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LES DISCOURS ET L’APPROCHE STRUCTURALE

II. 2 3) Les quatre discours.

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Nous avons déjà bien abordé le discours du maître. Ce dernier est construit par Lacan en référence à la dialectique du maître et de l’esclave définie par Hegel. Le maître (S1), en

position d’agent commande à l’esclave qui a, voire constitue, les moyens de la jouissance, c’est-à-dire le savoir (S2). Ce que l’esclave produit de plus-de-jouir, le maître le récupère.

Mais ce qui est très important, c’est de voir que cette récupération du plus-de-jouir, ce n’est pas en tant que sujet que le maître le récupère, mais en tant que maître justement, c’est-à-dire en tant que signifiant (S1). Autrement dit, c’est du prestige que le maître récupère. Ainsi, le

sujet, en position de vérité, lui, ne récupère rien du tout. Et sa division continue à causer le discours, à faire causer le maître qui commande à l’esclave, où à en appeler à la loi et à ceux qui la font appliquer, etc.

!

Lacan va marquer d’une impossibilité la relation du signifiant maître au savoir pour rendre compte, après Freud, de cette évidence que gouverner s’avère être une tâche impossible. À partir de là, avec ce discours du maître qui fournit la structure de base des discours, la place de l’autre sera marquée comme place du travail. Si la place de l’agent est celle d’où ça commande, l’Autre est la place où ça travaille.

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Nous allons maintenant aborder les trois autres discours. Pour essayer d’entrer un peu plus dans le concret, c’est-à-dire dans ce que nous apporte la théorie des discours, partons d’une question : De quel discours relève la science ?

Voici une question assez vertigineuse que nous allons traiter à partir d’un angle bien précis — et non d’une façon exhaustive . En effet, nous allons nous concentrer sur les 230

fonctions du discours hystérique et du discours universitaire dans la pratique de la science,

Le discours du maître

S1

S

S2

a

Pour un tel travail, se reporter aux travaux de Sidi Askofaré :

230

ASKOFARÉ. S., Structure, clinique, discours : de la science à la psychanalyse, Thèse pour le Doctorat d’État de Psychologie, op. cit.

ASKOFARÉ. S., D’un discours l’Autre. La science à l’épreuve de la psychanalyse, op. cit.

Notamment au pages 47 à 63 : Problématique du discours de la science dans l’enseignement de Lacan.

c’est-à-dire dans la pratique du chercheur. Notre interrogation portera donc sur « la science comme recherche (formelle et/ou expérimentale) » . Ce n’est pas un hasard si je propose de 231

partir de ce point. En effet, Lacan s’est contredit, du moins en apparence, sur cette question. Et cette contradiction, que Franck Chaumon déplie dans son article « Sujet de l’inconscient et

discours des sciences humaines » , va nous permettre, donc, d’aborder le discours 232

hystérique et le discours universitaire.

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Donc voici ce qu’a dit Lacan lors du séminaire où il a construit les quatre discours :

!

« Ce qui conduit au savoir, c’est {...} le discours hystérique. » 233

Mais voilà qu’à peine quelques mois plus tard il énonce que

!

« C’est le discours universitaire {...} qui montre ce dont s’assure le discours de la science. » 234

!

Ce qui doit nous mettre sur la voie que Lacan n’est pas là à se contredire est qu’il va, deux ans plus tard, confirmer ce qu’il avait dit en premier :

!

« Ne parlons pas du discours hystérique, c’est le discours scientifique lui- même. » 235

!

