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O. M.S  Une action (trop) ecace 

3.3 Conclusion

L'homme est devenu une maladie de la Nature. Tout porte à le croire si l'on s'accorde pour dire que la colonisation d'un milieu et son appropriation, est l'égal d'une mala- die bactérienne, mycologique, ou virale qui s'attaque à un organisme vivant. Alors la Nature, Gaïa de Lovelock, est malade d'une maladie que nous avons nommée humanose. Humanose, étiologie, symptomatologie C'est la maladie de la biosphère provoqué par le virus Homme. Nous connaissons l'étiologie, l'agent pathogène qui a envahi la Terre, et les symptômes  surconsommation de biens, destruction et empoisonnement de l'environnement, et pour nir épuisement du milieu. Alors le traitement en découle : réduire, la charge virale, la pressions anthropique. Car si rien n'est fait les conséquences, à moyen termes sont prévisibles.

Aussi bien le GIEC, que le PNUE  qui s'appuie en partie sur les conclusions du GIEC et de nombreux organismes de recherche  prédisent des changements clima- tiques très importants qui auront des répercussions en premier lieu sur les populations riveraines de la mer. Puis le climat étant bouleversé la répartition des récoltes, ou leur

production sera perturbée sur la terre entière. En plus des troubles proprement anthro- piques comme la destruction des sols, des forêts, le détournement des euves et des rivières pour irriguer les cultures vivrières, la terre ne pourra plus nourrir des popula- tions de plus en plus nombreuses. Les sols continueront de s'épuiser et la photosynthèse sera incapable d'assurer la nourriture de tant d'individus malgré les progrès agricoles. Pour compléter ce tableau nous devons mentionner que les réserves carbonées s'épuise- ront vite avec des conséquences préjudiciable pour l'agriculture et les transports.

Si l'on reprend, au cours du temps  jusqu'au XVIIIe siècle  les diérentes inven-

tions humaines, nous constatons que les évolutions progressives n'ont pas aecté outre mesure l'environnement, dans son ensemble, bien qu'il ait souert localement, surtout autour des villes. Ensuite nous voyons une brusque accélération des technologies in- dustrielles violentes, en même temps qu'une explosion démographique surtout marquée dans les pays occidentaux, avec pour conséquence une demande d'alimlents et de biens de consommation croissant en proportion, aux dépends de la biosphère.

Il ne faut pas oublier non plus l'action physique et mécanique élémentaire de la multitude humaine qu'est le piétinement.

Les tentatives, pour survivre ressemblent aux soins palliatifs. On utilise le maximum des ressources disponibles pour tenir encore pendant quelques années, on tente d'en découvrir d'autres et pendant tout ce temps la demande augmente. Une course sans n, et pour nir les compétiteurs tombent épuisés.

Notre postulat est alors que trop d'hommes vivent sur une terre devenue trop petite pour la multitude et ses besoins naturels et articiels, et, que des troubles vont en découler. Il faut nécessairement, si l'on veut éviter les émeutes de la faim, les révolutions, les massacres, les guerres, passer par une diminution très importante de la population pour que chaque homme, à l'issue de ce processus, puisse disposer de susamment de place et de biens pour vivre confortablement, tout en préservant les richesses naturelles et l'environnementi qu'il laissera à ses descendants.

L'homme est un virus64

Nous pensons que l'on peut comparer l'homme à un virus. Il en a toutes les carac- téristiques, vie et détournement des réserves et de la machinerie de l'hôte à son prot et pour sa multiplication.

Dans son sens premier un virus est un principe infectant générateur de maladies. Ce mot provient du latin virus et signie poison , principe infectieux, Nous utiliserons le sens large étymologique qui a l'avantage de sa généralité et ne précise pas sa nature, ce peut être aussi bien le germe du VIH (virus) que celui qui provoque le paludisme (parasite), ou la gale (autre parasite), ou l'homme. Généralement le virus n'est pas au- tonome et nécessite un support hôte pour vivre et se développer, détournant à l'occasion la propre machinerie et les ressources de l'hôte pour se multiplier. Dans son acceptation moderne ce terme a un sens plus restrictif et désigne une catégorie d'agents pathogènes ou non qui nécessitent une cellule hôte pour vivre et se reproduire en nombre. On peut citer le virus de la variole, de la rage, ou même les bactériophages qui colonisent les bactéries.

