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Une esquisse d’analyse

Dans le document Du traumatisme à la résilience (Page 47-55)

Cette scène ethnographique tente de décrire, au plus près des données empiriques, une séance typique du Gamarada. En soi, elle est trivialement banale : elle ne fait que rendre compte des observations de l’enquêteur sur son terrain spécifique. Mais peut-être à cause de cette banalité, est-elle extrêmement riche ; à est-elle seule, cette unique séance pourrait faire l’objet de ce travail. Assurément, les échanges langagiers, la description des lieux, des individualités présentes ce soir-là, l’histoire contextuelle encadrant cette réunion particulière, la description des usages et des coutumes au sein du groupe, etc. excèdent nettement les attentes d’une seule thèse en anthropologie. Déplier toutes ces dimensions, les unes après les autres, pourrait nous occuper sur plusieurs centaines de pages. Mais alors, qu’aurait-on appris ? Qu’aurait-on raconté ?

Faire parler le terrain14, en vue que ce dernier nous apprenne des choses sur le monde, n’est pas chose aisée ; elle l’est encore moins lorsque l’objet ethnographique est dense, comme c’est le cas avec toutes les dimensions que recouvre le Gamarada. A trop vouloir dire, on finirait par ne pas en dire assez ; de manière paradoxale, la description, s’enroulant sur elle-même, finirait par se manquer. Dès lors, il nous faut restreindre nos ambitions ; drastiquement. Nous devons, si nous voulons parvenir à générer du sens à partir de ce matériau brut, réduire notre question de recherche jusqu’à ce que celle-ci puisse tenir dans le creux d’une main ; nous devons l’élimer jusqu’à l’os afin de nous donner un cap à notre portée, pour la suite de ce travail. Pour ce faire, tentons de suivre un objectif suffisamment simple : celui de s’essayer à expliquer le pourquoi et le comment du Gamarada. Mais déjà, à partir de là, la machinerie risque de s’emballer. Car, étudier le pourquoi et le comment, c’est une manière d’approcher, comme par le bord, le quoi et le qui. Et voilà déjà nos ambitions multipliées par deux, à la simple évocation de ces derniers… La tendance est sans doute inévitable. Par conséquent, revenons à notre promesse initiale et cherchons à la tenir : cherchons – en simplifiant encore nos ambitions – à comprendre ce qu’est le Gamarada. Car, ce que ce groupe de parole cristallise en lui-même, comme nous le verrons, le déborde largement ; cherchons simplement à en comprendre les ressorts, les modalités, les enjeux et les espaces. Cherchons à faire cela et voyons. Voyons alors ce qu’il advient de la description, de l’ethnographie et de l’apport d’intelligibilité que tout ceci peut produire ; voyons ce que deviennent les interactions, les propos et les protocoles des participants du Gamarada ; voyons ce que ceux-ci – tous ceux-ci – peuvent nous dire sur leur monde et sur leurs modalités d’existences. Alors, seulement alors, nous pourrons dire que nous avons atteint notre objectif.

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Pour réaliser cela, l’enquêteur propose de garder, tout au long du processus, cette séance du 14 mars en tête. Celle-ci nous servira de fil conducteur. C’est-à-dire, qu’en plus de nous donner à voir ce que peut être le Gamarada, on s’y réfèrera pour les analyses de contenu ; la densité des propos tenus, la qualité de certaines interactions intersubjectives, les activités plus prosaïques (comme le fait d’allumer une bougie ou de déposer des coquillages sur un drapeau) réalisées au cours de la séance ne peuvent tout simplement pas être ignorées. En soi, ils ont une valeur, une valeur empirique propre sur laquelle nous n’hésiterons pas à revenir.