Ce que Lacan précisera en se corrigeant dans Télévision : « Le discours scientifique et le discours hystérique ont presque la même structure » , indiquant par là que le discours 236

hystérique, s’il n’y est pas étranger, ne se confond pas pour autant avec le discours de la science. Ce qui explique, poursuit Lacan, « l’erreur que Freud nous suggère de l’espoir d’une

ASKOFARÉ. S., D’un discours l’Autre. La science à l’épreuve de la psychanalyse, op. cit., p. 61

231

CHAUMON. F., « Sujet de l’inconscient et discours des sciences humaines », In : Essaim, n°25,

232

Érès, 2009, pp. 75-78

LACAN. J., Le Séminaire, Livre XVII : Lʼenvers de la psychanalyse, op. cit., p. 23

233

Ibid., p. 119

234

LACAN. J., Je parle aux murs, Paris, Seuil, p. 66

235

LACAN. J., Télévision (1973), Autres écrits, op. cit., p. 523

thermodynamique dont l’inconscient trouverait dans l’avenir de la science sa posthume explication » . Ainsi, il ne s’agit pas de se faire superposer discours hystérique et discours 237

de la science, mais plutôt de repérer dans quelle mesure le discours hystérique y est impliqué.

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Si on voit que Lacan parle ici de discours de la science, il est tout de même difficile de savoir s’il parle de la science comme pratique, savoir, méthode, ou esprit, voire philosophie . En fait, pour reprendre les indications de Sidi Askofaré sur la question, « c’est 238

bien évidemment tout ça à la fois, mais pas seulement » . Mais plutôt que de tenter de 239

démêler tout cela , nous allons donc nous limiter à ce qu’il en est de la pratique et de la 240

méthode de la science. Ainsi, si la science « en tant que recherche », « s’apparente au discours hystérique » , et c’est certainement pour cela que Lacan insiste sur le discours hystérique 241

comme étant celui qui conduit au savoir, le discours universitaire y joue également un rôle important. Ceci notamment dans la question très importante pour la science du protocole, soit du commandement du savoir. Sidi Askofaré a par ailleurs souligné que la science relève également du discours du maître dans son projet de maîtrise de l’univers . 242

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Nous pouvons donc dès à présent relever deux points importants :

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— À vouloir questionner la science à partir du lien social, il nous faut convoquer plusieurs discours.

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— Le discours analytique n’est pas assimilable au discours de la science. La science, dans son projet de maîtrise reste dans la parenté du discours du maître, dont le discours analytique est l’envers.

!

Commençons donc par le discours hystérique.

!

Ibidem.

237

ASKOFARÉ. S., D’un discours l’Autre. La science à l’épreuve de la psychanalyse, op. cit., p. 56

238

Ibidem.

239

Se reporter pour ceci aux travaux de Sidi Askofaré déjà cités.

240

Ibid., p. 73

241

Ibidem.

"

!

C’est donc dans sa démarche de recherche que le discours de la science s’apparente au discours hystérique. C’est en effet en tant que sujet divisé que le scientifique entre dans la démarche de recherche. C’est-à-dire que sa division est nécessairement en place d’agent, une division toujours relancée par ce qui fonctionne dans le discours comme ce qui en est, de fait, rejeté (a). Autrement dit, ce qui motive le discours, ce qui en constitue ici sa vérité, n’est autre que ce qui en est rejeté, soit la jouissance qui manque au sujet et qui cause son désir. C’est ainsi la division du sujet qui est aux commandes, une division qui s’origine de ce que le savoir ne saurait attraper dans ses filets, et qui se constitue ainsi comme effet de rejet.

"

!

Ainsi, cette faille dans le savoir et l’effet de rejet qui en est constituant remettent en cause la consistance des énoncés précédemment établis qui faisaient figure de maîtrise (a—>S1). Ceci

produit une interrogation du signifiant-maître qui préside à la production du savoir (S—>S1),

ce qui permet d’aboutir à la production d’un nouveau savoir (S2). Un nouveau savoir qui

échoue à résorber le manque au nom duquel le discours s’énonce (//), c’est-à-dire que ce nouveau savoir entraînera nécessairement un nouveau questionnement (S2—>S) pour qui

n’est pas dupe de l’impuissance du savoir à rejoindre la vérité. Impuissance qui consolide, dans le cadre de ce discours, l’impossibilité du sujet en position d’agent, de rendre compte par le signifiant de ce qui le divise (a) . 243

!

