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LES DISCOURS ET L’APPROCHE STRUCTURALE

II. 3 1) Les trois « erreurs » du discours capitaliste.

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Il convient donc à présent de décrypter les trois « erreurs » du discours capitaliste. Si nous parlons d’erreur, c’est dans la mesure où ces trois points ne respectent pas la structure fondamentale des discours. Mais le discours capitaliste présente bien un rapport particulier du sujet au savoir — ce en quoi il mérite bien le nom de discours. Nous allons ainsi tenter de tirer les conséquences de ces trois erreurs qui ne respectent donc pas l’analogie entre structure du sujet et structure du lien social — une analogie qui n’est donc pas, comme nous l’avons souligné, un isomorphisme.

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Comme nous l’avons évoqué, ces erreurs structurales découlent de l’inversion des termes de la partie gauche du discours du maître. Commençons donc par cette première singularité du discours capitaliste.

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Nous voyons que cette inversion engendre deux conséquences. La première est que la position de la vérité devient accessible, la deuxième est que le sujet se voit restituer lʼobjet a. Ceci nous indique une particularité du discours capitaliste en tant qu’il propose une réponse — sous la forme de la lathouse — à la division du sujet. Alors que la vérité est ce au nom de quoi sʼénoncent les discours dans leur structure fondamentale, cʼest ici à elle que le sujet sʼadresse pour que sʼy origine une réponse qui lui est de structure interdite — sinon au prix de sa mort en tant que parlant. !

! En effet, cette structure particulière a comme effet de présenter sa production comme une réponse à la plainte structurelle qu’origine la division du sujet. Le sujet s’adresse au signifiant-maître afin qu’il convoque un savoir qui puisse produire lʼobjet qui le guérira de sa division. Si lʼhumain a toujours demandé son être à lʼAutre, aujourd’hui, il a inventé une formation discursive qui lui propose de mimer cette restitution. Mais le sujet nʼest pas dupe de cette mascarade puisque cette restitution ne le réduit pas au silence, et un appel au maître est de nouveau opéré. Voici le discours capitaliste qui tourne en boucle, en mettant en scène la

S

répétition de la restitution ratée de lʼobjet perdu. Voici donc, tout de même, dans cette consommation effrénée de nos sociétés capitalistes, une certaine expression de la division subjective !!

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! Seulement cette expression ne se fait pas sur de la plainte qui ne saurait trouver réponse — car s’affrontant à l’impossible et l’impuissance —, et qui a pour effet de destituer le maître — comme dans le discours hystérique —, mais plutôt sur le mode de lʼacceptation de la réponse produite par le discours. Une réponse qui rate mais qui est pourtant encore et encore acceptée. Le discours capitaliste montre ainsi un rapport particulier du sujet à lʼAutre.

Le sujet ne se contente plus de demander son être à lʼAutre et de s’affronter à la protestation aux réponses de l’Autre par le symptôme, il en accepte les successives productions. Ainsi, le

sujet ne se situe plus en place dʼobjecter à son inclusion dans lʼAutre, il accepte plutôt ce qui lui est proposé, sans que jamais cela ne convienne. Ceci se traduit par tout lʼespoir de la guérison subjective reporté au prochain objet. Mais ceci ne convient donc pas. Signe qu’il y a toujours du symptôme.

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! Cette objection incessante du symptôme, marque de la division du sujet (S dans les discours) — qui se trouve renversée par le discours capitaliste en une acceptation répétée de

lʼobjet —, est bien ce qui préside à toute expression de la division subjective. Que la rencontre

avec lʼobjet qui viendrait compléter le sujet rate dans le système que propose le discours capitaliste est la manifestation que le sujet est toujours divisé. Mais comme nous lʼavons vu, il y a un basculement, provoqué par lʼinscription dans ce discours, de lʼobjection incessante à lʼacceptation répétée. Cʼest pourquoi la forme dʼexpression que nous trouvons dans la consommation à travers les lathouses est bien lʼexpression dʼune division, mais sur le mode de l’aspiration à en finir avec elle.!

