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Chapitre 2. 1941 : Assurer un contrôle sur la captivité Consolidation de la politique impériale

2.3 Des difficultés surviennent dans la détention de guerre à l’hiver 1941

Parallèlement aux négociations entre Londres et Ottawa, la détention de guerre se poursuit au Canada. En début d’année, les prisonniers prévus pour Terre-Neuve débarquent à Halifax. Toutefois, le rapport de la Direction de l’internement fait état d’un manque de préparation et

14 TNA, WO32/9380, Memo Directorate of Prisoners of War, Londres, 18.01.1941. 15 Ibid.

d’inspection de la part des officiers britanniques, responsables des opérations, comme en témoignent les deux évasions lors du débarquement. Selon les militaires canadiens, leurs responsabilités débutent seulement au moment de la prise de possession du prisonnier sur le quai. Or, les deux évadés portaient des vêtements de civils et ont pu quitter le bateau sans subir d’inspection. Les autorités canadiennes recommandent donc aux Britanniques de séparer les militaires et les civils et d’utiliser une passerelle pour chaque catégorie de détenus lors des prochains transferts, facilitant ainsi les fouilles et le déroulement du débarquement17.

Quoi qu’il en soit, les détenus prennent le chemin des camps F (Fort Henry) et W (Neys) en Ontario tel que planifié en décembre. Cependant, l’état des installations cause des complications18. Le CICR en décembre 1940 avait déjà souligné certaines conditions matérielles

défaillantes dans ces deux camps. L’arrivée des officiers allemands aggrave la situation. D’abord, des plaintes de prisonniers au camp W sont transmises à la Suisse concernant la séparation inadéquate entre officiers, sous-officiers et soldats, le manque d’espace de lecture, l’interdiction d’emporter leurs correspondances et effets personnels lors de leur transfert, la délivrance du courrier, ainsi que certains traitements jugés abusifs et irrespectueux par les officiers19. En guise

de contestation à leur transfert au Canada, 243 officiers entament une grève de la faim de 100 heures entre le 26 et le 30 janvier 1941. De plus, ils refusent de profiter de leur droit à la correspondance20. Cette grève survient alors que Londres et Berlin négocient le nombre de lettres

autorisées et sert d’argument à l’Allemagne pour justifier la restriction imposée aux prisonniers britanniques. Selon le représentant des prisonniers, la situation est carrément intenable et intolérable : « Considering intolerable and unsuitable habitation conditions in camp W […] Government of the Reich should be informed of the untenable position in which we found ourselves and could take steps to rectify it21. » Ce dernier compare même le site avec les camps

de concentration pour ennemis politiques et criminels en Allemagne, tels que décrits dans la

17 Les deux fugitifs seront recapturés quelques jours plus tard. Deux rapports sur ce transfert : BAC, RG24, Vol. 6590, Brig. Connolly, Officer Commanding Military District No. 6 to Secretary of National Defence, Escape- Prisoners of War at Halifax, Halifax, 25.01.1941. et Major Keating, Embarkation Officer, District Officer Commanding, Military District No. 6, Re-Disembarkation W-34, Halifax, 24.01.1941.

18 Donald J.K. Corry, « Germans in Old Fort Henry: a study of a Canadian POW camp in World War II », Mémoire de maîtrise, Kingston, Collège militaire royal du Canada, 1977, p. 1-32.

19 BAC, RG6, Vol. 207, Report by Col. H. Stethem, Direction of Internment to National Defence, 5.03.1941. 20 BAC, RG6, Vol. 207, Letter from Maag, CICR, to Robertson, Department of External Affairs, 21.04.1941. 21 BAC, RG24, Vol. 11245, Complaint from POW German Officer in Camp W Lt. Col. von Wedel to Representative of the Swiss Confederation, Consul General, Ottawa, 13.02.1941.

presse britannique à laquelle les détenus ont accès. De plus, les captifs critiquent lourdement leur transport jusqu’au camp W, qui selon eux contenait plusieurs entorses au droit international.

