• Aucun résultat trouvé

Chapitre IV De mobilier urbain vers design urbain

IV. Le choix du mobilier urbain :

Se fait choix fonctionnel lié à le mobilier urbain répond aux besoins des usagers a travers des nombreuses fonctions qu’il leur propose. Il est selon une expression contemporaine, une notion englobant tous les objets qui sont installés dans l’espace public pour répondre aux besoins des usagers. Doit être fait en fonction des conditions d’implantation, d’utilisation et des contraintes que celui-ci subira (par exemple liées à son environnement, aux nettoyages urbains), dans le respect des textes normatifs lorsqu’ils existent). Après essais et vérifications de la sécurité d'usage en prévoyant des conditions d'exploitation et d'entretien simples et efficaces (en particulier la continuité d'une gamme de matériels, disponibilité à long terme de pièces, rationalisation de la gestion des stocks de pièces de rechange...etc.), et en respectant au moment de la mise en œuvre notamment les normes et la réglementation lorsqu'elles existent.

On se fait le choix selon : les critères subjectifs : le goût, les envies….Le but est d’agrémenter au mieux l’espace public. Ou d’autres critères objectifs : le prix, l’usage…(Le mobilier doit être adapté au budget du maître d’ouvrage et aux usages qui lui sont attribués).

4La colonne Morris doit son nom à Gabriel Morris, imprimeur d’affiches de théâtre, qui remporta le premier marché de la ville de Paris en 1868 pour 150 colonnes, avec un monopole sur quinze ans. La société assure la fabrication et l’affichage.

Ces colonnes remplacent les « colonnes moresques » mises en place sous le préfet Delessert en 1839, supports d’affichage pour les nombreux théâtres, à l’extérieur et urinoir à l’intérieur, qui seront toutes démolies en 1877. Pour les colonnes Morris, l’éclairage par becs de gaz est pris en charge par l’entreprise qui gère l’ensemble des éclairages de la ville. L’entretien de ces colonnes est assuré par les employés municipaux qui, en échange, ont la possibilité d’entreposer balais, brouettes et outils de jardinage dans certaines colonnes.

73

Le mobilier urbain doit se combiner en cohérence avec les autres éléments de l’espace urbain pour créer un ensemble, une ambiance spécifique qui invitera à la flânerie, au repos ou à la circulation aisée, à rejoindre facilement son mode de transport …etc.

Si les équipements peuvent être le support de l’image de la ville, ils ne doivent pas s’y limiter. La perception que nous en faisons au quotidien est beaucoup plus riche qu’un simple signe identitaire. Il est support de notre confort perceptif et profond, de l’éducation et de la culture de notre sensibilité.

Le mobilier structure la perception, il guide la marche et enrichit le regard du piéton – ou l’appauvrit. Se pose la question de l’usage, bien sûr : ce qui est offert, compris et ce dont on se sert vraiment. Mais aussi celle de la perception sensible, du plaisir à regarder, à toucher, à poser son corps, à humer … Le maître d’usage doit être au cœur de tout projet de design.

Le mobilier urbain implique pour les collectivités de nombreux enjeux : fonctionnel, esthétique, social, technique, …etc. Il doit répondre aux besoins des usagers en leur assurant le meilleur service possible, tout en s’intégrant dans la composition de l’espace. Il doit également contribuer à la personnalisation, à l’identité d’un lieu ainsi qu’à sa valorisation.

Afin de préserver les qualités du paysage urbain, le mobilier doit être en adéquation avec la nature de l‘espace à aménager en termes d’usages, de formes, de couleurs, de matériaux et textures. Il doit s’intégrer au mobilier existant, à la végétation, au bâti et au sol pour donner une identité au lieu, apporter une qualité esthétique afin de participer à la mise en valeur.

IV.1. Couleurs :

Tout le mobilier situé sur le cheminement ou près du cheminement doit être particulièrement repérable (couleur, contraste avec l'environnement, contraste porté par le mobilier lui-même par zébrures, contours…), tout particulièrement s’il représente une gêne ou un danger.

La bonne lisibilité de l’espace repose sur un traitement visuel contrasté et dans le choix des matériaux identifiant bien les limites des espaces de circulation : contrastes, matériaux, végétaux, mobilier…etc. et pour les couleurs et contrastes doivent guider naturellement les piétons dans leur cheminement : bordure du trottoir, nez de marche, main courante, marquage au sol de bandes de cheminement…etc.

Chapitre IV De mobilier urbain vers design urbain

• L’esthétique ne doit pas contrarier les codes réglementaires de couleurs courantes : rouge = interdiction et/ou danger, vert = sécurité, première urgence, sauvetage, jaune (généralement associé au noir) = vigilance, risques de collision, de chute.

• La standardisation des couleurs pour un même mobilier (transport en commun, corbeilles de propreté…) permet une perception rapide de l’environnement urbain et facilite la reconnaissance et la compréhension de l’espace et de son mobilier par les personnes présentant des difficultés intellectuelles et psychiques.

IV.2. « Détectabilité » visuelle des mobiliers :

Les éléments permettant une bonne détection à la canne ne suffisent pas toujours à rendre«

visibles ». Le mobilier par les mal-voyants qui ont d’autres besoins que les non-voyants.

Leurs difficultés sont bien évidemment aggravées par la complexité de l’environnement visuel en milieu urbain ("fond" non uniforme, signalisation, usagers statiques et en mouvements, publicités, vitrines…). Ainsi que lorsque les conditions de visibilité ne sont plus optimales (temps couvert, nuit ou soirée…). Il est ainsi indispensable d’améliorer cette

"détectabilité visuelle" en ayant recours notamment aux contrastes de luminance et de couleurs. (Voir la fig. n°15).

Figure 15 : la détection des mobiliers et obstacles .Source : Cete Méditerranée.2007.

Le contraste en luminance est assez compliqué à mesurer, aussi on cherchera plutôt à obtenir ces contrastes de manière chromatique, au moyen d’une différence de couleur entre les deux surfaces. Ce tableau, donné à titre indicatif. Il permet de déterminer le contraste relatif, exprimé en pourcentage, entre deux couleurs. (Voir Tab. n°01).

75 Tableau 1: des indices des contrastes visuels entre deux couleurs. Source : Arthur.1988. p84.

L'utilisation de certains matériaux ou de certaines couleurs "trop vives" peuvent susciter certaines réticences, que cela soit lié à des contraintes architecturales (périmètre protégé,...) ou à des exigences d'ordre esthétique de la part du maître d'ouvrage (charte mobilier existante).

La réglementation permet alors de travailler sur le contraste d'une partie seulement de l'objet par rapport à une autre (à son support par exemple), plutôt que de rechercher un contraste de l'objet complet par rapport au « fond visuel» qui l'entoure.

IV.3. Matériaux :

Le choix des matériaux utilisés pour la réalisation du mobilier urbain doit être fait en fonction de l’usage auquel il est destiné. Il devra tenir compte d’un certain nombre de critères tels que :

Résistance aux conditions d’environnement : climat, vieillissement aux intempéries, aux variations de température, à l’atmosphère environnante, à la corrosion, à l’usure, aux conditions de nettoyage.

Résistance mécanique : chocs, accidents, vandalisme, rayures, feu, érosion.

Aptitude à la mise en œuvre : facilité de mise en forme, emboutissage, moulage, soudage, facilité de réparation. Le choix du matériau tient compte également du site et des habitudes locales.

(Groupe Usinor, N°1,1998)