• Aucun résultat trouvé

Chapitre 4 L'ouverture au réseau (1981-1985)

4.5 Un enterrement, une renaissance

Entamée avec une tutelle durant laquelle la Télé-université se voit obligée de consacrer une partie de ses ressources à la coopération avec le réseau de l'Université du Québec, cette courte période s'achève donc alors que la Télé-université, libérée de la tutelle, se libère à son tour de cette obligation et décide de s'affirmer en tant qu'université à part entière. Pourtant, le projet de lettres patentes est demeuré le même, et la Télé-université est toujours tenue d'offrir des services de support à la médiatisation en outre de ses activités propres. Comment s'explique cette rébellion feutrée ?

Il y a bien sûr l'épisode de l'implantation difficile du certificat en informatique grâce auquel la Télé-université essaie d'éponger la perte importante de clientèle qu'elle a subi suite à l'entrée en vigueur de la règle 14.19. Elle se retrouve alors aussitôt sur le même terrain que les constituantes régionales qui essaient elles aussi de profiter des subventions accordées aux hausses de clientèle dans les programmes s'inscrivant dans le cadre du « virage technologique », alors qu'elles sont sous-financées dans les autres secteurs. Et certaines d'entre elles ne se privent pas alors pour se prévaloir de leur juridiction exclusive et mettre des bâtons dans les roues de la Télé-université, même si elles ne sont pas en mesure de répondre à la

demande dans leur territoire377. Cette interprétation étroite du principe de liaison au

moment où la Télé-université traverse une phase difficile, lui laisse évidemment un goût amer378 :

Afin de pouvoir dispenser le certificat en informatique sur l'ensemble du territoire québécois auprès des adultes pour qui l'accessibilité aux campus est difficile ou impossible, la Télé-université a dû négocier des ententes particulières avec chaque constituante à vocation générale. Allant du refus complet jusqu'aux acrobaties administratives compliquées, les ententes ont vivement fait ressentir à la Télé-université les conséquences d'une absence de personnalité juridique propre. L'écart disproprtionné entre le discours et les actes de plusieurs universités a ébranlé l'espoir qu'entretenait la Télé-université de se voir membre à part entière du réseau. Cette situation difficile a encouragé l'énoncé des orientations institutionnelles dans le but de permettre à la Télé-université de jouer pleinement son rôle d'université au sein de l'Université du Québec.

D'autant que l'édition médiatique, un service imposé par Pierre DeCelles, est passablement difficile à avaler par la Télé-université379 :

Sauf qu'il y avait deux problèmes avec l'édition médiatique. Un majeur : la Télé-université investissait 250 000 $ par année de son argent dans ces projets-là (...) 250 000 $ par année pour une série de projets qui profitaient plus aux constituantes qu'à la Téluq (...) Deuxième problème : l'édition médiatique, telle que formulée là, ce concept accentuait l'idée de boîte de service et de support et n'était pas vraiment porteur d'avenir, dans la mesure où on attendait le développement venu d'ailleurs (...) on était à la merci des constituantes qui avaient un projet et qui ont fréquemment « dumpé » leurs projets de développement chez nous (...) Cette chose là, de boîte de service, nous mettait en position de servitude à une époque où les

377 Rigault-Ricciardi, C., directrice de la formation, Télé-université, Lettre à Jean-Marie

Archambault, Vice-recteur à l'enseignement et à la recherche, Université du Québec à Trois-Rivières, 19 mars 1984.

378 Université du Québec, Rapport annuel 1983-1984, op. cit., p. 54. 379 Notes de l'entrevue réalisée avec Jean-Guy Béliveau, op.cit.

gens non seulement ne connaissaient pas la formation à distance mais certains la méprisaient (...)

