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DES CAPACITES THEORIQUES

2.3.2. Constitution et analyse des corpus mobilisés pour les RETEX

Constitution d’une base de données photo-vidéo

De nombreuses sources visuelles prises pendant l’événement permettent de compléter a posteriori les grilles d’observation. Elles comportent en effet un certain nombre d’indicateurs opérationnels : nombre de personnes visibles à l’image, catégories d’acteurs en présence, dispositifs déployés (barrages, organisation de la circulation et du stationnement, etc.).

Elles permettent en outre une cartographie de l’aléa. Un exemple de traitement est présenté en Figure 32. Cette méthodologie a déjà employée pour cette éruption par N. Villeneuve pour cartographier l’extension et la progression des coulées de lave [Bachèlery et al., in prep]. Sa réalisation se heurte à des inconvénients techniques : des interprétations limitées aux champs de prise de vue (zones masquées du fait de la distance, des conditions météorologiques, de la présence de panaches de gaz, de la luminosité, etc.) et une comparaison entre les différents clichés souvent difficile pour des questions de variation d’exposition.

Figure 32 - Aléas et impacts associés : un exemple d’apport des vues aériennes (éruption du Piton de la Fournaise, cliché F. Caillé, 07/04/2007)

La base de données constituée regroupe 450 photographies aériennes obliques assemblées de 2007 à 201074, et environ 700 prises de vue au sol regroupant nos photographies, celles d’interlocuteurs de l’OVPF, de passionnés du volcan, de l’EMZPCOI, de la presse écrite, les films réalisés sur l’éruption, et les émissions des médias télévisés.

Accès aux archives opérationnelles

Les opérationnels impliqués dans la gestion des crises en France collectent systématiquement des informations sur le déploiement de leur dispositif pendant les événements. Ces informations sont archivées, et consultables selon le bon vouloir des autorités auxquelles une demande est adressée. Pour mener le RETEX sur l’éruption d’avril 2007, nous avons entrepris en 2008-2009-2010 de récupérer les archives de l’application gouvernementale SYNERGI et les archivages papier de l’EMZPCOI, du COGIS et du CODIS. L’EMZPCOI a fourni une partie seulement de ses archives papier. Le COGIS a évoqué l’impossibilité d’une diffusion de données car le dossier n’était pas encore archivé, tandis que le CODIS évoquait l’impossibilité d’accéder à ces données en raison de leur archivage déjà ancien ! Malgré plusieurs demandes en local et directement au niveau ministériel à la Direction de la Sécurité Civile, aucune consultation de l’événement « éruption d’avril 2007 » ne nous a été accordée sous SYNERGI. Certaines réunions comme les Comités Techniques Risques à La Réunion ont permis des échanges entre acteurs impliqués (OVPF, ORA, Préfecture, etc.) : leurs comptes rendus ont donc été retenus pour l’analyse.

En Grande Comore, le problème ne s’est pas posé, aucun système d’archivage de ce type n’étant disponible pour l’instant.

Revue de presse

Ce travail doit permettre une analyse détaillée de la communication médiatique lors des éruptions ciblées (qualité et adéquation de l’information transmise par les médias, tonalité du discours, calcul de la durée des sujets consacrés à la crise volcanique au regard des autres actualités dans la presse radiophonique et télévisée, comportement des journalistes) et de nourrir la synthèse des événements (chronologie et nature des réponses apportées, témoignages, etc.). Du fait d’une quasi absence de données sur les lahars post 2005 et l’éruption de mai 2006 aux Comores, l’analyse n’a pu y être menée que de façon superficielle. L’analyse du traitement médiatique pour l’éruption d’avril 2007 à La Réunion a, en revanche, fait l’objet d’un travail de fond, matérialisé par un stage de Master [Bastian 2009] que nous avons co-encadré.

Un corpus médiatique incomplet mais riche à La Réunion

A La Réunion, les données sur l’éruption de 2007 ont pu être récupérées auprès des médias locaux disposant d’un système d’archivage (via G. Levieux, chargé de communication à l’IPGP lorsqu’elles sont marquées d’une étoile - Tableau 11).

Concernant la presse écrite, nous avons fait le choix d’analyser les deux quotidiens les plus diffusés à La Réunion : Le Quotidien et le Journal de l’île de La Réunion (JIR), respectivement lus par 23,2% et 16,4% des Réunionnais [INSEE 2009]. Le Journal Témoignages n’a pas été inclus du fait de sa faible part d’audience. Les données analysées couvrent la période du 26 mars au 14 mai, soit la période englobant la crise volcanique jugée comme la plus essentielle. Les forums de discussion n’étant pas archivés, nous n’avons pas pu les récupérer a posteriori.