D’abord, les détenus soutiennent que leur déplacement par bateau était dangereux. Plusieurs d’entre eux étant membres de la Kriegsmarine, ils soulignent que le convoi a traversé une zone de combat dans l’Atlantique Nord, sans compter les conditions sanitaires difficiles à bord du navire. Ensuite, lors de leur débarquement à Halifax, les prisonniers affirment avoir été traités comme des criminels. Premièrement, ils ont été photographiés, ce qui représente un traitement humiliant et interdit par la Convention de Genève. Deuxièmement, les fouilles corporelles sans fondements de la part des gardiens canadiens ont été brusques. Ces derniers ont même émis des commentaires irrespectueux à leur endroit. Troisièmement, ils ont été gardés par des officiers de police et non des militaires. Finalement, leur transport par train était plutôt pénible en raison des conditions sanitaires restreintes à bord, le manque de nourriture et de vêtements adéquats, le long trajet sans pause, ainsi que plusieurs protestations des détenus non prises en compte par les gardiens. Une fois au camp, les prisonniers doivent payer pour des biens essentiels, notamment les vêtements d’hiver, alors que leur salaire accumulé durant leur détention en sol britannique ne leur a pas été remis depuis le 8 janvier. Selon le représentant des prisonniers, la situation des prisonniers britanniques en Allemagne est clairement supérieure. Le traitement au Canada demeure inférieur aux standards de Genève. Par réciprocité et respect pour la culture militaire, les Canadiens et les Britanniques sont dans l’obligation de mieux traiter ces détenus22.

Ces plaintes se retrouvent rapidement à Berlin par l’entremise de la Suisse. Les autorités allemandes se disent hautement préoccupées par les déclarations des prisonniers. Selon le gouvernement allemand, il s’agit clairement d’infractions à la Convention de Genève et d’un traitement irrespectueux envers des officiers militaires. En réponse, Berlin une menace d’appliquer des représailles si la situation ne s’améliora pas dans les plus brefs délais au camp W.23 Cette menace se concrétise quelques semaines plus tard à la suite du cas de Fort Henry, où

des plaintes de même nature que celle du camp W sont émises par les détenus24. Les officiers au

22 Ibid.

23 PA-AA, R41156, OKW zu Schweizerischen Regierung, Protestschrift gegen das Camp W, 13.03.1941. 24 PA-AA, R41156, Auswartiges Amt, Lager F und W in Kanada, 18.03.1941.

camp F critiquent les conditions de détention, selon eux, nettement en dessous des normes de la Convention de Genève. De par la structure du site avec des cellules comme dortoir, de hautes murailles empêchant une vue sur l’extérieur et un terrain rocailleux, le camp est perçu comme une forteresse ou une prison, ce qui est interdit par le droit international. Leurs plaintes font état de la décrépitude des lieux, l’état désuet des installations sanitaires et le manque d’espace de récréation. Les installations donnent l’impression aux détenus qu’ils sont en confinement, ce qui agit comme une torture psychologique. Le surpeuplement du camp, la qualité des cellules, de même que des « parades militaires » imposées aux détenus sont aussi critiqués25. Aussi, les tenues

de prisonniers fournies par les Canadiens en attendant les uniformes de rechange sont jugées indignes pour des officiers militaires26.

En représailles aux conditions de détention au camp W et F, Berlin transfère des prisonniers britanniques mars 1941 détenus en Bavière vers les camps de Posen et Thorn en Pologne. Ces anciennes forteresses offrent des conditions de détention nettement inférieures aux camps en Allemagne. Selon l’observateur américain et le CICR, ces installations sont désuètes et insuffisantes selon la Convention de Genève. Les conditions hygiéniques y sont difficiles en raison du surpeuplement des lieux27. Les autorités allemandes affirment que les prisonniers

britanniques resteront détenus dans ces établissements jusqu’à l’obtention d’une confirmation que la situation au Canada s’améliore. Selon le commandement allemand, les problèmes à Fort Henry s’expliquent par l’attitude des autorités canadiennes à l’endroit des prisonniers allemands. Ces derniers sont perçus comme des criminels sans égards à leurs antécédents militaires et leur grade, ce qui s’explique par le manque d’expérience militaire des Canadiens. Pour pallier à ce problème Berlin suggère à Londres d’encadrer et de conseiller davantage le Canada concernant le traitement adéquat pour les officiers :

The German military authorities differentiate the attitude of the British from the position adopted by the Canadians, stating that the latter is perhaps due to inexperience in military matters as they seem to regard prisoners of war as common criminals and to threat them without regard to their duty in fighting for their country. The German authorities express the hope that the Canadians may receive enlightenment as to the actual status of prisoners of war

25 PA-AA, Fonds Bern, Vol. 4299, Report Gen. Maj. Friemel Campführer, Lager F to Swiss Consulate General Montreal, 3.04.1941. et Memorandum regarding Complaint from Spokesman, Camp F, 3.04.1941.

