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A Exemple d’application : les activités externes des universitaires américains

5.1. L A NATURE DES LIENS INTER TACHES DANS LE CAS DES ACTIVITÉS INTERNES ET EXTERNES

5.1.2. A Exemple d’application : les activités externes des universitaires américains

Dans le Tableau 5.1, nous présentons certains des résultats qui nous paraissent les plus significatifs, issus d’une enquête par sondage réalisée régulièrement parmi les professeurs américains [NSOPF, 2004]367. Plusieurs caractéristiques importantes liées aux activités externes sont à souligner. Nous allons nous concentrer sur les disciplines économiques et de gestion, ce qui correspond le mieux à l’analyse du cas russe qui sera développée ultérieurement. Commençons par les universitaires à plein temps. Premièrement, la majorité d’entre eux n’exerce pas d’activité externe. Pour les autres, la plupart d’entre eux n’ont qu’une seule occupation

367 Il s’agit de « National Study of Postsecondary Faculty ». Nous allons souvent revenir à cette source dans les chapitres suivants car c'est une base intéressante de comparaisons. Cette base de données permet d’obtenir les valeurs moyennes d’une grande série d’indicateurs caractérisant la population des professeurs américains de tous les types des universités (9 selon la classification de Carnegie). Les moyennes sont calculées à partir d’une extrapolation des valeurs correspondantes déduites d’un grand échantillon des mêmes types d’universités.

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externe368. Deuxièmement, les universitaires impliqués dans une activité externe investissent dans cette dernière 6 à 7 fois moins de temps que dans les tâches intra-universitaires. Troisièmement, dans les disciplines économiques et de gestion, la majorité écrasante de ceux qui ont un emploi multiple se spécialisent dans l’activité de conseil en free-lance. Parmi l’échantillon des professeurs qui exercent des activités externes hors free-lance, environ deux tiers des économistes et 85% des gestionnaires se consacrent à des activités sans aucun lien avec l’enseignement supérieur. Les données de 2004 ne nous disent rien sur la structure de cette dernière classe du travail externe mais, d’après les données des études antérieures analogues [NSOPF, 1993, 1999], il s’agit pour la plupart d'occupations au sein d'entreprises privées et organismes publics. Dans le même temps, on peut observer une certaine spécialisation quant aux activités externes : le pourcentage des universitaires qui enseignent en dehors de leur activité régulière à la faculté et dans le même temps se consacrent à d’autres activités non liées à l’instruction supérieure (en excluant le free-lance), est très faible pour toutes les disciplines et surtout pour l’économie. Finalement, le revenu provenant des activités externes représente, pour

368 D’après une étude analogique réalisée dix ans plus tôt, parmi les universitaires ayant un emploi multiple, seulement 14.6% des professeurs plein-temps et 12.9% des professeurs mi-temps avaient trois activités externes et plus – y compris le conseil en free-lance et l’entreprise individuelle [NSOPF, 1993].

TABLEAU 5.1. Certaines caractéristiques des travaux externes des universitaires américains.

Toutes les disciplines Économie Business

(les données pour l’année 2003) Plein-t (%) Mi-t (%) Plein-t (%) Mi-t (%) Plein-t (%) Mi-t (%) Nombre d’occupations externes :

0 64.1 22.8 62.4 31.0 62.4 15.1

uniquement le conseil free-lance 26.0 6.7 28.4 14 26.6 6.5

pas compte tenu le conseil de free-lance* :

1 8.6 59.9 8.5 47.7 9.4 65.7

2 1.1 11.5 0.7 4.4 1.4 10.7

3 et plus 0.2 3.1 0.0 3.0 0.0 2.1

Nombre de travaux liés à l’enseignement supérieur :

0 98.5 88.3 97.3 83.0 98.2 90.8

1 1.4 10.0 2.7 11.5 1.7 7.4

2 et plus 0.1 1.7 0.0 5.5 0.1 1.8

Partie des professeurs, dans la population des profs. ayant emploi multiple**, dont les activités externes … réunissent l’enseignement et le travail

régulier non lié à l’instruction supérieure 2.0 6.1 0.0 7.6 1.8 5.6

ne sont présentées que par l’enseignement

Supérieur 13.1 10.5 29.3 23.3 14.5 6.1

Nombre moyen d’heures par semaine que les professeurs investissent dans *** :

les tâches rémunérées à l’univ. principale 45.4 13.7 44.8 14.9 43.7 11.6

les tâches rémunérées externes 7.0 32.4 6.8 32.0 8.0 36.2

Revenus (annuels) moyens du travail provenant de sources différentes*** :

l’université principale 77374.4 504.6 89493.2 3477.8 85492.5 1788.2

d’autres institutions de l’enseign. sup. 7881.7 318.0 17353.9 3005.1 6799.4 1007.0

conseil/free-lance 7396.9 206.3 11991.0 1708.6 11422.9 799.9

d’autres emplois 7977.1 325.8 10208.7 2786.6 11320.1 1772.6

* Certains des professeurs de trois groupes suivants bien probablement aussi pratiquent le conseil sous la forme de free-lance. ** Ici, il s’agit de toutes les occupations externes sauf le conseil sous la forme de free-lance.

*** Les moyennes sont calculées uniquement pour les professeurs réalisant l’activité en question.

Source : U.S. Department of Education, National Center for Education Statistics, 2004 National Study of Postsecondary Faculty (NSOPF : 04).

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les économistes, une portion un peu plus grande du revenu individuel total que pour les gestionnaires (respectivement 16% contre 13%), la moyenne pour toutes les disciplines étant environ de 12%.

Quant aux professeurs à mi- temps, comme on pouvait s’y attendre, la majorité d’entre eux se consacrent à des occupations extra universitaires. Ils sont beaucoup moins impliqués dans des activités de conseil en free-lance, leur fraction étant plus importante pour les économistes que pour les gestionnaires et que pour la moyenne

des toutes les disciplines. La proportion relative de l’enseignement supérieur en tant qu’occupation externe reste la même que pour les universitaires à plein temps. On remarquera que les professeurs d’économie enseignent par ailleurs comparativement plus souvent que les gestionnaires et que la moyenne. Cette remarque est valable à la fois pour les professeurs à plein temps et à mi-temps. Les données de NSOPF-93 montrent que la « côte de popularité » des différents métiers exercés en dehors de la faculté varie selon qu’on est économiste ou gestionnaire. Comme nous pouvons le voir dans le Tableau 5.2, les établissements d’enseignement supérieur (ÉES), le conseil et les entreprises individuelles représentent pour les premiers la destination privilégiée, tandis que les seconds se dirigent plutôt vers les entreprises privées à but lucratif (EPBL) et le business privé.

La dernière remarque importante concerne la place que le travail scientifique occupe parmi les activités extra universitaires. Il n’est pas étonnant que les professeurs d’économie travaillant à mi-temps et les gestionnaires ne sont presque pas impliqués dans la recherche. Par contre, les professeurs à plein temps enseignant des disciplines économiques sont très fortement représentés dans la recherche. D’après NSOPF-93, au début des années quatre-vingt-dix, ils arrivaient même devant leurs collègues en sciences physiques et en biologie369.

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