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2.2 Autres essais que nous avons découverts sur la même direction que la présente recherche

2.2.2 Deuxième cas : Groupe Interuniversitaire de Recherche en Sciences de l'Information et de la Communication

Ce sujet, surtout pour ce qui concerne l’analyse des données, a été aussi étudié systématiquement par GIRSIC-SOLARIS 18 pendant la période 1992-1999, recherche suite à laquelle furent publiés 7 dossiers, de 1994 à 1999, qui se trouvent sur le net19.

Nous considérons que le contenu de certains de ces dossiers couvre en grande partie l’analyse des conditions de l’époque où la recherche fut réalisée. Plus précisément, au premier numéro portant le titre général « Vers une Nouvelle Economie Politique de l’Intelligence »20, en parlant d’« Intelligence » et non d’« information » les rédacteurs délimitent le domaine de la recherche envisagée.

Ils incluent les « techné intellectuelles » parmi les divers médias et analysent la triple évolution qui s’exprime d’abord par le renforcement du lien entre les Nouvelles Technologies de l’Information et Communication et les Nouvelles Technologies Intellectuelles.

En adoptant le constat de W. Turner (qui participe a la réalisation du dossier) que les activités professionnelles se caractérisent « de plus en plus par un travail de coopération entre hommes et machines grâce à la mise en place de systèmes informatiques distribués21 », ils étudient des questions de formation du réseau et de coopération, à travers celui-ci, en vue du développement d’une

« machine capable de "penser" stratégiquement » et en vue d’un « réseau hybride d’intelligence »22, ainsi que des propositions plus audacieuses, telles l’évolution

18 Noyer, Jean-Max, Fayet-Scribe, Sylvie, Charton, Ghislaine, Groupe Interuniversitaire de Recherche en Sciences de l'Information et de la Communication, Responsables des séminaires SOLARIS,

publication électronique : <http://biblio-fr.info.unicaen.fr/bnum/jelec/Solaris/girsic/seminaires.html>

19 DOSSIER 01 - 1994 « Pour une nouvelle économie du savoir », DOSSIER 03 - 1996 (Sous la direction de Ghislaine Chartron) « Médiations scientifiques et réseaux électroniques », DOSSIER 04 - 1997 (Sous la direction de Sylvie Fayet-Scribe) « Le savoir et ses outils d'accès : repères historiques », DOSSIER 05 - 1998 (Sous la direction de Jo Link-Pezet) « Coopération et auto-organisation : éléments de réflexion pour une nouvelle approche du travail intellectuel », DOSSIER 06 - 1999 (Sous la direction de Ghislaine Chartron et Jean-Max Noyer) « Normes et documents numériques: quels changements? »,

publications électroniques : http://biblio-fr.info.unicaen.fr/bnum/jelec/Solaris/sommaires.html).

20 Noyer, Jean-Max, Fayet-Scribe, Sylvie, Charton, Ghislaine, Ibid.

21 Turner, William, L'impact des réseaux sur les conceptions documentaires dans les entreprises.

Colloque ENSSIB, Lyon, Nov. 1991

22 Turner, William, « L'Humain et du Technique : les réseaux hybrides d'intelligence » in Solaris dossier nº 01 (publication électronique : http://people.lis.uiuc.edu/~wrayward/otlet/otbib.htm)

d’une proposition connue, nommée « Les arbres de connaissances »23, de Pierre Lévy et Michel Authier, et la proposition de Lévy pour une nouvelle écriture idéogrammatique24, qu’il considère comme plus appropriée au nouvel environnement.

Au moment où commence la recherche ne sont pas résolus, de manière satisfaisante, des problèmes tels que les problèmes de transfert des données, d’espace (numérique) de stockage, de compatibilité etc., et ne sont pas développés les nouveaux langages XML, RTF, OWL) qui facilitent les « techné intellectuelles ».