26 PA-AA, R41156, Report from Consulate General of Switzerland in Canada to Auswartiges Amt, Tenue des officiers prisonniers de guerre, 18.02.1941.

with especial reference to officer prisoners.28

Londres réagit rapidement à ces représailles en prenant contact avec Berne et Washington, nommées comme puissances protectrices, afin de justifier la situation à Fort Henry et faire cesser les représailles en Allemagne. De son côté, Ottawa se défend des critiques adressées aux camps F et W en citant des rapports d’inspection favorables29. Selon le nouveau directeur de la Direction

de l’internement, le colonel Stethem, les plaintes sont totalement injustifiées. Les officiers allemands, mécontents de leur transfert, se plaignent uniquement dans le but de causer des troubles aux Alliés en adoptant une attitude arrogante et non coopérative : « They are consistently endeavouring to provoke the authorities as much as possible, and show little or no cooperation […] the attitude of these officers is so provocative that it is impossible to ascertain any concrete or satisfatory reason for their action30. » Par exemple, la mention du terme « casemate » est

critiquée puisque l’utilisation de cellule est proscrite par la Convention de Genève. Les Canadiens soulignent qu’il s’agit d’une erreur de qualificatif puisque les anciennes cellules ont été réaménagées en dortoir en 1939. D’ailleurs, l’armée canadienne occupait ces locaux avant l’arrivée des prisonniers. Aussi, les « parades militaires humiliantes » soulevées par les détenus sont confondues avec l’appel des prisonniers. Les sommes considérables investies dans la rénovation de Fort Henry rendent les installations conformes avec les normes internationales : électricité, ventilation, chauffage, douches, aqueduc, de même qu’un terrain à l’extérieur du camp pour les activités récréatives. Les commentaires de représentant canadien à Washington, citant le rapport du responsable du CICR au Canada sont sans équivoque :

It is perfectly right when you state that Colonel Chapuisant expressed himself with satisfaction about the conditions prevailing at Camp F, and I personally fully share his opinion. “Although it may be questioned in certain quarters, or even called biased, I really try to shake all sentiment when I enter through the gates of internment camps, and sincerely assume the role of a neutral and though I am not supposed to make any statement other than through the Committee of the International Red Cross, I can truthfully say that I have never yet seen a condition in an internment camp in Canada which I as a former officer of the Swiss Army would not have found perfectly acceptable for a mode of living in any Army” [Colonel Chapuisant] wants you to know that he was highly pleased with conditions as he found them

28 TNA, FO916/87, Telegram from United States Ambassador in London to Foreign Office, 2.04.1941.

29 TNA, FO916/87, Direction of Internment Operation, Report from Ottawa to War Office, 10.03.1941. BAC, RG6, Vol. 207, Col. H. Stethem, Direction of Internment Operation, Inspection Report Internment Operation Camp F, 24.03.1941.

30 BAC, RG24, Vol. 11249, Memorandum from Col. H. Stethem DOI to Department of External Affairs, Ottawa, 30.05.1941.

at your camp, and he commented particularly on the excellent state of cleanliness that prevails at Camp F. 31

Londres mentionne aussi les modifications apportées au camp F à l’ambassadeur américain32. De

plus, le YMCA confirme aussi la position alliée en signalant que la détention, observée durant sa visite, n’est pas aussi problématique que le laissent entendre les officiers allemands : « Conditions in the fortress [camp F] are not as bad as apparently reports sent to Europe seem to imply33. »

Même les délégués suisses font part des améliorations importantes apportées au camp F depuis leur dernière visite en novembre 1940, contredisant ainsi les points soulevés par les prisonniers allemands34. S’appuyant sur ces déclarations, les Britanniques soutiennent que les critiques

soulevées sont clairement exagérées et que les rapports d’observation démontrent au contraire d’une volonté des autorités canadiennes pour respecter la Convention de Genève35.

