3.5 Convertisseur numérique-analogique interne (CNA)
3.5.6 Erreurs dynamiques des CNA
Certaines imperfections ont une inuence considérable sur les performances dynamiques duCN A.
Ces erreurs dynamiques sont liées à la forme du signal de sortie du CNA et aux caractéristiques des
commutations des cellules. Ces erreurs dynamiques sont classées comme suit :
déséquilibre entre le temps de montée et le temps de descente,
phénomène de "Glitch" au instants de commutation,
injection de charge d'horloge "CFT"
gigue d'horloge,
Eet des impulsions transitoires Glitches
Il s'agit d'impulsions transitoires du signal de sortie dues aux commutations à grande vitesse des
sources de courant. Pendant une transition entre deux niveaux de sortie, un niveau de sortie erroné
peut apparaître à cause de la diérence des temps de propagation de chaque bit. Par exemple dans
un CNA binaire, pour une entrée digitale qui varie entre 0111111 et 1000000, si le bit de poids le
plus fortM SB change d'état plus rapidement que le bit de poids le plus faibleLSB, la sortie va être
1111111 pendant un court instant. De la même façon, la sortie peut correspondre au code0000000 si
leLSB varie plus rapidement que le M SB. La gure ci-dessous illustre ce phénomène. La puissance
(au lieu de LSB)
(”0” au lieu de MSB) MSB+LSB
(a) (b)
Fig. 3.22 Les impulsions transitoires, a) glitch positif, b) glitch négatif.
d'erreur du glitch dépend du nombre de bits commutés, exprimé par [N
x(n)], et du décalage entre le
moment de la commutation "on" vers "o" et le moment de la commutation "o" vers "on", exprimé
par τ
ipour la cellules numéro "i" avec une sortie de valeur nominale I
i. Dans le cas d'un CNA en
courant, l'erreur de glitch peut s'exprimer par :
σ
glitch= X
i∈Nx(n)
I
iτ
iT
e(3.74)
La valeur ∆I
glitchpeut être négative ou positive. En pratique, le signal de glitch n'a pas une forme
rectangulaire comme représentée à la gure 3.22, par conséquent,τ
idoit exprimer une valeur eective
de sorte que la surface nale τ
iI
ireste équivalente à celle de la surface réelle. De plus, on peut
simplier l'équation en prenant une valeur moyenne pour toutes les τ
idénoté par τ
im, ce qui est en
fait la diérence moyenne d'entre le temps de propagation "0" et celle de propagation "1" dans les
cellules. L'erreur maximale d'un CNA B-bit binaire correspond à l'entrée de moitié d'échelle selon la
formule [102] :
σ
glitch,max=√
2B−1.I
LSBτ
mT
e(3.75)
Du point de vue statique, cette erreur doit être inférieure à 0.5LSB comme celle de l'INL.
L'erreur de glitch est une grande faiblesse des convertisseurs binaires. Cependant, dans le cas d'un
CNA thermométrique sans méthode de DEM, le problème est moins grave que dans le cas précédent,
car l'erreur maximale est liée à la diérence entre deux codes consécutifs N
x(n). Dans un CNA sur
échantillonné, une telle diérence est en général assez petite (par rapport au terme (2
B−1) dans
l'équation ci-dessus). Par contre, en utilisant une méthode de DEM ( n'importe quelle méthode sauf
la "Restricted-DEM " [106]) la probabilité d'erreur de glitch augmente ce qui limite la performance
de DEM.
l'utilisation d'un CNA de type remise à zéro RZ ("Return-to-Zero") peut complètement éliminer le
glitch, mais, la sortie rencontre d'autre problèmes comme l'eet de la gigue d'horloge et la non
linéarité imposée par l'amplitude supplémentaire des sorties de la cellule RZ. Dans le chapitre 6 nous
présenterons un nouveau type de CNA-RZ qui peut limiter l'eet de glitch sans autre eet dégradant
supplémentaire.
