3.5 Convertisseur numérique-analogique interne (CNA)
3.5.2 Erreurs statiques du CNA
Le modèle statique d'une cellule (normalisée avec ∆ = 1) de CNA réel peut être dérivé de
l'équation 3.41 comme suit :
do
i(t) =
½
1 +eh
isi sv
i(nT) = 1
el
isi sv
i(nT) = 0 (3.43)
où, eh
iest l'erreur additionnelle à la sortie de la cellule numéro iquant elle reçoit une entréesv
i(n)
au niveau haut, et el
iest l'erreur pour une sortie au niveau bas. Cette dénition est représentée sur
la gure 3.17. On peut expliquer ce modèle par la relation 3.44 :
do
i(t) =sv
i(n)[1 +eh
i−el
i] +el
i=sv
i(n)[1 +α
i] +ǫ
i(3.44)
où, les nouveaux paramètres α
iet ǫ
isont des erreurs de type statique nommées erreur de gain et
erreur d'oset de la celluleiet dénies comme : α
i= (eh
i−el
i) etǫ
i=el
i.
La forme du transitoire de sortie d'une cellule du CNA peut varier par rapport à la commutation
+ + + X d (t)oi sv (n)i
e
lie
hiFig. 3.17 Modèle statique d'une cellule du CNA réel situe au chemin de retour
appliquée (sv
i(n)). Les erreurs dynamiques qui concernent la forme transitoire de la sortie du CNA
sont analysées à la section suivante.
En prenant en compte la non idéalité donnée par l'équation 3.44, la sortie normalisée d'un CNA
s'exprime par :
Do(t) =
MX
i=1do
i(t) =
MX
i=1sv
i(n)[1 +α
i] +
MX
i=1ǫ
i(3.45)
Cela peut se simplier en utilisant l'équation 3.42 :
quand: e(n) =
MX
i=1α
isv
i(n),et ǫ=
MX
i=1ǫ
i(3.46)
oùe(n)est appelé l'erreur de non linéarité du CNA, qui dépend des caractéristiques des entréessv(n),
donc, qui peut potentiellement produire des distorsions harmoniques. Le terme ǫest appelée l'erreur
d'oset, qui est indépendante de l'entrée.
Le termee(n)est l'erreur la plus importante du CNA multibit que nous allons analyser par la suite. En
revanche, l'erreur d'oset a peu d'inuence sur la performance d'un CNA utilisé dans un modulateur
Σ∆, surtout dans le cas passe-bande. De plus, la réalisation du modulateur en mode diérentiel
peut diminuer l'eet des erreurs d'oset. La seule inquiétude majeure due à l'erreur d'oset apparaît
lorsqu'on utilise deux systèmes identiques en alternance ou en parallèle. Cette architecture peut être
employée aux certains cas de modulateurs à temps continu [23,101].
Un autre résultat provenant de l'équation 3.46 est que le terme e(n) dépend plus du décalage de la
diérence entre la sortie haut et la sortie bas (α
i=e
hi−e
li) de chaque cellule que de leurs valeurs
absoluse. Ce raisonnement peut être intéressant quant on veut optimiser le comportement dynamique
des circuit [31].
La cause d'erreur de α
iest détaillée dans la référence [91]. Pour l'instant, nous allons calculer l'eet
des erreurs statiques dues au CNA multibit. Notons que, dans le cas monobit, le termee(n) devient
une simple erreur de gain, (c.-à-d. do(t) = sv(n).(∆ +α) = sv(n).∆
′). Il n'y a donc pas d'eet de
non linéarité, ce qui constitue le grand avantage d'un système monobit.
Critères du CNA
Après avoir présenté le modèle du CNA, nous rappelons certains critères qui peuvent être utilisés
pour l'analyse d'un CNA hors du modulateur.
Droite idéale:
La réponse analogique d'un CNA idéal est une fonction identité ayant pour entrée un signal numérique.
Dans le cas normalisé, ∆ = 1, cette droite s'étend de 0 à M = 2
Bcomme décrit à la gure 3.15. Si
"x" est la valeur numérique d'entrée, l'expression de la fonction de transfert s'exprime par l'équation
Do(x) =x, pour0≤x≤M.