Les autorités britanniques reconnaissent toutefois que le manque d’expérience canadienne dans la détention de guerre est l’une des causes des troubles aux camps F et W : « They [Germans officers] feel that the Canadians have no military tradition behind them and this lack had led to the treatment of the German officer prisoners which they cannot countenance.36 » Afin de

combler cette lacune et rassurer Berlin sur ce point, le War Office mandate un officier pour observer le système de détention canadien et conseiller la Direction de l’internement en fonction de l’expérience britannique : « […] to send out urgently to Canada an officer of high rank [who is the inspector of POW camps in this country] who would be ready to give the Canadians the benefit of his advice, based on United Kingdom experience and practice in this matter37. » Son

travail consiste surtout à harmoniser les politiques de détention entre le Canada et la Grande- Bretagne. Par ailleurs, le représentant suisse à Londres, Walter Preiswerk, est aussi mandaté pour assister l’officier britannique dans ses inspections assurant ainsi la neutralité des évaluations.

31 BAC, Fonds MG6, J-1, Mackenzie Papers, Bobine C-4861, Memorandum from Canadian Legation Washington to Secretary of State, 15.03.1941.

32 TNA, FO916/87, Report from Foreign Office to United States Ambassador, 22.03.1941.

33 NARA, RG59, Entry 1357, Box 98, Conrad Hoffman, NY to A. Davis, Geneva, Activities of YMCA for relief of German prisoners of War in Canada, 12.05.1941.

34 PA-AA, R41156, Consulate of Swizerland, Toronto, Inspection Camp W, 31.03.1941. 35 TNA, FO916/89, Report Foreign Office to Swiss Legation, London, 15.03.1941.

36 BAC, RG24, Vol. 11247, Memorandum from Col. Hubert Stethem to A.R. Kaufman, 17.06.1941.

37 TNA, FO916/87, Report War Office, Treatment of German Prisoners of War in Canada, 22.04.1941. et PAA-AA, R41250, Report from War Office to W. Preiswerk, Swiss Legation, London, 07.05.1941.

Selon les autorités britanniques, ce dernier est susceptible de produire un rapport favorable de la situation au Canada38. Les conclusions et recommandations de ces deux spécialistes vont prendre

quelques mois avant d’être connues.

En attendant, le War Office émet aussi des recommandations sur la visite au Canada. Selon les autorités, il est préférable que cette proposition provienne plutôt d’Ottawa par voie officielle afin d’éviter que cette mesure soit décriée comme une politique impérialiste britannique par l’Allemagne. Dans ce but, le Foreign Office et le représentant de la Grande-Bretagne au Canada sollicitent le gouvernement canadien en ce sens39. Selon eux, cette procédure pourrait confirmer à

la fois le statut d’agent du Canada et celui de puissance détentrice de la Grande-Bretagne, en plus de montrer l’unité du Commonwealth au gouvernement allemand. Aussi, le War Office rappelle à Ottawa la gravité de la situation en raison du grand nombre de prisonniers britanniques en Allemagne. Considérant ce rapport de force en faveur de Berlin, Londres souligne que le traitement des captifs, en particulier des officiers, nécessite une attention particulière afin d’éviter d’autres plaintes du même type40. Le Canada demeure cependant peu impliqué dans le processus

décisionnel britannique et les négociations avec l’Allemagne. Les autorités britanniques appliquent ainsi leur définition du partage des responsabilités tel qu’entendu dans la politique impériale. Entre-temps, considérant les protestations de Londres et l’amélioration de la situation à Fort Henry et Neys, démontrée par les rapports du CICR et de la Suisse, Berlin accepte de transférer les prisonniers britanniques vers l’Allemagne à la fin avril 194141.

