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7. Résultats et discussion liés à l’objectif 1

7.6 Exemples de pratiques d’action bénévole dans la lutte contre la

7.6.1 Exemples d’accompagnement individuel de personnes aînées en

Par ailleurs, deux récits phénoménologiques ont été recueillis auprès de Jacques et de Lucie, deux bénévoles ayant effectué de l’accompagnement individuel auprès de personnes aînées en situation de maltraitance.

7.6.1.1 Récit de Jacques

Ce premier récit relate l’accompagnement de ce bénévole auprès d’une dame âgée qui a subi de la maltraitance matérielle et financière de la part de son fils. Cette dernière était prête à perdre beaucoup d’argent dans des poursuites judiciaires inutiles contre son fils, qui lui avait volé une grosse somme d’argent et qui risquait de faire disparaître tous ses avoirs. Voici le récit de Jacques, qui a été fort impliqué dans l’accompagnement de cette dame âgée :

Une mise en contexte

C'est une personne que ça a commencé je dirais fin novembre 2013, puis ça s'est terminé en août 2014. J’ai été impliqué dans le dossier de novembre 2013 à avril 2014. C’est une [intervenante de l’organisme] qui a détecté le cas et qui a accompagné dans ses démarches puis c'est une personne aînée d’environ 80 ans qui a accepté de porter plainte contre son fils qui a abusé d'elle financièrement. Avant d’être abusée, la dame vivait aisément. Elle a tout perdu, elle est devenue très pauvre avec le Supplément de Revenu garanti comme seul revenu. Elle a perdu sa voiture, et sa voiture, c’était sa vie.

Une aînée vulnérabilisée par des problèmes de santé mentale

Quand j’ai rencontré la dame pour la première fois, j'ai eu l'impression à partir de ce qu'elle exprimait puis ce que j'ai vu qu'elle avait un passé psychiatrisé, parce qu’elle m'a parlé de psychiatre avec des médicaments. Elle a aussi mentionné qu’elle entendait des voix. La dame est limite au niveau de son autonomie. Elle est capable de se faire à manger de s'occuper d'elle, mais est n’est pas capable de gérer ses biens. Elle est capable de payer ses comptes dans la mesure que c'est des paiements automatiques.

Une proie facile

Mais si elle a confiance en quelqu'un elle va faire confiance puis là c’est dangereux pour elle, parce qu’elle va vouloir donner de l'argent parce que c'est

sa façon d'aller chercher de l'amitié. Toute sa vie, c’est son mari qui avait géré ses biens et quand il est décédé elle est devenue une proie facile.

Le début des démarches

J’ai débuté les démarches après l'enquête de police qui indiquait qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour donner suite au criminel pour la poursuite criminelle, parce qu'elle avait signé des procurations à la personne qui avait abusé d'elle. Donc ça ne pouvait pas être de la fraude parce qu’il y avait des procurations donc ça pouvait être juste de l'abus. La police ne pouvait pas donner suite.

Dans cet extrait du récit de Jacques, nous pouvons voir un exemple concret des formes d’action que peut prendre le bénévolat dans lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées, soit l’analyse de documents financiers, une forme d’action que l’on retrouve dans les écrits (Bandy et al., 2014; Allen, 2000; Anetzberger et Alfonso, 2000). De plus, nous pouvons constater le rôle que le bénévole peut jouer dans la détection de situation de maltraitance, comme l’indiquent les travaux de Bandy et al. (2014).

La nature de la demande

Le dossier est revenu puis [l’intervenante de milieu] m’a sollicité dans le cadre de mon implication bénévole au Carrefour d’information aux aînés et au programme de l’organisme. Elle a dit : « qu'est-ce qu'on peut faire avec ça » ? Bien, j'ai dit, on va voir si la personne a droit, elle à l'aide juridique. Alors c'était de trouver à quel bureau d'aide juridique fallait qu'elle se présente, parce que la personne voulait intenter des poursuites, mais ça ne pouvait pas être avec la collaboration de police, ni avec le système public, donc là c’était de voir les possibilités.

Ici encore, nous pouvons constater que le rôle du bénévole consiste à donner de l’information et de référer la personne aînée vers les bonnes ressources, ce que l’on retrouve, notamment, dans le Guide de référence pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées (Gouvernement du Québec, 2016).

Un refus de l’aide juridique

On a regardé avec l'aide juridique. Moi je ne le connaissais pas ça son niveau de revenu. Elle n’en avait pas beaucoup de revenus parce qu’elle a le supplément de revenu garanti. Mais elle avait malheureusement un montant dans son compte de banque qui l'a exclue.