Pour l’analyse de la presse radiophonique nous avons retenu Radio Réunion sur le Réseau France Outre-Mer75 et Freedom, les deux radios les plus écoutées de l’île avec respectivement 22,8% et 39,1% de parts d’audience de janvier à juin 2007 [INSEE 2009]. Sur Radio Réunion, un archivage systématique a été mis en place spécifiquement pour l’éruption, mais l’enregistrement étant automatique, si une émission est interrompue par un flash spécial volcan, ce dernier n’est pas enregistré en tant que tel. Par ailleurs on

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obtient dans la matinale les informations de la veille, sauf en cas de direct téléphonique. A l’inverse Radio Freedom permet d’obtenir des informations actualisées (mais parfois fausses) à travers les émissions participatives de « radio doléances » à travers lesquelles les auditeurs peuvent s’exprimer en direct sur les sujets locaux de leur choix [Watin et Wolff 1995 ; Watin 2001 ; Simonin et Wolff 2010]. Les émissions de Freedom n’étant pas « dérushées », il est complexe de faire des recherches dans les archives. Nous nous sommes donc limités à la récupération des données du 6 avril 2007, apex de la crise volcanique et opérationnelle. Les radios locales ne disposant pas de systèmes d’archivages, leurs émissions n’ont pu être récupérées. C’est regrettable, dans la mesure où certaines communiquent beaucoup en cas d’éruption, notamment Z.fm en contact très régulier avec l’OVPF [com. pers. P. Kowalski].

Nous avons retenu pour la presse télévisée Télé Réunion (sur RFO) et Antenne Réunion, les deux chaînes les plus diffusées avec respectivement 53,1% et 57,5% d’audience cumulée de janvier à avril 2007 [INSEE 2009]. Le contenu médiatique a été utilisé sur toute la durée de l’éruption pour aider à la reconstitution des événements. Du fait de son caractère très chronophage, l’analyse du traitement médiatique s’est en revanche limitée au 6 avril 2007, comme pour le traitement radiophonique.

Enfin, les communiqués de presse de la Préfecture, de l’Observatoire volcanologique et de l’Observatoire Réunionnais de l’air ont été analysés sur la durée de crise.

Un corpus médiatique très pauvre en Grande Comore

Presqu’aucune donnée médiatique n’a pu être collectée pour le retour d’expérience sur la crise de 2006 en Grande Comore, les médias occupant une place très réduite dans le pays. Nous avons récupéré au format papier pendant l’éruption toute la presse écrite qui pouvait l’être, soit quatre journaux (Tableau 10, Annexe 10) ! Al-Watwan est le seul journal, hebdomadaire étatique, qui a perduré depuis son lancement en 1985. La Gazette des Comores, journal quotidien indépendant, et Kashkazi, hebdomadaire d’opposition, ont tous deux disparu depuis. En comparaison, sept articles sont parus dans la presse quotidienne réunionnaise, trois dans la presse mauricienne, c’est dire combien la production journalistique comorienne a été faible en comparaison. C’est en définitive en faisant une recherche pour Karthala en mai et juin 2006 sous FACTIVA

que la base la plus riche a été trouvée, la presse internationale ayant relayé 68 dépêches, essentiellement de l’AFP et Reuters. La Télévision Nationale des Comores, inaugurée en mai 2006 quelques jours avant l’éruption, ne disposait d’aucun système d’archivage. Nous avons tenté de récupérer en fin de crise une copie des journaux télévisés diffusés mais faute de moyens matériels, les émissions étaient successivement réécrites sur les mêmes bandes, empêchant les équipes techniques de retrouver les émissions demandées. Enfin, en raison de toute absence d’archivage, la presse radiophonique n’a pu être exploitée autrement qu’en prenant des notes en direct au cours de la crise à l’écoute des médias.

