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Dimension Ce facteur constitué par l’item EPC26 est difficilement interprétable

DEVELOPPEMENT DE L’ECHELLE DE PROCRASTINATION DU CONSOMMATEUR

5. Dimension Ce facteur constitué par l’item EPC26 est difficilement interprétable

6. Dimension 6 (EPC23,01). Cette dimension est très spécifique et situationnelle comme la dimension 2 relative aux courses de Noël. En effet, la seconde corrélation la plus élevée

de cette variable est sur la 2ème dimension. L’item EPC23 pris individuellement reflète

l’indécision des vacances.

7. Dimension 7 (EPC02, 12, 13). Les trois items retenus par ce facteur s’expriment essentiellement dans la situation d’achat d’un produit technologique. Nous qualifions donc ce facteur d’HESITATION TECHNOLOGIQUE. L’énoncé EPC06 (« D’habitude, je considère les mille et une options relatives à mes décisions d’achat ») n’est pas retenu pour cette dimension car il sature très fortement sur les dimensions 3 et 7. De plus, compte tenu de son sens (hésitation de manière générale) nous préférons adjoindre L’EPC 06 au 8ème facteur pour renforcer l’autonomie de ce dernier. L’alpha calculé sur la dimension

hésitation technologique est acceptable (0,62). Mais, cette dimension intègre un facteur

situationnel : la nature élaborée du produit. On peut naturellement être amené à ralentir le processus de décision car celui-ci est complexe. Or notre objectif est de développer une échelle pure du trait de personnalité de procrastination dans un contexte d’achat. Les éléments situationnels sont alors intégrés dans le plan d’expérience comme variables modératrices. Nous serons donc amenés à rejeter cette dimension.

8. Dimension 8 (EPC05, EPC06, EPC28). Ce facteur regroupe deux items qui saturent principalement (EPC05) et un autre qui sature secondairement (EPC06). Une fois rassemblés, ils traduisent l’idée de désorganisation mise en lumière par Lay (1986) que nous appellerons INDECISION COGNITIVE. C’est pourquoi il nous apparaît approprié de rattacher au facteur l’item EPC06 dont le sens est proche et qui sature à 0.470 sur la dimension 8 et à 0,543 sur la dimension 2. L’INDECISION COGNITIVE exprime la procrastination pendant le processus d’évaluation du produit. L’indécision est caractéristique de la consommation, situation dans laquelle l’individu prend, observe et repose (physiquement et/ou cognitivement) le produit convoité. C’est l’étape d’évaluation pendant laquelle il n’a pas pris sa décision. Mais plus cette étape est longue, plus la réalisation de l’intention d’achat est reportée. Si l’item EPC282 traduit bien l’idée de désorganisation/organisation, de planification/mauvaise planification, il ne parvient pas à s’associer dans le sens avec le report d’un achat planifié. C’est pourquoi la fiabilité du facteur s’en ressent (alpha 0.42). Nous devons alors abandonner cet item pour réunir

2 « Je m’organise pour faire le plus de courses possibles en même temps et au même endroit ». Cet item a été généré sur la base du discours d’un non-procrastinateur à 100%. Effectivement, les consommateurs qui s’organisent et ne perdent pas de temps aussi bien dans la décision d’aller faire les courses que dans la décision du produit à acheter, ont tendance à être plus efficace dans la gestion de leurs courses.

uniquement EPC06 et EPC05. La fiabilité de ce facteur (0.556) devient alors acceptable, compte tenu du fait qu’il ne comporte que deux items à ce stade exploratoire et que Nunnally (1967) accepte un alpha supérieur à 0.5 dans une recherche exploratoire.

9. Dimension 9 (EPC11, 14). L’item EPC14 « Je reporte souvent mon achat le temps d’obtenir l’opinion de mon entourage sur les décisions d’achat » peut être relié au Locus de Control externe. Beswick et Mann (1994) ont d’ailleurs mis en évidence une relation entre le Locus of Control et la procrastination, qui, cependant, est souvent mis en cause (Ferrari et al, 1995). Cette relation fait d’ailleurs l’objet d’une hypothèse dans notre recherche quant aux antécédents de la procrastination du consommateur. Nous pouvons qualifier cette dimension de DEPENDANCE VIS-A-VIS DE LENVIRONNEMENT. Cette dimension a une fiabilité inacceptable (0.38). Par ailleurs, ce facteur traduit plus le sens d’un antécédent ou d’une conséquence (selon le type de processus de décision) que d’une manifestation.