En suivant ce fil – déjà bien épais et entortillé sur lui-même – et à partir de lui, nous tenterons de dérouler la pelote qu’est le Gamarada. Nous chercherons à décortiquer celui-ci, étape par étape, nœud par nœud. Armé de la patience d’une Pénélope démêlant chaque nuit soigneusement sa tapisserie, nous nous efforcerons de rendre compte du Gamarada. Autrement dit, nous chercherons à décrire le fonctionnement formel de ce groupe de parole en analysant ses composantes, ses étapes, son protocole. Bien entendu, nous alimenterons en contenu ces analyses : d’autres discours, d’autres interventions et anecdotes viendront ainsi se plaquer, comme pour l’enrober, sur cette structure formelle. Le pari d’une telle démarche est de voir l’ethnographie se laisser découvrir au fur et à mesure de l’enquête ; comme une matière dont on ne saurait se passer, ces données empiriques viendront donner corps au propos. Le Gamarada, ainsi que les visages qui le composent, se laisseront ainsi découvrir pas-à-pas. Peut-être pourrons-nous alors espérer comprendre ; comprendre ce qui se passe, au sein de cet espace spécifique, pour ces gens ; comprendre les motivations, les sentiments et les discours que ce groupe de parole brasse, tel une pompe à eau plantée au milieu du désert urbain de Sydney ; comprendre encore la singularité de son existence. D’ailleurs, sans doute, est-ce par ce versant-là que nous devrions commencer cette enquête ; tirer le fil, jusqu’à son extrémité, afin de parcourir – pour en comprendre le sens – le chemin à rebours. Tenter de comprendre cet espace particulier – celui du Gamarada – nécessite effectivement de saisir, en amont, les possibilités de son existence. Par-là, nous voulons dire qu’on ne peut espérer comprendre ce nœud d’actes et de discours que si l’on se donne la peine d’en fouiller les bâtisses historiques, épistémologiques et conceptuelles. C’est qu’un nexus d’action, aussi simple soit-il, ne vient jamais seul ; il ne repose pas sur du vide. Toujours ce dernier dépend-t-il d’un contexte, d’une histoire, d’un enchevêtrement de discours qui lui sont antérieurs ; toujours celui-ci est-il pris dans un réseau de savoirs et de connaissances, comme prisonnier de ce dernier. Cela étant, chercher à comprendre ce que font ces femmes et ces hommes au sein de cet espace singulier revient à inscrire notre démarche dans un processus plus large, qui englobe en quelque sorte son objet premier. Une telle démarche ne peut se limiter à l’analyse de l’objet per se ; celui-ci n’existe pas hors sol mais

repose bien sur des mots et des choses. Dès lors, comprendre nécessite d’investiguer – dans un premier temps et ce afin de donne un sens à tous les autres temps qui le suivront – ces mots et ces choses ; c’est donc bien le sol épistémologique, dans ces diverses couches archéologiques, sur lesquelles repose la réalité, en actes, de l’objet – ici, ce groupe de parole indigène – qu’il nous faut d’abord explorer (Partie I).

Mais parce que la nature du savoir est semblable à une toile d’araignée dont on ne saurait plus quel fil fut le premier, la démarche que nous sommes en train de nous fixer nécessite déjà de faire un pas de côté. Car, il faut bien se l’avouer, à peine nous sommes-nous mis en marche que nous trébuchons déjà sur un caillou : au-devant de nous, se trouve un programme sans objet connu. Comment faire, en réalité, pour enquêter sur ces mots et ces choses sur lesquelles repose le

Gamarada sans savoir, à l’avance, ce qu’est le Gamarada ? Principe récursif de la connaissance,

artificialité d’un savoir à volonté objectivante précipitant l’enquête dans les confins du paradoxe avant même que celle-ci ait réellement commencé.