Tableau 10 - Corpus de presse écrite comorienne disponible sur l'éruption de mai 2006 en Grande Comore (Couv.= mention en première page, format = nombre de pages)

Journal Date Titre Couv. Format

Al-Watwan 02-08/06/2006 La lave est restée au niveau du plancher x 1 p / 8 La Gazette

des Comores 30/05/2006

Eruption du Karthala - Un lac de lave se forme au fond du cratère

Chahalé x

½ p / 4 Kashkazi

01-07/06/2006 Karthala - Le volcan menace - Un lac de lave est en ébullition

depuis dimanche x

½ p / 20 Kashkazi 08-14/06/2006 Ngazidja Au plus près du Karthala x 1 p / 20

Afin de comparer la crise de 2006 à d’autres événements concernant la gestion des crises, nous avons passé en revue les archives papier du Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique des Comores, puis en 2008, l’intégralité de la presse Comores disponible en salle Océan Indien à la bibliothèque de l’Université de La Réunion. Jusqu’en 2012, l’analyse d’Al-Watwan s’est poursuivie grâce à son nouveau système d’archivage en ligne, incluant tous ses numéros au format PDF à partir de novembre 2008, et sur le site Malango Actualités dédié à l’ensemble de la presse de l’Océan Indien76, en recherchant les descripteurs «volcan ; Karthala ; coulée ; sable ; COSEP ; Vouvouni / Vuvuni ; boue ; inondation ; éruption ; risque ».

Enfin, une recherche lexicale commune aux deux îles a été menée dans les archives de l’Inathèque77 pour constituer une base de données sous l’application mediaCorpus. Nous avons pour cela utilisé les descripteurs « Fournaise, éruption, volcan, Tremblet, Comores, Karthala, 2007, 1977, 1986, 1977-2011 ».

Tableau 11 - Détails du corpus de presse analysé sur la durée des crises faisant l’objet des RETEX

Type de media Source d’information (Récupération) & Analyse

intégrale partielle impossible

Presse écrite Journal de l’Ile de La Réunion, Quotidien de La Réunion x Al Watwan, Kashkazi, la Gazette des Comores x

Presse en ligne Clicanoo.re (réactions des lecteurs aux articles) x Sites nationaux et internationaux obtenus via « Karthala » et

« Fournaise » sous Google x

Emissions radiophoniques

Radio Réunion (Réseau France Outre-mer)*, Freedom* x

Radios locales des deux îles x

Emissions télévisées

Télé Réunion (Réseau France Outre-mer)*, Antenne Réunion (x) x

Télévision Nationale des Comores x

Archives de l’Inathèque pour les deux îles (x)

Communiqués de presse

Préfecture x

OVPF x

OVK x

Entretiens auprès des acteurs institutionnels et populations Entretiens avec les acteurs institutionnels

Une centaine d’entretiens semi-directifs a été menée sur chaque île auprès des acteurs impliqués dans la gestion de la crise de façon à aider à la reconstitution des événements et à la compréhension de ce qui a motivé les prises de décision (Annexe 4). La plupart des entretiens ont été menés de façon commune avec ceux sur l’analyse des modes théoriques de gestion précédemment décrits (Tableau 6). Certains d’entre eux ont été délicats à mener du fait de l’implication de la personne interviewée dans des actions jugées contestables a posteriori. Pour ne pas faire fuir l’interviewé, en accord avec les recommandations de Pearson et Mitroff [1993] et MIAT [2006a], nous ne nous sommes pas focalisés sur les personnes « responsables » de faits négatifs, mais sur les événements et décisions, puis sur la résolution des problèmes et les aspects positifs des solutions proposées en interview. Les entretiens, longs d’une heure et

76 http://www.malango-actualite.fr/medias/annuaire-2-comores.htm

77 Télévision Nationale : Dépôt Légal des Chaînes de Télévision hertziennes depuis 1995, des chaînes du câble et du satellite depuis 2002, et des programmes produits ou coproduits par les chaînes de télévision publiques de 1949 à nos jours ; Télévisions Régionales depuis décembre 2007 ; Radiophonie : Dépôt Légal Radio depuis 1995 et Archives INA Radio depuis 1933.

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demie à deux heures en moyenne, se sont déroulés en deux phases. Dans un premier temps notre interlocuteur a été invité à raconter librement la façon dont il a vécu l’événement, ce qui nous a permis d’identifier les temps forts de « sa » crise. Nous avons ensuite recadré l’entretien en mode semi-directif à l’aide de la grille présentée en Tableau 12.

Tableau 12 - Grille d'entretien avec les acteurs institutionnels utilisée pour la constitution des RETEX

Thèmes abordés Précisions pouvant faire l’objet de relances Perception globale de

l’événement

Opinion sur la gestion dans sa globalité

Satisfaction / insatisfaction vis à vis de la gestion « personnelle » des événements Temps forts de l’événement

Points faibles / points forts de la gestion

Préparation à l’événement

Risque connu / événement envisagé ? Prévision satisfaisante ?

