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2.7 Conclusion et commentaires

2.7.2 Critiques

La qualité de l'air, les sols, la nourriture, les réserves énergétiques forment un tout très labile qu'il faut conserver pour les besoins de l'humanité future. Dans le courant des années 1940 l'ONU fut mise en place dans le but d'éviter que se reproduisent des conits mondiaux comme celui qui venait de s'achever, avec toutes ses horreurs. Sous l'impul- sion de l'ONU fut élaborée la Charte des Droits de l'Homme, alors que la population mondiale n'était que de 2,5 milliards. Actuellement nous sommes près de 7 milliards ; ce qui pose la question de revoir ce texte. Puis l'ONU a pris conscience des dégradations environnementales, ce qui l'a amenée à travailler avec des organismes scientiques, des ONG. En dehors de timides actions concrètes, d'innombrables textes ont été mis en ligne, consultables par chacun. De certains de ces textes que nous allons critiquer il

112. On estime qu'en 2009 près d'un million d'hectares de forêts vont brûler dans les pays du pourtour méditerranéen. Dans près de 90% des cas les cas sont d'origine humaine, et dans ces 90% au moins les trois quarts sont volontaires.

ressort, malheureusement en ligrane que le grand problème est la surpopulation mon- diale. En dehors de quelques auteurs indépendants personne ne veut admettre à haute voix que si la population ne diminue pas il s'ensuivra une catastrophe. On ne pas pas parler de la surpopulation, car c'est un sujet TABOU.

Le World Research Insitute (WRI) et le Groupe Intergouvernemental d'Ex- perts sur le Changement Climatique GIEC)  La compétence 

Le WRI/Grid Arendal et le GIEC ont récolté, et continuent de récolter des informa- tions, d'en tirer des conclusions. Ils se servent aux meilleures sources : services nationaux de démographie, NASA, satellites météorologiques, Agence spatiale Européenne, études sur le terrain, publications, congrès scientiques... Ces deux organismes indépendants ne proposent pas de solution. Il indiquent l'état de la planète et fournissent les docu- ments, élaborent des scenarii pour le futur, les plus à jour qu'il est possible d'obtenir, destinés aux grandes organisations internationales, aux gouvernements, aux décideurs, et à chacun de nous si on le désire, car leurs écrits sont dans le domaine public. Les grandes conférences, Montréal, Rio de Janeiro, Tokyo, pour n'en citer que trois des plus marquantes, et les nombreux textes qui en sont issus comme ceux venus du protocole de Kyoto, et plus près de nous de la conférence européenne qui vient d'avoir lieu en Pologne tirent principalement leurs arguments des données fournies par le GIEC et le WRI.

Ces organismes sont très compétents, hors des passions, mais étant donné la masse d'informations qu'ils recueillent il est tout à fait logique qu'ils transmettent des erreurs. C'est ainsi qu'une partie de résultats publiés par le GIEC ont été contestés au cours des années 2010. On l'a accusé notamment de prédire la disparition des glaciers de l'Himalaya dès 2035. Ce que les glaciologues ont contredit. Par la suite le GIEC a reconnu son erreur. Après cet incident le fonctionnement du GIEC est en cours de réorganisation113.

113. À ce sujet voir les articles de Libération du 9 février 2010 et de la Tribune du premier septembre 2010.

Organisation des Nations Unies (ONU)  La machine 

Au l des années l'ONU est devenu un ensemble administratif énorme qui gère les conits armés, le conseil économique et social, la cour de justice, le conseil de sécurité... Le but de l'ONU est de créer un monde plus sûr pour les générations présentes et futures. Le système de l'ONU comprend également des organes comme le PNUD, ou le HCR, et aussi des institutions comme la FAO ou l'OMC. Le nombre des employés, ou mieux dit des personnes travaillant sous l'égide ou directement à l'ONU est considérable et varie avec les circonstances. Les dirigeants des diérentes branches de l'ONU ou de ses organes, sont choisis dans le monde entier et très souvent issus des grands corps d'état, des universités, et fréquemment aussi de l'industrie. Les dirigeants, s'ils ne se connaissent pas tous, entretiennent souvent, entre eux, des rapports administratifs. Au sein de tous ces organismes les réunions, congrès, conférences, comptes rendus sont légions ; beaucoup de bonnes décisions sont prises, mais peu appliquées sur le terrain d'autant plus que souvent elles ne sont pas contraignantes, et que les moyens et la volonté de les mettre en ÷uvre manquent. La lecture des rapports et des publications est fastidieuse on a une forte impression de doublons. Les nancements de L'ONU, par le biais des gouvernements adhérents, des fondations, des dons sont multiples.

Les nombreux textes que nous avons consultés, certains émanant de l'ONU ou de ses structures adjointes, d'autres d'organismes de recherche et de conseil comme le WRI, le GIEC, laissent entendre, sans le dire à haute voix, que le vrai problème est la surpopulation humaine ou tout au moins l'adéquation de la population mondiale aux ressources à long terme de la terre, terre physique ou vivante.