Une autre méthode, qui est préférable, consiste à utiliser un bloc d'anti-glitch "deglitcher" suivi d'un
étage de synchronisation. Un circuit deglitcher équilibre le temps de propagation de l'état "1" à
l'état "0" et le temps de propagation inverse. Dans le chapitre 6, nous présenterons aussi un nouveau
procédé [51].
Injection de charge d'horloge (CFT, clock feedthrough)
Cette erreur constitue une limitation majeure des sources de courants commutés. Elle se produit
lorsque les transistors interrupteurs passent de l'état on à l'état o. Il y a tout d'abord la fuite des
électrons stockés dans le canal quand l'interrupteur était passant. La grande partie des électrons
s'évacue dans la source et le drain. Il y a aussi un transfert d'énergie entre la grille, la source et le
drain, à chaque variation de la tensionV
gsen raison des capacités parasitesC
gsetC
gd(voire la gure
3.23), ce qui peut se limiter en employant des transistors fantômes. Une technique complexe, qui peut
C
gdC
gsC
Lv
sw+
+
++ -- -
-Fig. 3.23 Illustration de l'injection de charge d'horloge dans une cellule de CNA de type courant commuté.
limiter ces eets, sera présentée au chapitre 6.
Temps de transition, t
onet t
of fLe processus de commutation des sources de courant peut se répartir en deux phases distinctes.
Durant la première phase, les signaux de commande font basculer le transistor interrupteur de l'état
bloqué (o ) à la saturation (on), tandis que l'interrupteur complémentaire va basculer dans le sens
opposé. Cette phase s'achève quand les signaux de commandes atteignent leur valeur nale.
Durant la deuxième phase, le potentiel de drain du transistor interrupteurV
o(n÷udodans la gure
3.20) ainsi que celui de la source commune V
Xvarient jusqu'à atteindre leur état permanent. Les
variations du potentiel V
odépendent de la capacité parasite au n÷ud o et de la charge à la sortie
(Z
l), et le potentiel V
Xdépend de la capacité parasite au n÷ud X et de la transconductance du
commutateur (S
W).
Ainsi, une longueur et une largeur minimale des transistors commutateursS
Wet une largeur minimale
du transistor C
Spermet de réduire le temps d'établissement. Cependant, les largeurs des transistors
S
Wet C
Ssont directement liées aux capacités parasites. Dans ce cas, augmenter la largeur des
commutateurs S
Wpeut compromettre le transfert de charge (clock-feedthrough).
Malgrè tous les moyens d'optimisation au niveau du circuit, le temps de transition des cellules du
CNA à courant commuté peut encore inuencer la performance du système par deux eets. Comme
cela a été présenté dans la section précédente, une diérence non nulle entre le temps de transition de
"0" à "1"t
on=t
d+t
ret le temps de transition au sens opposét
of f=t
′d+t
f, fait apparaître une erreur
de glitch. Même si on ajuste ces paramètres pour que leur diérence soit nulle (t
on=t
of f6= 0), leurs
valeurs absolues ajoutent une erreur importante dans le cas de CNA de type NRZ
"Non-Return-to-Zero". Comme le montre la gure 3.24, la surface (équivalent de charge transférée) pour deux séries de
données équivalentes (par exemple, {0,1,1,0,0} et{0,1,0,1,0}) n'est pas la même, ce qui produit une
erreur dépendant du signal d'entrée. Ainsi, on préfère utiliser un CNA de type RZ en diminuant ses
eets secondaires. Dans le cas d'un CNA-RZ, il sut de considérer la surface réelle d'une impulsion
équivalent à celle de sortie de cellule au niveau système [99, 107]. En tous cas, l'ensemble des temps
de transition doit être plus petit que la période de commutation,t
on+t
of f≪T
e.
Dans le document
Nouvelles techniques d'appariement dynamique dans un CNA multibit pour les convertisseurs sigma-delta
(Page 92-95)