Planification adaptée à l’événement ? Incertitudes sur l’application de la planification ? Exercices et formations sur ce type d’événement

Organisation de la réponse

Réponses apportées / moyens disponibles

Difficultés rencontrées / éléments de surprise & réactions associées

Propositions non retenues en cours de gestion et se révélant a posteriori adaptées Dysfonctionnements, causes et solutions

Relations avec les autres acteurs en interne et externe (y compris la population)

Jeux d’acteurs respectant les schémas théoriques ? Nature des relations (bonne coordination ? tensions ?) Points forts / points faibles et solutions

Communication interne et externe

Qualité globale de la communication interne et externe Lancement de l’alerte réussi ? Pertinence du message ? Information suffisante, régulière et de qualité ?

Fiabilité de l’information / gestion des incertitudes Problèmes spécifiques de communication Gestion de la post crise

Evaluation des dommages

Mise en œuvre des procédures d’indemnisation Conduite d’un retour d’expérience ?

Eléments qui auraient permis d’améliorer la gestion

Synthèse des facteurs de blocage Propositions d’améliorations

Réalisés / En cours / Programmés / Non programmées depuis les événements ? RETEX comparé Points communs et divergents avec la gestion des crises antérieures

Entretiens avec les populations

Les populations résidentes et touristes ayant vécu tout ou partie de l’événement ont également été interviewées sur leur perception de la gestion de la crise. On espère pouvoir déterminer si acteurs et populations ont une perception concordante de l’événement, ou au contraire s’il existe un décalage cognitif. On pense aussi pouvoir expliquer en partie les comportements observés chez les populations par leur perception de la gestion des événements. Les interrogations portent donc sur leur satisfaction de la gestion par les autorités et scientifiques, et de l’information transmise par les médias. Parallèlement, les entretiens portent sur les impacts sur la vie quotidienne et sur les réponses déployées pendant la crise et à moyen

terme. Les enquêtes de perception présentées dans la partie précédente du chapitre donnaient un premier aperçu sur ces questions. Elles incluaient en effet certaines modalités sur les gênes occasionnées et comportements adoptés lors des dernières crises volcaniques. On s’attache ici à décrire précisément les impacts et processus de retour à la normale, du début des événements jusqu’en 2011/2012. Pour chaque paramètre on cherche à déterminer s’il est essentiellement conjoncturel ou révélateur d’une vulnérabilité préexistante.

Les thèmes sont abordés en envisageant différentes échelles. Certaines questions peuvent ainsi être répétées deux fois, de façon à les situer dans une réflexion institutionnelle insulaire, communautaire ou individuelle. Les entretiens se concluent toujours par une interrogation sur les améliorations possibles de la gestion des crises. La grille d’enquête utilisée est présentée en Tableau 13. Elle a servi de support pour 37 entretiens à Vouvouni, 23 au Tremblet.

Tableau 13 - Grille d'entretien sur le vécu par les populations des crises liées aux aléas volcaniques

Thèmes abordés Précisions pouvant faire l’objet de relances

Perception globale de l’événement

Ressenti / vécu de la crise Aléas et menaces perçus / subis

Temps forts / principaux problèmes posés lors de l’événement

(In)satisfaction vis à vis des gestions institutionnelle, communautaire et individuelle des événements / Points forts et faibles

Préparation à l’événement

Evénement envisagé ? Risque connu ?

Préparation à l’événement (in)suffisante / Raisons / Moyens mis en œuvre Capacité d’autoprotection du foyer forte ou faible ?

Exercices / formations / information préventive ?

Connaissance des différents niveaux d’alerte & consignes associées ?

Alerte et information

Reconnaissance de précurseurs ?

Réception d’une alerte ? / niveau de l’alerte reçue / Source de l’alerte / Vecteur de réception / Contenu du message / Consignes à respecter ?

Source(s) d’information pendant l’éruption / Type d’information reçue / Information suffisante, régulière et de qualité ?