Le directeur général aurait donc proposé de faire une croix sur le service d'édition médiatique considérant que l'investissement consenti par la Télé-université à ce titre depuis 1982 était bien mal payé en retour. Sa conclusion apparaît pourtant un peu hâtive. En effet, si toutes les constituantes ont soumis des projets, avec une nette prédominance de l'UQAM, en pratique la collaboration avec les constituantes les plus antagonistes de la Télé-université n'a jamais dépassé le stade des pourparlers exploratoires. De plus, —c'est là une faiblesse majeure de la politique d'édition médiatique de la Télé-université— aucun critère n'a encadré la sélection des projets en fonction de leur utilité collective (par exemple le nombre d'étudiants, le nombre de répétitions des cours, le degré d'éloignement ou de dispersion des clientèles visées, etc.), de telle sorte que ce programme est très vite apparu comme une façon d'obtenir facilement des subventions plutôt que comme un programme réellement orienté vers la formation à distance pour le bénéfice du réseau. Attirant des projets disparates, le programme n'a pas vraiment percé auprès des constituantes —à l'exception de l'UQAM—, et surtout pas auprès de celles qu'il aurait été avantageux d'amadouer. Et évidemment, on n'a guère laissé le temps à l'édition médiatique pour ce faire.

Marginal vis-à-vis du réseau, le programme d'édition médiatique l'aura été tout autant à l'intérieur de la Télé-université. Ceci tient à plusieurs raisons. La première est, sans aucun doute, sa création comme corps étranger à la Télé-université, dont une partie des effectifs venait d'ailleurs du siège social de l'Université du Québec, dans le sillage de Pierre DeCelles. Il y a également ce déséquilibre entre son statut de direction de premier niveau appelée à incarner un des trois volets de la mission institutionnelle inscrite dans le projet de lettres patentes, mais dont l'envergure institutionnelle était très modeste en regard de l'ensemble de la Télé-université. Et il y a bien sûr la personnalité même du directeur de l'édition médiatique, un cadre peu à l'aise avec la culture universitaire et dont les penchants pour l'expérimentation médiatique s'accordaient mal avec les traditions et les exigences de qualité de la Télé-université. Très vite isolé et en mauvaise posture pour défendre sa direction, ce dernier trouvera d'ailleurs un terrain beaucoup plus favorable dans le domaine de la coopération internationale et convaincra sans peine le

directeur général du prestige beaucoup plus grand que la Télé-université pourra en retirer.

C'est donc l'enterrement d'un projet auquel la Télé-université n'a pas vraiment cru, et qui aura été laissé à la dérive après le départ de son initiateur. Mais si l'on peut comprendre la Télé-université, dont la mémoire collective a été marquée par de nombreux accrochages avec le réseau, d'avoir eu ses raisons d'abandonner ce programme auquel elle avait été contrainte, on peut cependant se demander pourquoi elle a ainsi pris le risque de contredire ce qui demeurait encore inscrit dans son projet de lettres patentes380. Il faut croire que ce risque était bien calculé puisque les

constituantes sont demeurées indifférentes à cette réorientation. Peut-être certaines, notamment l'UQAM, estimaient-elles que la Télé-université avait payé sa dette envers le réseau; peut-être d'autres, par exemple l'UQTR, ne voulaient-elles pas prendre le risque de nouveaux accrochages, étant donné la part qu'elles avaient eues dans les difficultés d'implantation du certificat en informatique ? Mais on peut aussi tout simplement supposer que le programme d'édition médiatique n'ayant pas vraiment levé au sein du réseau, sa disparition est passée relativement inaperçue. L'édition médiatique aura donc vécu, pour avoir été trop visible à l'intérieur de la Télé-université, et ne l'avoir pas été assez au sein du réseau de l'Université du Québec.

Mais le fait marquant de cette période, c'est bien sûr la renaissance d'un projet institutionnel marqué par la quête des lettres patentes, symbole de la fierté institutionnelle retrouvée. Car ce qui est inscrit en creux dans l'aventure de l'édition médiatique, c'est essentiellement le refus d'une définition institutionnelle imposée de l'extérieur et, en contrepartie, une définition dont la Télé-université choisit elle-même les termes.

