• Aucun résultat trouvé

protection des pénétrations techniques

5.6 Exigences de la norme ULC-S

La norme ULC-S115 [5-2] est la norme d’essai dont on se sert pour évaluer les systèmes coupe-feu aux termes du CNB. À l’instar de la plupart des normes d’essai de tenue au feu, la norme ULC-S115 fournit cette évaluation sous la forme d’une série d’essais dont les résultats sont convertis en « cotes » correspondant aux essais menés avec succès. Ces cotes comprennent les cotes F, FT, FH, FTH et L.

Cote F — Un coupe-feu obtient cette cote s’il demeure en

place dans l’ouverture lorsqu’il est exposé à des conditions normalisées d'exposition au feu pendant la période exigée sans laisser passer les flammes par l'ouverture ni permettre l’inflammation d'un élément quelconque de la face non exposée du coupe-feu. Dans le cas des coupe-feu pour joints de construction et des coupe-feu périphériques contigus à des murs extérieurs ayant un degré de résistance au feu (voir les points 3.4 et 3.6 de ce guide), le système doit offrir une résistance à la chaleur suffisante pour prévenir l’incandescence et l’inflammation d’un tampon de coton placé sur le côté non exposé du système.

La cote F est l'unité élémentaire d’évaluation des coupe-feu exigés dans le CNB. Elle vise à assurer une protection contre la propagation des flammes par les ouvertures mais n’offre aucune protection (sauf dans le cas des coupe-feu pour joints de construction et de certains coupe-feu périphériques) contre les températures élevées du côté non exposé de la séparation coupe-feu. En réalité le coupe-feu agit comme une porte coupe-feu ou un registre coupe-feu

qui (le plus souvent) doit aussi s’opposer au passage des flammes et non limiter les hausses de température. Il n’offre par ailleurs aucune protection contre la propagation de la fumée.

Les personnes qui conçoivent et installent des coupe-feu doivent savoir que les matériaux combustibles qui sont entreposés ou placés à proximité des coupe-feu qui n’ont qu’une cote F pourraient s’enflammer et donc, propager les flammes du côté non exposé de la séparation coupe- feu. Lorsqu’une telle situation est prévue, les règles de l'art exigent qu'on envisage l’installation d’un coupe-feu qui prévient également les élévations importantes de température pendant la période de protection exigée.

Cote FT — Un coupe-feu obtient cette cote s’il possède la

cote F pendant la période exigée et s’oppose aussi à la transmission d'une forte quantité de chaleur pendant cette même période, de sorte que la hausse de température sur la face non exposée du coupe-feu ne dépasse pas la température d’essai initiale de plus de 181 °C. La limite de température (qui est d’environ 200 °C) est considérée comme le point auquel de nombreux matériaux combustibles commenceront à subir une pyrolyse et éventuellement, à s’enflammer.

La cote FT est exigée à l’article 3.2.1.2. du CNB pour les coupe-feu qui servent à protéger les ouvertures pratiquées dans des murs coupe-feu et des séparations coupe-feu horizontales (parfois appelées à tort « murs coupe-feu horizontaux »). Comme il a été expliqué précédemment, dans ces situations, le CNB exige un niveau de protection plus élevé en raison de la fonction plus critique que doit remplir les murs coupe-feu aux termes du CNB. Une cote FT est aussi exigée dans les applications qui font intervenir des tuyauteries en polypropylène (voir le point 5.3.3).

Cote FH — Un coupe-feu obtient cette cote s’il possède

une cote F pendant la période exigée et résiste également à la force d’un jet de lance, sans développer d’ouvertures pendant la période prescrite d’application du jet. Au besoin, l'essai au jet de lance peut être mené sur un échantillon qui a obtenu la moitié de la résistance au feu correspondant à la cote F. La période prescrite d'application du jet de lance est de 65 s par 10 m2de surface exposée de l’échantillon de

coupe-feu. Bien qu’elle ne soit pas exigée par le CNB, la cote FH est une mesure de la robustesse d’un coupe-feu après exposition au feu, robustesse qui peut être démontrée par un essai au jet de lance.

