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Le corridor Riyad-Quasim-Hail-Tabouk et Riyad-Daouasir-Najran : quel rôle des villes nouvelles dans la réduction des disparités dans la région de Riyad

Chapitre premier : Une politique de développement régional qui repose sur la diffusion des services

III- Les corridors de développements (« development corridors »)

2. Le corridor Riyad-Quasim-Hail-Tabouk et Riyad-Daouasir-Najran : quel rôle des villes nouvelles dans la réduction des disparités dans la région de Riyad

Ce corridor est classé comme le premier axe de développement du royaume étant donné qu’il englobe la capitale du royaume, soit une métropole d’envergure internationale qui influence une grande partie du territoire saoudien.

2.1- Riyad : une métropole internationale au cœur du royaume et une dynamo de son économie

Riyad, se situe dans un milieu saharien entourée par le champ dunaire d’Aldahna au Nord et à l’Est, le champ dunaire du Rub al-Khali au Sud et par les roches volcaniques des montagnes de Hedjaz à l’Ouest. Cette région, large au centre, se rétrécie à ses extrémités nord et sud. Avec une superficie de 380 000 kilomètres carrés soit 19 % de la superficie

totale du royaume, la région de Riyad se place à la 2ème position derrière Ach-Charquia.

Elle se prolonge du Nord au Sud sur 950 kilomètres et de l’Est à l’Ouest sur 650 kilomètres et se caractérise par la variété des milieux naturels et la diversité des ressources. Les potentialités en eau, cultures et pâturages ainsi que les richesses minières diffèrent d’un gouvernorat à un autre. C’est aussi le cas pour son attractivité de peuplement.

La localisation de la région au centre du Royaume lui offre l’avantage d’être entourée par six régions parmi les plus importantes de tout le royaume et plus particulièrement les deux régions de la Mecque et d’Ach-Charquia. Ces dernières sont densément peuplées et à forte activité économique. La région de Riyad partage ses frontières au Nord avec les régions d’Ach-Charquia et Al Qasim, au Sud avec la région de Najran, à l’Est avec la Région d’Ach-Charquia et à l’Ouest avec les régions de la Mecque, de Médine et d’Asir.

Selon la nomenclature des régions, Riyad se compose de 19 gouvernorats dont 10 de la catégorie A et 9 de la catégorie B, en plus de la ville de Riyad (la capitale du Royaume) et de 455 centres administratifs qui sont rattachés soit aux gouvernorats soit directement à la capitale du Royaume. Les gouvernorats de la catégorie A sont Dariya, alKharj, al- Duwadmi, al-Majma’ah, al-Gway’iyyah, al-Aflaj, Wadi ad-Dawasir, al-Zilfi, Shagra et Hotat Bani Tamim, tandis que ceux de la catégorie B sont ‘Afif, al-Sulayyil, Dhruma, alMuzahmiyya, Rumah, Thadig, Huraymla, al-Hareeg, al-Ghat. Ainsi, la région vient à la 1ère place en nombre de gouvernorats et centres administratifs.

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On peut distinguer l’importance de sa situation géographique et de ses relations spatiales comme suit :

- L’importance de la situation géographique de la région s’explique par sa position au centre du royaume et sa connexion à un réseau routier et de communication de bonne qualité. La région est au carrefour d’un important réseau de transport. Elle est aussi le terminus des chemins de fer en provenancec de la région d’Ach-Charquia ;

- La proximité géographique avec les plus importants centres urbains, démographiques et économiques est un atout considérable. En effet, la région de Riyad est au voisinage des régions d’Ach-Charquia où se concentrent les activités des hydrocarbures, de la Mecque avec son importance religieuse et commerciale, avec celle de Médine et son grand port sur la Mer Rouge, et enfin avec la région d’Al Qasim à forte potentialité agricole ;

- L’importance historique et culturelle de la région et plus particulièrement le gouvernorat de Dariya qui a connu l’émergence du mouvement réformiste et le début de l’appel pour la constitution du premier Etat saoudien ;

- L’importance politique en raison de la présence sur son territoire de la capitale du royaume dans laquelle on trouve les plus grandes institutions financières, les ministères, les ambassades, les sièges des grandes entreprises, les usines, etc. En effet, Riyad, métropole internationale, nationale et régionale du royaume, est la ville la plus importante d’Arabie Saoudite de par sa population (3,8 millions en 2000 et plus de 6 millions en 2017, soit respectivement 22,6 et 19% de la population totale, un croît de 8,2 % par an en moyenne entre 1974 et 1992, soit le double du taux national, et 4% en 2013), et l’importance de son économie. Cette métropole accapare 72,4% de la population totale de sa région en 1992, et 80% de la population des agglomérations de plus de 2400 habitants. En conséquence, l’armature spatiale est très déséquilibrée avec une seule ville de 152 000 habitants et un nombre très réduit de villes moyennes (8 villes d’une taille entre 20 000 et 40 000 habitants).

