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Document formalisant les intentions du Centre d’études du Cefedem Rhône-Alpes

SOMMAIRE DES ANNEXES

Annexe 1.2 Document formalisant les intentions du Centre d’études du Cefedem Rhône-Alpes

Noémie Lefebvre – Automne 2013

LE CEFEDEM, LIEU DE FORMATION ET DE PRODUCTÌON DE CONNAISSANCES

Depuis sa création, le Cefedem Rhône-Alpes poursuit les missions de formation, de production de connaissance et de mise à disposition de ressources sur les enseignements et les pratiques de la musique.

Organisée en parcours individualisé, jalonnée de travaux collectifs, la formation demande aux étudiants de développer des compétences en termes de constructions de problématiques, formulations d’hypothèses, collecte d’informations, expérience de terrain, constructions d’enquête, expérimentations, travaux de synthèses et partage des idées.

L’inscription du Cefedem dans une démarche de développement des savoirs implique une ouverture aux développements de la recherche concernant l’enseignement et les pratiques musicales et une mise en relation des approches pratiques et théoriques qui s’est concrétisée par l’organisation de colloques, séminaires, cycles de conférence.

Ces rencontres soumettent la recherche au débat public et spécialisé et constituent le socle d’une publication qui associe travaux de chercheurs et témoignages de professionnels : les Cahiers de recherches Enseigner la musique.

Tout en faisant régulièrement appel à diverses disciplines - musicologie, sociologie, philosophie, sciences de l'éducation, anthropologie, science politique, psychologie, etc. - ainsi qu'aux expériences de praticiens - enseignants, compositeurs, interprètes - Les Cahiers de recherches contribuent à ce que l’enseignement et les pratiques musicales soient appréhendés comme un champ social et comme un domaine d’étude spécifique.

A partir de cette expérience le Cefedem souhaite aujourd’hui développer un cadre spécifiquement dédié à l’étude de l’enseignement et des pratiques musicales.

Celui-ci permettra d’abord de rendre plus efficiente une activité déjà lancée et riche d’expériences, mais freinée par un manque de visibilité et de projets à moyen et long terme.

Les travaux menés permettront d’affirmer plus avant la fécondité d’une approche qui ne dissocie pas l’enseignement musical des pratiques et des contextes.

DEVELOPPER LA CONNAISSANCE SUR LES PRATIQUES ET DIDACTIQUES DE LA MUSIQUE

La création d’un espace dédié à l’étude de l’enseignement et des pratiques de la musique au sein du Cefedem veut répondre à plusieurs objectifs :

- Contribuer à l’appréhension de l’enseignement et des pratiques musicales dans leur interaction sur le territoire.

- Développer les études concernant ce champ spécifique des pratiques culturelles, à destination du public, des artistes enseignants, des responsables culturels et en dialogue avec la recherche universitaire.

- Favoriser la réflexion collective sur l’enseignement et les pratiques musicales dans un cadre dégagé du temps de la formation, afin d’en restituer et en recomposer les enjeux dans un dialogue avec d’autres lieux de pensée et de connaissance sur les pratiques musicales et culturelles – laboratoires universitaires, observatoires des politiques et des pratiques, centres de ressources et d’enquête, et d’autres lieux de formation artistique et de formation à l’enseignement.

- Ouvrir, au sein de l’enseignement supérieur artistique, une voie de recherche sur l’enseignement et les pratiques musicales qui puisse accompagner la formation supérieure à l’enseignement musical par la dynamique d’une réflexion concernant les différents aspects des métiers d’artiste musicien et formateur.

- Contribuer au développement des connaissances dans le mouvement engagé de construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur et de la recherche, et l’organisation du cursus LMD de l’enseignement spécialisé, et plus spécifiquement de formation à l’enseignement musical.

Pour cela :

- Prolonger et renforcer une pratique de recherche engageant les musiciens, artistes et formateurs.

- Produire, avec les ressources et les compétences disponibles, des travaux formalisés suivant les critères d’une diffusion écrite solide et référencée, condition nécessaire d’une connaissance partagée.

