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CHAPITRE 4. Cadre d’analyse et méthodologie

2. Approche méthodologique (qualitative)

2.1 Des questionnaires

Dans l’impossibilité d’aller sur le terrain en Syrie et afin de pouvoir administrer à distance l’enquête, nous avons élaboré des questionnaires à distribuer. Pour être en mesure de croiser les réponses provenant des différents acteurs, nous avons élaboré des questionnaires spécifiques adressés au directeur de la vulgarisation, aux agriculteurs, et aux vulgarisateurs (cf. Annexe 6). Les questionnaires sont rédigés en langue arabe pour éviter des erreurs de traduction ou de compréhension. Les trois questionnaires se concentrent particulièrement sur la période d’avant la guerre. Une petite partie souligne les nouveaux défis engendrés par la guerre.

En Tunisie, notre méthode principale est l’entretien semi-directif mais nous avons aussi préparé des questionnaires, comme une méthode complémentaire qui permet de questionner les vulgarisateurs qui n’ont pu être interviewés. Cela permet de couvrir tous les vulgarisateurs de la région de Nabeul. Comme prévu et étant donné que les déplacements ont été effectués dans le cadre des missions des agents de CRDA, j’étais limitée dans le temps et, de plus, le vulgarisateur pouvait ne pas être au bureau au moment de mon passage. Le déplacement des agents de CRDA était rarement à destination des Cellules de Rayonnement Agricole (CRA) où se trouvent les vulgarisateurs. Je ne pouvais, par conséquent, interroger tous les vulgarisateurs en deux heures. Pour cette raison, je distribuais les questionnaires aux vulgarisateurs non

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interviewés qui ont pris leur temps pour répondre aux questions et m’ont envoyé le questionnaire au CRDA de Nabeul où je me trouvais.

A. Le questionnaire adressé aux vulgarisateurs syriens

Le questionnaire construit pour l’enquête en Syrie comporte une version différente selon le statut des personnes. Celui qui est adressé au directeur de la vulgarisation agricole a plutôt des fins exploratoires au niveau global du dispositif étatique (organigramme, financement, nombre de vulgarisateurs, d’agriculteurs bénéficiaires et d’unités de vulgarisation, division de la direction de vulgarisation, etc.) et d’aborder l’existence des autres acteurs de la vulgarisation avec leurs rôles. Il se compose de 48 questions visant à donner une image générale du fonctionnement de ce système. Ce questionnaire est divisé en cinq rubriques ; la première s’intéresse à la situation professionnelle ainsi qu’à ses problèmes avant la guerre. Un groupe de questions traite l’offre et la demande de conseil (pourcentage des vulgarisateurs par rapport aux agriculteurs, le conseil comme offre ou réponse à une demande, la relation entre vulgarisateur et agriculteurs, etc.). Nous avons gardé une troisième rubrique pour des questions sur les pratiques écologiques (le type d’irrigation, la rotation, l’agriculture biologique, la polyculture- élevage, etc.). La quatrième traite la relation entre la vulgarisation et les agriculteurs, tandis que le cinquième groupe porte sur la place des autres acteurs de la vulgarisation (centres de recherche, coopératives, chambres d’agriculture, etc.).

Le questionnaire adressé aux vulgarisateurs se compose de 27 questions ouvertes et fermées réparties sur cinq rubriques. Vingt-cinq vulgarisateurs ont répondu à nos questions. Outre des questions relatives à la situation professionnelle (le niveau de formation initiale, le statut professionnel, l’organisme de travail), certaines questions portent sur l’effet de la guerre sur le SVA et le système agraire (le nombre de vulgarisateurs, d’activités de vulgarisation, l’usage de l’irrigation, etc.), d’autres s’intéressent à l’organisation du SVA et ses problèmes avant la guerre (le principe de la vulgarisation, la construction du programme de Vulgarisation Agricole (VA), les objectifs du programme, les sources financières, etc.). Nous avons regroupé les problèmes de ce système en trois thèmes ; les problèmes d’organisation du système (la bureaucratie, l’interaction entre les agriculteurs, la VA et la recherche, la réaction à l’évolution des techniques, etc.), les problèmes du vulgarisateur lui-même (compétences, salaire, moyens mis à sa disposition, etc.) et les problèmes avec les agriculteurs (la réponse aux besoins des agriculteurs, la confiance envers le vulgarisateur, les connaissances des agriculteurs, leur

