• Aucun résultat trouvé

Nous avons présenté déjà la distribution des répondants du questionnaire. Nous allons, à présent, aborder les items individuels figurant sur le questionnaire. Nous entamons les items selon leur apparition sur le document.

Hometown

D'abord, nous avons interrogé les répondants sur leur « hometown ». Ce terme anglais a plusieurs acceptions et, par conséquent, plusieurs équivalents en français. Par exemple, Reverso, dictionnaire bilingue en ligne s'inspirant du dictionnaire Collins, fournit trois versions : ville natale (qui est la première acception), la ville où j'ai grandi,et la ville où je réside. La troisième acception serait plus commune en anglais américain que les deux autres, alors que la première figurerait plus en anglais britannique. Dans la variante de l'anglais utilisée au Ghana (Sey, 1973 ; Annor Nimako, 2004), ce mot ne veut dire ni ville natale, ni ville où l'on a grandi, ni ville où l'on habite. Il désigne « la ville (ou le village) ancestrale des parents ». Il est évident donc qu'il y a des connotations ethniques. Si tels sont les sens du mot, c'est parce que, même dans les grandes villes qui sont considérées comme des melting-pots, zones cosmopolites, et les migrants et les autochtones s'accrochent à leurs identités ethniques (Agyei-Mensah et Owusu, 2010 ; Anyidoho et Kropp Dakubu, 2001 ; Barr et Oduro, 2000). Cette identité peut remonter plusieurs générations. Comme l'ethnicité déterminerait largement l'identité linguistique, même parmi les plurilingues (cf. Edu-Buandoh, 2006 ; Gyasi-Obeng et Adegbija, 1999), nous l'avons jugé nécessaire d'enquêter sur les origines des répondants. 4 répondants sur 44, soit 9,09 %, n'ont pas indiqué leurs villes d'origine. Les 40 répondants qui y ont réagi constituent donc 90,91 %. Dans ce groupe, 6 autres ont indiqué des villes situées dans des zones traditionnellement dominées non par l'akan. Ce groupe constitue donc 13,64 % du total. Il s'ensuit donc que la plupart s'identifient comme étant d'origine akan, soit 34 étudiants ou 77,27 % des participants. En fait, ceci est conforme aux statistiques démographiques du pays qui indiquent une prépondérance des akanophones, parce que selon le CIA

World Factbook 2013, 47 % de la population ghanéenne appartient aux ethnies du groupe akan.

Bodoimo (1996) et Guerini (2007) ajoutent que les langues akan sont parlées par une section considérable des Ghanéens (40%, d'après Guerini) comme deuxième langue ou comme lingua franca. Il n'est pas trop étonnant de réaliser une répartition pareille, étant donné que la participation à l'étude était volontaire. D'ailleurs, si nous avions pu récupérer tous les questionnaires à la KNUST, peut-être que cette répartition aurait été autre. La répartition est illustrée dans le tableau suivant

Tableau 3 : Zone

Étiquette de valeur Valeur Fréquence % Pourcentage valide Pourcentage cumulé

Akan 1 34 77,27 77,27 77,27

non-Akan 2 6 13,64 13,64 90,91

non indiqué 3 4 9,09 9,09 100,00

Total 44 100,0 100,0

Passons aux données sur les villes natales.

Villes natales (Place of birth)

Tout comme l'identité ethnique, la ville natale joue un rôle important dans l'identité sociolinguistique des participants (Johnstone, 2010) si l'individu grandit là où il est né. L'enfant acquiert normalement la ou les langue(s) de son entourage et si cet entourage se trouve là où il naît, il finit par parler la langue du lieu (source ?). Ceci devient d’autant plus important si les parents parlent une langue autre que celle-là au foyer. Par exemple, nous verrons dans les données que des participants qui s'identifient comme non-Akan mais qui sont nés dans des zones akanophones parlent l'une des variantes du groupe akan. Pareillement, à Accra il est rapporté que ceux qui s'identifient comme appartenant à l'ethnie ga constituaient seulement 15 % des habitants (un total de 2,27 millions d'habitants actuellement, CIA, 2013). Ceci a entraîné des tensions entre les Ga et les autres ethnies, surtout les Akan (Kropp Dakubu, 2005 ; Owusu-Ansah et Torto, 2013). Dans les données, il en existe plusieurs exemples : des répondants qui s'identifient comme provenant des villes ancestrales, mais qui sont nés dans des lieux autres que ces villes. Par conséquent, ces répondants tendent à s'identifier tant avec les langues parlées dans les lieux où ils sont nés qu'avec la langue du foyer si celle-ci diffère des premières et surtout si la langue du lieu est plus prestigieuse. Ceci dit, considérons maintenant les données sur les villes natales.