UNE PERSPECTIVE A LA FOIS MODESTE ET AMBITIEUSE.

La vocation du centre d’études sur l’enseignement et les pratiques musicales correspond à la fonction des Cefedem en ce domaine, telle que décrite par Alain Poirier :

« Les formations diplômantes en CEFEDEM constituent le lieu idéal pour initier la recherche, ce qui existe déjà sous des formes diverses, préparant à des parallèles ou prolongements dans les pôles d’enseignement supérieur, a fortiori

dans les CNSMD. » 307

Il s’agit bien d’initier la recherche et de développer des travaux dans un domaine de la formation et des pratiques musicales à partir des ressources musicales, pédagogiques que le Cefedem mobilise dès le début de la formation.

La logique de la formation au Cefedem articule création, pratique, formation et recherche et crée un contexte favorable à une mobilisation des compétences dans ce cadre dévolu à la production de connaissances.

Le centre d’études sur l’enseignement et les pratiques musicales se situe clairement dans la logique d’une valorisation de l’activité de recherche dévolue au Cefedem, et en rapport avec les spécificités de ce lieu de formation.

Le haut niveau d’exigence quant à l’intérêt des projets et la qualité de ses résultats, le soin porté à l’élaboration et au suivi des travaux, sont les conditions d’un dialogue ouvert avec la recherche universitaire.

UN CONSEIL SCIENTIFIQUE DIVERSIFIÉ

Pour cela, un conseil scientifique solide sera constitué, garant de la qualité des travaux menés.

Ce conseil scientifique sera composé de professionnels de l’enseignement musical et de responsables culturels qui pourront veiller à la pertinence des études engagées du point de vue des enjeux musicaux-sociaux contemporains, et de chercheurs et enseignants chercheurs universitaires, lesquels pourront à la fois soutenir l’exigence de formalisation et de qualité et apporter un regard extérieur de conseil et d’expertise.

Ce conseil scientifique est d’autant plus important pour un tel projet, qu’il participe d’une conception de la recherche s’inspirant à la fois de certains outils de la recherche-action et de la philosophie des théories ordinaires, et impliquant prioritairement des personnes pour la plupart non formées ou peu formées aux méthodes des sciences sociales, et désireuses de pouvoir présenter des travaux solides et novateurs.

307Rapport sur la recherche artistique dans l’enseignement musical supérieur Ministère de la culture et de la communication, Direction générale de la création artistique, Alain Poirier, Août 2010, p.85

Afin que les études puissent se situer dans le contexte culturel européen contemporain, il est indispensable de communiquer avec des spécialistes de la formation et des pratiques musicales, artistes, enseignants et chercheurs dans d’autres pays d’Europe, susceptibles de développer la réflexion comparative et l’analyse de modèles.

Cette relation avec d’autres institutions européennes est un moyen précieux de mise en réseau des idées et de retour critique.

ORIENTATION DES TRAVAUX

Les pratiques musicales sont principalement appréhendées, soit dans le cadre d’enquêtes nationales sur les pratiques culturelles308, parfois déclinées au plan local ou développées sur un sujet spécifique309, soit dans une optique anthropologique, laquelle s’est développée à la fois par une démarche d’ouverture de la musicologie à l’interdisciplinarité 310 et par un mouvement de l’ethnomusicologie vers une archéologie du présent musical.

L’enseignement musical est principalement étudié du point de vue de son histoire et de sa construction institutionnelle, de la sociologie des pratiques, de la pédagogie et des sciences de l’éducation;

Tenant compte de ces approches, et en rapport avec celles-ci, le Centre d’études sur l’enseignement et les pratiques musicales s’intéresse à l’enseignement musical comme art de faire, à la musique comme pratique sociale. Les pratiques de la musique et d’enseignement musical y sont appréhendées comme un champ social et un domaine d’étude spécifique, lequel se définit par des territoires 311 , des langages312, des institutions,313 des cultures.314

Dans un premier temps, et sous réserve de validation par le conseil scientifique, le Cefedem propose les thématiques de séminaires suivants :

