Femme de 46 ans, médecin généraliste installée à Villeneuve Loubet depuis 4 ans, médecin des crèches de Valbonne.
Médecin urgentiste, DU de pédiatrie, bio-énergicienne, ayant fait partie du réseau bronchiolite à Paris.
Consulte sur rendez-vous, est toujours disponible pour prendre un enfant entre 2 rendez-vous si il n’est pas bien.
Comment cela se passe t’il lorsque les crèches ont un enfant avec une dyspnée ?
1 - Là je suis médecin de la petite enfance en préventif et je ne suis pas appelée pour 2 - voir les enfants pour des bronchiolites en urgence mais les directrices de crèche 3 - m’appellent en disant on a telle ou telle problématique qu’est-ce qu’on fait ? Pour la 4 - plupart des problèmes j’ai refait tous les protocoles, je forme tout le monde 1 fois par 5 - an au sein de la crèche mais le médecin de crèche c’est préventif, ce n’est pas 6 - curatif. Je suis en parallèle dans un cabinet où je suis collaboratrice et là je suis 7 - médecin normal, je fais de la médecine générale, j’ai des enfants, beaucoup 8 - d’enfants. La bronchiolite c’est un domaine que je maîtrise, je baigne dedans.
9 - C’est vrai que quand je me suis inscrite en tant que médecin de crèche j’ai demandé 10 - à Sydney (Sydney Ceban, pédiatre à Paris, co-fondateur du réseau bronchiolite dans 11 - le 94) les démarches à réaliser pour créer un truc, un réseau ici ce qui ferait
12 - beaucoup de bien vu le manque de pédiatres. Est-ce que j’en ai l’énergie
13 - aujourd’hui ? C’est beaucoup d’investissements, je n’ai pas la force de tout mettre en 14 - place mais je veux bien participer. La diffusion d’un réseau avec la fiche au niveau 15 - des crèches, ça il n’y a aucun souci, je le diffuse tout de suite, comme je vous l’ai dit 16 - je forme le personnel et les parents je les ai tous rencontrés et ça il n’y a pas de 17 - souci.
Donc quand la crèche a un souci avec un enfant qui présente par exemple une dyspnée, ils vont vous appeler ?
18 - Toujours, je suis toujours, toujours appelée en priorité, on appelle les parents mais 19 - on me demande toujours avant ce qu’il faut faire. Donc moi il suffit qu’on me décrive,
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20 - j’ai fait de la régulation au SAMU donc vous vous doutez bien que je sais reconnaître 21 - au téléphone et heu… heu… selon ça je dis on appelle les parents qui vont amener 22 - me petit tout de suite aux urgences ou chez son pédiatre. La problématique des 23 - pédiatres c’est qu’ici il n’y en a pas beaucoup, donc on ne va pas les gêner avec une 24 - urgence, surtout qu’il y a des très bonnes urgences pédiatriques entre Grasse, 25 - Lenval et Antibes donc heuu…, donc heuu…voilà… Je leur donne les premières 26 - recommandations et je leur dis ce qu’il faut faire, oui je connais tous les enfants, 27 - quand on me parle d’un enfant je sais tout de suite quoi faire. Pour la bronchiolite il 28 - n’y a pas de protocole pré établi sauf si c’est au-delà du troisième épisode où là il y a 29 - de la Ventoline. Au premier épisode on ne s’emballe pas, c’est au médecin de
30 - décider ce qu’il faut faire avec de la kiné ou pas. Donc quand l’enfant n’est pas bien il 31 - faut voir d’abord pour le diagnostic parce que souvent on dit bronchiolite alors que 32 - les enfants ont une bronchite. La bronchiolite vous le savez c’est une virose,
33 - d’accord, à partir du troisième épisode on parle d’asthme du nourrisson. Donc heu… 34 - voilà, il y a des très, très bons pédiatres dans la région, notamment sur Grasse donc 35 - nous on a fait une liste de tous les pédiatres de façon à ce que les gens qui ne sont 36 - pas suivis par des pédiatres qui sont débordés on peut leur dire regardez, là il y a un 37 - cabinet où nous on oriente. Ou alors vers un généraliste à orientation pédiatrique 38 - enfin moi je prends les enfants de 1 mois à 3 ans et demi mais c’est aussi parce que 39 - j’étais urgentiste smuriste avec un DU de pédiatrie……
Donc on a parlé de la kiné et de la Ventoline, les recommandations de l’HAS vous semblent cohérentes avec ce que vous voyez, votre expérience ?