Les Hommes peuvent être comparés à un microbe, à un parasite quelconque. ; la Terre, la Nature, l'Environnement avec toute sa vie, sont leur Hôte, leur milieu de culture. En se développant ils épuisent ce qui les nourrit, leur permet de vivre, et, secrètent de toxines dangereuses pour eux-mêmes et leur hôte : GES, produits toxiques divers issus de l'industrie. Ils détruisent des forêts, dénaturent les sols, creusent des mines, bâtissent des villes. Ils modient ainsi leur propre habitat, d'autant plus vite qu'ils sont plus nombreux et virulents. Risquent-ils de tuer la nature et eux avec ? C'est une hypothèse qui a souvent été formulée.

Au cours de ce chapitre nous avons vu que l'homme s'était doté progressivement, de tout un arsenal génétique, ses outils, d'une machinerie à l'égal des virus qui attaquent leur support et dont ils détournent les ressources à leur prot. Si les spécicités des attaques virales ou parasitaires sont relativement strictes et adaptées souvent à un organe, l'homme réunit le tour de force de pouvoir contaminer et endommager toutes les parties de son hôte, ses mers, ses forêts, son air, d'épuiser ses ressources longuement accumuler et empoisonner le tout par ses déchets (toxines). Il est réellement ubiquiste.

64. Virus : étymologie citée par TLF : mot latin virus :  suc, jus, humeur, venin, poison, mauvaise odeur, puanteur, infection .

Il en résulte que la Terre soure d'une maladie que nous pouvons qualier d'hu- manose, contaminée par le virus Homme qui s'est développé exponentiellement ces dernières années. Nous nommons cette aection HUMANOSE terme formé à partir de la racine latine humanus qui signie ce qui est propre à l'homme, et plus généralement l'ensemble des caractères qui constituent la nature humaine, et du suxe -ose65 qui

indique un processus, dans le cas présent, morbide66.

Nous pouvons également, comme cela se pratique à l'occasion en médecine, employer la racine grecque ˆnjrwpoc  anthrop(o) (homme) et ajouter l'élément formant -ose on aura ainsi ANTHROP-OSE67.

Dans la littérature on trouve d'autres noms, tant français qu'anglo-saxons : (surpo- pulation, démographie galopante, croissance luxuriantes, excès de population, humanité grouillante, overpopulation, population explosion) qui expriment cette multiplication du virus... Les deux termes que nous préférons sont surpopulation et démographie galo- pante en leur donnant un sens quasi identique, sans connotation politique, religieuse ou philosophique.

Pendant des centaines de milliers d'années la situation de l'homme était relative- ment stable. Les populations n'augmentaient pratiquement pas car il existait un équi- libre naturel entre les hommes et leurs prédateurs de toutes sortes. Ce n'est que très près de nous, il y a quelques dizaines de milliers d'années, tout au plus, qu'à la fois les populations humaines ont augmenté, ont essaimé, que des sociétés et des villes se sont constituées, avec en corollaire le besoin de bâtir, de communiquer, d'échanger des biens matériels et immatériels. Des îlots de civilisation se sont formés, répartis sur les continents. Après une éclipse de près de 1500 ans, après la chute des empires grecs et romains dans notre monde occidental, la science  technologique  telle que nous la connaissons apparut en Europe. Dès lors les progrès ont été fulgurants, les domaines

65. -ose , -ite Le suxe -ite correspond à processus inammatoire (méningite, alvéolite, arthrite) généralement aigu, de durée relativement courte. Le suxe -ose indiquant un processus chronique ( cirrhose, arthrose...). Cependant, dans la pratique souvent les deux suxes se recouvrent.

66. Prenons un exemple : amibiose est composé de amibe qui désigne le parasite, et de -ose qui indique qu'il s'agit du processus pathologique induit par l'amibe.