Toutefois, l’équipe de rédaction définit un domaine de problématique précis qui préoccupera les dossiers suivants. Cette définition caractérise une position idéologique face au système de la connaissance et elle a, pour cette raison, un intérêt pour notre travail. Cette activité a lieu pendant la période où se développent des nouvelles technologies telles que les systèmes de décisions automatiques ou data mining, qui sont pourtant clairement adaptés aux besoins des entreprises, ce qui s’explique partiellement par le fait que ces structures peuvent disposer des grands capitaux pour la recherche (et dans la recherche dont il est question l’accent est mis sur cette direction). Il faudra une vingtaine d’années pour que les machines actuelles de traitement d’informations soient combinées, de manière consciente et dans des buts précis, avec le domaine de traitement de la connaissance.

Au numéro 0525 est développé un autre sujet qui est directement lié aux évolutions engendrées par la civilisation numérique. Il s’agit de l’auto-organisation, un produit idéologique-philosophique bien fort de la science cognitive (cf. Varela), dont la part aux sujets qui concernent les nouveaux systèmes de civilisation en développement est progressivement en train d’être reconnue.

Au numéro 04, ayant comme titre général « Le savoir et ses outils d’accès : repères historiques », sous la direction de Sylvie Fayet-Scribe, est présentée une rétrospective historique des moyens de traitement de la connaissance et sont signalées aussi certaines évolutions possibles par rapport à ces besoins. L’étude

« Chronologie des supports, des dispositifs spatiaux, des outils de repérage de

23 Lévy, Pierre, Authier, Michel, Les arbres de connaissances, La Découverte, Paris, 1999

24 Lévy, Pierre, De la programmation considérée comme un des beaux-arts, La Découverte, Paris, 1992

25 Link-Pezet, Jo (dir), Noyer, Jean-Max, Glize, Pierre, « Coopération et auto-organisation : éléments de réflexion pour une nouvelle approche du travail intellectuel » in Solaris05

l’information 26 » de Sylvie Fayet-Scribe a constitué la base de notre travail pour la présentation du parcours historique et des observations qui en résultent concernant l’évolution des outils de la mémoires divisés en « mental-ware » et « hard-ware », le travail de l’usager et l’amélioration des mécanismes de la connaissance.

Au numéro 06, ayant comme titre général « Normes et documents numériques : quels changements ? », sont analysées les caractéristiques des nouveaux documents numériques qui sont le résultat des nouveaux systèmes d’écriture, qui présentent un « quadruple processus de création, sélection-convergence, réplication-dissémination, émergence et ce, dans une perspective

« auto-organisationnelle et non linéaire » et une montée en puissance du document numérique par rapport aux nouvelles données de la connaissance, décrites comme la

« nouvelle strate anthropologique complexe que constituent les mémoires numériques en réseau ».

Ce qui présente un grand intérêt dans cette étude est le soulignement de la dissociation entre le document, comme unité distincte d’information, et les sources (texte, image, son), ainsi que le fait que pour sa caractérisation dans sa forme numérique la notion utilisée est celle de la norme, à savoir une caractéristique qui n’était utilisée jusqu’alors que pour les produits industriels purs.

Cette condition ainsi que la liaison du texte-document avec le commerce, comme produit mais aussi comme outil pour son organisation, démontre cette nouvelle dimension du nouveau texte-document qui suscite la fin de la civilisation

« papier-centrique ». Des notions qui étaient déjà mentionnées par des futurologues comme Tofler, McLuhan ou Lévy, mais aussi par des chercheurs sur les derniers phénomènes sociaux de la société de l’information (comme Castells, Bourdieu et autres), sont confirmées rien que par ce changement de la qualité du document, qui, bien que petit en ampleur, pré-énonce en partie les évolutions non seulement dans l’environnement économique mais dans tous les environnements qui utilisent le document, comme la science ou la philosophie.

26 « Chronologie des supports, des dispositifs spatiaux, des outils de repérage de l'information » in Solaris dossier nº 04, Décembre 1997

(publication électronique : http://people.lis.uiuc.edu/~wrayward/otlet/otbib.htm), Fayet-Scribe, Sylvie, (Maître de conférences, Université Paris 1), dir., Le savoir et ses outils d'accès : repères historiques

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