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capacité financière pour répondre à la VA, etc.). La troisième rubrique analyse la mise en place des pratiques agroécologiques et le rôle de la vulgarisation agricole dans l’évolution de ces pratiques. La dernière porte sur la relation entre les vulgarisateurs et les agriculteurs et l’évolution du fonctionnement du système (les méthodes de rencontre avec les agriculteurs, la prise en compte des connaissances des agriculteurs, la mise à niveau des compétences des vulgarisateurs, etc.). Le questionnaire adressé aux agriculteurs syriens se compose de 25 questions ouvertes et fermées réparties sur trois rubriques. Outre des questions relatives à la situation familiale et à l’origine sociale (le cursus personnel, le cursus professionnel), certaines questions portent sur le système de production et la gestion de l’exploitation dans un objectif d’identifier leurs problèmes (sol et eau notamment) et leur pratiques agro-écologiques (intrants, irrigation et sol) comme réponses aux problèmes. Un groupe de questions porte sur le SVA (définition, services offerts par les acteurs de VA, problèmes, types de problèmes résolus, etc.). Enfin, la troisième rubrique porte sur les changements de pratiques après la guerre (les cultures, l’utilisation d’intrants, l’irrigation, la main d’œuvre, etc.). L’échantillon tiré de manière aléatoire se compose de quarante agriculteurs : trente-deux agriculteurs et six éleveurs ont répondu, sachant que, parmi les cinquante-cinq contactés, figure une seule agricultrice (Tableau 7).

Tableau 7 : Caractéristiques principales des agriculteurs syriens enquêtés et de leur exploitation Taille des exploitations [0-2] <2-5] <5-20] Nombre 7 23 8 % 18 61 21 Tranche d'âge 20< <20<40 <40 Nombre 0 10 28 % 0 26 74

Niveau d'étude Inférieur au Baccalauréat Baccalauréat Supérieur au Baccalauréat

Nombre 14 10 14

% 37 26 37

Secteur Culture Cultures-élevage élevage

Nombre 27 5 6

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Nous notons que les agriculteurs et les vulgarisateurs de cette région d’étude n’ont pas l’habitude d’être enquêtés, ce qui a entravé notre travail surtout au plan des difficultés à les convaincre que les réponses sont anonymes. Pourtant certains n’ont pas accepté d’écrire leur nom. En outre, il y avait des réponses similaires montrant que certains vulgarisateurs ont discuté entre eux avant de donner leurs réponses comme les réponses à ces deux questions suivantes : quel est le principe de la vulgarisation agricole ? Quels sont vos propositions pour réussir le fonctionnement de la vulgarisation ?

B. Le questionnaire adressé aux vulgarisateurs tunisiens

Après avoir recueilli les réponses des vulgarisateurs syriens, nous avons adapté le questionnaire et l’avons ajusté pour qu’il corresponde à la situation tunisienne. Nous avons transformé le guide d’entretien adressé au vulgarisateur afin de traiter les mêmes thèmes en format questionnaire. Le questionnaire adressé aux vulgarisateurs tunisiens (cf. Annexe 7) se compose de 38 questions fermées (tout en gardant la modalité « autre » pour ceux qui veulent ajouter des informations), réparties sur cinq rubriques. La première rubrique porte sur la description du SVA. La seconde rubrique traite de l’intervention du vulgarisateur. La troisième aborde les problèmes de ce système avec des questions réparties, comme en Syrie, en trois groupes : problème d’organisation du système, problèmes du vulgarisateur lui-même et problèmes concernant les agriculteurs. La quatrième rubrique porte sur les questions agroécologiques et le rôle de la VA dans le changement. Cette rubrique est divisée en trois thèmes : la gestion du sol, des intrants et de l’eau. Nous avons gardé pour la fin des questions d’évolution du SVA, portant notamment sur l’offre de conseil. La cinquième évalue l’évolution du SVA et les propositions pour réussir son fonctionnement.

Le questionnaire est rédigé en français car les vulgarisateurs tunisiens font des études en français, ce qui ne fait pas de la langue française une contrainte pour répondre.