67. Bien qu'à l'oreille, en français ce terme ressemble beaucoup à ménopause (du grec mhniaða  mens- trues et de paösviz  cessation, n) et qu'on puisse y percevoir une certaine convergence sémantique, il faut bien distinguer les suxes des deux termes. L'écriture, donc la lecture permet de lever l'ambiguïté. Nous pourrions aussi former ANTHRO-PAUSE pour indiquer la cessation de l'activité humaine...

explorés se sont multipliés. Fait remarquable, la courbe de l'accroissement de la po- pulation subit une brusque inexion en même temps que les découvertes scientiques jaillissaient. Peu à peu la documentation se précise, les faits historiques remplacent les hypothèses. Des peuples très proches de nous dans le temps, quelques 2000 ans, ont mis au point des techniques qui nous paraissent très modernes. Mais leurs empires, grecs, égyptiens, romains, chinois ont disparu et avec eux une grande partie de leurs avancées technologiques. Bien sûr il en resta quelque chose. Ce n'est qu'au début de la Renais- sance que le monde occidental prota ce qui restait des textes anciens que les Arabes avaient recueillis. Une masse de connaissances s'était perdue au l du temps ; il fallut la réinventer. La mise au point de l'imprimerie moderne mit les connaissances jusque là accumulées à la disposition d'un public plus vaste. Elle prépara le terrain à la révolution moderne, l'épopée post Moyen Âge. Les idées circulèrent plus vite et plus sûrement, les initiatives intellectuelles eurirent. Le nombre des hommes s'accrût en même temps68,

donc les échanges intellectuels parmi les lettrés dont le nombre augmentait ; les cités s'agrandirent, la demande en biens de consommation se t de plus en plus pressante le commerce prospéra. À la n de la Renaissance la Connaissance se démocratisa pro- voquant nécessairement, par eet boule de neige , par des additions successives, une préparation à l'ère moderne, une modication, une libéralisation de la façon de penser. Les dogmes religieux furent remis en question, et les églises perdirent une part de leur pouvoir. Les universités eurirent dans le monde entier : par exemple en Española, la première université d'origine espagnole, Santo Tomás de Aquino, fut fondée dès 1538, moins de 50 ans après que Christophe Colomb eût découvert les îles du Caribe (1492). Le monde intellectuel essaimait.

Une question nous obsède : pourquoi la Science, telle que nous la connaissons, n'est elle pas apparue plus tôt ? N'ayant pas trouvé de réponse satisfaisante  ce qui ne veut pas dire qu'elle n'existe pas  nous formulons l'hypothèse de la masse critique et de l'amorçage de la réaction en chaîne par un phénomène de masse parallèle à ce qui se passe quand on allume du feu, ou qu'une réaction de ssion s'enclenche.

Tentons une comparaison osée et posons que l'humanité, ou pour le moins un re- groupement humain d'une certaine importance est analogue au combustible d'une pile

68. On estime qu'à la n du XV e siècle l'Europe compte environ 200 millions d'habitants, et la population mondiale 600 millions.

atomique. Sachant que pour qu'une réaction en chaîne s'amorce dans une pile atomique, une masse critique de matériau ssible, dans un espace donné est nécessaire. Sinon les neutrons s'égarent sans rencontrer de noyau d'uranium ssible et la réaction n'a pas lieu. L'uranium 235 doit présenter des critères de pureté, et être exempt de poisons qui empêcheraient la réaction de s'amorcer.

Figure 3.15  Réaction de ssion de l'uranium 23U. Conditions pour obtenir l'amorçage des réactions de ssion. Cette réaction ne peut avoir lieu que si la masse crtique est atteinte.(CEA)

Par analogie nous pouvons imaginer que les atomes d'uranium représentent des hommes, que les neutrons sont de l'information. Il s'ensuit que :

- si les hommes sont dispersés, l'information se perd (faible groupement de popula- tion dans un territoire donné) : l'information est émise mais ne trouve pas de récepteur approprié)

- La réaction s'amorce progressivement, et, si elle n'est pas contrôlée elle -prend vite l'allure explosive. Par analogie nous pensons qu'à partir du XVIIIesiècle en Occident

les conditions étaient réunies pour que s'enclenche la réaction en chaîne : augmenta- tion du nombre des hommes instruits, et des connaissances, meilleure circulation de l'information.