10. Dimension 10. (EPC19, 29). Ces items expriment LINFLUENCABILITE du consommateur par le vendeur. C’est un facteur mal spécifié qui présente une faible fiabilité (0.30).

2.2.4. Sélection des dimensions et des items

Ces différentes dimensions semblent être de nature différente. Nous proposons d’opérer une sélection sur la base de critères objectifs et qualitatifs. Les critères objectifs sont des critères statistiques, et notamment le coefficient de fiabilité interne, décrit par l’alpha de Cronbach. Le critère qualitatif est en rapport avec l’objectif recherché : développer une échelle générale de la procrastination du consommateur basée sur des manifestations aussi générales que possibles dans un contexte de consommation. Or, on peut distinguer trois types de facteurs dans nos résultats ci-dessus: manifestations, antécédents, et situation.

Tableau 5-3. : sélection des dimensions.

Nature Nom de la dimension α de Cronbach

Manifestations Retard Chronique (EPC17, 20, 21, 22, 24, 25) Indécision Cognitive(EPC05,EPC06)

Evitement (EPC07, 08, 09)

0,74 0,55 0,63 Antécédents Dépendance vis-à-vis de l’environnement

Influençabilité

0,38 0,30 Situations Hésitation technologique

Tendance à reporter les courses de Noël Indécisions des vacances

0,62 0,76 indéfini

Compte tenu de l’objectif rappelé ci-dessus, les dimensions relatives aux antécédents et aux situations ne doivent pas être retenues pour le développement de l’échelle.

• Retenir les antécédents déterminés plus haut serait restrictif par rapport aux autres antécédents possibles de la procrastination du consommateur. Par ailleurs, la fiabilité des dimensions antécédentes est faible. Cette faiblesse était prévisible puisque le pool d’items initial a été développé sans tenir compte des antécédents.

• Nous ne pouvons pas également retenir les dimensions relatives aux situations, et notamment la dimension « hésitation technologique » car elle introduit un biais produit. Nous avons en effet remarqué pendant le debriefing de certains questionnaires que les sujets faisaient varier leurs réponses selon les types de produit, auxquels ils faisaient référence. Pour contrôler l’effet produit, nous avions intégré dans le questionnaire une question ouverte destinée à recueillir la nature des produits présents à l’esprit du répondant pendant le traitement des items. Dans la plupart des cas, au moins deux produits étaient cités. Ceci tend à indiquer une volatilité produit sur les énoncés situationnels.

• La tendance à reporter les courses de Noël est également rejetée à ce stade de la recherche pour une inclusion dans l’échelle en cours de développement car elle exprime une attitude par rapport à une certaine période de l’année qui n’est pas uniquement liée à la procrastination. La périodicité de la situation ne permet pas de conclure au caractère chronique du phénomène : de nombreux éléments situationnels (travail, vie de famille, etc…) peuvent influer sur cette tendance (Ferrari, 1992b). La dimension n’est donc pas assez pure. Nous l’avions cependant retenue dans ce test car l’échelle de Lay (1986) et les travaux de Ferrari (1992b) font référence à cette échéance annuelle dans une mise en

situation de la procrastination. Cependant notre objectif est de créer une échelle générale de la procrastination en contexte de consommation et non spécifique aux courses de Noël.

C’est pourquoi nous retiendrons seulement les items relatifs aux manifestations générales et relatives à tous les produits, soit les dimensions

• Retard (EPC17, 20, 21, 22, 24, 25) • Indécision (EPC05, EPC06) • Evitement (EPC 07, 08, 09)

Une nouvelle Analyse factorielle exploratoire sur ces seuls ces items conserve cette organisation.