Il est d'ailleurs assez frappant de constater la ressemblance entre le discours de la Télé-université dans son document d'accompagnement de la demande de lettres patentes du début de 1985, qui porte la marque de Jean-Guy Béliveau, et celui qu'elle tenait en 1981 dans son mémoire à la Commission Jean, tout inspiré par la vision de Fernand Grenier. Une université capable de répondre rapidement et de façon économique sur un vaste territoire à des besoins sociaux en changement rapide, qui

380 Guillemet, P. Lettre au président de la Commission de la Télé-université, 18

propose au gouvernement de devenir un instrument privilégié pour le développement de la société québécoise : les accents sont les mêmes, ainsi que l'insistance sur l'envergure nationale de la Télé-université et l'urgence de la reconnaître officiellement. Mais tandis que la Télé-université insistait devant la Commission Jean sur la réduction des inégalités d'accès à l'éducation qui était la préoccupation majeure de la Commission, elle met cette fois l'accent sur la contribution de la formation à distance au développement économique et au recyclage des professionnels, ainsi que sur l'utilisation des nouvelles technologies, autant de préoccupations chères au gouvernement qui l'avaient amené à se démarquer du rapport proposé par cette Commission. Et surtout, alors que la Télé-université de 1981 se flattait d'être une entreprise éducative efficace, fonctionnant avec très peu de professeurs, celle de 1985 affirme bien haut sa fierté d'être une université dont la crédibilité repose sur son corps professoral.

Un corps professoral ? Voilà un développement bien étonnant pour ce projet de télé-université que l'on imaginait en 1972 comme un moyen de favoriser la démultiplication des ressources professorales de l'Université du Québec, et l'on peut imaginer la réaction d'un fondateur tel que Réginald Grégoire, lui qui estimait déjà, en remettant sa démission en 1976, que la télé-université de l'époque s'écartait du modèle d'université « alternative » qui était sa raison d'être initiale. L'histoire de ces treize premières années a cependant montré qu'avec la perte des programmes PERMAMA et PERMAFRA, cet objectif d'utilisation des ressources du réseau s'était très vite estompé. Il fallait sans doute, puisque la Télé-université développait ses propres programmes et puisqu'elle prêtait de plus en plus le flanc aux critiques des autres constituantes —évidemment alimentées par les succès de clientèle de la Télé-université sur leurs territoires— donner à cette dernière une certaine rigueur, et faire en sorte qu'elle se définisse un peu moins comme une entreprise et un peu plus comme une université.

Toutefois, l'avènement d'un corps professoral tel que l'imaginait Pierre DeCelles à son arrivée à la tête de l'institution diffère fort sensiblement de celui qui se développera de façon spectaculaire avec Jean-Guy Béliveau. À l'origine, le corps professoral est conçu comme un noyau de spécialistes en techno-didactique, capables de permettre à la Télé-université d'assurer un leadership dans le champ de l'exploitation pédagogique des nouvelles technologies et lui définissant du fait même un créneau d'excellence unique au sein de l'Université du Québec, ce qui devrait lui

permettre de se faire reconnaître de plein droit par les autres constituantes. Mais un virage subtil se produit après le départ de Pierre DeCelles, alors que l'axe de développement en techno-didactique de la formation à distance est remplacé par un axe en information-communication. Du coup, le développement soudain du corps professoral prend une tout autre tournure, puisque ce ne sont pas des experts en techno-didactique qui sont engagés, mais bien des professeurs rattachés à l'une ou l'autre des disciplines situées dans l'axe de développement, donc des spécialistes de contenu plutôt que du traitement pédagogique. Le virage par rapport au projet de 1972 est ici radical.