La SNS a opté pour un modèle de développement pour Riyad qui repose sur l’accroissement de son attractivité au niveau internationale afin de confirmer son rôle de métropole internationale et ce par le développement des activités non polluante, de haute technologie, à valeur ajoutée, qui attire la main d’œuvre qualifiée et de haute technicité, et de reléguer les autres secteurs industriels dans certaines villes petites ou moyennes assez éloignées de la capitale et qui se trouvent sur les axes de développement. Ces villes doivent

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capter les flux de migrants en quête d’emploi et de service et constituer des villes nouvelles industrielles et une base sur laquelle s’appuie la capitale (figure 64).

Source : Le plan structurale de la région de Riyad, 2012

Figure 64: Les villes nouvelles industrielles dans la région de Riyad

Dans le cadre de la stratégie spatiale nationale et afin de réduire les disparités à l’intérieur de chaque région, il a été décidé de mettre en place des villes nouvelles à l’intérieur de chaque corridor afin de rééquilibrer l’armature urbaine régionale et réduire la pression sur les grandes régions et notamment les capitales régionales. Il ne s’agit pas en fait de créer des villes ex nihilo mais de choisir une petite ou moyenne ville et de concentrer les efforts

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de l’Etat sur cette ville afin de la développer et la rendre attractive pour qu’elle puisse capter les flux de migrants et réduire, de ce fait, la pression sur la capitale régionale. Pour mettre cette stratégie en application, les experts des deux ministères de l’industrie et des affaires municipales ont choisis deux emplacements pour la création de deux villes nouvelles industrielles, le premier se trouve au nord de Riyad, sur la route expresse vers Kasim, dans la zone de Sedir et le deuxième au sud dans la zone de Houtat Beni Temim. Le cas que nous avons choisis comme exemple pour illustrer cette politique concerne le corridor central autours de la capitale Riyad et la ville industrielle développée se trouve dans le gouvernorat de Mojamaa, soit la zone de Sedir à 120 km de la capitale.

La question qui se pose quels effets de cette stratégie sur le futur développement des territoires situés sur les marges de Riyad ?

2.2- Pourquoi une nouvelle ville industrielle à Sedir ?

Sedir est un petit centre qui appartient administrativement à la circonscription de Mojamaa considéré comme l’un des secteurs les moins développés et le plus répulsifs de la région de Riyad, avec 111.668 habitants en 2004.

C’est un gouvernorat à dominance rural qui avait une population de 133 285 habitants en 2010 répartis sur 36 agglomérations de petite taille le long de la ligne expresse qui relie Riyad à Kasim à 120 km de la capitale. Cette marginalité économique et sociale explique en quelque sorte le choix d’y implanter une nouvelle ville industrielle sur un site de 27 000 hectares de terrain appartenant à l’Etat dont 1600 hectares de sites propres seront consacrés à cette nouvelle ville (figure 65). Cet emplacement à 90 minutes de la métropole nationale a l’avantage en premier lieu de mettre la production de cette zone à portée du grand marché de consommation de la capitale, et en deuxième lieu, d’alléger la pression sur Riyad, enfin de présenter un grand marché d’emploi pour les habitants du gouvernorat de Mojamaa. Il profitera des services, infrastructures et équipements et surtout de la main d’œuvre des six centres urbains qui l’entourent et qui sont peuplés de près de 70 000 habitants. En conséquence, il n’y aura pas besoin de construire des logements nouveaux dans cette ville nouvelle notamment lors de la phase de lancement du projet, et les aménagements toucheront dans un premier temps 250 hectares sur les 640 destinés à la zone industrielle. Dans un deuxième temps, des terrains seront consacrés pour les activités tertiaires et notamment commerciales et de divertissement ainsi que pour l’activité résidentielle (près de 960 hectares).