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Chapitre II Regards épistémologiques sur la notion d’espace public

I. La notion d’espace public :

I.2. En sciences sociales, politiques et philosophie :

I.2.1. En philosophie :

Le concept d'espace public fait référence à un espace métaphysique qui trouve ses origines dans la ville de l'époque des lumières. Puis en se basant sur la tradition du philosophe (Leibniz, 1705) : « l’espace c’est l’ordre des coexistant » pour suivre la voix du relativisme et l’interactionnisme qui dit que «l’espace est un système de positions et de relation de positions ».

I.2.2. En politique :

L’espace public est un espace de passage et de rassemblement à l’usage de tous, qui constitue par Jürgen Habermas, ce lieu intermédiaire de médiation entre l’espace privé et l’institution, il définit l'espace public comme « un espace de communication d'où l'opinion publique émergerait à partir de discussion entre protagonistes faisant appel à des arguments rationnels » ; il conçoit donc un modèle communicationnel de l'espace public. Il s'agit d'un espace d'émergence de raison (Kant) et de bon sens à travers les différentes formes de communication de citoyens dans la rue, dans les salons ou encore les cafés, Sennett. Ou créer un débat politique : « l’espace public évoque non seulement le lieu du débat politique, de la confrontation des opinions privées que la publicité s'efforce de rendre publiques, mais aussi une pratique démocratique, une forme de communication, de circulation des divers points de vue ». (Thierry. Paquot, 2010, p3).

Chapitre II Regards épistémologiques sur la notion d’espace public

I.2.3. En sociologique :

Le concept prend en compte les manières de vivre ensemble (tolérance sociale), (Thakurdesai, 1972), sociabilité publique (Simmel. 1950), d’enracinement et des manières de vivre ensemble en milieu urbain (Korosec-Serfaty, P.1990), un facteur fondamental de cohésion sociale ; comme le déclare le sociologue (Dominique WOlton, 2007), et ainsi la mise en scène "du public" (Joseph, I. 1998). Il constitue l'un des paramètres de la vie sociale, la rendant possible, mais non évidente. Il constitue le miroir des comportements, des usagers en matière et domaine de sociabilité. Pour Olivier Mongin il faut y voir une dimension plus grande que celle de simple espace accessible au public, il est le lieu de rencontre et d'interaction humaine, « il s'agit d'un espace de mixité : Mixité sociale grâce à l'égal accès de tous à l'espace public et mixité des usages par la diversité des activités que chacun est libre d'y mener dans les limites de ce qu'autorise la loi ». (Merlin, P. Choay, F, 2010).

I.3. En psychologie : (espace et interaction) :

L’espace public est d’abord une expérience visuelle, sensorielle vécue par chacun, et à chaque moment, avec une sensibilité différente. La vision de la notion d'espace par rapport les penseurs de l’espace, des anthropologues ou psychosociologues, mobilisent des idées sur les rapports entre l’espace en tant que support matériel, comme cadre et en tant que volume d’activités humaines. Tout d’abord, les points de départ étaient les concepts d’espace, de lieux, de proximité, de l’individu et des interactions qu’ils sont avec les autres individus.

Avec les travaux de (Simmel, G.1905,1999) qui fut l’un des principaux précurseurs qui voyait que l’espace est le lieu des actions réciproques des individus régis par des règles et des normes, Ce qui montre en quoi " l’espace à un lien avec les interactions des individus, les relations partagés". Goffman compare ça, à un théâtre et un jeu de rôle, ou ce jeu permet de ne pas perdre la face et de ne pas la faire perdre aux autres. Cela permet d’éviter les malaises et les conflits. Retrouvant ainsi le principe de Goffman, il explique que chaque individu fait un travail de figuration. En outre, il montre qu’il existe des rituels dans chaque espace. Dans ces espaces, il existe un langage commun dans l’exposition aux autres, pour et par les autres. Il met aussi en relation l’intimité et l’espace public avec les autres. Il montre que l’un de ces rituels, celui de l’évitement est fréquent afin de ne pas violer l’intimité d’autrui : espace public et intimité ne sont donc pas incompatible. (Goffman, E .1973) ; et leurs « qualités sensibles ne sont pas des états fermés sur eux-mêmes et indépendants de l’activité du sujet percevant, elles sollicitent des conduites motrices qui les font apparaître en retour. Autrement

27 dit, sentir et se mouvoir constituent deux versants indissociables du monde ambiant.» (Thibaud

J.-P. (2002). p. 189). Il est donc souvent composé, aménagé et entretenu en fonction de son usage et de sa perception du public.

