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1 Internationalisation du modèle

1.2 Construction de la base WIOD

La construction d’une matrice internationale passe par des données nationales récupérées auprès des instituts de statistiques nationaux. En dehors de l’Union Européenne qui fournit des tableaux entrées-sorties tous les ans, les données ne sont en général disponibles que tous les 5 ans. C’est pourquoi, à partir de ces données, mais aussi des données publiées annuellement par les instituts statistiques nationaux sur la croissance, l’inflation ou d’autres variables économiques, des algorithmes de type RAS86 sont utilisés pour approximer les TRE annuels par pays.

85 Nous verrons plus en détail la formation des tableaux entrées-sorties branche par branche dans la construction des tableaux entrées-sorties monde proposée par WIOD dans la section suivante.

86 La méthode RAS consiste, par itérations successives, à multiplier lignes et colonnes des TRE par une constante

permettant d’égaliser la production totale de chaque branche aux données annuelles. Ainsi les TRE des années précédentes sont actualisés avec les données disponibles.

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En effet la construction des tableaux entrées-sorties de la base WIOD passe par la création préalable de tableaux d’emploi ressources mondiaux qui seront ensuite fusionnés pour obtenir la base mondiale. Nous allons nous intéresser dans un premier temps au fonctionnement de chacun de ses tableaux puis à la méthodologie appliquée afin d’obtenir la base mondiale.

1.2.1 Les TRE nationaux

Chaque pays produit régulièrement des tableaux des ressources et des emplois. C’est à partir des informations contenues dans ces tableaux que sont ensuite formés les tableaux entrées-sorties. « Les tableaux des ressources et des emplois sont un mécanisme comptable essentiel qui permet d’assurer la cohérence entre les différentes sources de données et les différentes approches que les pays utilisent pour estimer le PIB – dépense, production et revenu » (OCDE87). Un TRE regroupe deux principaux tableaux, le tableau des ressources et le tableau des emplois.

1.2.1.1 Le tableau des ressources (Supply table)

Ce tableau comprend les produits en ligne et les branches et importations de produits en colonne. Contrairement au tableau des emplois les données sont évaluées au prix de base.

Chaque produit est lié à une branche qui est par définition son producteur primaire. De plus chaque branche peut produire d’autres produits (produits secondaires) et chaque produit peut être produit par plusieurs branches88. L’activité primaire des branches est reportée sur la diagonale de la matrice de production alors que les activités secondaires sont reportées en dehors de la diagonale. C’est à partir de ce tableau que peuvent être différenciées production domestique et importations.

Le tableau des ressources se présente en général de la façon suivante :

87 http://www.oecd.org/fr/sdd/cn/tableaux-des-ressources-et-desemplois-base-de-donnees.htm

88 Dans les tableaux de ressources en produits présentés par les instituts statistiques, les productions secondaires ont souvent été préalablement retraitées.

Chapitre 3 Agrégation de la fonction de coût

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Tableau 3.4 : Tableau des ressources, représentation générale

Source : Eurostat (2008).

1.2.1.2 Le tableau des emplois (Use table)

Ce tableau montre l’emploi des biens par produits c’est à dire en tant que consommations intermédiaires, consommation finale, et exportations. Contrairement au tableau des ressources, les données sont évaluées au prix d’acquisition. Les colonnes reflètent la structure de coût pour chaque branche. La partie de gauche du tableau représente les consommations intermédiaires primaires et secondaires de marchandises (contrairement aux tableaux entrées-sorties dans lesquels on raisonne en termes de production finale89).

Tableau 3.5 : Tableau des emplois finals

Source : Eurostat (2008).

C’est à partir des tableaux des ressources et des emplois que sont construits les tableaux entrées-sorties.

89 En effet nous considérons ici les échanges de biens primaires et secondaires contrairement au TES dans lequel

les produits secondaires ont été retraités afin que seuls les produits primaires d’une branche soient pris en

compte. Cf partie suivante.

Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3

PP PS PS

PS PP PS

PS PS PP

Importations totales Ressources totales Produits type 3

Total Output totaux par branches

Ressources totales par produits Importations par produits Légende : PP : Production primaire PS : Production secondaire Branches Importations Total Branches Produits Produits type 1 Produits type 2

Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Consommation

finale FBCF Exportations

Valeur ajoutée totale Valeur ajoutée par branches

Total Output totaux par branches Valeur ajoutée

Emploi final

Total

Emploi total par produits Consommations intermédiaires par

branches et produits Emploi final par catégories et par branches

Emploi final par catégories Branches Produits Branches Produits type 1 Produits type 2 Produits type 3

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1.2.2 Passage des TRE aux tableaux entrées-sorties

Contrairement aux TRE au sein desquels le nombre de produits et de biens peuvent différer, les tableaux entrées-sorties ont pour vocation à être symétriques90 et ainsi permettre une analyse détaillée et simplifiée, en particulier dans le cas de l’analyse input-output. L'opération nécessite un changement de format puisqu'il faut passer de deux tableaux asymétriques à un seul tableau symétrique. Pour cela il faut tout d’abord affecter les produits secondaires du tableau des ressources aux branches dont ils constituent les produits principaux puis transformer les entrées intermédiaires des branches d’activité dans les colonnes de tableaux des emplois en entrées intermédiaires de branches homogènes (et donc prendre en compte la réaffectation des productions secondaires). Agréger les TRE peut se faire de différentes façons, en réunissant les données par produits (tableau produit par produit) ou en les réunissant par branches (tableau branche par branche). Pour chacune de ces façons, deux hypothèses de retraitement de la production secondaire sont possibles. Le passage de « branche » (respectivement « produit ») à « produit » (respectivement « branche ») lors du passage du tableau d'emplois-ressources au tableau entrées-sorties ne change rien aux données du tableau, il réarrange juste la table des consommations intermédiaires en appliquant certaines relations à la relation entre produits primaires et secondaires.

Tableau 3.6 : TRE de base

Source : Eurostat (2008).

Lors de la création du tableau entrées-sorties symétrique, il est convenu qu’un produit type doit correspondre à une branche. Ici les produits type 1 (resp 2) doivent être affectés à la branche 1 (resp

2). Dans ce tableau de base, nous retrouvons une production secondaire de 20 de produits type 2 affectée à la branche 1.

Nous allons présenter chacun de ses retraitements possibles en restant dans le cadre national. Nous présenterons l’apport international proposé par WIOD dans de la partie suivante. Afin de simplifier la compréhension du retraitement nous proposons un TRE fictif à deux branches et deux produits91.

90Par symétrique il est entendu que la dénomination d’une colonne 𝑖 est la même que celle d’une ligne 𝑖.

91L’exemple proposé est issu du manuel de Eurostat (2008)

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

0 80 50 130 130 0 130

60 30 130 220 20 200 220

90 90 180

150 200 180 150 200

Total

Tableau des emplois Tableau des ressources Branches

Produits

Produits type 1 Produits type 2

Chapitre 3 Agrégation de la fonction de coût

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1.2.2.1 Affectation produit par produit

Un TES produit par produit décrit la relation technologique entre les produits et des unités homogènes de production. Les TES produit par produit sont théoriquement considérés comme plus homogènes et adaptés à l’analyse de la production, c’est pourquoi l’Union Européenne privilégie la publication de ce genre de tableau entrées-sorties.

La production secondaire est transférée depuis la branche qui l’a produite à la branche dont elle fait office de production primaire. Dans une optique de production le retraitement se fait en colonnes et se focalise donc sur la structure de production des produits. La classification des branches en colonnes est transformée en classification des produits. Deux hypothèses peuvent être adoptées quant au retraitement de la production secondaire, la Product technology asumption (Modèle A) et la Industry technology asumption (Modèle B).

