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INTRODUCTION GENERALE

3. PROBLEMATIQUE DE LA THESE : UN OBJECTIF SOUS- SOUS-TENDU PAR TROIS QUESTIONS SOUS-TENDU PAR TROIS QUESTIONS

4.4. Méthodologie de cartographie participative

4.4.5. Ateliers participatifs de restitution, validation et réfutation des cartes

Le second séjour sur le terrain (septembre à novembre 2016) a permis de restituer et de discuter les premières représentations cartographiques participatives dans chaque village avec les traitements SIG réalisés. Ces premiers résultats de numérisation des cartes à dire d’acteurs ont été discutés avec chaque groupe de participants de chacun des six ateliers participatifs de 2015. Cet espace du travail s’inscrivant dans la continuité du dialogue avec les populations, cela a facilité les échanges pour la validation ou la réfutation des représentations retenues dans nos cartes numériques. Ainsi, un travail de collaboration étroit avec quelques acteurs clés au niveau de chaque village a abouti à une proposition révisée des cartes par espèce de parent sauvage du quinoa cultivé. Des transects paysagers ont ensuite été parcourus à pied dans chaque village avec certains de ces acteurs clés pour noter et décrire sur le terrain les corrections à apporter aux cartographies. Après cette étape collaborative, un nouveau travail de bureau a été nécessaire avec les outils SIG pour faire coïncider les limites géographiques naturelles avec les unités corrigées de présence et distribution des parents sauvages du quinoa cultivé dans chaque village (Figure 19).

Figure 19. Travail de restitution, validation et réfutation des cartes sur le terrain et en SIG. Exemple du

2. Carte restituée et validée

4.5. Application de méthodes qualitatives en ethnographie

4.5.1. Introduction : un point sur les méthodes d’observation

participante et d’entretiens

Les premiers moyens de recueillir des informations ethnographiques sont de parler avec les personnes, d’observer ce qu’elles font et de participer à leurs activités quotidiennes. Cependant, malgré cette apparente simplicité, la collecte de données ethnographiques exige de la compétence et de l’anticipation pour obtenir des données fiables. L’anticipation permet de construire un cadre tenant compte des aléas d’une démarche qui associe paramètres qualitatifs et quantitatifs. Parmi les diverses techniques de recueil de ce type d’information sur le terrain, nous présentons ici les deux méthodes que nous avons adaptées et utilisées : l’observation participante de type participant en tant qu’observateur, et les entrevues (ou entretiens, interviews) de type semi-structuré. Les entretiens semi-structurés et systématiques peuvent donner de bonnes idées sur la façon dont les personnes décrivent leur vie et leur environnement naturel, tandis que l’observation permet de voir comment ces personnes mettent leurs connaissances en pratique. Ces deux manières de recueillir des données sont complémentaires.

L’observation participante désigne le fait de vivre avec les personnes et de partager avec elles de nombreux aspects de leur vie — activités de subsistance comme la cuisine, l’agriculture ou la collecte de bois de chauffage, occasions rituelles comme les mariages, les célébrations religieuses ou les rites initiatiques. L’observateur ou l’observatrice est immergé pour une période déterminée afin d’obtenir une perspective interne du groupe étudié, de ses objectifs et stratégies. En participant physiquement et concrètement aux activités, le chercheur observateur prend vraiment conscience par son expérience personnelle de ces activités, en connaissant davantage les personnes impliquées et en observant ce qu’elles font et ce qui détermine leurs pratiques. Ce qui fait la spécificité de l’observation par rapport à l’interview est le fait qu’elle porte sur une situation actuelle, dans le temps présent. Trois types d’observation participante sont couramment utilisés. L’observateur complet observe la situation sans interagir avec les activités quotidiennes du groupe. L’observateur en tant que participant observe la situation mais est impliqué dans l’activité en arrière-plan. Le participant en tant qu’observateur est le mode de

recueil d’information choisi pour la spécificité des travaux de cette thèse : ici, l’observatrice est pleinement impliquée dans les activités quotidiennes du groupe mais elle doit toujours prendre le temps de noter ses observations.

L’entrevue (ou entretien, interview) consiste à interroger les personnes, individuellement ou en groupe, sur leurs croyances et leur mode de vie. Elle permet d’appréhender la manière dont elles décrivent leur vie et leur environnement naturel. C’est particulièrement pertinent pour analyser le sens qu’elles donnent à leurs pratiques, aux événements dont elles ont pu être les témoins actifs, pour comprendre les systèmes de valeurs et les repères normatifs à partir desquels elles s’orientent et se déterminent. L’entretien est une affaire de relation, qui va déterminer les conditions et les processus du discours : c’est une démarche participative et coopérative ; elle exige une relation de confiance entre la personne qui pose les questions et la personne qui l’informe. Cette confiance garantit la productivité de l’entretien et le recueil d’une information fiable. Sa réussite est donc variable selon le degré de confiance établi.

Il y a trois principales formes d’entrevue : directive (ou fermée, ou structurée), semi-structurée, ouverte (ou non directive). En entrevue directive, l’enquêteur pose des questions préparées et planifiées (questionnaire) dans un ordre déterminé. En entrevue semi-structurée, l’enquêteur prévoit quelques questions sur des thèmes préalablement identifiés dans un guide d’entretien, laissant l’interlocuteur s’exprimer. L’entrevue ouverte repose sur une expression libre de l’enquêté à partir d’un sujet proposé par l’enquêteur et guidé par ce dernier pour l’aider à exprimer ses connaissances et ses pratiques dans le domaine. Ce type d’entrevue est considéré comme un entretien d’information pour des études initiales où l’enquêteur se contente alors de suivre et de noter la pensée, le discours de l’enquêté sans poser de questions visant à réorienter l’entretien. Dans les entrevues ouvertes ou semi-structurées, les personnes donnent des réponses détaillées à une série de questions générales, dont certaines ont été préparées à l’avance et d’autres surgissent naturellement au cours de la conversation. Des entrevues en profondeur peuvent avoir lieu avec un expert local ou un informateur clé, qui a une connaissance approfondie d’un aspect particulier de la culture locale. Certains anthropologues consignent l’histoire de vie de ces spécialistes en racontant les expériences de la personne au fur et à mesure qu’elle grandit et acquiert de l’expertise. Ces approches, souvent appelées méthodes informelles ou qualitatives, produisent des

réponses qui sont utilisées pour rédiger des monographies ethnographiques générales de la communauté et de sa culture. Si le chercheur souhaite analyser les réponses de tels documents à portée générale à l’aide de méthodes statistiques, elles doivent être codées et catégorisées avant d’être interprétées pour mieux les faire cadrer avec l’objectif spécifique de la recherche.

4.5.2. Les entretiens semi-structurés ethnobotaniques menés

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