• Aucun résultat trouvé

– Evolution de la population dispersée entre 1991 et 1998

A partir de la distribution communale des différentiels d’évolution de la population et de la distribution communale des différentiels de spécialisation en évolution de la population

Taux de dispersion de la population 0,247 à 0,714 (52) 0,168 à 0,247 (51) 0,117 à 0,168 (51) 0,073 à 0,117 (55) 0 à 0,073 (53)

Evolution de la population dispersée 1991-1998 indice 1

1,18 à 2,9 (56) 1,12 à 1,18 (54) 1,08 à 1,12 (39) 1,04 à 1,08 (48) 0,9 à 1,04 (65)

dispersée, on peut construire une distribution spatiale des communes aux comportements communaux différenciés. Les zones en croissance d’une population s’orientant vers des zones dispersées sont surtout localisées dans la zone de Wavre, Ottignies, Court-Saint-Etienne en Brabant wallon, dans la partie orientale de la Hesbaye liégeoise, dans le Condroz liégeois et quelques communes du Sud de l’Ardenne. Par contre, des communes connaissant des taux de croissance similaires ne voient pas d’augmentation significative de la population dans les zones dispersées. Il s’agit de communes de la zone de Waterloo en Brabant wallon, de la Hesbaye namuroise et de la partie occidentale de la Hesbaye liégeoise, de la périphérie méridionale de Namur, du Hainaut Nord et de l’Entre-Vesdre-et-Meuse.

L'évolution de la population persiste-t-elle à répondre à ce modèle de dispersion? La population s'est-elle accrue surtout sous forme de population dispersée?

L'évolution de la population dispersée évaluée en termes bruts est fortement corrélée à l'augmentation de la population ; le coefficient d'association calculé sur les deux distributions est égal à 63%. En effet, ce sont les communes qui enregistrent les évolutions les plus fortes de la population dispersée, à savoir les communes du Brabant wallon et de Hesbaye liégeoise, du Condroz liégeois, de l'Entre-Vesdre-et-Meuse et de la région arlonnaise sont aussi celles qui connaissent aussi des accroissements importants de la population.

Certaines communes connaissent néanmoins une forte augmentation de la population tout en n’enregistrant pas d’augmentation de leur population dans les zones dispersées; il s'agit de la commune de Tournai, des communes de Héron, de Faimes, de Berloz, de Braives et de Villers-le-Bouillet en Hesbaye, de Marche-en-Famenne et de Léglise, Messancy, Fauvillers dans le Sud de l'Ardenne.

Si l'on élimine de l'indicateur la part due à l'évolution de la population, c'est-à-dire si l'on rapporte l'évolution de la population en zone dispersée par rapport à la population totale de la commune, le coefficient d'association entre cette variable et la variable d'évolution de la population n'est plus significatif. On assiste dès lors à une augmentation plus marquée de la population dispersée que de la population totale dans quelques communes du Brabant wallon et de Hesbaye liégeoise, dans les communes de l'Arlonnais et dans quelques communes d'Ardenne.

De manière générale, le taux de croissance de la population est supérieur dans les zones dispersées par rapport à celui qui est enregistré dans les noyaux d'habitat. De manière générale, néanmoins, la propension à la dispersion diminue dans les communes envisagées malgré une reprise de la croissance de la population.

La mise en œuvre des zones d'habitat œuvre à une dispersion générale de l’habitat. De manière générale, si l’urbanisation se fait par comblement de terrains restés libres dans les noyaux d’habitat, elle s’opère aussi par le développement de lotissements le long des voiries ou disposant de voiries propres ou par l’extension radiale des villages.

En pratique, on assiste à :

• la création de lotissements couvrant de grandes portions de territoire. Ce fut le cas par exemple de l’urbanisation de l’ancienne commune de Rixensart et des zones de faubourgs autour de Ath. Un mode nouveau d’appropriation de l’espace se développe par ce biais : le développement de l’habitat pavillonnaire, l’usage extensif du sol et la création de nouvelles voiries pour desservir la zone en question.

