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Critères exogènes Connexions et accessibilité

SATISFACTION DES HABITANTS ( 1 )

2.1. M IXITE RAISONNEE

2.2.4. Potentiels de développement

2.2.4.2. Critères exogènes Connexions et accessibilité

Les analyses des critères de satisfaction des habitants et usagers des quartiers urbains ont dès le début montré combien l’accessibilité était, explicitement ou implicitement, déterminante dans l’appréciation globale des zones ainsi mises en relation. C’est d’ailleurs ce qui a généré la naissance du concept de « fragment urbain » auquel nous nous sommes attaché et qui repositionne chaque élément urbain comme faisant partie d’un système relationnel et non comme une juxtaposition décontextualisée.

Si nous revenons sur ce critère dans le cadre des potentiels de développement c’est qu’il peut constituer une des possibilités les plus efficaces pour améliorer la qualité d’un quartier qui ne dispose pourtant pas de tous les éléments urbains à la base des satisfactions courantes de leurs usagers. En d’autres termes il faut donc assurer l’accès, dans des conditions optimales, des services, fonctions et agréments que le quartier ne peut pas – ou ne doit pas – proposer.

Evaluer et mettre en valeur un potentiel d’accessibilité passera notamment par l’analyse de la taille, du contenu fonctionnel et de l’éloignement physique et symbolique par rapport à un centre urbain ou à tout autre partie du fragment dans lequel le quartier viendrait s’insérer à une plus large échelle telle qu’un bassin d’emploi ou un nœud de communication. Le tout étant de créer ou de développer les liens, les connexions et les moyens d’accès depuis et vers le quartier. Pour ce faire, on s’emploiera à évaluer d’une part les besoins des habitants de la zone dont on voudra optimiser l’accès et d’autre part les lieux et les éléments extérieurs à la zone et susceptibles de répondre à ces besoins.

La tâche n’est pas simple car elle repose sur l’estimation de besoins qui ne sont jamais uniformes pour l’ensemble d’une population et dont il est difficile d’apprécier l’importance pour chacun. En effet, et cela apparaît très clairement dans de nombreuses interviews réalisées lors de nos études de cas, certains besoins, bien qu’apparaissant après analyse comme fondamentaux, ne sont pourtant pas exprimés comme tels par les habitants.

Outre les besoins « objectifs », il faudra donc s’employer à évaluer les besoins pouvant sembler plus auxiliaires, plus subtils, moins immédiats mais dont on sait qu’ils peuvent jouer un rôle fondamental dans la détermination du profil de satisfaction des usagers.

Marché foncier

Le prix de l’immobilier est à la base de nombreux processus fonciers et de leurs conséquences : images et statuts, conditions d’accès au logement, mixité, etc. Bien sûr, le marché n’est jamais un critère absolu mais au contraire très relatif puisque le prix d’un bien immobilier n’est fixé qu’en fonction d’un référentiel élaboré sur base d’autres biens dans des environnements dont on évaluera les similitudes ou les disparités. On ne peut donc attribuer au marché foncier un caractère objectif et absolu. D’ailleurs, en terme d’évaluation

analyse plus poussée puisqu’il apparaît que certains aspects financiers (taxes, impôt foncier, etc.) prennent une part non négligeable dans le choix du lieu de résidence et joue bien évidemment en défaveur des centres urbains.

Le marché foncier va jouer un rôle sur le développement potentiel du quartier dans la mesure où il va « réguler » financièrement la vivacité et la qualité du marché immobilier.

Voilà bien une voie d’accès aisée, car essentiellement administrative, de promotion d’une zone par le biais d’une assistance publique à l’investissement immobilier – et qui va donc influer sur le marché. De telle modes d’action existent depuis longtemps et sont nombreux.

Bien que les modes de financement soient quantitativement limités, il serait bon de garder à l’esprit la façon dont il convient de les attribuer. De telles analyses ont déjà été effectuées partiellement dans le cadre des travaux de la CPDT.