Tableau 5-4. : structure factorielle après sélection des dimensions pertinentes

,776 -,29 ,708 ,707 -,22 ,168 ,590 ,115 ,587 ,158 ,433 ,160 ,136 ,304 ,842 -,16 -,17 ,759 ,210 ,777 ,682 ,108 ,680

EPC21 - Je suis réticent à m'engager dans un processus d'achat

EPC17 - Je dépasse souvent le délai que je me fixe pour acheter un produit EPC24 - Je me dis toujours "je l'achèterai demain"

EPC20 - Même après avoir décidé d'acheter je ne le fais pas toujours

EPC25 - Je me retrouve toujours plus en retard que je ne le souhaiterais quand il s'agit d'acheter un produit nouveau

EPC22 - Je me retrouve souvent à acheter quelque chose que j'avais l'intention d'acheter plus tô EPC05 - Généralement je mets plus de temps que les autres avant de me décider pour un produi ou une marque

EPC06 - D'habitude je considère les milles et une options relatives à mes décisions d'achat EPC07 - Même si je sais que le prix peut encore baisser, je n'attends plus lorsque je suis décidé EPC08 - En règle générale quand j'ai l'intention d'acheter, j'achète rapidement

EPC09 - Quand la décision est prise, je n'attends plus

1 2 3

Composante Redimensionné Matrice des typesa

Méthode d'extraction : Analyse en composantes principales. Méthode de rotation : Oblimin avec normalisation de Kaiser.

La rotation a convergé en 7 itérations. a.

Ces trois dimensions expliquent 53% de la variance. Seuls trois items ont une communalité inférieure à 0,5. : EPC 22 (0,27), EPC 20 (0,425) et EPC25 (0,428). Dans une phase exploratoire, nous préférons les conserver et nous proposons ci-dessous des améliorations à apporter au niveau de leur formulation.

2.2.5. Discussion et recommandations

Alors que notre construit supposait a priori deux dimensions, Evitement et Indécision, respectivement mesurées en psychologie par les échelles de Lay (1986) et Mann (1982), 10

facteurs ont émergé des 29 items retenus à la suite du travail des experts. Compte tenu de nos objectifs, nous avons été amené à ne retenir que trois facteurs suffisamment généraux et peu liés à un type de produit ou à un type de situation particulière. Par rapport aux dimensions a priori, nous ajoutons donc la dimension « RETARD CHRONIQUE» qui est une manifestation effectivement de la procrastination du consommateur.

La dimension « RETARD CHRONIQUE » semble robuste et sera incluse dans le deuxième test. Certains items relativement peu robustes gagneront à être modifiés (notamment EPC 22 pour être compréhensible par tous les consommateurs).

La dimension « INDECISION COGNITIVE » constituée des deux items EPC 05 et EPC 06 renvoie à l’indécision du consommateur en situation de choix et d’arbitrage face à plusieurs attributs de produits : si le consommateur est procrastinateur sur cette dimension et qu’il sélectionne un produit selon un processus de décision compensatoire, il y a de fortes chances qu’il ne puisse se sortir de cette situation, conduisant par voie de conséquence au report d’achat. Pour le deuxième test, il est nécessaire de bien reformuler l’item EPC06 pour que sa saturation soit meilleure sur le facteur considéré.

La dimension « EVITEMENT » est importante pour rendre compte de la capacité du consommateur de passer à l’acte dans la phase finale du processus d’achat. Cependant ses items sont très contextuels. Il serait prudent de revoir leur formulation. Ainsi proposons-nous de modifier EPC07 en « Même si je n’exclus pas que les prix peuvent continuer à baisser, je n’attends plus lorsque je suis décidé à acheter ». Nous voulons ici intégrer l’anticipation que le consommateur fait de l’évolution du prix, l’une des variables fondamentales du mix.

Un deuxième test à partir des items retenus nous apparaît nécessaire pour confirmer la structure factorielle dégagée ici et continuer l’épuration dans le but de réduire l’outil de mesure.

2.3. Etude 2 : épuration de la mesure

Alors que le premier test était conçu pour éliminer les dimensions non représentatives du construit, le deuxième test est destiné à retrouver la structure factorielle définie en conclusion du premier test sur un échantillon plus large (447 répondants), à épurer les facteurs des variables trop faibles à partir d’un large échantillon et à proposer un modèle pour le tester par une analyse factorielle confirmatoire.

2.3.1. Collecte de données

Le 2ème test a été conduit sur un échantillon mélangé d’étudiants en formation initiale et d’étudiants plus âgés en cycle de formation continue. L’échantillon total comporte 447 sujets composés de 57% de femmes et 43% d’hommes. L’âge moyen est de 25 ans. Le questionnaire était auto-administré.