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En effet, les quatre autres discours nous montrent un sujet qui porte dans sa division la marque du « ce n’est pas ça » du symptôme en tant qu’il résiste aux solutions apportées par lʼAutre.

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• Dans le discours hystérique, la flèche a—>S nous montre cette objection incessante du symptôme, qui est ici porté au commandement. À sʼinscrire à la place dʼagent dans ce

discours, le sujet fait face à lʼimpuissance du savoir produit — et du signifiant-maître qui travaille à sa production — à être ce qui répondrait correctement à lʼappel du sujet — qui se motive d’une jouissance perdue en place de vérité. Ainsi, ce savoir produit par le maître ne sera jamais celui qui conviendrait.

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• Dans le discours analytique, le sujet, au travail, est en place d’être entendu et de s’expliquer avec ce point de jouissance qui lui fait défaut. Il s’agit, en somme, de mettre le symptôme au travail, tout en s’affrontant à l’impuissance du signifiant maître à rejoindre le savoir dont répondrait a.

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• Dans le discours du maître, le sujet, en place de vérité, est radicalement séparé de lʼobjet a, alors que le maître récupère le plus-de-jouir produit par lʼesclave, mais justement sans en jouir comme sujet. Le symptôme est ici en place de vérité, c’est finalement la division du sujet et ça marque qui constitue la vérité du commandement du maître — même si, du fait de cette place de vérité, le « ce n’est pas ça » du symptôme se situe au point aveugle, caché, du discours.

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• Enfin, dans le discours universitaire, nous lʼavons vu, cʼest un sujet divisé qui est produit en tant que cette division est aussi la marque symptomatique de ce qui ne saurait se réduire au savoir aux commandes.

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! Ces quatre discours diffèrent en tous ces points du discours capitaliste qui nous montre un sujet qui, en lieu de sa protestation logique, accepte, encore et encore, les objets de jouissance en toc produits par la « techno-science-économique » . Autant de lathouses qui 352

échouent à compléter le sujet.

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! La flèche a—>S du discours capitaliste nous présente la forclusion de la castration qu’il met à son principe. Cʼest pourquoi nous pouvons lire dans le mathème lʼabsence de la barrière de jouissance, barrière qui vient justement signifier dans les discours fondamentaux lʼimpuissance structurale des discours à faire que le sujet y retrouve son être de jouissance.

LEGENDRE, P., Le point fixe, Nouvelles conférences, op. cit., p. 22

Ceci constitue donc la deuxième erreur du discours capitaliste. Une erreur qui se fonde donc sur la confusion entre cet être de jouissance insaisissable et les lathouses.!

! Cʼest donc la protestation logique du sujet qui est modifiée en ceci que le sujet (S), dans ce discours, accepte au lieu de porter la marque de l’objection du symptôme. Cʼest en effet ce que nous pouvons lire sur la structure du discours capitaliste. Pour autant, le sujet proteste toujours, tout à fait logiquement, à cet être artificiel que lui propose lʼAutre de nos marchés communs, ce que vient signaler la relance faite au maître (a—>S—>S1). Cette

relance est tout de même la marque que cet objet qui est restitué au sujet, ce n’est pas ça. Seulement ce « ce n’est pas ça », s’il est bien à la source même du discours capitaliste, n’est pas articulable par le sujet dans ce discours. Ceci car le symptôme ne trouve pas, dans le discours, les appuis discursifs lui permettant de s’y faire entendre. Même si la jouissance du symptôme ne passe pas au discours, le symptôme ne peut faire valoir sa face signifiante qu’à ce que le discours soit marqué d’un point d’ingouvernable, soit d’un point d’impossible — et son répondant, l’impuissance. Or, dans ce discours, ni l’un ni l’autre n’y sont inscrits. Ainsi, le

« ce n’est pas ça » devient plutôt un « ce sera ça cette fois-ci », et le symptôme qui y objecte

est de fait appréhendé uniquement sur le versant dʼun défaut à supprimer.