Les eorts visant à nourrir l'humanité, lui fournir les biens de consommation et à préserver l'environnement sont des rapetassages, des mesures prises à court terme ; personne n'ose s'attaquer au fond du problème. Les mentalités datent. Par exemple le gouvernement français se réjouit que la population se soit accrue de 3 millions d'indivi- dus au cours des cinq dernières années. L'Espagne entreprend une politique de natalité. Le chômage augmente, la faim et la misère aussi, alors que les machines peuvent rem- placer les hommes et produire des biens à leur place. Pourquoi faire des paysans sans travail, alors que les machines agricoles produisent beaucoup plus ? Veut-on faire une société de vacanciers consommatrice d'environnement et polluante ? Question posée : l'éternité de l'humanité est-elle un but ? L'histoire de l'évolution montre le rempla-

cement constant des espèces par d'autres. Ce que la nature fait en quelques millions d'années  remplacer une espèce par une autre  le génie de l'homme résout déjà la moitié de ce problème il va réussir à éliminer une espèce, la sienne, en quelques siècles en laissant une place à prendre. L'espèce remplaçante, c'est à dire celle provenant de l'évolution normale de l'espèce humaine actuelle n'aura pas eu le temps de se produire. La conduite actuelle des hommes laisse penser qu'ils ne songent qu'à leur avenir indi- viduel immédiat, peut-être à celui de leurs enfants, mais qu'ils n'ont aucune conscience du devenir de l'Humanité. Certes ils possèdent tous les instruments scientiques pour calculer, anticiper, agir  tous les moyens de connaissance sont entre leurs mains  mais la volonté ? Aucun gouvernement n'est là pour les aider réellement, ce qui nous renvoie au texte de Jean Laherre cité plus haut.

Tous les organismes et ONG rattachés l'ONU ÷uvrent dans le sens d'un meilleur avenir des hommes en ne considérant qu'un des aspects du problème, ignorant la surpo- pulation. Ils agissent comme si les réserves minières et biologiques de la terre n'étaient pas limitées, de même que la capacité de renouvellement de la biosphère, pour des raisons physiques qui ne dépendent pas des beaux textes ni de la bonne volonté. La dégradation accélérée de l'environnement, l'épuisement des ressources, au rythme ac- tuel fait craindre que l'échéance du grand manque est proche. Plus que jamais cette citation : Quand les gros maigrissent, les maigres meurent. de Lao-Tseu114 prend toute

sa valeur.

Il serait donc bon que l'ONU, ajoutât une nouvelle branche à ses activités : la préservation de l'Humanité qui pourrait s'épanouir dans le bien-être intellectuel et ma- tériel. Il faudrait donc arriver à éliminer les famines, et pour ce faire il n'y aurait d'autre moyen que de réduire la population mondiale et ses nuisances associées pour que chacun puisse avoir une part plus grande du gâteau. On n'en est pas encore là.

Le Protocole de Kyoto  ou l'aveu de l'impuissance 

Si les pays les plus avancés peuvent réduire leurs pollutions par des moyens techno- logiques ou politiques, voire par une réduction de leur population, volontaire ou non, il n'en va pas de même des pays moins avancés (PMA) qui veulent rejoindre à tout prix (écologique) la cour des grands, en utilisant tous les moyens quels qu'en soient les coûts

environnementaux, par la mise en place d'industries polluantes, prodigues en énergie, issues ou non des délocalisations, de productions industrielles agricoles (ex. soja, coton), ou la vente de droits à polluer aux pays du Nord.

Dans les mesures préconisées il n'est aucunement question du rôle éventuel de la demande, donc de la population. C'est ici qu'on rejoint le développement durable : que sera la population mondiale dans X années et ses besoins ? L'abaissement de l'eet de serre ne pourrait être obtenu que par une meilleure utilisation des combustibles fossiles, un transfert de technologies plus propres, la diminution de la consommation polluante et coûteuse en environnement, etc. Il n'est aucunement fait mention du piétinement de la multitude, qui elle, en dehors de toute consommation est le fait de la somme de l'action purement mécanique de chaque individu.

Le protocole de Kyoto incite au transfert de technologies, de fonds, d'informations, des pays riches vers les pays pauvres. Il ne fait pas de doute que les riches vont proter des mises de fonds chez les pauvres pour accroître leur puissance économiques, soit directement, soit par le biais de multinationales  qui sont en elles-mêmes des États par leur puissance nancière. Les riches ne donneront, sans doute, qu'un minimum d'informations an de préserver leurs capacités économiques et limiter la concurrence. Par ce biais les pays les plus avancés, ou ce qui revient au même, le Capital, pourraient avoir une grande inuence démographique, s'il en va de leur intérêt. Ce protocole sous- entend une main-mise des riches sur les pauvres : les riches restant les gestionnaires de la pauvreté et de la misère. Le protocole de Kyoto relatif aux gaz à eet de serre deviendra obsolète quand le pétrole sera tari et le charbon rare et cher. En attendant il met en place des transferts de pollutions des riches vers les pauvres, sous forme d'achats de droits à polluer crédits d'émissions, ce qui fait que la pollution globale ne diminue pas, elle est répartie diéremment.

Le développement de nouvelles industries peu polluantes dans les PMA est théori- quement concevable, mais dicile à mettre en pratique ; le transfert de technologies, de brevets et de savoir faire se feront sous le couvert des gouvernements des pays déjà bien développés et des transnationales qui en ont les moyens et y voient leur intérêt. Cela va de pair avec l'éducation, la formation de techniciens et des ingénieurs dans les pays récepteurs. Cependant les moyens et les nancements ne suivent pas et une grande partie des fonds alloués au développement s'évaporent avant d'arriver à destination. Les

résistances confessionnelles, coutumières ou dues à la pauvreté sont souvent diciles à vaincre.

Le protocole de Kyoto encourage la mise en place et la gestion de puits de carbone par la redévolution des sols aux cultures puits et la plantation de forêts ce qui supprime d'autant les surfaces cultivables nourricières, mais par contre refait les sols et prépare ainsi l'avenir en diminuant les surfaces cultivables avec pour conséquence la diminution des quantités d'aliments disponibles. Cette approche de la diminution de l'eet de serre ne peut être valable, logiquement, que si la population mondiale, donc sa demande en biens, décroît.