Organisation de la réponse

Premières réponses apportées / moyens disponibles

Difficultés rencontrées / éléments de surprise et réactions associées Nature des relations avec les autres acteurs et perception de leurs réponses Opinion sur la qualité de la gestion par catégories d’acteurs

Interlocuteur écouté en priorité, à qui est accordée la plus grande confiance Mesures prises pour limiter l’étendue des dégâts pendant l’événement

En cas d’évacuation Spontanée / ordonnée ? / Moyen d’évacuation / Durée / Lieu d’hébergement / Prise en charge / Difficultés rencontrées / Critère de retour

IMPACTS des éruptions

Synthèse des impacts positifs (création d’opportunités) et négatifs (endommagement) Cartographie des zones affectées par les aléas et des dommages

Pertes causées : description / cause / évaluation Modification de l’accès aux

ressources liées aux :

Perturbations de la vie quotidienne / Modifications temporaires ou durables du mode de vie ?

Réflexion sur l’ensemble des paramètres d’accès aux ressources (Tableau 7) à la lumière de l’événement

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Perte de cultures et ressources naturelles / Incidence sur l’accès à l’alimentation Impacts sur l’habitat et les

commodités

Dégradations de l’habitat et des biens / Type de réparations, coût Incidences sur l’adduction d’eau et l’accès à l’électricité

Impacts sur le réseau routier

Etat du réseau / zones isolées ?

Déplacements habituels maintenus ou annulés pendant l’éruption ? / Raison

Déplacements spécifiquement liés aux événements ? A la demande des autorités ou spontané ? Raison

Destination / Parcours emprunté / Moment choisi / Fréquence / Durée des trajets / Moyen de transport utilisé / Nombre d’accompagnants

Problèmes posés pendant ces déplacements / Avec le recul, déplacement indispensable ?

Conséquences socio-économiques

Conséquences sanitaires / psychologiques

Demande / obtention d’aides et d’indemnisations (par qui, quand, comment, combien) Diversification des métiers et activités rémunératrices pour compenser la perte de ressources ?

Déménagements (temporaires/définitifs : lieu, durée) / Emménagements / Evolution du prix du foncier / Evolution de l’attachement au village

Solidarité renforcée, identique ou diminuée pendant et à la suite des événements avec les membres de la famille / du voisinage / quartier / village / des autres villages / de la diaspora ? Développement touristique ?

Spécifique aux lahars Bénéfices tirés des mro-madji ? / An cas de vente de sable, montant des revenus générés Bilan global Au final, événement plutôt synonyme de contrainte(s) ou d’opportunité(s) ?

Points communs et divergents avec les crises vécues antérieurement Amélioration de la gestion

Synthèse des facteurs de blocage / Propositions de solutions

Améliorations réalisées / en cours / programmées / non programmées depuis les événements ?

Certaines difficultés ont été rencontrées lors de la passation des entretiens. Les enquêtes au Tremblet et à Vouvouni ont été réalisées dans un milieu d’interconnaissance : les gens se connaissent tous que ce soit personnellement, de vue ou de nom. Certains hésitent ainsi à s’exprimer sur certains sujets, d’autres au contraire se montrent prolixes. Il a constamment fallu rassurer les interviewés sur le caractère anonyme des propos recueillis, et veiller à faire la part des choses en replaçant ces propos dans le contexte d’étude, en essayant de saisir les rapports de pouvoir, affinités, et aversions entre personnes ou groupes.

Les interviewés peuvent par ailleurs occasionnellement adapter leurs propos en espérant tirer des bénéfices de l’échange, considérant l’interviewer comme un relais à leurs revendications. C’est notamment le cas lorsqu’on les interroge sur les dégâts subis lors d’un événement, avec une tendance à gonfler les chiffres dans l’espoir d’obtenir une meilleure écoute et une meilleure indemnisation. Les dires doivent donc constamment être confrontés à ce qui est concrètement observable.

Les difficultés proviennent également d’une forme de « rapport de force » entre interviewer et interviewé. En de nombreuses occasions, des personnes ont clairement exprimé un sentiment d’incapacité à apprendre quoi que ce soit d’intéressant à un « expert ». Notre présence remarquée lors des crises a par ailleurs contribué à alimenter l’idée que nous savions déjà tout de l’événement. Il a fallu rassurer ces interviewés sur l’intérêt de leurs propos, et adopter une démarche permettant de minimiser le sentiment d’« expertise ». Nous avons ainsi favorisé des entretiens libres, sans grille d’entretien visible et en limitant

la prise de note, de façon à laisser l’interviewé s’exprimer sans cloisonnement. Les entretiens ont été enregistrés lorsque le fonds sonore le permettait et avec l’autorisation des participants. Nous avons pris de 30 minutes à 3 heures pour retranscrire dans la foulée de sa réalisation tout entretien qui n’avait pu être enregistré.