Ce moment ne participe aucunement d’une quelconque forclusion de la division du sujet, bien au contraire, cette division est l’agent du processus de recherche scientifique qui met en avant ici une pratique énonciative, voire poétique . C’est le symptôme qui est au 244

devant de la scène, le symptôme sur son versant signifiant, certes, mais en tant qu’il porte la

Le discours hystérique S1 S S2 a a S

LÉRÈS. G, « Copulation discursive », In : Essaim, n°15, 2005/2, Érès, p. 40

243

CHATENAY. G., Symptôme nous tient, op. cit., p. 51

marque de ce qui du sujet résiste à la loi qu’impose la civilisation. Le symptôme, en place d’agent dans le discours hystérique, remet en cause l’ordre établi supporté par le signifiant- maître (S1). Ce qui est bien sûr très utile pour la science. Mais pas seulement. Dans une

institution aussi il peut être très utile de faire fonctionner le discours hystérique car il permet de faire une place à ce qui ne tourne pas rond. Le discours hystérique peut être un véritable moteur en institution en tant qu’il constitue « l’envers du discours universitaire » . Ceci car 245

c’est le discours qui porte le « ce n’est pas ça » du symptôme à son principe. C’est une incitation à autre chose, à penser et à faire autrement — lorsqu’il n’est pas combattu, parfois de façon très virulente.

C’est donc ainsi que nous pouvons comprendre l’énoncé de Lacan selon lequel « le discours hystérique, c’est le discours scientifique lui-même ». La science, si elle avance, si elle pose toujours de nouvelles questions, si elle remet toujours en question ce qui était considéré auparavant comme établi, c’est parce qu’il y a une inscription du chercheur dans le discours hystérique. Le chercheur y est en place de S, il y entre à partir de son symptôme, c’est-à-dire à partir de ce qui le pousse symboliquement à remettre en cause le signifiant-246

maître. Il faut bien noter que si le discours hystérique porte bien le symptôme au poste d’agent, c’est de substituer la jouissance singulière du symptôme au plus-de-jouir des discours. C’est à faire entrer son symptôme par la grande porte du discours (c’est-à-dire à laisser à la porte la jouissance singulière qui s’y oppose) que l’hystérique peut en faire un semblant — ce qui redouble la division du sujet et renforce le « ce n’est pas ça » hystérique. Si précieux pour que le chercheur ne s’arrête pas à sa première découverte !

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Mais il y a donc cet autre énoncé de Lacan qui vient contredire à première vue celui-ci :

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« C’est le discours universitaire {...} qui montre ce dont s’assure le discours de la science. » 247

!

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FIERENS. C., Le discours psychanalytique. Une deuxième lecture de l’étourdit de Lacan, Érès,

245

Collection « Point hors ligne », Toulouse, 2012, p. 28

C’est bien le versant symbolique du symptôme qui est ici en question.

246

LACAN. J., Le Séminaire, Livre XVII : Lʼenvers de la psychanalyse, op. cit., p. 119

Outre les institutions scientifiques qui fonctionnent sous le régime universitaire, il nous faut reconnaître le fonctionnement de ce discours, pour la science, comme étant tout à fait lié au premier mouvement hystérique que nous venons d’évoquer. Ce que souligne Franck Chaumon :

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« Dans ce versant hystérique, le discours de la science participe d’une ouverture, d’une respiration du lien social. Mais à ce moment hystérique succède immédiatement un second, que l’on peut qualifier de fermeture. » 248

!

En effet, à la suite de la production d’un nouveau savoir, le chercheur est face à l’impuissance de faire rejoindre cette production à la vérité qui l’a motivée : a. Ce qui se lit au niveau de la barrière de la jouissance du discours hystérique (a // S2). Seulement, dans la mesure où la

science ne veut rien savoir de la vérité comme cause , elle cherche à se faire consistante, 249

c’est-à-dire savoir non troué par l’énonciation d’un sujet — sujet qui est au principe du discours hystérique. C’est ainsi que la science contemporaine cherche à réduire la vérité

comme cause à un calcul exact, ne voulant rien savoir de ceci que « l’exactitude se distingue

de la vérité » . Ainsi, cette jouissance qui manque, en place de vérité dans le discours 250

hystérique, effet de rejet que le savoir est impuissant à réduire ou à calculer, pose à l’évidence un problème. Il y a là un réel qui émerge, propre au discours hystérique : la division en place de commandement est dans l’impossibilité de faire produire le savoir qui conviendrait.