• Lorsqu’il s’agit de lotissements de plus petite taille, leur création peut se faire aux abords de noyaux d’habitat comme c’est le cas à Bois Catherine à Beaurieux (Court Saint-Etienne) où le lotissement s’étire le long de la voirie sans modifier la structure du réseau. Des lotissements peuvent s’établir entre

Saint-Etienne). Certains lotissements sont créés entre les noyaux anciens, le long des voies de liaison inter-villages ou inter-communes.

Figure 2 – Trois exemples de lotissements à Beaurieux (Court Saint-Etienne) Source : Schéma de Structure de Court Saint-Etienne

• Un habitat linéaire le long des voiries.

C’est le cas, par exemple, de l’extension du village de Sart-Messire-Guillaume à Court Saint-Etienne

Figure 3 - Sart-Messire-Guillaume - Source : Schéma de Structure de Court Saint-Etienne)

• L’extension est telle qu’elle relie les villages voisins de Sart, La Roche et Tangissart en une vaste nébuleuse. Des terrains sont encore vacants en différents lieux le long de la voirie.

Des extensions linéaires entre les villages, il y en a d’autres exemples comme entre Villers Notre-Dame et Villers Saint-Amand à Ath, entre Haccourt et Hallembaye à Oupeye, entre Meslin l’Evêque et le Faubourg de l’Ermitage à Ath, entre Rivage, Liotte et Fraiture à Sprimont ; ces extensions ont pour effet de faire des

Lotissement à Bois Catherine

Lotissement au Clos de l’Orne

Lotissement le long de la voirie

différents villages une grande nébuleuse d’habitat.

Figure 4 - Extension de l’habitat entre Haccourt et Halembaye – Source : Schéma de Structure de Oupeye

• Une extension diffuse de nouvelles constructions aux abords des villages comme la butte du Mont de Mainvault et la Bigaude à Ath.

• Enfin, quelques opérations de colmatage des terrains restés vides au coeur de l'habitat (Ligne) ou la densification de zones de banlieues (faubourg de Mons ou de Tournai à Ath) ou de lotissements où la rareté du terrain se fait sentir (Rixensart).

L’évolution de la densité en Région wallonne

Les graphiques 3 et 4 nous montrent comment se répartit la population de la Région, observée à l’échelle des secteurs statistiques, eux-mêmes regroupés par densité décroissante (7).

Graphique 3 - Répartition de l’utilisation du sol en Région wallonne

Sources : INS 1991

Le graphique 3 montre à quel point l’utilisation du sol est inégalement répartie entre ses habitants. Il faut néanmoins préciser que les secteurs statistiques ont été découpés de manière à séparer les zones urbanisées des zones non urbanisées. Aussi, parmi les

b b b b b b b b

10 % de la population est établie dans les secteurs statistiques les moins denses

qui recouvrent 76 % du territoire wallon

40 % de la population occupe 9 % du territoire wallon 50 % de la population

occupe 3 % du territoire wallon

b

Les secteurs statistiques vides d'habitants recouvrent 12 % du

territoire wallon

b

secteurs statistiques densément peuplés, peuvent se retrouver des noyaux villageois ruraux qui sont entourés de secteurs vides d’habitants. On constate que les 50% de la population occupant les secteurs statistiques les plus denses occupent à peine 3% du territoire (ce qui correspond à une densité moyenne brute de 30 habitants/hectare), 40% de la population occupent 9% du territoire (ce qui correspond à une densité moyenne brute de 8 habitants/hectare), et les 10% de la population qui habitent les secteurs statistiques les moins denses (principalement l’habitat dispersé) occupent 76% du territoire (ce qui correspond à une densité moyenne brute de 0,24 habitants/hectare). Enfin, les secteurs statistiques vides d’habitants recouvrent environ 12% du territoire.