Il y a sans doute dans cette évolution des considérations d'ordre pratique. Recruter en peu de temps une vingtaine de professeurs spécialistes de la techno- didactique n'était évidemment pas chose facile. Or, il fallait en quelque sorte marquer le coup dans cette Télé-université, encore empreinte de la marque de Fernand Grenier et méfiante envers la culture universitaire, comme l'avait constaté Pierre DeCelles à son arrivée. Le traumatisme de la règle 14.19 était l'occasion d'un changement en profondeur et le diagnostic proposé par le directeur général était plausible. Quant à l'hypothèse de solution proposée —les programmes longs—, elle méritait sans doute d'être essayée, et pour la mettre en œuvre des ressources professorales étaient nécessaires, qu'il fallait engager assez vite, étant donné le temps nécessaire au développement de tels programmes.

Mais la nécessité semble avoir été tout autant idéologique. Alors que le problème de la crédibilité de la Télé-université en 1981 semble essentiellement cristallisé autour de la personne de Fernand Grenier et de ses pratiques administratives peu orthodoxes, c'est l'institution tout entière qui se trouve remise en cause par Jean-Guy Béliveau dans son plaidoyer pour une « vraie université »381 :

La Télé-université, c'était un regroupement d'éléments tout à fait hétéroclites. J'ai déjà dit —mais le terme n'était pas péjoratif— j'avais même employé le terme de « marginaux », mais dans le bon sens du terme : les marginaux du système universitaire québécois, les marginaux de l'éducation des adultes ou de l'emploi des nouvelles technologies de l'éducation à des fins éducatives.

Il faut bien sûr lire dans cette évolution l'écho de la mutation que subit l'Université du Québec, qui commence, dès la fin des années 70, à vouloir ressembler davantage à ses aînées et à entonner le credo de l' « excellence »382:

Tandis que le Québec fait des gens d'affaires ses nouveaux oracles et du virage technologique son projet de société, l'Université du Québec est, comme les autres universités, de plus en plus happée par la logique du marché et comme elles, en ces temps de concurrence et de disette, elle se met à concevoir plus nettement comme un produit à vendre son potentiel d'enseignement, de recherche, de service à la collectivité.

Mais il semble bien que ce virage ait été particulièrement radical dans le cas de la Télé-université, qui avait toujours jusqu'alors mis beaucoup d'accent sur le concept d'accessibilité aux études supérieures, alors que la recherche de l'excellence remplace celle de l'accessibilité en tête des objectifs que le gouvernement assigne aux milieux universitaires. En effet383 :

Cette inversion des priorités menacait sinon l'existence, du moins le développement de la Télé-université. L'excellence dont il était désormais question, c'était précisément celle à laquelle elle n'avait jamais prétendu. Incapable d'attirer des « pontes » sur une base régulière, elle avait été chercher le savoir là où il était disponible à bon compte : chez des universitaires confirmés, mais aussi chez des étudiants gradués. Pour un véritable « savant », son équipe de professeurs comptait au moins cinq petits débrouillards, plus spécialistes de la forme que du fond, plus soucieux des échéances et des besoins que du niveau universitaire des cours. L'histoire, les aléas de la mission, les valeurs et le fonctionnement de la Télé-université expliquaient largement cet état de choses.

382 Ferretti, L., L'Université en réseau..., op. cit., p. 146.

383 Marchand, N., Projet d'archives audio-visuelles - Document VI -1984-1987 :

l'affirmation de la vocation universitaire , Projet d'archives audio-visuelles, Télé- université, 31 mai 1988, p. 1 - 2.

On ne saurait dire les choses plus clairement. Rompant avec son passé, le considérant même avec une certaine condescendance, la Télé-université s'aligne alors sur le modèle universitaire dans ce qu'il a de plus classique. Mais ce virage vers l'orthodoxie universitaire s'inscrit cependant à contre-courant de l'évolution de l'Université du Québec à cette époque, puisqu'il amène la Télé-université à refuser sa définition antérieure, axée sur un mode de fonctionnement entrepreneurial en réponse aux besoins sociaux, alors même que les autres constituantes s'ouvrent vers les réalités du marché de la formation et aux modes de fonctionnement des entreprises.