Devant un tel constat, devons-nous désespérer ? Devons-nous abandonner « la poule dans l’œuf », comme d’aucuns dirait, et préserver nos forces d’un effort vain, inutile, car toujours voué à se mordre la queue ? Devons-nous renoncer – avant même d’avoir essayé – de comprendre, de saisir, ce qu’est le Gamarada ? L’enquêteur ne le croit pas. Car, ces lignes s’écrivant, à l’instar de l’objet qu’elles se donnent pour cible de cerner, ne reposent déjà plus sur du vide ; elles sont le fruit d’une histoire. Certes d’une petite histoire mais d’une histoire quand même : celle d’une introduction cherchant à délimiter les contours de l’enquête à venir ; celle d’une introduction se cherchant un sujet. « Qu’il faut, au moins, un sujet » (Favret-Saada 1994), car c’est bien cela, au fond, tout l’enjeu. Mais ce sujet, pour tenter de le saisir, pour l’approcher, nous avons bien dû le poser ; nous avons bien dû le faire exister, d’une manière ou d’une autre, sans quoi ceci – tout ceci – ne serait qu’un enchevêtrement de discours incohérents. Suivons donc les principes de la démarche que nous nous sommes fixée et remontons le fil de notre raisonnement ; accrochons-nous à ce fil, comme si ce dernier avait été tissé par Ariane elle-même, afin de permettre, en le suivant, de sortir de ce labyrinthe paradoxal.

Nous avons commencé par exposer, à l’état brut, l’observation d’une séance du Gamarada. Or, est-ce autre chose que le sujet de est-cette enquête qui se trouve dans la retranscription de est-cette première scène ethnographique ? Est-ce un autre que lui qui habite le contenu de cette recension ? Non, avouons-le. Par conséquent, lorsque nous avons affirmé, plus haut, être tombé sur un caillou, il n’en était rien ; ce dernier, sans doute, était issu des angoisses d’un apprenti ethnographe, attentif aux détails et ne voulant rien laisser au hasard. Car, notre sujet, nous l’avons (du moins, en partie) :

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c’est cette première retranscription. A partir d’elle, nous pouvons commencer à esquisser les premiers mouvements de notre analyse ; nous pouvons établir le sol de notre enquête.

Pour que le Gamarada puisse être, nous l’avons dit, il est primordial qu’il soit fait de quelque(s) chose(s). La question initiale, une fois posée, donne l’impression de prendre son indépendance vis-à-vis de son énonciateur et, subrepticement, évolue. Car, pour pouvoir répondre à la question « qu’est-ce ? », nous devons d’abord en résoudre une autre : « de quoi est-ce fait ? ». Pour nous aider à aborder cette question complexe, de nature archéologique, servons-nous de Michel Foucault (2008) et demandons-nous sur quels types de discours repose le Gamarada ; sur quels évènements discursifs sa pratique se fonde-t-elle ; dans quel(s) espace(s) de discours ce groupe de parole se développe-t-il ?

Le traumatisme

Premièrement, ce que cette scène initiale montre, de manière assez cocasse, c’est justement que le

Gamarada, en tant que groupe de parole, s’appuie sur l’usage de celle-ci. Assurément, en son sein,

la parole a une place privilégiée ; les individus présents ce soir du 14 mars peuvent être considérés, avant tout et du point de vue de l’enquêteur, comme des interlocuteurs. Entre eux, pour une bonne part, ils parlent. On pourrait nous objecter que ce constat est, somme toute, fort trivial : au fond, il s’agit bien d’étudier, d’une manière ou d’une autre, des comportements humains. Or, on sait que l’homme est un animal doué de la parole. Rien d’étonnant ni d’intéressant, donc, à en (re)faire le constat. Poser cela, ce serait passer à côté du type d’analyse que nous cherchons justement à faire : ce serait faire le postulat de certaines choses avant même de les constater. En outre, dans ce cas précis, la parole n’est pas juste une faculté (cognitive, sociale, etc.) ; elle est un principe, à la base d’une activité de plein droit. Pour les membres du Gamarada la parole est importante : elle est elle-même objet de discours, comme nous le rappellent certaines interventions de Karl et d’autres à divers moments de la séance (« “Une personne parle à la fois" est une règle importante » ; « Je rappelle qu’il y a une

règle [au sein de ce groupe] qui dit qu’une seule personne doit parler à la fois » ; « Bien dit, mon Frère »). La parole

est importante car, semble-il, elle fait des choses, elle agit. Ce postulat est capital puisque c’est lui qui organise le groupe : c’est autour de cette parole agissante que se réunissent les membres. Mais, à y regarder d’un peu plus près, la parole seule n’est pas suffisante à définir un principe d’organisation formel ; celle-ci se dote effectivement d’un partenaire qui, lui répondant, lui octroie son pouvoir d’action. Ce partenaire, c’est l’écoute. Comme le rappelle Karl lors de sa description des traditions de groupe (« ici, nous apprenons à écouter ») ou comme le suggère une partie du texte du