Le graphique 4 nous montre comment la population a évolué entre 1981 et 1997 à travers le territoire, en regroupant les secteurs statistiques par classes de densités. Sur le graphique ci-dessus, la population a été divisée en 10 classes de densité, en regroupant les secteurs statistiques. La classe 1 correspond aux secteurs statistiques les moins denses, et la classe 10 aux secteurs statistiques les plus denses. Chaque classe représente 1/10ème de la population totale de la Région wallonne, soit un peu plus de 320.000 personnes en 1981, à 330.000 personnes en 1997.

Ce graphique montre de manière flagrante le phénomène de déconcentration de la population qui quitte les lieux les plus denses (jusqu’à -10% en 16 ans), alors que les espaces les moins denses sont en croissance (jusqu’à +30% en 16 ans). Rappelons que les classes de densité 6 à 10, toutes en décroissance, ne représentent que 3% de l’espace wallon, alors que la seule classe 1 représente 76% du territoire.

Graphique 4 - Evolution de la population par classe de densité

Source : INS 1981, 1991, 1997 – tableau 3001

90%

95%

100%

105%

110%

115%

120%

125%

130%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Population INS 1991 Population INS 1997 100 % correpsond à la population en 1981

Peu de gens aspirent à plus de densité

La consommation d’espace correspond à une forte demande des individus. Il suffit de voir la taille moyenne des terrains à bâtir pour s’en convaincre. Lorsque la faculté de se déplacer vite et loin est acquise, peu de gens semblent vouloir d’une urbanisation « dense ». La densité est en effet assimilée à la hausse des coûts, à la pression foncière, à la congestion, à l’insécurité, aux conflits de voisinage, à la ville en déclin négligée par les pouvoirs publics.

Ces préjugés cachent en réalité la grande qualité de vie que peuvent offrir les tissus urbains et les noyaux villageois. A l’inverse, les inconvénients liés à une faible densité sont peu ou mal connus, et ce sans doute parce que ces inconvénients sont surtout important pour la collectivité et non pour les individus (coûts d’infrastructures et de services, morcellement du paysage, croissance de la mobilité, etc.).

Le graphique 5, issus des résultats de l’enquête sur la qualité du logement en Région wallonne, montre que la satisfaction de son habitat est effectivement influencée par la densité. Mais est-ce réellement une question de densité ou est-ce lié à d’autres facteurs qui sont actuellement plus marqués là où les densités sont plus fortes (vétusté du logement, plus grande proportion de locations, milieu industriel, etc.) ?

Graphique 5 - Envie de déménager en fonction de la densité de l’habitat

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Faible densité Moyenne densité Forte densité

Jamais Rarement

De temps en temps Fréquemment

Source : CPDT (1999). Thème 7.1. Les coûts de la désurbanisation. Rapport final de la subvention 1998. p. 114.

8 Source : CPDT (1999). Thème 7.1. Les coûts de la désurbanisation. Partie 2 : Quantification de la désurbanisation. Rapport final de la subvention 1998. p. 9.

Source : Institut National de Statistique, Statistiques de la construction et du logement.

1.3.2.2. L’absence de pression foncière dans de nombreuses communes de Wallonie

Un premier indicateur de pression foncière est la disponibilité en terrains à bâtir. La carte représente la distribution spatiale du rapport entre la superficie bâtie telle qu’obtenue à partir des données cadastrales et la superficie d’habitat disponible au plan de secteur. L’indicateur n’est pas parfait vu la difficulté de mise en concordance des deux ensembles de données ; néanmoins, il permet de se donner une image brute de la situation. Ainsi, ce sont les communes du Hainaut et de la région liégeoise qui connaissent aujourd’hui une certaine forme de saturation des espaces dévolus à l’habitat. Par contre, toute la zone située au sud du sillon sambro-mosan offre encore de nombreuses possibilités d’urbanisation. Le Brabant wallon, la région namuroise, la Hesbaye liégeoise et l’Entre-Vesdre-et-Meuse sont caractérisés par des situations intermédiaires.