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Introductions destinées à la captivité

Dans le document LES ESPECES ENVAHISSANTES EXOTIQUES : (Page 74-77)

Délibérée Accidentelle

3.2 Les voies d’introduction

3.2.2 Introductions destinées à la captivité

Les voies d’introduction suivantes sont des exemples de voies par lesquelles des espèces ont été intentionnellement introduites pour une situation de confinement mais qui se sont par la suite échappées dans l’environnement.

Animaux échappés des zoos et des jardins des plantes

Des espèces exotiques introduites en confinement dans un nouveau pays peuvent s’échapper de la captivité et devenir envahissantes. Des clôtures efficaces pour contenir des mammifères sont excessivement chères, et souvent une solution moins coûteuse mais moins efficace est choisie. Même des clôtures considérées comme étant 100% sûres ne sont pas à l’abri de dégâts accidentels ou délibérés de la part d’humains, par exemple, des groupes de défense des droits des animaux ou bien des dégâts naturels tels que des arbres qui tombent sur les clôtures ou des tornades qui détruisent les enclos. Dans beaucoup d’endroits à travers le monde, même dans de précieux habitats des îles, des sangliers d’origine européenne, soit introduits délibérément pour la chasse soit échappés d’enclos réservés à la chasse, sont en train de bouleverser entièrement le caractère des écosystèmes. Ils transforment la composition de la flore locale en broutant de façon sélective des plantes à bulbes riches en féculents, des tubercules et des rhizomes. En outre, les sangliers ont un impact considérable le mouvement des éléments nutritifs entre les différentes couches du sol à cause de leurs activités d’excavation. Ces bouleversements de la couverture végétale favorisent souvent les plantes exotiques et renforce l’amoncellement des graines des herbes envahissantes.

Plusieurs espèces importantes d’herbes envahissantes ne peuvent pas pénétrer une végétation locale non perturbée et ces perturbations sont nécessaires pour la colonisation de nouvelles aires. L’introduction de sangliers constitue ainsi un mécanisme favorisant l’invasion par des espèces exotiques. La stérilisation reproductive est sans doute l’approche la plus sure pour le confinement biologique des espèces exotiques, là où cette approche est l’une des options. Des mesures entièrement efficaces pour le confinement des plantes dans une installation de culture peuvent aussi échouer étant donné que des graines emportées par le vent peuvent s’éparpiller ou s’attacher aux vêtements et ainsi être emportées vers de nouveaux endroits. Il se peut également que les plantes soient si attirantes qu’un employé en prenne quelques-unes ou que des graines soient emportées vers d’autres endroits au travers des canalisations.

Mammifères de ferme

Souvent, les gens estiment qu’un nouvel animal représente un potentiel exceptionnel pour l’élevage. Les gouvernements apprécient le fait que les personnes puissent faire de l’argent et ainsi de payer des impôts, ce qui fait que, très souvent l’importation et l’exploitation de nouveaux animaux de ferme sont autorisées avec un minimum de restrictions. Il est supposé que c’est dans l’intérêt de l’exploitant de s’assurer que les animaux ne s’échapperont pas. Le mauvais entretien des clôtures, les catastrophes naturelles ou les faillites financières mènent souvent à des situations où les animaux de la ferme peuvent s’échapper dans la nature. Par exemple, il n’existait pas de cerfs sauvages en Nouvelle-Zélande mais, l’élevage dans de hauts enclos spécialement conçus pour les cerfs était autorisé dans le Nord. Les cerfs se sont échappés et il est actuellement nécessaire de les éradiquer des précieuses zones forestières locales.

Il existe plusieurs exemples semblables dans l’industrie de la fourrure. Les visons (Mustela spp.) sont très prisés pour leur dense fourrure hivernale. Lorsque le nombre des visons européens, M. lutreola, était en déclin à cause de la chasse et de la perte de leur habitat, le vison américain, M. vison, a été introduit dans des élevages destinés à la fourrure en Europe dans les années 20. Quelques visons américains se sont échappés par la suite et d’autres ont été intentionnellement libérés dans la nature afin d’établir des populations sauvages destinées à l’exploitation. Il y a quelques années, il y a eu également plusieurs cas où des défenseurs des droits des animaux ont fait des raids sur des élevages destinés à la fourrure et ont libéré les animaux. Le vison américain s’est vite établi dans plusieurs endroits en Europe et leur nombre s’est rapidement accru. C’est un prédateur de poissons, d’oiseaux, de mammifères et d’autres petites proies. Mis à part la destruction de l’habitat, ses activités ont entraîné la quasi-disparition du campagnol d’eau local en Grande-Bretagne. Le vison américain, qui est plus grand, remplace son cousin européen au travers de la concurrence et du croisement. Au printemps, il commence ses activités sexuelles plus tôt, ce qui fait que le vison male américain s’accouple avec les femelles européennes. Bien que leur progéniture ne soit pas féconde, les femelles européennes ainsi fécondées sont alors empêchées de se reproduire (Étude de cas 5.44 "Programme d’éradication du vison d’Amérique en Europe").

Aquaculture et mariculture

Les espèces exotiques sont souvent utilisées en aquaculture aussi bien qu’en mariculture. Il arrive souvent que les espèces s’échappent des enclos à filets et qu’elles envahissent de nouveaux habitats (voir également Étude de cas 3.9 "Des amateurs d’aquarium relâchent des poissons exotiques : l’expérience des États-Unis"). A peu près 80% de la production du saumon le long du littoral du Pacifique au Canada repose sur une espèce exotique, le saumon atlantique (Salmo salar).

Les apports continus de saumons adultes dans l’environnement littoral peu avoir un impact sur leur cousin local, le Pacific salmon (Onchorhynchus spp.); de récentes constatations suggèrent une réussite dans la colonisation par des espèces exotiques. Puisque le confinement en aquaculture ne peut être garanti, les espèces ne devraient pas être introduites à moins qu’une étude des risques (Voir section 3.4) ne soit menée afin d’évaluer le degré de sécurité de l’action envisagée.

Recherche et introductions par les instituts de recherche

Quoique ce ne soit pas une voie d’introduction importante, il existe quelques exemples très significatifs de celle-ci. Les abeilles africaines se sont échappées d’une installation de recherche au Brésil et se sont propagées un peu partout dans les Amériques (Étude de cas 3.2 : "Comment les abeilles africaines sont-elles arrivées sur le continent américain?"). Un autre cas d’échappée destructive est le cas de la spongieuse, qui a été gardée en confinement dans l’espoir de reproduire une nouvelle espèce pour la production de la soie. Lorsque la recherche sur les espèces exotiques doit être menée, il faut qu’elle soit agrée et que les espèces exotiques soient gardées selon de strictes mesures de confinement. Une autre possibilité qui devrait être privilégiée pour l’étude d’espèces à haut risque est que le chercheur se déplace afin de travailler dans le milieu naturel des espèces faisant l’objet de l’étude.

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