Le « ce sera ça cette fois-ci » qui préside à la relance du discours capitaliste ne relève donc pas tant du symptôme que de la méprise sur laquelle se construit ce discours. En effet, nous avons vu que le lien social se fonde sur la séparation fondamentale entre le sujet et le plus-de-jouir. Ainsi, le seul des quatre discours qui produit le plus-de-jouir (le discours du maître) est impuissant à faire que le sujet le récupère. Or, le discours capitaliste produit également ce plus-de-jouir, mais il en propose la restitution au sujet. Seulement cette restitution a pour fond l’écrasement des plans de la réalité et de la vérité, ce qui conduit à la lathouse, et là est la méprise. En effet, cette lathouse, et c’est là le point essentiel, ne se confond pas avec l’objet a tel qu’il se retrouve au niveau du discours du maître. Du fait de l’écrasement des plans de la vérité et de la réalité dans le discours capitaliste, l’objet a, n’y est plus cet objet foncièrement négativé. Il devient un objet de la réalité effective, un objet mondain. Autrement dit, l’objet a est déconnecté du fantasme — ce en quoi il ne mérite que de loin le nom d’objet a, d’où la proposition du terme de lathouse par Lacan. En effet, si comme nous l’avons vu, Lacan soutient que la réalité est le produit du fantasme, dans le discours capitaliste, cette antériorité logique du fantasme sur la réalité est effacée. Autrement dit, la réalité qui est abordée par l’appareil de la jouissance que constitue le discours

capitaliste est déconnectée du fantasme du sujet. L’objet a étant intégré au champ de la réalité, il ne permet plus de lui donner, à travers le fantasme, son cadre. Ainsi, le fantasme n’est plus le cadre de la réalité, il est « dissout dans la réalité effective que construit la discursivité scientifico-capiltaliste » . La positivation du plus-de-jouir dans le champ de la réalité — qui 353

ne saurait réussir à fournir au sujet ce qui lui manque — induit un « court-circuitage de la réalité psychique » et conduit à une Wirklichkeit, une réalité effective dans laquelle le 354

fantasme — et la mise à distance de l’objet qu’il produit — ne joue plus sa part. En effet, le fantasme nécessite, afin de constituer le montage du désir pour le sujet, cette face de séparation du sujet et de l’objet. C’est-à-dire qu’il y a un temps logique de séparation de l’objet a et du sujet inhérent à la constitution du fantasme. Ce temps logique de la séparation

est incarné, dans la ronde des discours, par le discours du maître. Si l’on peut dire que le

discours du maître « exclut le fantasme » , c’est en ce sens qu’il comporte, au sein de sa 355

structure la séparation logique du sujet et de l’objet a. Mais ce discours, contrairement au discours capitaliste, est pris dans la ronde des discours. Ainsi, les autres discours permettant le lien du sujet et de a sans que le plus-de-jouir ne soit récupéré par le sujet. Le fantasme s’appuie sur les quatre discours . Il faut préciser que le discours analytique, envers du 356

discours du maître, établie une relation « équilibrée » — mais marquée d’une impossibilité 357

— entre le sujet et l’objet qui cause son désir puisque l’objet cause du désir est en position d’agent, et le sujet en place d’autre. Ce qui permet de donner une place importante — voire première — au fantasme dans le discours analytique. Mais le discours capitaliste, tournant en rond sur lui-même, et s’excluant par là de la ronde des discours, exclut par la même occasion le fantasme en positivant l’objet a dans la réalité et en n’incluant pas dans sa structure une possibilité de séparation d’avec l’objet a. Le fantasme se rabat ainsi sur la réalité effective,

Wirklichkeit. Autrement dit, ce cinquième discours court-circuite ceci que « les réalités sont

plurielles du fait qu’il n’y a de réalité que de discours, soit d’un ordre qui s’opère dans le réel, LENOIR. J-L., Incidences subjectives de la structure du lien social contemporain. Approche