!

Le discours hystérique ne permet pas de traiter ce réel, ce dernier étant inscrit dans la

structure même du discours. L’irruption d’un réel intraitable par le discours en place produit le changement de discours : la science traitera ce réel par le recours au discours universitaire. Discours qui va permettre de tenter de formater ce rebut, a, par le savoir, S2.

!

" Le discours universitaire a S2 S S1

CHAUMON. F., Sujet de l’inconscient et discours des sciences humaines, art. cit., p. 76

248

LACAN. J., La science et la vérité (1966), op. cit., p. 354

249

LACAN. J., Fonction et champ de la parole et du langage (1953), op. cit., p. 284

En effet, pour détourner cette résistance à la formalisation que constitue le a en place de vérité dans le discours hystérique, la science opère un forçage qui consiste à considérer l’énoncé produit à la suite du discours hystérique comme général (« il n’y a de science que du

général »). Ceci en posant comme condition scientifique « l’autonomie radicale de la lettre

vis-à-vis de l’énonciation » . Il s’agira donc de considérer le recours à la formule (à la lettre) 251

mathématique comme un moyen d’effacer toute trace de l’énonciation du sujet dont elle émane, c’est-à-dire toute trace de division.

!

« La lettre dont use la science, indique à elle-même, se prête à l’exclusion du mi- dire de la vérité. Ce moment est régi par le discours universitaire, discours dans lequel le savoir vient en position d’agent, et même de commandement. » 252

!

La science recherche un énoncé non troué par une énonciation afin de le mettre aux commandes. À partir de cette mise aux commandes du savoir, tout sujet devra se conformer à ces énoncés scientifiques. Ceci veut dire qu’il n’y a, à ce niveau, plus aucune place pour la parole. La science, par sa recherche d’exactitude et à travers son écriture, sépare la parole de la lettre et transforme le langage en un code (binaire à l’occasion). L’objectif est bien d’effacer toute trace d’équivoque, donc toute marge pour l’interprétation. Et ceci se comprend, c’est notamment ce qui permet de ne pas envoyer une fusée s’écraser dans un petit village du département de la Loire juste parce qu’il s’appelle Mars ! C’est donc en ce sens qu’on peut dire que la science forclôt le sujet divisé. Le sujet est divisé entre énoncé et énonciation — ce qui laisse l’espace de l’équivoque — et la science ne veut retenir que l’énoncé.

Le savoir est donc mis en position d’agent, de commandement, au nom du maître qui l’a produit. Le maître et non le sujet puisque cette place de vérité est celle du garant du savoir

et non celle de la division qui a présidé à son énonciation.

!

"

!

S2

S1

CHATENAY. G., symptôme nous tient, op. cit., p.52

251

CHAUMON. F., Sujet de l’inconscient et discours des sciences humaines, art. cit., p. 77

Il y a donc un garant du savoir en S1. Mais ce garant est comme caché sous la barre, on y

substitue du savoir. C’est ce savoir qui commande et non le signifiant-maître. Mais le savoir ne commande que parce que le signifiant maître lui fournit son poids de vérité. « Freud a dit ceci, donc c’est vrai ». Le discours universitaire fait du savoir un semblant par l’appui que le discours prend sur un signifiant maître en place de vérité. Mais ça n’en reste pas moins du savoir qui est au poste de commande. Bien souvent est oublié pourquoi l’auteur a dit ceci ou cela, dans quel contexte, dans quel objectif, de quelle façon. L’énoncé est déconnecté de l’énonciation. Seul l’énoncé importe — ce qui ne manque pas de créer des malentendus, malentendus qui sont autant de moments où le discours universitaire touche à ses limites et confine au changement de discours.