écouter… »). L’écoute répondant à la parole ; la parole répondant à l’écoute : voilà donc les deux

éléments primitifs, qui, fonctionnant de pair, forment le squelette du dispositif.

Mais ce n’est pas n’importe quelle parole ni n’importe quel type d’écoute que l’on trouve au sein du groupe ; le pouvoir d’action supputé au binôme parole-écoute est dépendant de la forme et du contenu de ce dernier. Reprenons, une nouvelle fois, les mots de Karl :

Ici, nous apprenons à écouter. Nous apprenons à attendre notre tour pour parler. […] et je crois que c’est aussi ce qui fait de cet endroit un endroit différent des autres, car si, par exemple, il y a parmi nous des individus avec un type de personnalité particulièrement introverti ou calme, celui-là se doit de savoir qu’il peut parler et aussi être écouté. […] Parce que, vous savez, certaines personnes qui viennent au Gamarada, eh bien elles ont été institutionnalisées… Et leurs esprits ont été écrasés (their spirit has been beaten down). Personne n’a pris le temps de les écouter, personnes ne prend en compte ce qu’elles ont à dire.

Le binôme parole-écoute a pour ambition de créer un espace ; un espace au sein duquel certaines individualités – ayant été « institutionnalisées » ou ayant leurs « esprits écrasés » – pourraient s’exprimer et être entendues. L’objectif du dispositif n’est donc pas de simplement parler et écouter ; il s’agit plutôt d’une parole-écoute destinée à provoquer un espace de réconfort, un espace dans lequel l’individualité peut se déplier, s’étendre, s’engendrer. Mais cette individualité elle-même n’est pas neutre : elle se doit, pour pouvoir bénéficier des vertus du dispositif, d’avoir été « écrasée », c’est-à-dire d’avoir expérimenté une souffrance déstructurante, et d’en subir aujourd’hui encore les séquelles. Pour bien comprendre ce point, capital, repensons au témoignage de Charlie : il décrit une situation de souffrance, celle du fils de sa nièce. Mais, lorsqu’on analyse la forme du récit de plus près, on remarque assez vite que cette situation de souffrance, à l’instar de la temporalité du récit, se dédouble : la souffrance expérimentée par le fils de la nièce de Charlie lui suggère – presque naturellement – sa propre souffrance (« J’ai dû faire face à pas mal de merdes concernant ma nièce ces derniers

temps. […] Son nom c’est Marina. Le nom de ma mère est [aussi] Marina. Et, [ma nièce] elle a un petit garçon ; de deux ou trois ans… Et j’avais trois ans quand j’ai été enlevé à ma mère. Quand j’ai été enlevé, je croyais que tout le monde en avait après moi et je suis en train de me dire que mon neveu doit certainement penser la même chose… »). Cette dernière, cependant, est ancienne ; elle s’enracine dans le passé et a été

expérimentée dans ce même passé. Plus qu’un rappel mais moins qu’une ré-expérience de cette souffrance, la narration, la mise en mots de la souffrance du fils de sa nièce provoque un écho dans la mémoire de Charlie. Et, voilà que la souffrance, déjà dédoublée, se décline maintenant par trois : car ce dont souffre Charlie, lorsqu’il raconte son histoire, c’est de la difficulté qu’il y a à la raconter justement ; c’est le fait même de joindre le passé au présent, de saisir toutes les conséquences, pour lui et les siens, d’une telle connexion. Charlie a souffert et, parce qu’il a souffert, aujourd’hui, il souffre à nouveau ; non point « encore » mais « à nouveau », c’est-à-dire d’une souffrance

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originairement identique mais dont le temps aurait transformé les formes sensibles.