Des regroupements humains favorisant la circulation de l'information ont vu le jour dans diérentes régions du globe au cours des siècles passés. Cependant la réaction, l'embrasement n'a pas eu lieu elle a simplement été amorcée et s'est éteinte, faute d'aliments comme l'information, ou par l'introduction volontaire ou non de poisons que que l'on peut nommer les habitudes, les dogmes, les tabous, les religions.

Claude Jessua69évoque l'inégalité des nations face au développement, à la révolution

industrielle. Au XVIIIesiècle des pays comme la Chine, le Japon, l'ensemble de l'Islam

et l'Europe en étaient au même stade de développement. Pour la Chine, le frein aurait été apporté par la bureaucratie, l'isolement, l'orgueil d'un pays qui se considèrant le centre du monde, n'éprouve pas le besoin de progressser. Le problème de l'Islam est de nature religieuse et C. Jessua met en avant le rôle des religieux fondamentalistes, qui, par leur enseignement se sont opposés à tout progrès scientique. En Europe la réforme, et, les écrits contestataires de la Renaissance ont su aller à l'encontre des dogmes de l'Église et libérer la pensée scientique. Un aux de savants et de philosophes survint en Europe à partir du XVII e siècle. Ces savants originaires des couches lettrées de la population étaient choyés par les princes, et les riches bourgeois. Le petit texte de Voltaire cité en annexe XXX résume bien la situation.

Nous avons tracé à grandes lignes le cheminement de l'évolution technologique de cet avatar (dans le sens d'accident, et de transformation de l'original) de la nature qu'est l'homme. Nous avons tenté de montrer comment d'inventions en découvertes il en était arrivé à peupler, coloniser, piétiner et s'approprier quasiment toute la surface du globe, à préserver sa propre espèce des dangers en la mettant dans les conditions optimales de croissance. Il n'a oublié qu'une chose  ou ne l'a pas pas vue venir , il se prépare des jours de famine car ayant colonisé toute la surface de la terre à l'aide de ses inventions, il a creusé la glèbe, détruit les forêts, stérilisé des régions entières et de nombreux sols ont perdu leur fertilité originelle, et, sous peu ne pourront plus nourrir une population humaine encore plus luxuriante.

Certes les progrès de la médecine lui ont donné la maîtrise de sa reproduction, l'Information lui a montré son avenir. Mais saura-t-il se servir de toutes les données mises à sa disposition ? La sagesse est de voir l'avenir et non pas de survire au jour le jour.

Au cours du chapitre suivant nous ferons un détour par Haïti pour constater ce qui se passe lorsqu'une l'homme déraisonne et utilise toutes ses facultés, tout son acquis pour se comporter comme un animal, ou mieux un virus, qui se sert de son environnement en le détournant à son prot.

Chapitre 4

Action anthropique en Haïti

Rôle de l'Homme dans la destruction de l'environnement ou un

roman de n-du-monde-ction : Haïti

Ce chapitre sera consacré à l'action de l'homme sur son environnement et aux lésions qui en découlent ; nous diviserons en deux parties ce qui semble un roman de n-du- monde-ction.

La première partie sera consacrée à l'île de Hispaniola, en insistant sur la région ouest dévolue à Haïti. Nous décrirons les étapes successives qui ont abouti à la destruc- tion écologique de l'île par l'action de l'Homme. Nous mettrons en avant l'incurie des gouvernants qui se sont succédés, le rôle d'une politique nancière spoliatrice, le tout accompagné d'une démographie galopante, d'une surpopulation, facteurs de misère et de tous les excès pour survivre.

Au cours de la deuxième partie nous montrerons que des Haïti sont en germe ac- tuellement dans toutes les parties du monde. Certes certains pays sont mieux gérés que ne l'est Haïti, mais partout la pression anthropique se fait sentir et, peu à peu, grignote ce qui reste de la Nature. Certaines régions sont au bord de l'implosion, et de même qu'en Haïti, l'on voit apparaître des mouvements populaires liés à la faim et aux surpopulations : émeutes, émigration, guerres.