Comme nous l’avions recommandé à la suite du premier test, nous avons modifié certains énoncés et ajouté deux nouveaux items (EPC30 et EPC31) qui nous paraissent intéressants à intégrer à ce stade de la recherche. En complément de l’échelle de comportement du consommateur, nous avons ajouté au test l’échelle DP de Mann (1982), ainsi que l’échelle de compulsivité (D’Astous, Valence et Fortier, 1989) qui seront destinées à établir la validité convergente et discriminante de notre outil de mesure en recourant à l’analyse de corrélations bivariées, que nous aborderons dans la section consacrée à la validité des instruments.

Le lecteur trouvera ci-dessous les énoncés répartis par dimensions a priori. En complément nous fournissons l’échelle DP (Mann, 1982). Cette dernière est la première tentative, à notre connaissance, de traduction de cet outil issu des travaux de Janis et Mann (1977). Nous l’avons traduite selon la procédure « traduction / re-traduction » et l’avons testée lors du premier test. Quelques modifications ont été apportées sur la formulation d’un item. C’est cette nouvelle version qui est proposée ci-dessous. La validation de cette dernière est disponible en annexe, alors que les analyses décrites dans ce chapitre sont consacrées au développement de l'échelle de procrastination du consommateur (EPC).

Dimension RETARD CHRONIQUE

1. Je dépasse souvent le délai que je me fixe pour acheter un produit (EPC17)

2. Même après avoir décidé d’acheter quelque chose je ne le fais pas toujours (EPC20) 3. Je suis la plupart du temps réticent à m’engager dans un processus d’achat (EPC21bis)

4. Je me retrouve souvent à acheter quelque chose que j’avais l’intention d’acheter plus tôt (EPC22) 5. Je me dis toujours « je l’achèterai demain » (EPC24)

6. Je me retrouve toujours plus en retard que je ne le souhaiterais quand il s’agit d’acheter un produit nouveau (EPC25)

7. Je n’achète que lorsque j’y suis obligé (nouveau)(EPC30) α de Cronbach sur la première collecte de donnée : 0.74

Dimension EVITEMENT

1. Même si je sais que le prix est encore susceptible de baisser et que l’impact de cette baisse potentielle est négligeable sur mon budget, je n’attends plus lorsque je suis décidé (*)3 (modifié par rapport au premier

test)(EPC07bis)

2. En règle générale quand j’ai l’intention d’acheter, j’achète rapidement (*) (EPC08)

3. Quand la décision d’acheter est prise, je n’attend plus (*)(modifié par rapport au premier test)(EPC09bis)

4. Je pense très souvent que le produit que je pourrais acheter plus tard est meilleur que celui que je peux acheter aujourd’hui (nouveau)(EPC31)

α de Cronbach sur la première collecte de donnée : 0.55

Dimension INDECISION COGNITIVE

1. Je perds beaucoup de temps à analyser la valeurs et les caractéristiques d’un produit avant de prendre finalement une décision d’achat (nouveau sur la base de l’item 6 du premier test)(EPC06bis)

2. Je suis de ceux ou celles qui mettent plus de temps que les autres pour se décider pour une marque plutôt qu’une autre (modifié par rapport au premier test) (EPC05bis)

α de Cronbach sur la première collecte de donnée : 0.63

DP : Decisional procrastination (Mann, 1982, 1997)

1. Je perds beaucoup de temps sur des choses somme toute peu importantes avant de prendre finalement une décision(DP1)

2. Même lorsque j’ai pris une décision, je tarde à la réaliser (modifié par rapport au premier test)(DP2) 3. Je ne prends de décisions que si j’y suis obligé(DP3)

4. Je diffère mes prises de décision jusqu’à ce qu’il soit trop tard(DP4) 5. Je repousse la prise de décisions(DP5)

α de Cronbach sur la première collecte de données : 0.83

2.3.2. Analyse de données

Deux types d’analyse sont menés sur le deuxième échantillon.

1. Premièrement, une analyse factorielle en composantes principales destinée à retrouver les dimensions a priori sur ce nouvel ensemble de données, et à parfaire l’épuration notamment en testant la pertinence des énoncés modifiés (EPC07BIS, EPC08, EPC09BIS, EPC15) ou introduits lors de cette seconde phase (EPC12 et 14) ou bien jugés limites lors du premier test (EPC21BIS).

2. Deuxièmement, nous présenterons une analyse factorielle confirmatoire à partir du modèle qui se dégage de l’analyse factorielle.