Un travail de recherche

Donc pour trouver un bureau d’aide juridique, on a fouillé sur Internet. Puis j'ai communiqué à la personne, bien là, c'est à tel bureau que vous, moi, j'ai vérifié si c'était la bonne place, puis j'ai communiqué ça à la personne, puis là il fallait qu'elle appelle prendre son rendez-vous, ce qu'elle a fait. Moi je ne l'ai pas accompagnée, je l'ai pas transportée accompagnée au bureau, c'est une autre bénévole qui l’a accompagnée. Mais l'information qu'on m'avait donnée était inexacte. Ce n’était pas le bon bureau. Donc il a fallu que je fasse d’autres recherches, là je lui ai donné la bonne information, là c'était la bonne place, mais elle n’était pas admissible. L'avocate de l'aide juridique qui l'a reçue a nommé d'autres possibilités, mais là, devant son refus, là, elle était un peu déprimée, fait que moi je l'ai rencontrée, pour un peu mieux connaître le dossier. Parce ce qu’elle me racontait au téléphone, ce n’était pas clair.

Une rencontre avec la personne aînée

Fait que là j'ai dit je vais aller jaser avec la dame et puis finalement je suis venu à avoir la version au complet : c'est qu’elle avait eu un refus parce que elle avait, faut pas que t'aies plus que tel montant dans son compte de banque. Et puis elle avait plus que ça, puis elle le gardait pour s'acheter une voiture, fait que là, elle a été mis out pour ça. Mais dans le reste de l'entrevue, comme la dame a comme montré du désespoir puis à pleurer, bien là l'avocate lui a suggéré la curatelle, elle lui a donné des noms d'un avocat de pratique privée. Fait que là il a fallu que je démêle tout ça. Qu'est-ce qui s'était passé dans l'entrevue, n'ayant pas été témoin. Puis là, en sa présence, je l'arrêtais puis j'y posais des questions à partir de ce que j'avais comme information. Puis là, j'ai fini par avoir un portrait du dossier, des ressources que l’avocate lui avait données.

Un travail de collaboration entre les intervenants de l’organisme et le bénévole

Après cette rencontre, moi et les intervenants de l’organisme nous nous sommes rencontrés pour voir qu’est qu’on peut faire pour aider la dame compte tenu qu’elle n’ait pas le droit à l’aide juridique. J’ai alors dressé un portrait de la situation aux intervenants. À ce moment-là, l’intervenante de milieu m’a donné le nom d’une avocate qui était spécialisée dans ce genre de situation.

Orientation vers la justice réparatrice

Cette avocate nous a conseillé d’abandonner le système judiciaire parce qu’il n’y avait pas de pistes de solution, parce que même si la personne avait gain de cause au civil, elle ne pourrait pas récupérer son argent en raison du fait qu’elle ait signé une procuration. Donc la dame dépenserait inutilement de l’argent pour les frais d’avocat.

La poursuite du travail de recherche du bénévole

Par la suite, à partir du dossier de police et des informations financières que je possédais, j’ai monté un dossier que j’ai présenté à la dame. Puis on en est arrivés au même constat, que, dans le fond, il n’y avait rien à faire au niveau juridique.

Et donc, au mois d'avril, moi je l'ai rencontrée, je lui ai remis tous les documents qui lui étaient… qu'a m'avait remis, qui étaient à elle, puis je lui ai dit, regarde, puis j'ai tout classé, fait le ménage, puis j'ai fait une synthèse dans l’ordinateur, dans les dossiers Excel, puis j'ai fait des copies papier parce qu’elle n’a pas d'ordinateur. Puis j'y ai remis ça, j'ai dit ça c'est vos documents.

La relation entre le bénévole et la personne aînée

Je faisais un suivi régulier avec la dame qui avait été abusée. Je lui expliquais où j’en étais parce qu’elle nous disait toujours « vous ne faites rien, qu’attendez- vous pour poursuivre? Je veux ravoir mon argent ». Moi je n’ai pas développé de lien avec la dame, j'étais comme le parent, je donnais l'information précise et exacte qu'elle ne voulait pas entendre. Je devais lui dire : « écoutez, oubliez ça, votre argent est perdu, vous ne l'aurez plus […] ». Je ne suis pas sûr qu'elle a apprécié ce que j’ai fait dans le dossier, parce que ce n’est pas ça qu’elle voulait. Elle attendait de moi des choses puis moi je disais non. Je lui disais : « je suis de votre bord, arrêtez de me dire des bêtises ».

Attitude de la dame

C'est sûr que madame était très en colère, frustrée, elle était fâchée, elle en voulait beaucoup à son fils, alors il y avait, au niveau de son jugement, quelque chose qui ne fonctionnait pas. Parce que c'était trop d'émotion. Alors c'est sûr que la policière, l’intervenante de milieu et moi on servait de détonateur de ventilation. On l'écoutait, et elle se défoulait.