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Ainsi, il est possible de retranscrire à l’aide du discours qui porte son nom ce qui se passe à l’université. Il y a le savoir qui commande en S2253, il y a le signifiant maître qui cautionne ce

savoir en S1 (Lacan ou Freud à l’occasion). L’étudiant est en a, à la place où ça travaille, prêt

à apprendre, à être formé, formaté. Et ce qui est produit, c’est un sujet éduqué par le savoir aux commandes. Ce sujet éduqué, conforme au savoir, qu’est-il donc sinon ce que produit l’université, des enseignants!?

!

« Partout où est le S, dans ce que j’appelle mes petites formules à quatre pattes, je ne dis pas partout où est le S il y a de l’enseignant, mais il ne peut y en avoir que là. Et dès qu’on y a pensé, vous savez il suffit d’y penser, hein, c’est comme l’œuf, et dès qu’on y a pensé, c’est évident. Prenez par exemple le schéma du discours universitaire, où est-ce qu’il est le S dans le discours universitaire ? Au niveau de la production. » 254

!

Dans le cadre du discours universitaire, l’enseignant est bien le produit de l’affaire. Et les étudiants, les astudés, comme les appelle Lacan parce que ça résonne avec astreindre et

Ce qui ne veut pas dire qu’à partir de cette place, il y ait enseignement. Il n’est en effet pas du tout

253

sûr qu’un enseignement puisse se soutenir de cette place d’agent dans le discours universitaire, à moins de réduire l’enseignement au fait de se tenir en lieu et place du savoir.

LACAN. J., « En guise de conclusion », Discours de clôture au Congrès de Paris (19 avril 1970),

254

« stupidification » , ces astudés sont destinés à travailler, à produire, voire à devenir eux-255

mêmes des enseignants, parce que « quand on entre dans l’université, au niveau supérieur, {…} la production c’est des enseignants » . Ceci n’est bien sûr pas forcément vrai pour 256

toutes les universités (que l’on pense aux facultés de médecines ou de droit par exemple), mais ce qui reste vrai, c’est que le discours universitaire, et l’université, travaillent à produire le sujet conforme au savoir porté ici à la place de semblant.

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C’est donc le savoir qui commande, un savoir qui devient très vite un savoir objectivé, un savoir expert. Ce savoir commande à ce que l’on peut bien appeler les assujettis, en a. Il va s’agir de formater ceux qui se présentent comme des « reliquats du réel — celui qui ne sait pas, l’enfant, l’adolescent, l’inculte, l’ignorant, le débutant, le non-formé » . Bien sûr ce 257

formatage ne réussit pas totalement, et nous verrons en quoi, mais c’est bien à cette impossible entreprise que s’essaie ce discours. Nous verrons en quoi la production de ce sujet adapté échoue dans ce discours — c’est en effet bien un sujet divisé qui est produit.

!

Si nous pouvions parler plus haut de la science comme d’une activité commandée par la division du chercheur, avec le discours universitaire nous ne pouvons donc en faire autant. Le discours universitaire est plutôt le discours qui est au principe de cet exercice qui consiste à essayer de démontrer une équation que l’on sait juste, et que quelqu’un a un jour énoncé, mais dont on n’a jamais su démontrer la justesse . Il y a donc ce savoir en positon d’agent, 258

avec ce commandement sous-jacent (S1) : « continue à savoir » . Il ne s’agit donc pas d’une 259

remise en cause de ce qui fait loi, mais plutôt de se conformer à un savoir déjà là. C’est aussi le discours qui domine dans les administrations ou les institutions sous la forme du tout-savoir de la bureaucratie.

!

« Ce qui occupe la place que provisoirement nous appellerons dominante est ceci, S2, qui se spécifie d’être, non pas savoir-de-tout, nous n’y sommes pas, mais tout-

Ibidem

255

Ibidem

256

SAURET. M-J., Malaise dans le capitalisme, op. cit., p. 273

257

Ce qui est au principe des problèmes du prix du Millénaire mis en places par « The Clay

258

Mathematics Institute of Cambridge ».