40 - Alors moi j’ai mon expérience de là-haut, je n’ai pas suivi depuis les informations 41 - mais je ne pense pas que ça ait beaucoup changé depuis 2000. C’est la même 42 - chose, on n’a rien à faire d’accord, désinfection rhinopharyngée, clapping, enfin on 43 - n’aime pas trop le terme clapping, qu’importe, kiné respiratoire. Il est vrai que, il est 44 - vrai que nous le maître mot c’est la kiné qui nous intéresse, c’est surtout là qu’ils sont 45 - là. A partir d’un certain âge, de 2 ans, vous le savez on peut donner les fluidifiants, 46 - d’accord et c’est à partir du troisième épisode qu’on parle d’asthme du nourrisson et 47 - qu’on pourra commencer le traitement avec la Ventoline et compagnie. Mais on ne 48 - se précipite pas du tout sur les bronchodilatateurs si on parle de la vraie bronchiolite, 49 - de la bronchiolite avérée au virus respiratoire syncitial. Donc heuuu… après on a 50 - d’autres virus, on a des parainfluenzae qui sont actuellement avec plein de crises 51 - d’asthme chez les adultes et chez tout le monde car nous on se transforme et les
- 98 - 52 - virus se transforment aussi….
Dooooonc...Et quand dans votre cabinet, vous recevez une bronchiolite quelles difficultés vous pouvez avoir ?
53 - Nan moi je n’ai aucune, mais aucune difficulté (rire), moi je suis quelqu’un
54 - d’extrêmement cool tout le temps, et j’ai une telle attitude de réassurance que les 55 - parents ils me disent, ce n’est pas de l’arrogance, ils me disent : ce que vous voulez 56 - moi je vous suis. Donc je n’ai pas de difficulté et je suis rassurante parce qu’il y a 57 - aussi de l’expérience. Je pense que voilà quoi, vous, voilà, le tout c’est de rassurer 58 - les patients, que ce soit de la bronchiolite ou d’autres pathologies. Pour tout c’est : 59 - pas de panique ! Moi je prends les urgences, j’ai plusieurs salles dans mon cabinet, 60 - je l’ai aménagé exprès pour pouvoir prendre les urgences, moi je suture au cabinet, 61 - je suis un des rares médecins qui suture au cabinet, j’assure les crises d’asthme 62 - j’assure tout chez moi sauf quand il faut transférer quoi. Je suis un médecin 63 - particulier.
Doooonc, du coup je vous présente la fiche qui a été créée avec le Dr Moreigne, des kinés et des médecins généralistes dont ma directrice de thèse le Dr Langlois, elle est en 2 parties : les recommandations détaillées de la prise en charge de la bronchiolite et de l’autre côté un tableau qui synthétise les messages clés avec la fiche de suivi proprement dite.
64 - Trop bien, trop, trop bien mais vu mon expérience de ce genre de fiche s’il y a trop 65 - de cases ça n’est pas rempli, il faut épurer, mais c’est génial, c’est génial. Je diffuse 66 - sans souci, aucun problème, je vais bien le lire attentivement mais des fois il y a trop 67 - d’informations pour les parents.
Elle a terminé l’entretien là-dessus alors qu’il me restait des questions et n’a pas pu utiliser ou diffuser la fiche car est partie en congé maternité précipitamment quelques semaines après et n’a pas accepté de me revoir après.
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