Puisque nous nous concentrons sur l'akan comme une sorte de moniteur, nous avons recensé les villes natales individuelles. Nous y reviendrons bientôt. Mais nous avons aussi classé les villes selon qu'elles se situent dans des zones dont les autochtones sont locuteurs natifs de d'une des variantes de l'akan ou non. La liste des villes individuelles nommées par les répondants, ainsi que les chiffres qui y sont associés, se révèle intéressante : la ville natale la plus fréquemment indiquée n'est pas une ville akan. 15 répondants ont indiqué Accra comme ville natale. Comme noté préalablement, l'ethnie autochtone de la région est dénommée Ga-Dangme. Plus précisément, Accra est l'habitat traditionnel des Ga dont Accra est synonyme. Il y a deux autres répondants qui ont indiqué deux quartiers de la métropole : Mamprobi et Osu. Ces deux quartiers sont considérées

comme faisant partie du cœur de l'aire traditionnelle de cette ethnie. Ces deux font que ceux nés à Accra sont au nombre de 17 répondants. Ces individus constituent 38,62 % des enquêtés. À part eux, 3 répondants ont indiqué Tema, ville à l'est d'Accra et zone traditionnelle des Ga, comme ville natale. Donc, il nous paraît que les répondants qui sont nés dans la zone des Ga sont majoritaires à 45,44 %. Mais n'oublions pas le statut d'Accra comme un endroit cosmopolite, un melting pot où confluent la plupart des migrations internes. Même si toutes les personnes qui s'identifiaient comme des Ga lors du recensement de l'an 2000 habitaient uniquement à Accra et à Tema, elles seraient minoritaires dans une population de plus de 2 millions actuellement. Par contre, certains d'eux habitent ailleurs. Selon les statistiques du gouvernement ghanéen, les Akan constituent plus de 40 % de la population de la métropole d'Accra, mais cette source reste silencieuse sur la proportion d'indigènes à Accra. Cependant, la New World Encyclopedia estime 18,9 %, ce qui fait d'eux une minorité chez eux. Il n'est pas donc étonnant de constater que la plupart des répondants sont nés à Accra, tout en indiquant ailleurs comme ville ancestrale. Les villes natales indiquées sont réparties en égalité : une moitié sont situées dans l'aire traditionnelle akanophone, l'autre moitié, en dehors de cette zone

Tableau 4 : Zone ethnique où se situe la ville natale

Étiquette de valeur Valeur Fréquence % Pourcentage valide Pourcentage cumulé

Akan 1 21 47,73 47,73 47,73

Non-Akan 2 21 47,73 47,73 95,45

non indiqué 3 2 4,55 4,55 100,00

Total 44 100,0 100,0

Si les répondants nés à Accra parviennent à communiquer en twi ou fanti, rappelons-nous que le groupe linguistique est majoritaire tant au niveau national qu'au niveau de la ville. Jetons maintenant le facteur du lieu d'habitation permanente.

Domicile

Le lieu d'habitation influe sur le répertoire linguistique d'un individu (Regan, 1995 ; Gleitman et Newport, 1995 ; Krashen, 1981). Comme le notent Gleitman et Newport, le contact avec l'environnement permet aux enfants et même les adultes d'acquérir les langues et/ou de modifier comment ils manipulent la langue s'ils l'ont déjà apprise. Les notions de « community of practice » et de communauté linguistique deviennent de plus en plus importantes dans la sociolinguistique et

dans l'anthropologie linguistique (Meyerhoff, 2002 ; Eckert, 2006). Dans notre cas, les deux situations sont attestées. Un contexte multilingue permet aux individus d’acquérir naturellement plus d'une langue. Même si la communauté est monolingue, les descendants des immigrés de la première génération tendent à acquérir la langue du foyer, si celle-ci diffère de celle employée par la communauté d'accueil. Les générations successives peuvent toutefois perdre la langue du foyer s'il n'y a pas de soutien pour cette langue (si la langue tombe dans la désuétude en faveur de celle de l a community of practice. Même si la langue du foyer survit la disparition des la première génération d'émigrés, elle pourrait subir des modifications à telle enseigne qu'elle devient différente de l'originelle (Pease-Alvarez, 1993). Au Ghana, le plurilinguisme est commun parmi ces citoyens qui appartiennent à des groupes minoritaires. Dans une étude publiée en 2012, Akpanglo-Nartey et Akpanglo-Nartey affirment que dans des communautés Ga, plus de 50 % des jeunes sont bilingues en akan et en ga. Ils ( Akpanglo-Nartey et Akpanglo-Nartey, in ibid.) notent que leurs enquêtés à Teshie (l'un des quartiers à Accra, notés pour la concentration des autochtones), approximativement 86 % sont au moins bilingues. Des résultats pareils ont été obtenus dans d'autres sites comme Winneba (où la langue du départ est efutu, mais qui est en concurrence avec le fanti) et Ningo (le dangme contre l'éwé et l'akan).

