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INTRODUCTION GENERALE

3. PROBLEMATIQUE DE LA THESE : UN OBJECTIF SOUS- SOUS-TENDU PAR TROIS QUESTIONS SOUS-TENDU PAR TROIS QUESTIONS

4.4. Méthodologie de cartographie participative

4.4.3. Etapes de la mise en œuvre de la cartographie ethnographique à dire d’acteurs

Nous avons choisi de suivre les recommandations de la méthodologie proposée par le FIDA (Fonds international de développement agricole) (Corbett, 2009) et par le Center for the Support of Native Lands (Chapin et Threlkeld, 2001), qui décomposent le processus en cinq étapes, décrites ci-après : définition de l’objectif, choix du type de carte, modalités d’implication de la communauté, élaboration de la cartographie, géo-référencement.

La première étape définit l’objectif de la cartographie participative en fonction des résultats attendus. Représenter la présence des parents sauvages du quinoa cultivé sur le territoire de chaque communauté paysanne permet une autre façon de penser la planification, l’utilisation des terres et la gestion de ces ressources phytogénétiques. Cela rend également cette connaissance visible pour les acteurs externes, facilitant la communication et la discussion sur ce sujet.

La deuxième étape est le choix du type de cartographie. Nous avons choisi la cartographie à dire d’acteurs car son élaboration est rapide et aisée. Elle permet aux participants d’inscrire de mémoire, sur une grande feuille de papier, les principales caractéristiques de leur territoire à partir d’une vue aérienne. Ces cartes ne répondent pas à des mesures exactes, ni à une échelle cohérente, mais elles indiquent des tailles et des emplacements relatifs. La cartographie à dire d’acteurs a cela de pertinent qu’elle est un processus de construction sociale et de codification du territoire par un collectif : c’est la cartographie des habitants, au sens de ceux qui utilisent l’espace (Palsky, 2013).

La troisième étape consiste à impliquer la communauté paysanne. La décision de s’impliquer est généralement influencée par des intermédiaires qui ont une relation de confiance avec les communautés. Pour le FIDA, la participation répond à trois conditions indispensables : la transparence, le temps et la confiance. Pendant cette étape, nous avons travaillé avec l’Agence Agraire de Puno, une institution qui travaille et coopère pour le développement local. Deux agents connus des communautés ont participé aux réunions organisées avec les représentants de chaque communauté paysanne. Ces représentants sont, dans tous les cas, les autorités locales : hommes ou femmes agriculteurs élus démocratiquement par les habitants. L’objectif et la méthodologie du projet ont été

expliqués de manière claire et responsable, dans un langage simple et compréhensible par les autorités locales. Afin d’établir une relation durable durant le projet, nous avons laissé le temps aux communautés de prendre leur décision. Pendant la phase de décision, le représentant de la communauté convoque une assemblée pour présenter le projet aux habitants locaux. Cette instance permet une réflexion collective sur l’intérêt, les bénéfices et les risques de l’implication. Le résultat de la décision nous a ensuite été transmis par le représentant, ainsi que les nouvelles préoccupations soulevées lors de l’assemblée. Une fois que les engagements des communautés et de notre partie ont été réaffirmés, une date et un lieu ont été fixés pour lancer le premier atelier participatif (Figure 13).

Figure 13. Ateliers de cartographie à dire d’acteurs dans les six villages.

La quatrième étape correspond aux ateliers de cartographie à dire d’acteurs (Figure 13). Les ateliers rassemblent le chef de projet, un agent de l’Agence Agraire de Puno (d’ethnie quechua ou aymara selon la communauté), l’autorité locale de la communauté et les habitants bénévoles (principalement des agriculteurs cultivant du quinoa). L’atelier, qui dure une demi-journée, est structuré en quatre phases, décrites ci-après (Figure 14) :

(1) orientations générales, où le chef de projet explique aux personnes présentes le but du projet et la méthodologie à utiliser. Il est demandé que l’espagnol soit

territoire de la communauté. Ces informations sont traduites dans la langue locale par l’agent de l’Agence Agraire ;

(2) photo-questionnaire : développement d’un questionnaire de groupe accompagné de la photographie (21,6 cm x 28 cm) de chacune des sept espèces de parents sauvages du quinoa cultivé, où la reconnaissance des espèces est associée à une série de questions structurées et spontanées. Les photographies (voir en Annexe 2) aident à bien identifier les espèces et évite de parler avec les agriculteurs selon notre conception scientifique, notamment l’opposition classique entre sauvage et cultivé qui doit être évitée ici. Les questions posées permettent de compléter l’information à dessiner sur les cartes, ainsi que de répondre à une stratégie de triangulation de données ;

(3) dessin de la carte sur un grand papier blanc avec des crayons de couleur. Avant de commencer à dessiner, les participants se mettent d’accord sur deux points : les personnes qui seront responsables pour dessiner les éléments sur la carte collective, les éléments à faire apparaître sur la carte en fonction des indicateurs d’intérêt du projet ;

(4) carnet de notes, destiné à enregistrer les informations complémentaires qui n’apparaissent pas dans la photo-questionnaire ou dans la cartographie. Ces notes peuvent faire référence aux noms des rivières, aux collines, au type de bétail présent, à la végétation prédominante, à l’information associée à la langue locale, à l’information historique ou culturelle, soit tout ce qui peut être utile pour comprendre la présence et la gestion des espèces de parents sauvages.

La cinquième étape, qui s’inscrit dans la continuité des étapes précédentes (et qui n’était pas encore considérée par le FIDA ou le Center for the Support of Native Lands comme faisant partie du processus), est le géo-référencement des informations élaborées pendant les ateliers. Cette étape consiste à prendre des séries de points GPS des espaces et repères clés de l’agroécosystème. Cette étape cruciale permet ensuite de digitaliser les cartes à dire d’acteurs, et de produire ainsi de l’information spatialisée.

4.4.4. Numérisation et géo-référencement de la cartographie

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