I.4. En culture :

Hall (1966) souligne, quant à lui, l'importance de la culture dans le façonnement des comportements en public ; il montre par exemple que les relations en public des Européens et des Américains diffèrent largement de celles pratiquées ailleurs dans le monde. Lieu de culture et de spectacle ou lieu sans vie.

I.4.1. L’espace public et pratique d’un musée ouvert :

Conséquence probable de ce mouvement d’installation d’œuvres dans l’espace public, c’est parfois envisagé comme un espace d’exposition à ciel ouvert. Il s’agit alors de mettre à l’air libre les d’ouvres d’arts. On peut dire que l’espace public pourrait être l’endroit de langage entre l’art et le public. Espace interprète les gouts de public. Il présentée comme " un musée sans mur ". L’origine de ces initiatives remonte aux années 1960. A l’époque sont apparues de nouvelles formes d’expressions artistiques, qualifiées "d’animations", et relayées dans les années 1970 par les " arts de rue " (Chaudoir, 2000). On espère qu’en multipliant les projets d’art dans l’espace public on parviendra à amener « naturellement » le public à s’éprendre d’art (sous-entendu : si les individus ne sont pas « sensibles » à l’art c’est qu’ils ne sont pas en contact avec lui). Comme exemple d’exposition de piazza Nouva. (Voir Fig. n°4) ; un musée dans toutes les directions ; il crée des parcours par les œuvres exposées ou les bâtiments entouré.

Figure04 : Piazza Nouva : espace d’exposition jour et nuit : source : http://mw2.google.com/mw-panoramio/photos/medium/61458663.jpg. Consulté : 22.07.2014.

I.4.2. Espaces publics centraux et pratiques festives :

L’espace public est un vaste champ de libertés, beaucoup plus larges que la seule liberté de circuler : liberté de manifestation, liberté d’expression. L’usage culturel et festif : théâtres de rue, cortèges, concerts, bals, fêtes religieuses, manifestations sportives ; elles se déploient à la fois dans les rues, sous forme de défilés, et sur les places publiques, (H.-J. Aminde, 1996) parle ainsi d’une « nouvelle envie de la place publique » qui se manifeste au sein d’un public qui fréquente la place par «…envie d’observer, de participer, de savourer, de se

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présenter… » (Cité par Zepf, 2001, p. 61). Les manifestations festives se tiennent la plupart du temps en plein air, ce qui relativise la tendance à la mise en intérieur des sociabilités publiques observée depuis plusieurs décennies (Korosec-Serfaty, 1991). Ce peuvent être des manifestations d’ordre culturel, autour de la musique (avec la fête de la musique, qui se tient désormais une fois l’an dans toutes les villes européenne et des concerts), du cinéma (avec des projections en plein air et des festivals), de l’art contemporain (Nuit Blanche à Paris et à Bruxelles). Celle-ci recoupant d’ailleurs largement la définition de l’espace public idéal : par la fête, les espaces publics sont censés devenir à nouveau, l’espace d’une semaine, d’un jour ou d’une nuit, des lieux de convivialités, d’échanges et de rencontres.

Comme le rappelle (M. Zepf, 2001) : « pour attirer des visiteurs potentiels, les villes organisent un nombre croissant d’activités culturelles et divertissantes, notamment en plein air ». (Voir Fig. n°5).

Figure05 : journée pour gaza source : http://www.francetvinfo.fr/image/750io41x7-9d04/908/624/4426403.jpg. Consulté 22.09.2014.

I.4.3. Espace public et pratique artistique :

Dans les champs des arts de la rue, on rencontre de nombreux acteurs et commentateurs qui voient dans ce type d’actions artistiques, une faculté certaine à changer "

quelque chose" dans l’espace public. Ces effets joueraient sur l’image accueillant un festival, participerait à "la requalification" d’un tissu urbain, ou encore il semblerait que des liens sociaux se «retisseraient » lors de ces événements artistiques. Beaucoup de monde paraît s’accorder sur le rôle d’opérateurs du social que peuvent jouer les artistes et plus particulièrement ceux œuvrant dans le théâtre de l’espace public. (Voir Fig. n°6).

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Figure 06 : Atelier de Street Art à université- paris –dauphine, source : https://www.facebook.com/universite.paris.dauphine/photos/pb.213927265286755.-2207520000.1409752643./779886568690819/?type=3&theater. Consulté : 12.08.2014.