1.2.2.1.1 Modèle A

Sous l’hypothèse de production technologique, chaque produit est produit de façon spécifique, indépendamment de la branche dans laquelle il est produit (ie un produit a la même structure d’intrant quelle que soit la branche qui le produit). Il n’y a donc qu’une seule façon de produire ce bien. La production secondaire est ainsi transférée depuis la branche qui l’a produite à la branche dont elle fait office de production primaire. Sachant qu’il n’y a qu’une seule façon de produire ce bien, la structure de production employée est la même que la structure de production de la branche dont ce bien représente la production primaire. Ainsi le retraitement des 20 unités se fera au prorata des emplois de la branche 2.

Tableau 3.7 : Retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

Ce modèle de retraitement est celui utilisé par l’Union Européenne pour la fabrication de ses tableaux entrées-sorties. Nous pouvons voir qu’en dépit de ses avantages théoriques ce modèle est limité par la possibilité d’obtenir des chiffres négatifs qui sont aberrants économiquement et nécessite donc un

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

-8 8 0 0 0 0 0 -3 3 0 0 -20 20 0 -9 9 0 -20 20 0 -20 20 Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

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retraitement des données. Ce risque de données négatives est la principale limite à l’utilisation du modèle A par l’ensemble des instituts de statistiques.

Tableau 3.8 : TRE après retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

1.2.2.1.2 Modèle B

Sous l’hypothèse de technologie des branches, chaque branche a son propre schéma de production, indépendamment de son mix de produits (ie tous les produits d’une branche sont produits par la même structure d’intrants).

Le retraitement est donc déterminé ici par la structure de production de la branche 1 et le retraitement se fait donc au prorata des emplois de cette branche.

Tableau 3.9 : Retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

Contrairement au modèle A, nous ne pouvons trouver de montants négatifs car les montants transférés ne peuvent être supérieurs aux montants disponibles dans branche 1.

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

-8 88 50 130 130 0 130 57 33 130 220 0 220 220 81 99 180 130 220 180 130 220 VA Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

0 0 0 0 0 -8 8 0 0 -20 20 0 -12 12 0 -20 20 0 -20 20 Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

Chapitre 3 Agrégation de la fonction de coût

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Tableau 3.10 : TRE après retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

Ce modèle est cependant limité par le fait qu’en cas de hausse de la demande à une branche, les intrants nécessaires pour satisfaire la demande se calculent grâce à la matrice des coefficients techniques ce qui n’est possible que si les parts de marché de chacune des branches sont stables. Dans le modèle B, l’affectation des emplois à la branche B ne respecte pas l’hypothèse de stabilité des coefficients techniques étant donné qu’elle est basée sur les parts de marché de la branche 1.

Ce problème n’est pas présent dans le modèle A étant donné que l’affectation des emplois se fait au prorata des parts de marché de l’entreprise où est réaffectée la production secondaire ce qui respecte la stabilité des coefficients techniques.

1.2.2.2 Affectation branche par branche

La classification des produits en ligne est transformée en classification des branches. La production secondaire est transférée à travers les lignes dans une optique de vente. Celle-ci est plus proche des données statistiques et des observations mais ne permet pas de considérer que nous avons une homogénéité des produits. Le terme sales structures employé dans les hypothèses de retraitement, renvoie à la proportion de produit qui est vendue en tant que consommations intermédiaires ou en tant que demande finale. Les TES branche par branche sont plus proches des observations et sources statistiques, et sont privilégiés par de nombreux instituts statistiques ainsi que par WIOD car ils sont plus adaptés pour des études d’impact (taxe, hausse des prix ...).

Deux hypothèses peuvent être adoptées quant au retraitement de la production secondaire, la Fixed industry sales structure asumption (Modèle C) et la Fixed sales structure asumption (Modèle D).

1.2.2.2.1 Modèle C

Sous l’hypothèse de structure de vente fixe par branche, chaque branche à sa propre structure de vente indépendamment de son mix de produits. Les 20 unités de production secondaire sont comptabilisées dans la production primaire de la branche qui est supposée les produire et sont supposées être vendues aux autres branches dans une même proportion que ses propres ventes.

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

0 80 50 130 130 0 130 52 38 130 220 0 220 220 78 102 180 130 220 180 130 220 VA Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

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Tableau 3.11 : Retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

Ce modèle a pour principale contrainte de ne pas être réaliste, en effet il semble plus plausible que la production secondaire n’ait pas les mêmes cibles que la production primaire comme c’est le cas ici.