Concernant nos données, les répondants devraient normalement acquérir les langues dominantes parlées aux lieux où ils sont domiciliés. Nous nous attendions à ce que la majorité de nos enquêtés indiquent des endroits situés dans l'aire akan comme leurs domiciles. Il n'en est rien, parce que Accra est nommé comme domicile par 18 répondants (40,91%), suivi de Tema, qui reçoit 6 mentions (13,64%). Kumasi et Cape Coast reçoivent 5 et 2 mentions respectivement, un total de 15,91 %. En somme, les lieux non-akan l'emportent sur les lieux akan en termes de domiciles des répondants : 26 répondants, soit 59,09 %, ont indiqué des lieux situés dans des aires non-akan comme domiciles actuels contre 15 (34,09%) qui ont indiqué des villes akan. Nous remarquons que 3 répondants n'ont rien indiqué sous cet item. Les résultats sont illustrés dans le tableau suivant :

Tableau 5 : Aire

Étiquette de valeur Valeur Fréquence % Pourcentage valide Pourcentage cumulé

Akan 1 15 34,09 34,09 34,09

non-Akan 2 26 59,09 59,09 93,18

non indiqué 3 3 6,82 6,82 100,00

Notons que les résultats auraient pu être autrement si nous avions récupéré tous les questionnaires à KNUST. Notre prise de position par rapport à ces chiffres en particulier est informée par le fait de croire que plus de gens habitant des endroits autres qu'Accra fréquentent les universités en termes de proportion. Cependant, comme la participation à cette entreprise était volontaire, il se peut que d'aucuns habitant d'autres lieux ont élu de ne pas y participer.

Durée de présence au domicile

Cet item découle du précédent: il ne s'agit pas que de là où le répondant habite, mais aussi de la durée de son séjour à cet endroit. En fait, nous croyons que si les autres facteurs sont constants, la durée du séjour dans une communauté linguistique permet à un être humain d'apprendre une langue (Murre, 2005 ; De Keyser et Larson-Hall, 2005), cette durée permettant une interaction plus ou moins longue afin que le sujet puisse acquérir la langue-cible. Cette croyance étaie cet item. Ce principe serait à la base de l'acquisition langagière chez les bébés. Ainsi, comme nous avons affaire à des sujets grandissant et vivant dans un milieu multilingue, la durée de leur séjour dans une communauté linguistique hybride ou homogène serait un des déterminants de la composition de leurs répertoires linguistiques. Par exemple, dans les grandes villes qui reçoivent et accueillissent les migrants, la première génération née des parents migrants devient normalement bilingue par défaut et ce, à un âge précoce (Bodomo, Anderson et Dzahene-Quarshie, 2009 ; Bamgbose, 1994). L'akan est souvent cité comme langue véhiculaire acquise par des locuteurs natifs d'autres langues ; cependant, il est plutôt question de locale. À Accra et à Tema, ce serait l'akan, le ga ou le haoussa selon le quartier. Les habitants d'Accra qui s'identifient comme locuteurs de l'akan L1 sont souvent locuteurs compétents du ga. À Nima, quartier occupé majoritairement par les Haoussa et d'autres migrants du nord du Ghana, la langue véhiculaire est plutôt le haoussa. Donc, un enfant né dans un quartier pareil finira par parler facilement trois ou quatre langues avant d'entrer dans une salle de classe. Cette caractéristique s'affiche aussi chez les familles mobiles (des fonctionnaires, des agents de police, des soldats, etc.). Quant à nos données, toutes les langues répertoriées, à part probablement l'anglais et le français, sont liées à la durée du séjour au sein d'une communauté linguistique.

En ce qui concerne les données collectées, elles sont presque bi-modales : des 42 répondants, 10, soit 22, 73 %, habitent leurs domiciles actuels depuis moins d'un an alors que 15 participants ou 34,09 % habitent leurs domiciles depuis plus de 10 ans. Entre ces deux extrêmes, il y a deux groupes de 8 (18,18%) affirment qu'ils habitent leurs adresses depuis un maximum de 5 ans et un maximum de 10 ans. Conformément à la tendance observée pour les items précédents, 3 participants n'ont rien noté sous cet item. Ces statistiques sont illustrées dans le tableau suivant.