308 Au plan national, les enquêtes du DEPS menées par Olivier Donnat, sur Les pratiques culturelles des Français consacrent une

place importante aux pratiques musicales.

http://www.pratiquesculturelles.culture.gouv.fr/doc/08synthese.pdf

309 On pourra citer parmi les études récentes, Les pratiques artistiques et culturelles des habitants de la métropole Lilloise, les

territoires de la culture de Lille Métropole, ou encore Les mondes de l’harmonie, Enquête sur une pratique musicale amateur, deux études pilotées par l’Observatoire des politiques culturelles.

http://www.observatoire-culture.net/rep-thematiques/theme-11/.html

310 C’est le programme de l’axe « musique et sons » du CRAL, à l’EHESS, qui rétablit à l’approche musicologique une dimension

sociale. http://cral.ehess.fr/index.php?907 , du LABORDE PEDLER

311 L’association de la musique au territoire peut heureusement se nourrir de l’approche socio-historique, de

l’ethnomusicologie, de l’anthropologie de la musique et des développement récents de la géographie, et se déployer cependant encore autrement ; en faisant l’hypothèse d’une construction musicale des territoires sociaux.

312 Nous faisons nôtre “ce travail, toujours à poursuivre, de réfléchir à la question de savoir ce que la musique veut dire pour

les sociétés humaines » évoqué par Esteban Buch, in : Emmanuel Pedler, Jacques Cheyronnaud (dir.), Théories ordinaires, Paris, EHESS, coll. « Enquête », 2013, 208 p.

313 Au sens qu’ont donné Paul Fauconnet et Marcel Mauss à ce terme, désignant « aussi bien les usages et les modes, les

préjugés et les superstitions que les constitutions politiques et les organisations juridiques essentielles” (Mauss & Fauconnet, Grande encyclopédie, 1901, art. Sociologie :1901, pp. 150-151 et 162.)

314 que l’on peut Jakob Burckhardt, d’ensemble des « créations de l'esprit, nées spontanément et qui ne prétendent pas à une

1.Territoires musicaux

L’approche de l’art musical en termes de pratique sociale implique la prise en compte d’un territoire musical, non seulement comme espace politique où se déploie une activité musicale, ou comme territoire de la culture imparti à la musique, mais comme territoire constitué par la musique.

Les esthétiques et les pratiques produisent de la culture au sens anthropologique du terme, et les modes d’enseignement, de transmission, de médiation sont eux-mêmes créateurs de territoires musicaux. Évitant les pièges d’une fonctionnalisation musicale suivant les stéréotypes sociogéographiques, les études comparatives des contextes culturels des apprentissages musicaux permettent de penser la musique comme espace constitutif du territoire.

2. Didactiques, langages et pratiques musicales

L’implication des processus didactiques dans la construction et le renouvellement des langages et pratiques musicales est sans cesse expérimentée par les artistes, musiciens, enseignants, toutes qualifications qui délimitent moins des postures ou inscriptions professionnelles que des actes et modes d’action socialement signifiants. L’implication des pratiques, manières de faire et savoir-faire, dans la construction de didactiques et processus d’apprentissage, participe de la réflexion sur l’enseignement et les dispositifs pédagogiques. Par l’analyse de contextes d’apprentissages et l’étude de la singularité des matériaux à la fois conceptuels et pratiques engagés par les musiciens enseignants, il s’agit de considérer a priori la possibilité d’un inventivité à la fois artistique et pédagogique.

3. Modèles et enjeux de formation artistique

L’enseignement de la musique et la formation à l’enseignement ne sauraient poursuivre leurs objectifs sans questionner leur propre objet et ses délimitations. L’affirmation, au plan national, puis européen, d’une logique commune à l’ensemble des formations artistiques, incite au développement de recherches partagées et aux échanges d’idées entre artistes enseignants, dans des domaines historiquement constitués en secteurs professionnels.

L’analyse des modèles et enjeux de formation artistique interroge les conditions mêmes de l’émergence et du développement des dynamiques artistiques et suppose le développement d’études comparées de contextes d’apprentissage et de pratiques.

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