Une Télé-université à l'image des autres universités, voilà la conviction profonde qui anime Jean-Guy Béliveau dans sa recherche d'un nouvel équilibre. Sa vision s'inscrit évidemment aux antipodes de celle de Réginald Grégoire, pour qui une télé-université devait être une institution profondément novatrice par rapport aux universités traditionnelles, voire de la nouvelle université proposée par Fernand Grenier dans son Livre Blanc. On peut bien sûr reprocher à Jean-Guy Béliveau384 sa

vision un peu passéiste de l'Université et son aveuglement à saisir l'évolution récente de l'Université du Québec. Mais sa recherche d'un nouvel équilibre n'en a pas moins le mérite de la realpolitik quand il constate que la Télé-université, à vouloir être différente, n'attire au mieux que de l'incompréhension, et au pire une opposition farouche. Et il est bien difficile de le contredire quand il évoque le pouvoir persuasif —ou plutôt dissuasif— de la présence d'un corps professoral385:

Parce qu'au premier moment où une personne disait « Vos cours, là... », je disais : « Veux-tu communiquer avec le docteur Untel qui est professeur à la Télé- université... Veux-tu dire à ton professeur chez vous, qui est réticent, qu'on va communiquer avec lui ? » (...) Et entre collègues profs, le gars disait : « Écoute, moi j'ai fait mon doctorat, j'ai fait de l'administration de telle façon, puis on a mis telle chose dans notre cours : on a des dossiers de présentation d'un pouce d'épais, on analyse les clientèles, bon, va te faire voir ! »

384 Avant son arrivée à la direction générale de la Télé-université, Jean-Guy Béliveau

occupait le poste de vice-recteur aux communications à l’Université du Québec à Trois-Rivières, lequel venait d’être aboli par le nouveau recteur Louis-Edmond Hamelin.

Jean-Guy Béliveau aura ainsi poussé jusqu'au bout la logique de la création d'un corps professoral en écartant au passage la vision particulière qui justifiait sa création pour Pierre DeCelles, estimant que la techno-didactique est encore trop marginale. Ou, du moins, aura-t-il interprété cette vision de façon très particulière, voire réductrice, en gommant précisément ce qui devait constituer pour ce dernier la légitimité du professeur télé-universitaire, c'est-à-dire non pas tant le statut de professeur lui-même que son expertise dans la pratique d'enseignement si différente que constitue la formation à distance.

Mais au-delà de ces deux façons de concevoir la définition universitaire de la Télé-université, ce sont aussi deux visions de l'intégration de la Télé-université au réseau de l'Université du Québec qui se seront fait jour. Dans la vision de Pierre DeCelles, les constituantes générales et la Télé-université sont envisagées comme des institutions dont la concurrence est structurelle en raison de leur mission d'accessibilité à l'enseignement supérieur, et dont l'affrontement est inévitable. Aussi faut-il chercher pour l'avenir à circonscrire les activités de la Télé-université en lui assignant une mission qui empiète le moins possible sur celle des constituantes, et parallèlement favoriser des actions de coopération susceptibles d'installer des relations de complémentarité et de contrebalancer les relations de concurrence. Dans celle de Jean-Guy Béliveau, la solution au problème de la concurrence réside d'abord, plus simplement, dans une délimitation du territoire de la Télé-université à des zones peu contestées. Mais comme la Télé-université s'y oppose, la solution qu'il propose est avant tout idéologique : si elle partage la culture et les attributs de l'université traditionnelle, la Télé-université sera reconnue et acceptée par ses partenaires même si elle leur fait concurrence. L'intégration au réseau repose donc ici sur le partage de