Notons qu'il est possible que ceux qui ont marqué moins d'un an m eussent interprété la question à la lumière de leur statut d'étudiants non-pensionnaires et donc eussent répondu en fonction de cette interprétation-là. En d'autres termes, ils auraient indiqué le domicile en dehors des résidences universitaires lors des sessions scolaires.

Tableau 6 : Durée de séjour au domicile actuel

Étiquette de valeur Valeur Fréquence % Pourcentage valide Pourcentage cumulé < 1 year 1 10 22,73 24,39 24,39 1-5 years 2 8 18,18 19,51 43,90 6-10 years 3 8 18,18 19,51 63,41 >10 years 4 15 34,09 36,59 100,00 .. 3 6,82 Manquant(e) Total 44 100,0 100,0 Niveau d'études

Comme nous visions une certaine homogénéité des caractéristiques chez les participants, nous souhaitions distribuer les instruments aux étudiants en deuxième année de licence. Malgré ce désir, nous avons détecté des participants du terminal dans les questionnaires collectés à la KNUST. Nous avons pris la décision de les inclure dans les analyses, parce que même la population de participants en deuxième n'est pas tout à fait homogène : il y en a qui ont été plus exposés au français que d'autres. De surcroît, les caractéristiques innées des individus variant pour chacun, il n' y a pas lieu de dire que le niveau, bien qu'important comme indice potentiel de compétence en français d'abord, et ensuite en traduction, est tout-puissant. En plus, ils ne constituent qu'une minorité: trois participants qui font 7,14 % des 42 répondants ayant indiqué leurs niveaux d'études et 6,82 % du total. S'ils réduisent par leur présence la proportion des étudiants du niveau 200, ils ne nuisent en aucune circonstance aux vrais chiffres. En revanche, une enquête pareille admettrait l'emploi des groupes mixtes. Outre ces trois participants, nous avons deux autres participants, soit 4,55 % qui n'ont pas indiqué leur niveau d'études. Ceci dit, nous sommes certain que ces deux sont en deuxième année de licence, parce que les questionnaires figurent dans le groupe de l'UCC. Après ces deux groupes, nous avons 39 participants s'identifiant comme étant en deuxième année de licence. Le tableau qui suit illustre la distribution ci-dessous :

Tableau 7 : Niveau d'études

Étiquette de valeur Valeur Fréquence % Pourcentage valide Pourcentage cumulé

B : L.200 2 39 88,64 92,86 92,86

D : L.400 4 3 6,82 7,14 100,00

.. 2 4,55 Manquant(e)

Total 44 100,0 100,0

Durée de scolarisation

Il s'avère incontestable que la durée de scolarisation influe sur les compétences linguistiques par rapport aux langues enseignées. C'est au cours de la scolarisation que l'individu apprend à écrire et à lire. Ce processus le mène à acquérir le métalangage et de prendre conscience des aspects sémantiques et morphosyntaxiques, voire stylistiques des langues (Ecalle et Magnan, 2002 ; Bronckhardt et Dolz, 1999 ; Py, 1993). Dans des pays monolingues, la langue du foyer est souvent la langue de scolarisation (Chevalier, 2009) sauf dans des enclaves minoritaires où les droits linguistiques sont reconnus et accordés par les instances, par exemple, le catalan en Espagne et en France, le breton en France (Poignant, 1998 ; Schwimmer, 2003). Au Ghana, la langue de scolarisation, l'anglais, n'est pas normalement la langue du foyer ni la langue de la communauté (Bamgbose, 2007 ; Opoku-Amankwa et Brew-Hammond, 2011). La situation est la même presque partout en Afrique subsaharienne. Au Maghreb, il y a une diglossie : l'arabe de l'interaction quotidienne diffère de l'arabe standard qui est la langue officielle, enseignée à l'école (Manzano,