Statut et image

Fortement liés au critère précédent qu’est le marché foncier, le statut et l’image d’un quartier sont peut-être parmi les caractéristiques les plus versatiles que l’on peut attribuer à une zone urbaine. En effet, dans les villes – surtout de grande taille – il est d’usage d’en typifier des fragments afin d’en dégager des attributs simples voire simplistes qui permettront de créer une image, tantôt fantasmatique, tantôt exagérée, tantôt complètement erronée. L’image d’un quartier est malheureusement bien trop souvent primordiale aux yeux d’éventuels

« immigrants » ou, plus simplement, de nouveaux résidents.

On voit pourtant, à côté des « quartiers chics », « quartiers délabrés » et autres « quartiers dangereux », des quartiers dont l’évolution a été telle qu’elle a permis de construire une image simplement « positive », correspondant aux développements divers qu’a su intégrer le quartier et ses habitants et usagers. Ce sont des endroits qui se sont assainis et ont redonné une place de qualité à l’espace public et aux différents modes de fonctions, tout en reniant toute forme d’enclavement par le maintien et le développement de formes d’accès avec d’autres parties du fragments urbain. La difficulté des « évolutions positives » est qu’elle peut être le siège de phénomènes considérés comme parasites tels que la « gentrification » ou d’autres formes moins visibles d’exclusion. Mais, comme on l’a dit, de nombreuses expériences montrent que des zones revitalisées peuvent limiter ces formes d’exclusion au minimum.

Il conviendra donc de gérer au mieux cette image dont découle un statut, producteur d’a priori souvent peu propices à une connaissance et à une appréciation objectives des lieux.

Dans de nombreuses situations, il suffit d’exploiter l’existant pour mettre au jour les possibilités et le potentiel d’un quartier. Il s’agit ici d’un travail de communication envers les usagers et habitants effectifs (ceux qui vivent déjà dans le quartier) et potentiels (ceux qui sont susceptibles d’y vivrent à condition qu’on leur explique qu’ils peuvent y trouver un intérêt).

Ce travail de communication ciblé est essentiel – il est pourtant quasi inexistant à ce jour – pour ouvrir le champs de vision de candidats potentiels à l’habitat urbain dont beaucoup manquent d’expérience en terme de parcours résidentiel. Nous reproposons ici l’idée et l’intérêt d’un centre de ressources sur l’habitat urbain qui permettrait d’assurer cette tâche de promotion et de communication d’une part, d’aiguiller les candidats à l’habitat urbain vers des lieux dont, faute de « culture urbaine » suffisante ou victimes d’une image exagérée ou erronée, ils ne pourraient percevoir les avantages et les potentiels.

Autres

Dans le prolongement des critères abordés ci-avant, nous notons également l’importance fondamentale du développement de fonctions fortes telles que le commerce ou les activités de bureau, considérées à l’échelle de l’agglomération. Il est clair qu’à cette échelle d’autres relations s’établissent que celles – plus locales – auxquelles nous nous attachons dans le cadre de ce travail. Il faut cependant garder à l’esprit que ces relations conduisent à modifier,

souvent en profondeur, la configuration de certains quartiers ; même si ces changements sont souvent difficilement perceptibles immédiatement du fait du temps qu’ils mettent à se réaliser. De plus, ces changements sont permanents et ne permettent pas toujours d’en identifier clairement les causes et les conséquences.

La typologie que nous avons esquissée peut constituer les bases d’un outil qui permettrait le suivi évolutif de quartiers ou de zone urbaine définie. Cet outil faciliterait l’identification des processus d’évolution, les actions à porter et conséquences possibles, par le jeu des comparaisons de critères qui jusqu’à présent ne sont que trop rarement considéré vu la difficulté de les formaliser.

2.2.5. Applications

Pour illustrer notre système typologique, nous présentons ci-après les cas du Laveu à Liège et celui de Ath dont les caractéristiques ont été synthétisées avec le formalisme proposé.

Afin de compléter l’effet visuel de notre référentiel, nous y introduisons un code de couleur qui correspond à l’intensité du critère :

en vert les critères positifs ;

en bleu les critères moyens ;

en orange les critères faibles.