Le rôle du bénévole

La dame appelait très, très souvent l’intervenante et la policière (l’agente sociocommunautaire). Donc, un moment donné, j’ai lui ai dit « regardez-là, je vais être le lien ». Parce que les intervenantes avaient plusieurs autres dossiers, mon rôle a été de libérer l’intervenante.

Ainsi, à la lecture de ces extraits du récit de Jacques, nous pouvons constater qu’à l’instar des écrits sur les pratiques des bénévoles engagés dans la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées, ce dernier est appelé à jouer un rôle de soutien-conseil auprès des intervenants et des personnes aînées qui sont en situation de maltraitance (Bandy et al., 2014; Beaulieu et al., 2018a, 2018b).

La fin de l’action du bénévole

Au mois d’avril 2014, j’ai donc remis le dossier final à la dame. Après, c’est l’intervenante de milieu qui a pris le relais, puis moi, je ne l’ai pas accompagnée là-dedans. La policière est aussi restée dans le décor.

Les recommandations du bénévole à l’intervenante de milieu

Malgré les constats qui avaient été faits (la dame ne pourrait pas récupérer son argent), elle s’entêtait à vouloir récupérer son argent et à poursuivre son fils. Quand je me suis retiré du dossier, j’ai recommandé à l’intervenante de milieu d’être ferme avec la dame et de continuer à lui rappeler de ne pas gaspiller de l’argent pour intenter une poursuite. J’ai dit à l’intervenante : « il va falloir que tu sois ferme parce que la dame elle veut tellement récupérer son argent, mais c’est sans issue ».

L’issue de la situation

Par la suite, je sais que l’intervenante de milieu a réussi à retracer le fils grâce à l’enquêteuse de police. L’intervenante a pu rencontrer le fils à une ou deux reprises. L’intervenante de milieu voulait que je sois présent, mais je n’étais pas disponible. L’enquêteuse a avisé le fils qu’on ne le lâcherait pas. Il s’est senti coincé, il ne dormait plus. Par la suite, ç’a été long avant qu'on puisse le revoir parce que là il annulait les rendez-vous. Finalement, le fils a accepté de rembourser l’argent sur une base volontaire. La dame était très contente et soulagée.

Le récit de Jacques nous apparaît intéressant puisqu’il permet de montrer que le care des bénévoles n’est pas uniquement une disposition morale, mais aussi une pratique, comme le mentionnent les auteures (Voir entre autres Damamme, 2020; Tronto, 2009). Il permet également d’illustrer les enjeux de la délimitation des actions des bénévoles par rapport à celles des salariés des organismes communautaires dédiés à la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées. Plus précisément, il a été montré que ce bénévole était appelé à jouer un rôle de soutien-conseil, et ce, autant auprès des personnes aînées en situation de maltraitance qu’auprès des intervenants (Beaulieu et al.,2018a, 2018b). Il permet aussi de voir la possible reconnaissance du rôle que peuvent jouer les bénévoles dans le continuum de lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées.

Voyons maintenant le récit de Lucie, qui, tout comme Jacques, effectue de l’accompagnement individuel auprès de personnes aînées en situation de maltraitance. Comme nous le verrons à l’instant, Lucie est une bénévole qui a accompagné une personne aînée en situation de handicap ayant subi de la maltraitance financière.

7.6.1.2 Récit de Lucie La demande

On nous a contacté pour qu'on s'occupe de Monsieur. Donc j'ai eu le mandat de vérifier un s'il était organisé dans son appartement. C'est voir à trouver des papiers. Alors le directeur m'a demandé de vérifier les papiers, les documents, d'aller voir à la banque s’il y avait des comptes, etc., parce que Monsieur ne savait rien. La première fois je l’ai rencontré chez lui. Il m’a donné des sacs de papiers que j’ai vérifiés. C’était très à l’envers. J'ai apporté ça à l’organisme. J'ai fait le triage. Avec l'autorisation de mon directeur je suis allée à la banque, j'ai convaincu la banque de vérifier avec Monsieur, qui était avec moi, de vérifier si on pouvait aller au coffret voir s’il y avait des documents, parce que Monsieur avait besoin d'aide. En fouillant dans les papiers, j’ai constaté que Monsieur était dans la situation de plusieurs personnes au Québec, il faisait partie des orphelins de Duplessis.

Ici encore, il est possible de constater qu’à l’instar des écrits, Lucie est appelée à jouer un rôle de soutien-conseil, et ce, autant auprès des personnes aînées en situation de maltraitance qu’auprès des intervenants (Beaulieu et al. 2018a, 2018b; Bandy et al., 2014). Comme nous pouvons le voir, Lucie accompagne une personne en situation de handicap ayant une déficience intellectuelle, ce qui place cette dernière dans une situation de grande vulnérabilité. Ainsi, le récit de Lucie permet de constater tout « le potentiel moral de la vulnérabilité » (Garrau et Le Goff, 2010, p. 39).