353

théorico-clinique du nouveau malaise dans la civilisation, Thèse de Doctorat de Psychologie, sous la direction de Sidi Askofaré, op. cit., p. 63

Ibid., p. 354

354

LACAN. J., Le Séminaire, Livre XVII : Lʼenvers de la psychanalyse, op. cit., p.124

355

Lacan précise d’ailleurs, que c’est « dans son départ fondamental » que le discours du maître exclut

356

le fantasme. Cette exclusion est un départ, et non une fin. Le discours du maître s’articule aux autres discours, qui, eux, n’excluent pas le fantasme.

LACAN. J., Le Séminaire, Livre XVII : Lʼenvers de la psychanalyse, op. cit., p.124 Ibid., p.124

et qui, ce réel, l’accommode » . Ce qui mènera Jean-Loup Lenoir à parler à ce propos « d’a-358

réalité » . Le discours capitaliste accommode bien le réel, et constitue par là une réalité, 359

mais une réalité qui se passe du fantasme et qui ne s’articule pas à d’autres réalités — c’est-à- dire ne permet pas qu’il y en ait d’autres. Ceci rejoint le constat de Marie-Jean Sauret qui remarque que notre époque « met à mal le fantasme en le naturalisant » . Ainsi, la 360

dissolution du fantasme dans la réalité effective incite à la traversée sauvage du fantasme du passage à l’acte, confondant ainsi le « désir avec l’impératif de jouissance du surmoi » . 361

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« La déception (sinon la mort) est à l’arrivée, parce que, bien sûr, l’objet concret est incapable de restituer l’être de jouissance dont le sujet est disjoint de structure. » 362

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Mais ce passage à l’acte n’est pas uniquement favorisé par cette dissolution du fantasme par le discours capitaliste. Ceci est également dû au lien particulier du sujet au savoir dans le discours capitaliste. Un lien où le sujet est scindé du savoir, c'est-à-dire sans recours pour trouver une adresse au lieu de l’Autre. Ce qui nous mènera à définir ce discours comme étant le discours de l’indifférence envers le sujet . 363

!

« Le passage à l’acte découle effectivement (ou suit) une série d’acting out répétés qui n’ont pas été pris en compte, ni repris dans un transfert ou qui ont été condamnés à se perdre dans un transfert négatif (et un contre-transfert sans désir : mépris, haine, indifférence) ». 364

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SOLER. C., Incidence politique du psychanalyste, conférences aux Journées de l’E.C.F, Lyon, avril

358

1990, inédit

LENOIR. J-L., Incidences subjectives de la structure du lien social contemporain. Approche

359

théorico-clinique du nouveau malaise dans la civilisation, Thèse de Doctorat de Psychologie, sous la direction de Sidi Askofaré, op. cit., p. 453

SAURET. M-J., L’effet révolutionnaire du symptôme, Ramonville Saint-Agne, Érès, 2008, p. 162

360

Ibid., p. 156

361

Ibidem.

362

Cf. infra., p. 146 : II. 3. 3) LE DISCOURS DE L’INDIFFÉRENCE.

363

SAURET. M-J., L’effet révolutionnaire du symptôme, op. cit., p. 159

! Venons-en donc à la troisième erreur contenue dans ce cinquième discours :

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" !

! Nous y lisons l’absence de la flèche allant de l’agent à l’autre. Flèche qui est celle qui relie le signifiant-maître (S1) au savoir (S2) dans le discours du maître. Or cette flèche est celle

qui fait « qu’en s’émettant vers les moyens de la jouissance qui sont ce qui s’appelle le savoir, le signifiant-maître, non seulement induit, mais détermine la castration » . Si le signifiant-365

maître détermine la castration dans le discours du maître, c’est qu’en s’émettant vers le savoir, il en passe par cette impossibilité qui conduit le sujet à l’impuissance de se voir restituer l’objet a (S // a). La flèche allant de S1 à S2 dans le discours capitaliste ne porte aucun

impossible et ne conduit ainsi à aucune impuissance . Il y a donc un premier niveau, 366

concernant cette « erreur », en tant que la flèche allant de l’agent à l’autre, flèche qui est donc tout à fait liée à la castration, est absente. Mais il y a un deuxième niveau qui est celui des lettres elles-mêmes. En effet, ce qui se trouve délié ainsi, c’est le sujet (S) et le savoir (S2), ce

qui a pour effet non pas de diviser le sujet dans son rapport au savoir, mais de le scinder du savoir :

