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Création d’une équipe de spécialistes / formateurs

Dans le document LES ESPECES ENVAHISSANTES EXOTIQUES : (Page 127-130)

DÉTECTION PRÉCOCE

4.2 Création d’une équipe de spécialistes / formateurs

4.2.1 Qui former?

Deux groupes principaux sont concernés dans le perfectionnement des capacités de détection précoce au niveau national.

Groupe 1: Les personnes chargées des enquêtes et du dépistage nécessaires à l’échelon national. Ces personnes diffèrent d’un pays à l’autre, mais correspondent probablement aux Agents des parcs nationaux et aux Gestionnaires des organismes de conservation ou à leur équivalent national. Ainsi, en Nouvelle Zélande, il s’agit des agents de la bio sécurité et de la conservation, et en Malaisie, la surveillance (du moins pour les espèces exotiques agricoles) est régie par le ministère de l’Agriculture. Dans un pays aussi grand et complexe que les Etats-unis, la situation est moins simple. Plusieurs agences ou organisations sont chargées de régler ce problème (ou s’y intéressent), y compris Fish & Wildlife, USDA-ARS, USDA-APHIS, ainsi que le service forestier USDA. Il faut toute une gamme de compétences, y compris des entomologistes, des pathologistes, des forestiers, botanistes, spécialistes des sciences de la mer et spécialistes des eaux douces, répartis entre plusieurs groupes et organisations.

Dans de nombreux pays, il n’y a pas de service autorisé, et c’est un domaine qui devra être abordé par le biais d’une stratégie nationale en collaboration avec les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture (puisque ceux-ci s’occupent déjà de ce problème en rapport avec les parasites de l’agriculture.)

Groupe 2: d’autres personnes susceptibles de remarquer de nouvelles espèces exotiques au cours de leurs activités. C’est un groupe beaucoup plus grand qui pourrait inclure:

le public intéressé, particulièrement ceux qui s’intéressent à l’histoire naturelle,

les agriculteurs,

les jardiniers et les paysagistes, le personnel forestier sur le terrain,

les pêcheurs (de subsistance, de loisir, de profession),

les écologistes, clubs d’histoire naturelle et groupes écologiques, les arpenteurs-géomètres,

les éducateurs,

les instructeurs de plongée et opérateurs de bateaux d’excursion, les exploitants d’entreprises touristiques,

les clubs de randonnées et d’escalade, les photographes.

En fait, presque toute personne qui passe du temps dans un environnement naturel et qui a le temps et l’occasion d’observer la flore et la faune autour d’elle. Ces personnes ont tout autant besoin de se livrer à des activités de sensibilisation que de suivre une formation et le développement de leurs compétences sera l’affaire de ceux qui ont été formés dans le Groupe 1 (Etude de cas 4.10 "Surveillance communautaire des espèces nuisibles marines introduites en Australie".)

Le perfectionnement des capacités et la sensibilisation du Groupe 2, peuvent se faire de plusieurs façons, et pourraient inclure des activités comme:

la promotion par les médias,

la mise à disposition des guides de poche, les interactions personnelles,

les montages dans les réserves naturelles, les musées, etc.,

les visites de reconnaissance aux lieux où se trouvent les espèces envahissantes,

la diffusion des fiches d’information, à la fois sous forme de copie dure et sur Internet,

la préparation de matériel scolaire, affiches etc. (par exemple, l’adresse http://www.aphis.usda.gov/oa/alb/albposter.pdf vous permet de visualiser une affiche sur le cérambycidé asiatique en Amérique du Nord, et l’Etude de cas 4.11 "Poster de sensibilisation du Public à l’Aphide du Cyprès").

4.2.2 Besoins en matière de formation

Sous cette rubrique, nous allons traiter les besoins du Groupe 1. Ce groupe de professionnels a tout intérêt à suivre une formation au pays, avec l’aide de spécialistes régionaux ou étrangers. L’objectif principal de cette formation est de

rendre ce groupe capable d’identifier les organismes indigènes et étrangers. Les domaines à couvrir comprennent:

une formation générale en vue d’une meilleure connaissance des espèces indigènes et partant, d’une meilleure identification des espèces nouvelles, une formation pour permettre l’identification des espèces exotiques sur liste noire,

des cours de formation pour savoir utiliser les bases de données, les clefs, les manuels et d’autres sources d’identification,

l’identification des espèces exotiques connues pour être envahissantes ailleurs,

reconnaître la présence de nouvelles espèces,

comment recueillir, étiqueter et préserver des espèces présumées envahissantes pour leur identification,

comment identifier les choses,

le concept des espèces cryptiques et comment procéder à leur égard.

A l’appui de cette formation, les spécialistes devront élaborer des fiches d’information sur les espèces identifiées comme étant des espèces envahissantes à haut risque. La base de données du Programme mondial sur les espèces envahissantes (GISP) (Etude de cas 3.24 "Base de données mondiale GISP / Composante alerte précoce") et l’ISSG sont des sources importantes d’informations à cet égard. En outre, divers groupes ont déjà des fiches d’information sur Internet (Encadré 2.1 " Quelques bases de données et documents sur les espèces exotiques envahissantes sur Internet"), et certaines d’entre elles ont déjà servi de sources d’informations pour les études de cas dans ce manuel. Les espèces envahissantes qui concernent aussi l’agriculture et la foresterie seront traitées au moyen de sources d’information destinées à ce secteur, comme le Compendium des ravageurs-cultures (CABI Crop Pest Compendium) (Encadré 5.3).

4.2.3 Où faire la formation?

Pour former le personnel du Groupe 1, il serait souhaitable de tenir des séances de formation à l’intérieur du pays ou dans le cas de pays ayant des ressources insuffisantes, dans la région appropriée. Ainsi, dans les Etats en voie de développement des Petites Iles du Pacifique (Pacific Small Island Developing States (SIDS)) l’on pourrait choisir Hawaii comme endroit susceptible d’abriter de nombreuses espèces envahissantes et d’offrir des possibilités de formation. La formation doit être autant que possible spécifique à un site ou à une région.

Les personnes du Groupe 2 seraient "formées" au pays par le Groupe 1 à l’aide de matériel préparé spécialement à cet effet, et avec l’appui des médias.

4.2.4 Qui sera chargé de la formation?

Les cours spécifiques à un pays ou à une région nécessiteront habituellement des apports externes provenant des spécialistes venus des pays développés voisins, des organisations internationales, des universités etc. et doivent être financés par l’Etat ou les bailleurs de fonds.

Le Groupe 1 sera chargé de la formation du Groupe 2 – dans la mesure où les membres du Groupe 1 sont capables d’enseigner ou susceptibles d’apprendre à enseigner aux) autres.

4.2.5 Conserver le personnel

dans le cas des SIDS particulièrement, où les ressources humaines sont limitées, la conservation du personnel formé est un facteur important. Il y a bien entendu de nombreux facteurs et diverses politiques locales qui auront un effet sur la conservation du personnel, et nous ne pouvons offrir que peu de conseils dans ce forum, si ce n’est:

dans la mesure du possible, former un surcroît de stagiaires et une fois qu’ils ont acquis de l’expérience et que leurs connaissances et compétences ont été évaluées,

ils devraient à leur tour pouvoir former d’autres stagiaires.

Dans le document LES ESPECES ENVAHISSANTES EXOTIQUES : (Page 127-130)