Tableau 3.12 : TRE après retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

Comme dans le cas du modèle A, nous aurions pu avoir des éléments négatifs dans ce tableau si l’autoconsommation de la branche 2 avait été nulle.

1.2.2.2.2 Modèle D

Sous l’hypothèse de structure des vente fixes (par produit), chaque produit est vendu de façon spécifique, indépendamment de la branche dans laquelle il est produit. La production secondaire d’un produit est ainsi vendue dans les mêmes proportions que les ventes effectuées dans la branche de sa production primaire.

Similairement au modèle B, un problème de stabilité des coefficients techniques se retrouve ici. Cependant, la réaffectation dans la production secondaire s’apparente plus ici à un changement technologique qu’à une mauvaise déformation des coefficients techniques. Une hypothèse supplémentaire d’homogénéité des sortants est cependant obligatoire.

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

0 12.31 7.69 20 20 20 0 -12.31 -7.69 -20 -20 -20 0 0 0 0 0 0 0 Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

VA

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

0 92.31 57.69 150 150 0 150 60 17.69 122.31 200 0 200 200 90 90 180 150 200 180 150 200 VA Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

Chapitre 3 Agrégation de la fonction de coût

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Tableau 3.13 : Retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

C’est ce modèle qui est choisi par WIOD. L’approche branche par branche est en effet considérée plus en harmonie avec les observations que l’approche produit par produit. Les risques de valeurs négatives dans le modèle C font que le modèle D est préféré par certains des instituts de statistiques et par WIOD bien que celui-ci nécessite une hypothèse supplémentaire d’homogénéité des produits sortants. En effet la forte présence de valeurs proches de zéro dans WIOD (dues aux échanges potentiellement inexistants entre deux branches internationales) oriente le choix vers une méthode qui ne risque pas d’entrainer des données négatives. Par simples calculs matriciels92, à partir du TRE symétrique retraité, les tableaux entrées-sorties peuvent ensuite être construits.

Tableau 3.14 : TRE après retraitement de la production secondaire

Source : Eurostat (2008).

Dans le cas de WIOD, la construction de tableaux entrées-sorties internationaux passe par la construction préalable de TRE internationaux. Nous allons donc devoir nous intéresser dorénavant à l’allocation des données sur le commerce international dans les TRE afin de rendre ceux-ci internationaux.

92 Et retraitement des marges et taxes.

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

5.45 2.73 11.82 20 20 20 -5.45 -2.73 -11.82 -20 -20 -20 0 0 0 0 0 0 Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

VA

Branche 1 Branche 2 Demande finale Total Branche 1 Branche 2 Total

5.45 82.73 61.82 150 150 0 150 54.55 27.27 118.18 200 0 200 200 90 90 180 150 200 180 150 200 VA Total Branches Produits

Tableau des emplois Tableau des ressources

Produits type 1 Produits type 2

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1.2.3 Allocation des données sur le commerce international

La construction des TRE internationaux doit faire face à plusieurs difficultés :

- Les données récupérées sur les comptes nationaux donnent le total des importations et leur

ventilation à travers les branches. Cependant elles ne donnent pas l’origine de ces importations ;

- Les données sur le commerce international diffèrent entre exportations d’une branche A vers une branche B et importation d’une branche B depuis une branche A.

- Trouver une allocation cohérente des importations de consommations intermédiaires pour

chacune des branches.

Afin de pallier ces difficultés, plusieurs choix sont faits par WIOD. Tout d’abord, pour garder des données cohérentes, il est décidé que les exportations seront les reflets des données d’importations. En effet, les données sur les importations dans chaque pays sont recueillies par les douanes ce qui laisser à penser qu’elles sont plus solides que celles sur les exportations. Afin d’affiner les données sur les importations quant à leur provenance, les données sur le commerce international de la base UN Comtrade database de la Banque Mondiale sont utilisées. Elles permettent de connaitre les importations d’un bien depuis un pays défini.