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« Dans le discours capitaliste, S (le sujet) et S2 (le savoir) sont un couple dans lequel chaque élément est scindé de l’autre et non divisé. J’ai dit scindé, parce que ce terme, dans l’emploi que j’en fais, signifie qu’on ne trouve pas, dans le processus décrit, la dialectique qu’il y a dans le terme de division. » 367

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C’est donc bien un rapport particulier du sujet au savoir que propose le discours capitaliste. Un rapport de scission avec lui, une scission qui vise à dégager le sujet de la castration. Il ne nous étonnera donc pas de voir le savoir expert, techno-scientifique, prendre cette place du S2

puisque nous avons vu qu’il était articulé sous la forme dʼun code qui opère une forclusion du sujet. Pour condenser, nous pourrions dire que le discours capitaliste constitue l’armature d’un

S S1

S2

a

LACAN. J., Le Séminaire, Livre XVII : Lʼenvers de la psychanalyse, op. cit., p. 101

365

La forclusion de la castration est donc au principe des trois erreurs du discours capitaliste

366

BRUNO. P., Lacan passeur de Marx, op. cit., p. 63

non-rapport au savoir pour le sujet. Le savoir est réduit à un savoir sur la jouissance et ne constitue pas un savoir moyen de jouissance. Le discours capitaliste est ainsi le seul discours où le savoir n’est pas relié au sujet. L’inconscient est ainsi ignoré par le discours en ce sens

que rien ne permet de lui supposer un sujet. Le savoir se teinte alors d’une aspiration à se

faire science de la jouissance, savoir du bien jouir sans l’inconscient.

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« L’association entre sujet et inconscient étant rompue, la dialectique de l’inconscient et de la pulsion est rejetée du praticable. Inconscient débranché — pulsion déchaînée — Stop — SOS Kultur. » 368

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Le savoir sur la jouissance du discours capitaliste est un savoir censé produire l’objet de jouissance qui reviendrait au sujet (S2—>a). Et c’est cet objet qui, de ce fait, constituera le

moyen de jouissance du sujet (a—>S), et non le savoir. Ce qui consiste donc à renier l’inconscient (savoir moyen de jouissance), et le symptôme en tant qu’il est la façon dont chacun jouit de ce savoir. Certes, le symptôme, comme nous l’avons déjà exposé, constitue cette façon singulière — c’est-à-dire qui ne se laisse pas diriger par les discours — de jouir du savoir. Mais nous avons également souligné que cette ex-sistence du symptôme au regard du discours n’est pas sans se retrouver dans les impossibles et impuissances de chaque discours. Nous avons ainsi avancé que le symptôme est aussi ce qui permet au sujet de s’inscrire dans un discours sans se réduire à l’articulation signifiante, tout en pointant que ceci se retrouve directement dans la structure des discours — qui comporte en elle un point d’impossible, autre nom du réel. Autrement dit, le lien social bute sur ce qu’il y a de plus réel pour le sujet : son symptôme . Or nous ne retrouvons pas cet impossible dans le discours capitaliste, ce qui 369

doit nous mener à conclure que ce discours n’intègre pas, dans sa structure, l’écho de la butée du symptôme. Alors que nous avons vu que le lien social et le symptôme sont indissociables — certes dans une conflictualité nécessaire —, le discours capitaliste est ce discours qui tenterait de s’en passer. Le discours capitaliste, faisant univers, ne comporte pas la marque de