Droite adaptée:
La caractéristique réelle du CNA est obtenue en additionnant une à une les sorties des cellules qui
présentent des erreurs aléatoires, Do(x) =P
Mi=1
[(1 +eh
i−el
i) sv
i(n)) +el
i]. La sommation de ces
variables aléatoires donne une réponse Do(x) qui s'écarte de la droite idéale. Il y a deux manières
d'exprimer cet écart :
dénir la droite des moindre-carrés qui fait apparaître une erreur de gain et une erreur d'oset
supplémentaires.
ou dénir une droite reliant l'origine à l'extrémité de la caractéristique
7: seule une erreur de
non linéarité de gain apparaît. Cette droite adaptée que nous utiliserons par la suite, peut
7. c.-à-d. [Doadapte(0) =ǫ=PM
i=1elipour x=0] , et [Doadapte(M) =PM
s'exprimer par l'expression suivante :
Do
adapte(x) =x
P
M i=1(1 +eh
i)−P
M i=1el
iM +
MX
i=1el
i=x(1 +α) +ǫ (3.47)
où,α=
PM i=1ehiM
est le moyenne d'erreur de gain du CNA.
Comme précisé auparavant, l'erreur ǫpeut être négligée
8car, en pratique, elle ne produit pas
d'har-moniques. Alors, l'équation de la droite adaptée se simplie comme suitDo
adapte(x)∼=x(1 +α).
Erreur de linéarité intégrale, INL:
La courbe réelle du CNA s'écarte de la droite utilisée dans l'équation Eq.3.47 d'une quantité que l'on
appellera "l'Ecart". L'écart peut s'exprimer en "LSB" comme suit :
Ecat(x) = Do(x)−Do
adapte(x)
Domax
M
(3.48)
Pour faciliter la démonstration, on peut considérer que :
ǫ=
M
X
i=1
el
i∼= 0, Do
max≃M (3.49)
On dénit alors l'erreur de linéarité intégrale ("Integral Non Linearity error", INL ) du CNA par la
valeur maximale de l'écart. Par conséquent :
IN L(x) =Ecart(x) ≃
xX
i=1(1 +α
i)−x(1 +
P
M i=1α
iM )
=
xX
i=1(1−Mx )α
i−
MX
j=x+1x
Mα
j(3.50)
Si chacune des cellules du CNA présente une erreur aléatoire indépendante et uniformément
distri-buée
9, la variance d'erreur σ
2e(x)
, peut avoir une forme simple donnée ci-dessous, si les erreurs α
iet
α
jsont supposées indépendantes pour i6=j:
σ
e2(x)= var[
xX
i=1(1−Mx )α
i−
MX
j=x+1x
Mα
j] =var[
xX
i=1(1− Mx )α
i] +var[
MX
j=x+1x
Mα
j]
= var[
xX
i=1(1−Mx )α
i] +var[
MX
j=x+1x
Mα
j] =x(1− Mx )σ
2α(3.51)
De forme parabolique, cette fonction passe par un maximum quelque part entrex= 0 etx=M. Si
on prend
∂(σ2e(x))∂(x)
puis en trouve des point 0, on obtient alors le maximum d'écart qui est en milieu
d'échelle :
IN L
max=σ
e2(x),max= M
4 .σ
2
α
(3.52)
An d'avoir un CNA monotone vis-à-vis de la variation d'entrée, l'INL doit être toujours inférieure
à 0.5LSB.
8. On peut analyser ses eets séparément de ceux desαi
Remarque: L'expression 3.52 est obtenue en utilisant les hypothèses prises dans les équations
pré-cédentes, c'est à dire Do
max(x) ∼=M. Connaissant l'écart maximal par rapport à la droite adaptée
3.47, la valeur du LSB change un peu, ainsi que IN L
max:
1LSB= 1±σ
α√
M , IN L
max= M
2(1 +
√σαM
).σ
α(3.53)
Par exemple, l'erreur relative sur l'estimation de l'INL pour un défaut d'appariement à l'ordre de1%
est de
1 100√M
, ce qui est négligeable.
Erreur de linéarité diérentielle, DNL:
Il s'agit de l'erreur d'incrément élémentaire (1 LSB) par rapport à l'incrément théorique. La
caracté-ristique de transfert sera monotone siDN L <1LSB; on s'eorcera de la limiter à 0.5 LSB. Dans le
cas d'un CNA thermométrique cette condition est déjà remplie par la limite de l'INL dans l'équation
3.52, donc le DNL n'y a pas un rôle important.
Dans le document
Nouvelles techniques d'appariement dynamique dans un CNA multibit pour les convertisseurs sigma-delta
(Page 83-86)