2003 ; Maume, 1973). Revenant au cas du Ghana, les compétences scripturale et de lecture sont

apprises à l'école, qu’elles soient relatives aux langues nationales, à l'anglais ou aux langues étrangères dont le français. Il s'ensuit que la durée de scolarisation aura une grande influence sur les littératies chez nos participants, y compris celle, éventuelle, en langue maternelle ou nationale (Anyidoho et Kropp-Dakubu, 2008). Nos participants ont affiché de la variation regardant la durée de scolarisation. Pour tout étudiant en 2e année de licence, la durée minimale envisageable est 13 ans, répartis en 6 ans de la primaire, 3 ans du JHS/ JSS (approximativement, collège), 3 ans du SHS/ SSS (équivaut au lycée) et un an d'études supérieures (1er en licence), il y avait une période où la durée de la formation au SHS était de 4 ans ; il était donc possible d'avoir la scolarisation minimale de 14 ans. Pour cette catégorie ayant eu le parcours éducatif minimal, nous comptons six participants, soit 13,64 % de l'échantillon. Il y a une deuxième combinaison possible qui produit 15 ou 16 ans : 2 ans de la maternelle ajoutés aux deux premières combinaisons. Douze participants

confirment avoir suivi ce parcours, soit 27,27 % de l'échantillon. Notons que, sans le parcours à la maternelle, il aurait été possible d'avoir eu 15 ou 16 ans de scolarisation où le participant aurait été en année terminale de licence. Néanmoins, nous n'avons pas de cas pareil dans nos données. Autrement dit, tous les participants ayant cette durée sont au niveau 200. la troisième combinaison envisageable a un autre élément : la formation initiale en professeur (surtout de français). Cette formation se réalise au niveau pré-licence et dure 3 ans. Avec cette combinaison, et sans le parcours à la maternelle, nous avons une durée de 17 ou 18 ans jusqu'en deuxième année de licence. 7 participants (15,91 %) ont fait ce parcours. La dernière possibilité comprend un parcours de toutes les étapes décrites ici : 2 ans à la maternelle, 6 ans au primaire, 6 ou 7 ans au secondaire, 3 ans d'école normale et 1 an en licence. Treize répondants affirment avoir eu cette scolarisation. Alternativement, pour ceux au niveau 400, il est possible d'avoir 2 ans + 6 ans + 7 ans + 3 ans = 18 ans de scolarisation. Nous avons noté six répondants qui n'ont rien marqué sous cet item. Ils constituent 13,64 % des participants. Ci-dessous se trouve le tableau représentant cette analyse.

Tableau 8: Durée de scolarisation

Étiquette de valeur Valeur Fréquence % Pourcentage valide Pourcentage cumulé

a: 13-14 ans 1 6 13,64 15,79 15,79 b: 15-16 ans 2 12 27,27 31,58 47,37 c: 17-18 ans w3 7 15,91 18,42 65,79 d: >18 ans 4 13 29,55 34,21 100,00 . 6 13,64 Manquant(e) Total 44 100,0 100,0

Ayant jeté des regards sur les données identitaires et éducatives, passons maintenant aux données sur le répertoire linguistiques

Il a été prouvé qu'il est plus facile pour les bi- et les plurilingues de s'approprier une nouvelle langue (Wlosowicz, 2009 ; Cenoz et Jessner, 2001, 2006) parce qu'ils posséderaient des atouts psychiques tells que la compétence métalinguistique et le développement cognitif (Cenoz, 2003 ; Ô Laoire et Singleton, 2009 ; Coste, 2001) leur permettant d'intégrer et d'assimiler la langue-cible avec une aise relative, bien que ce soit conditionnel, dépendant de la maturation. En d'autres termes, l'apprenant bi- ou plurilingue d'un âge propice est plus capable d'assimiler les éléments d'une nouvelle langue à ce qu'il a déjà que monolingue du même âge. Comme nous l'avons dit indirectement dans la section précédente, le système éducatif ghanéen permet à l'apprenant de devenir bilingue d'office avec au moins des compétences linguistiques fondamentales en anglais. Il est à noter que l'apprenant normal au niveau universitaire est bilingue s'il a grandi dans le pays. Il parle deux langues : l'anglais qu'il apprend au milieu scolaire et la langue qu'il acquiert au foyer. À part ces deux langues, plusieurs occasions existent qui facilitent l'acquisition d'autres langues : vivre dans une communauté linguistique dont la langue n'est pas celle du foyer ; appartenir à une ethnie minoritaire (autochtone) enclavée dans une ethnie majoritaire (comme les Guan du sud du Ghana : les Ewes dans les zones Akan et Ga) ; migrer à pour des raisons socio-professionnelles ; des raisons psycho-affectives, etc. Il y a aussi des zones spécifiques où certaines langues fonctionnent comme linguae francae locales. Dans la savane au nord du pays, pour ne citer qu'un cas, le haoussa, est devenu la lingua franca de facto, bien que c'est une langue d'origine étrangère. Ces étudiants qui décident sciemment d'apprendre une langue étrangère devient donc trilingues, au moins, ayant une langue maternelle (à moins que sa langue première ne soit uniquement l'anglais.

Nous avons posé une question sur les langues qu'ils emploient, c'est-à-dire, parlent, écoutent,