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DES ACTES , DES CONTEXTES

2.3. TÂCHES ET ACTIVITE

2.3.5. Discussion-conclusion

On voit dans cet exemple brièvement relaté divers approfondisse-ments possibles (et actuels dans l’étude de l’activité :

- Les facteurs temporels (déclinés sur plusieurs échelles de temps) venant, le cas échéant, accroître les contraintes et as-treintes pour la personne en augmentant sa charge de travail.

- La charge de travail (mentale et physique) dont on comprend qu’on ne peut l’étudier sans références aux prescriptions, aux facteurs temporels, aux représentations du travail et aux valeurs fondant celui-ci, pour le prescripteur et pour le réali-sateur.

- Les compétences, générales ou spécifiques, individuelles ou collectives, mises en œuvre dans l’activité spécifiée, leur arti-culation et leur rôle dans les mécanismes de régulation de l’activité (Leplat, 2000).

- La compréhension du fonctionnement du collectif de travail : dans les cas où le collectif de travail ne serait pas nécessaire à la production même du travail, il devrait être présent en amont et en aval de la tâche effective, notamment dans le cadre des activités de services, où la dynamique des situa-tions rend délicate la réflexion rétroactive individuelle sur ses propres pratiques.

- La notion de fiabilité et donc d’erreur, particulièrement diffi-ciles à cerner dans les métiers du « relationnel », (services, enseignement, formation). L’analyse des interactions verbales apporte un éclairage prometteur, notamment dans la mesure où elle peut reconstituer l’enchaînement des interactions verbales sous-tendues par les faits et les actes, en identifiant mieux quand et à quelle occasion les compétences indivi-duelles ont besoin de compétences collectives pour une mise en œuvre efficace ou pour « rattraper » une situation

dégradée. (Grosjean & Lacoste, 1999, Kostulski, 1998, Trognon, 1991).

Quelques pages ne suffisent évidemment pas à faire le tour de cette vaste question. L’approche choisie s’inscrit dans le courant de l’analyse du travail et notamment dans divers aspects de l’analyse psychologique du travail, qui met l’homme au cœur de l’approche, à la fois comme sujet, comme objet et comme acteur. Dans cette optique on comprend que des rapprochements et des confrontations puissent être fructueux (notamment sur des aspects méthodolo-giques) entre des courants de recherches qui étudient l’homme dans certaines de ses activités (autres que le travail) et ces mêmes acti-vités au service du travail.

L E CHAPITRE EN QUELQUES POINTS

L’analyse psychologique du travail et la prise en compte d’aspects non directement exprimés de l’activité des personnes sont deux étapes fonda-mentales de l’analyse du travail et devraient être des préalables à toute entreprise de modification, changement, évolution, transition, ou amélio-ration du travail et des conditions de travail.

Activité : Tout ce que l’individu met en œuvre, dans ses aspects obser-vables et inobserobser-vables pour réaliser la tâche. On distingue : l’activité comme processus se déroulant dans le temps et l’activité comme réalisa-tion, par opposition à la tâche comme prescription d’objectifs et procé-dures. (Montmollin, 1995).

« Si l’activité professionnelle d’une femme ou d’un homme n’est pas seulement ce qu’ils font dans leur travail avec d’autres, mais tout autant ce qu’ils ne font pas, ce qu’ils ne peuvent y faire, ce qu’ils voudraient ou auraient pu y faire, ce qu’ils sentent possible de faire, voire ce qu’ils savent pouvoir faire ailleurs- aussi avec d’autres- alors on comprend que

« l’opérateur » soit toujours plus grand que l’opération. Il ne faut pas confondre l’activité réelle du sujet avec l’activité réalisée dans la tâche qu’il accomplit. De ce point de vue, même une inactivité manifeste peut trahir une activité psychologique débordante. » (Clot, 1999).

Tâche : Ce qui est à faire, un but donné dans des conditions déterminées (Léontiev, 1976, cité par Leplat et Hoc, 1983 et 1992).

Le concept est affiné en distinguant la tâche prescrite (explicite, implicite, principale, secondaire) tâche effective.

1. A quelles conditions les corrections apportées pour réduire les effets des environnements à risques peuvent-elles être efficaces ? 2. Dans le travail en relation avec les personnes (services, ensei-gnement, formation, soins, informations, aide téléphonique etc.) quelles sont les caractéristiques, (intérêts et limites), les effets et conséquences de la standardisation des prescriptions ?

Anne Lancry-Hoestlandt est professeur des universités en psy-chologie du travail au Conservatoire National des Arts et Métiers, à l’Institut National d’Etude du travail et d’Orientation Profession-nelle (CNAM INETOP). Laboratoire de psychologie de l’orienta-tion. EA 23 65 : 41 rue Gay-Lussac. 75005 Paris

Idées-clés

Définitions fondamentales

Questions-réflexions

A propos des auteurs

Antoine Laville était directeur d’Etudes à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes.

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Bibliographie

3 . APPRENTISSAGE