La dernière étape consiste en la ventilation des importations en provenance d’un pays entre les différents postes (consommations intermédiaires, consommation finale, FBCF) et au sein des consommations intermédiaires entre les différentes branches.

Nous allons présenter la méthode d’allocation des importations utilisée par WIOD dans le cas d’une branche 𝑖 et de deux pays A et B.

Soit les données d’importations totales du pays A de la branche 𝑖 notées 𝑀𝑖 et celles de la base UN Comtrade (qui sont différentes) notées 𝑀̃𝑖. Les données d’importations de la base UN Comtrade en provenance de B sont notées 𝑀̃𝑖𝐵. Dans le tableau des emplois finals, la part d’origine domestique n’est

pas distinguée de la part importée dans l’emploi des produits, c’est pourquoi nous n’avons pas de 𝑀𝑖𝐵. Le ratio des importations de la branche 𝑖 en provenance de B sur le total des importations est d’abord calculé :

𝑚̃ =𝑖𝐵 𝑀̃𝑖𝐵

𝑀̃𝑖

On considère les 3 principaux postes de ventilation des importations (consommations intermédiaires, consommation finale, FBCF) du bien 𝑖 indicés par 𝑡 = 1 à 3 et on définit leur part respective dans l’output total de la branche 𝑖, 𝑣𝑡.

Chapitre 3 Agrégation de la fonction de coût

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Le niveau des importations de la branche 𝑖 en provenance du pays B ventilé dans chacun des 3 principaux postes est noté 𝐼𝑡 et vaut :

𝐼𝑡𝐵 = 𝑚̃ ∗ 𝑣𝑖𝐵 𝑡∗ 𝑀𝑖

La ventilation du niveau des consommations intermédiaires entre les différentes branches d’origine se fait au prorata des achats nationaux de la branche 𝑖 à chacune des branches de l’économie notées 𝑝𝑖𝑗. Ainsi la ventilation des importations en provenance d’un pays B par branche d’origine se note 𝐶𝐼𝑖𝑗𝐵 et vaut :

𝐶𝑖𝑖𝑗𝐵 = 𝐼𝑡𝐵∗ 𝑝𝑖𝑗

La ventilation au sein des deux autres postes principaux (Consommation finale, et FCBF) s’effectue de la même manière.

Cette procédure est effectuée pour chacune des branches et chacun de ses partenaires internationaux afin d’obtenir les TRE internationaux.

1.3Données retenues et degrés de libertés

Afin de prendre en compte les échanges internationaux nous choisissons les principaux pays de l’OCDE au sein de notre modèle. Le cumul de leurs PIB correspond à environ 80% du PIB mondial ce qui permet une bonne représentation de la valeur des échanges intersectoriels mondiaux. La prise en compte de données internationales augmente cependant sensiblement la taille de la matrice input-output de notre modèle. Ainsi chaque branche du modèle adresse une demande individuelle à chacune des branches nationales mais aussi chacune des branches internationales. Après avoir identifié l’ensemble des demandes par branches et mis en évidence les limites des estimations en termes de degrés de libertés, nous verrons comment agréger les branches internationales afin de faire diminuer le nombre de coefficients internationaux à estimer dans l’équation de coût de chacune des branches.

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1.3.1 Les données retenues

Sur les 40 pays de la base WIOD nous avons décidé de ne retenir que les pays représentant les économies les plus importantes au sein de notre étude93. Nous avons retenu 18 pays en sélectionnant à chaque fois les plus importants parmi chacune des zones proposées par WIOD.

Tableau 3.15 : Liste des pays retenus dans notre panel par zone

Source : Auteur.

Par souci d’homogénéité des échanges, l’espace RdM a aussi été retiré de notre analyse. Celui-ci regroupe l’ensemble des pays restants dont les économies sont trop différentes pour que nous puissions représenter chacune de ses branches agrégées sous la forme d’une unique fonction de production. La part de RdM représente moins de 25% du PIB mondial ie notre panel représente plus de 75% du PIB mondial, ce qui permet de limiter la perte d’informations liée à ce retrait.