Cote FTH — Un coupe-feu obtient cette cote s’il possède

une cote FT et satisfait aux critères de l’essai au jet de lance pendant la période prescrite. La cote FTH n’est pas non plus exigée par le CNB.

Cote L — La cote L est une mesure des fuites d'air à

travers un coupe-feu et permet de déterminer le potentiel de propagation de la fumée. La cote L des coupe-feu est établie à une différence de pression donnée et à une exposition à une température donnée (au plus 204 °C). Dans le cas des coupe-feu pour ouvertures brutes et pénétrations traversantes, la cote L est exprimée sous forme de débit d’air par unité de surface du coupe-feu. Dans celui des coupe-feu pour joints de construction, la cote L est exprimée sous forme de débit volumétrique par unité de longueur du joint exposé. La cote L ne vise pas à prévenir le mouvement de la fumée à travers un coupe-feu exposé au feu, mais plutôt à travers un coupe-feu situé à une certaine distance du feu et non exposé à de hautes températures. À cet emplacement distant, la température peut dépasser de beaucoup la température ambiante (et atteindre 204 °C), mais on attend du coupe-feu qu'il continue à s'opposer à la propagation de la fumée. À l’heure actuelle, le CNB n’exige pas de coupe-feu ayant une cote L. Les utilisateurs peuvent employer un système coupe-feu homologué ayant une cote L lorsque le mouvement de la fumée doit être limité.

Différence de pression — Comme il a été expliqué aux

points 5.6.1 et 5.6.2 de ce guide, le CNB exige, outre les cotes F ou FT indiquées, que certains coupe-feu soient mis à l’essai sous une différence de pression entre les côtés exposés et non exposés.

La norme ULC-S115 fournit des détails sur la façon de mesurer cette différence de pression au cours de l’essai de tenue au feu pour s’assurer que l’essai respecte l’intention du CNB. Les systèmes coupe-feu sont ordinairement mis à l'essai sous une différence de pression de 2,5 Pa; cependant, pour atteindre les 50 Pa prescrits dans le CNB, il faut augmenter la pression du générateur de chaleur pour établir cette nouvelle limite. La différence de pression utilisée dans l'essai des coupe-feu est indiquée dans la documentation technique.

Bien que le CNB exige que seuls les coupe-feu utilisés pour protéger des tuyauteries combustibles d’évacuation et de ventilation soient mis à l’essai sous une différence de pression de 50 Pa, l’utilisateur serait avisé d’utiliser des coupe-feu qui ont été éprouvés sous des différences de pression plus élevées pour bon nombre d'applications dans

les bâtiments de grande hauteur. L’effet que le tirage exerce sur les différences de pression dans la plupart des bâtiments de grande hauteur est tel que la fumée pourrait se propager sur de grandes distances par les coupe-feu si ceux-ci ne peuvent pas s'opposer au mouvement de l'air produit par des différences de pression.

Joints de construction – L’édition de 2005 de la norme

ULC-S115 renferme une nouvelle exigence qui consiste à soumettre les coupe-feu pour joints de construction à un essai cyclique de mouvement dans toute la plage de mouvement prévue, avant l’essai d’exposition au feu. Cet essai de mouvement cyclique (500 cycles de mouvement) vise à démontrer la capacité du coupe-feu à résister aux mouvements auxquels il serait soumis dans un bâtiment ainsi que sa capacité à s’opposer à la propagation de fumée après 500 cycles de mouvement.

Marques d’homologation – Les systèmes coupe-feu qui

ont été mis à l’essai selon la norme ULC-S115 et qui ont été homologués par des organismes d'homologation portent une marque indiquant qu'ils répondent aux normes canadiennes. Généralement, la marque d’homologation comporte un petit « C » à la position 8 heures. Des marques types sont représentées à la figure 5.B. Pour les systèmes coupe-feu qui ont été mis à l’essai selon les normes américaines, les marques comportent un petit « US » à la position 4 heures ou alors, il n’y aura pas d’indicateurs à l’extérieur de la zone de la marque.

Figure 5.B : Marques d’homologation utilisées au Canada