casier N’Débougou dans la zone de N’Débougou. Cela se traduit concrètement par des infrastructures extrêmement dégradées, des cavaliers complètement émoussés voire effondrés, des vannes plates au niveau des prises d’arroseur parfois situées au beau milieu du partiteur, et la multiplication de zones dites de « buttes » et de « bas-fonds ».

Les schémas des pages suivantes présentant l’organisation des différents casiers puis l’architecture du réseau de canaux dans son ensemble.

Annexe 15 : casier rizicole et niveaux d’intervention de quelques