Le dispositif n’est donc pas mis en place, avec autant d’efforts collectifs, pour simplement collecter des bribes d’histoires. Plutôt, il s’agit de chercher dans le passé – à la racine de cette souffrance – des éléments à partir desquels l’on peut exprimer et écouter la souffrance d’aujourd’hui. Pour le dire autrement, l’usage de la mémoire – ce lien établi par les participants entre passé et présent – n’est pas réalisé dans le but de collecter, d’empiler, ces mémoires (il ne s’agit pas d’un travail d’archivage) ; ces dernières sont mobilisées dans une visée pratique spécifique : le soulagement de la souffrance (quel qu’en soit le principe actif). Que l’on pense au témoignage de Charlie, à celui de Vernon ou encore celui de Pete : tous cherchent à se soulager. Soulager par l’usage pratique et conditionné de la parole et de l’écoute, ceux qui d’une manière ou d’une autre, ont été « écrasés ».

Ce dernier point est capital. Tous, comme le dénote l’usage du conditionnel dans les propos de Karl (« si par exemple il y a parmi nous des individus avec un type de personnalité particulièrement introverti ou

calme, celui-là se doit de savoir qu’il peut parler et aussi être écouté »), n’ont pas souffert de la même manière :

entre le récit de Charlie et celui de Pete, une différence qualitative vis-à-vis de cette dernière est évidente. De fait, il ne s’agit pas, au sein de cet espace, de quantifier, de circonscrire, de typologiser la souffrance endurée par chacun. Néanmoins, pour pouvoir participer correctement – c’est-à-dire selon les principes en vigueur au sein de l’espace – il est nécessaire « d’avoir souffert de » ; il faut que la souffrance s’enracine dans le passé. Il ne s’agit pas de se rendre au Gamarada parce qu’on aurait eu une mauvaise journée. Pour pouvoir profiter pleinement du programme et de son dispositif, il convient d’être en souffrance parce qu’on a déjà souffert par le passé ; il est important que la souffrance expérimentée par le passé hante le présent, qu’elle se génère à nouveau – selon de nouvelles modalités. Passé et présent doivent être liés, pour le meilleur et pour le pire, par le principe de la mémoire.

Au Gamarada donc, on joue avec la mémoire. On cherche à soulager ; à évacuer la souffrance par l’usage d’un dispositif spécifique : celui de la parole-écoute. On cherche à provoquer, par l’usage de ce dispositif et en créant un espace de réconfort et de sécurité (« Ceci est un endroit sécurisé ») les conditions optimales d’un soulagement de la mémoire (« c’est un lieu de guérison ») ; d’un certain type de mémoire. Et derrière ces différents principes et protocoles, se laisse entrevoir un type particulier de discours ; en deçà de ces agencements factuels, de ces paroles, on sent poindre un régime discursif, un jeu de langage spécifique. Ce dernier, c’est celui du traumatisme. Et pour cause, au

Gamarada, ce que l’on fait s’appuie sur un savoir lié au discours d’une telle notion. Dit autrement,

le Gamarada est espace au sein duquel le traumatisme est abordé, discuté, objectivé, dans le but d’être soulagé ; le Gamarada est une thérapie traitant de la problématique du traumatisme.

L’aboriginalité

Mais ce n’est pas tout. Ou plutôt, ce n’est pas assez. A la lecture de cette scène, on le voit : si le

Gamarada apparait bien parcouru de part en part par un régime discursif spécifique – celui du

traumatisme – il ne se laisse pas réduire à lui seul pour autant ; le traumatisme fonde bien le dispositif, il en active les différentes composantes et les met en réseau, mais, tirer sur son fil, ne permet pas de toute démêler, de rendre compte de toutes les dimensions spécifiques de ce groupe de parole singulier. Car, souvenons-nous en : c’est bien cette singularité qui nous intéresse ; elle et

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