L’installation de la confiance

Monsieur était quelqu’un de très très traumatisé. Alors je me suis rendu compte que pour le mettre en confiance, c’était aidant que l’on se rende chez Tim Hortons.

Mais par la suite je soupçonnais qu’il y avait quelqu'un dans le bloc appartement qui errait autour de Monsieur pour obtenir des choses. Alors c’est là que j’ai dit « tiens si on allait au Tim Hortons » et une fois sur deux je payais le café, et la fois suivante, c'était Monsieur qui payait…ça m’a permis d’établir un lien de confiance avec lui. Alors ça a demandé beaucoup de temps et par la suite à force de prendre des Tim, la confiance s'est établie. Au fil du temps, j'étais rendue une personne très importante dans la vie de Monsieur Tim. À la minute qu’il y avait un problème il se fiait à moi, il appelait au bureau, j'allais le voir.

La détection de problématiques

Et en faisant ça, ça m’a permis de me rendre compte de plusieurs choses. Un, Monsieur n’était pas organisé. Deux, il ne savait pas compter l'argent. Il sortait

beaucoup d'argent en monnaie, un portefeuille juste de la monnaie ou beaucoup de dollars, de 20$. Je faisais des commissions avec lui à la pharmacie et je me suis rendu compte qu’il ne savait pas payer.

Un jugement « professionnel » de la bénévole

C’est à ce moment-là que j’ai avisé le directeur qu’il fallait que l’on rencontre une travailleuse sociale pour faire une demande d'évaluation comme personne qui aurait un handicap intellectuel. Étant donné mon expertise de travail, je savais que Monsieur avait un problème, mais n'avait jamais été diagnostiqué personne avec un handicap intellectuel. Donc on a fait cette démarche-là. Donc j’ai demandé une expertise qui a démontré que Monsieur avait une déficience intellectuelle. Suite à l’évaluation, il avait droit de voir une travailleuse sociale une fois par mois. Et j’ai demandé qu’il puisse avoir de l’aide pour faire son épicerie, parce que Monsieur ne sait pas compter son argent.

Une personne très vulnérable à la maltraitance financière et une bénévole soucieuse

Il pouvait s'organiser quand même passablement dans la maison, mais il était très vulnérable. Donc il peut se faire exploiter par toutes sortes de personnes, à la pharmacie, à l'épicerie, au restaurant. Je me suis rendu compte que Monsieur se promenait avec son livret de compte en banque, il le montrait aussi aux gens en disant « j’ai beaucoup d'argent moi ». Par la suite, dans le fameux coffret à la banque, j'avais découvert un testament qui disait qu’il donnait l'argent à sa voisine, qu’il ne connaissait pas. Lorsqu’on accompagnait Monsieur pour faire des commissions il était toujours habitué à nous donner de l’argent, il est très généreux, mais il est vulnérable. Moi, dans mon rôle de bénévole, je refusais toujours.

Alors on a eu une rencontre d’équipe avec la travailleuse sociale pour voir au bien-être de Monsieur.

Porter attention aux situations de maltraitance

Et par la suite quand il m'avait dit qu’il y avait une certaine personne, une jeune femme, qui habitait dans l'édifice, qui était monoparentale qui allait faire ses commissions et qui prenait l'argent de Monsieur et nous on se posait des questions, on trouvait ça louche. Donc est-ce qu’il donnait exactement le même montant de ses achats, on ne savait pas, alors y a eu beaucoup de questionnements à ce sujet-là. Suite à ça j'ai demandé à une autre personne qui restait dans le même édifice, il allait des fois faire des commissions avec cette personne parce qu'il était toujours habitué à offrir, quand on l'a accompagné, à nous donner de l'argent, et par la suite il y a eu une intervenante sociale qui allait l'aider pour l’épicerie suite à notre demande.

Par ailleurs, le récit de Lucie s’avère très riche pour illustrer l’importance que peut revêtir le rôle du bénévole dans la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées. Toutefois, comme nous l’avons vu précédemment, la place du rôle du bénévole dans le continuum de

lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées n’est pas toujours aussi bien reconnue que celle qui est occupée par Lucie. En fait son récit illustre bien la propension des organismes communautaires qui sont dédiés à la lutte contre la maltraitance envers les personnes aînées à faire appel à des retraités compétents afin de s’engager dans un bénévolat qui se veut de plus en plus spécialisé, et ce, afin de pallier le manque de ressources des organismes communautaires (Bédard-Lessard, 2018; Simonet, 2010; Bernardeau Moreau et Hély, 2007).