Les cas de Fort Henry et Neys montrent que le risque de représailles influence directement la diplomatie de la captivité. Du moment où des plaintes sérieuses sont émises, l’Allemagne n’hésite pas à appliquer des représailles, ce qui engendre des négociations étroites entre Londres, Ottawa, Berlin, Berne, Genève et Washington. Pourtant, les rapports d’évaluations décrivent une réalité différente que celle soulevée par les plaintes de prisonniers. D’ailleurs, les plaintes émises proviennent majoritairement d’officiers, ce qui indique que ceux-ci occupent une place importante dans les préoccupations relatives à la détention, de par leur statut. Selon les autorités

38 BAC, RG25, Vol. 2761, Telegram from Vincent Massey to Secretary of State for External Affairs, 23.04.1941. 39 TNA, FO916/87, Report to War Office, Treatment of German Prisoners of War in Canada, 22.04.1941. 40 TNA, FO916/87, Telegram from Dominion Office to High Commissioner for the UK in Canada, 15.04.1941. 41 PA-AA, Bern 4299, Bericht, Herrn Gesandten von Purry, Abteilung für fremde Interessen, Bern, 13.05.1941.

alliées, ces détenus tentent de déstabiliser la puissance détentrice en émettant un maximum de plaintes et en adoptant une attitude combative face à la détention, due à un comportement jugé arrogant et non coopératif. Les tentatives d’évasion et les nombreuses plaintes considérées comme non justifiées reflètent cette attitude. On voit néanmoins que leurs plaintes sont prises au sérieux, notamment par Londres par craintes réelles de représailles. Malgré tout, les rapports du CICR, du YMCA, de la Suisse et même de la Direction de l’internement font consensus sur les conditions générales de détention qui sont satisfaisantes autant au Canada qu’en Grande- Bretagne, ainsi que la volonté des autorités pour l’amélioration de la captivité selon la convention internationale. En fait, c’est l’interprétation de cette détention par les prisonniers eux-mêmes et les plaintes qui se retrouvent à Berlin qui posent problèmes. Par conséquent, les deux belligérants alliés tentent de contrôler l’information relative à la détention.

En dehors des problèmes survenus aux camps F et W, la détention de guerre demeure satisfaisante au Canada selon les observateurs neutres. En fait, seul le camp de Red Rock en Ontario fait l’objet de critiques sérieuses. Selon la Direction de l’internement, il s’agit des problèmes similaires à ceux relevés en 1940. Elle mentionne que le camp doit d’ailleurs fermer dans les prochains mois en raison des difficultés techniques sur ce site. Les prisonniers présents dans le camp, considérés comme « nazis » selon l’officier de liaison britannique, seront ultérieurement transférés vers le camp Q à Monteith en Ontario42. Outre ce cas, les différents

rapports d’inspection font consensus sur les conditions de détention acceptables au Canada. La Direction de l’internement souligne même les excellentes conditions de captivités des camps de Gravenhurst et d’Espanola dans un rapport interne43. Pour les délégués suisses, la détention de

guerre au Canada durant les premiers mois de 1941 poursuit le respect de la Convention de Genève et l’effort déployé par les Canadiens pour l’amélioration de la captivité depuis 194044.

Ces constats sont aussi validés par les informations transmisses à Berlin. Celles-ci indiquent que quelques problèmes mineurs persistent dans les camps canadiens, surtout concernant la livraison

42 BAC, RG6, Vol. 207, Col. H. Stethem, Direction of Internment to National Defence, 7.03.1941. et DOI, Inspection Report Internment Operation Camp R, 1.03.1941. et RG24, Vol. 11249, Military District No. 10, Camp R, Moral Report No. 7, 7.03.1941.

43 BAC, RG6, Vol. 207, Col. H. Stethem, Direction of Internment, Inspection Report Internment Operation Camp W, 17 and 18.04.1941. et Inspection Report Internment Operation Camp Espanola, 25.02.1941.

44 PA-AA, R41156, Reports from Consulate of Switzerland, Toronto, Visit Camp Angler X, 26.02.1941. et Inspection Camp C, 7.03.1941.

du courrier aux détenus45. Ernest Maag, du CICR, note aussi la volonté du Canada de respecter le

droit international : « The Dominion has, in my opinion, made a real effort to not only live up to the letter of the Geneva Convention, but also to the spirit of it46. » De leur côté, Tracy Strong et

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