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La consommation de substances psychoactives (SPA) au Canada et au Québec

7 Chapitre 2 : RECENSION DES ÉCRITS

2.4 La consommation de substances psychoactives (SPA) au Canada et au Québec

SPA dans la population générale pour ensuite aborder la consommation chez les HARSAH, dont les hommes gais et bisexuels.

Selon l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (Santé Canada, 2012), une enquête téléphonique menée auprès de 11 090 Canadiens, âgés de 15 ans et plus, répartis dans les 10 provinces et dont 39,5 % étaient des hommes et 60,5 % des femmes, 91 % ont consommé de l’alcool au cours de leur vie et 78,4 % au cours de l’année précédant l’enquête. De façon statistiquement significative, les hommes sont proportionnellement plus nombreux que les femmes à avoir consommé de l’alcool au cours de la dernière année (82,7 % et 74,4 % respectivement). Cette proportion est également significativement plus élevée chez les adultes de 25 ans et plus (80 %) que chez les jeunes de 15 à 24 ans (70 %) (Santé Canada, 2012). Lorsqu’on compare les provinces canadiennes, c’est au Québec que l’on retrouve la proportion la plus élevée de consommation d’alcool au cours de la dernière année (82,1 %).

Concernant le dépassement du seuil d’une consommation à faible risque, c’est-à-dire au-delà de 10 verres par semaine pour les femmes et de 15 pour les hommes, ou de trois

verres lors d’une même occasion pour les femmes et de quatre pour les hommes, sur les 8 694 personnes qui ont consommé de l’alcool au cours de la dernière année, les hommes sont significativement plus nombreux que les femmes à rapporter avoir dépassé ce seuil (21,2 % et 15,9 % respectivement). Quant au dépassement de la consommation recommandée lors d’une même occasion, toujours sur le nombre des personnes ayant consommé de l’alcool au cours de la dernière année, les hommes sont significativement plus nombreux que les femmes à rapporter ce comportement (15,8 % et 9,7 % respectivement) (Santé Canada, 2012). Le Centre québécois de lutte aux dépendances (2011) a effectué un portrait de la consommation au Québec. Pour ce faire, les auteurs ont consulté une dizaine de rapports, québécois et canadiens, portant sur la question. Quant à la prévalence d’un trouble lié à l’usage de l’alcool au Québec, mesuré avec un sous-ensemble du Composite International Diagnostic Interview (CIDI) (Kessler et al., 1998), il se situait à 1,8 % en 2002, ce qui représente une proportion inférieure à celle observée au Canada (2,6 %) (Centre québécois de lutte aux dépendances, 2011). Les hommes sont proportionnellement plus nombreux que les femmes à obtenir un diagnostic d’un trouble lié à l’usage de l’alcool (2,7 % et 0,9 % respectivement) (Centre québécois de lutte aux dépendances, 2011).

Pour ce qui est de la consommation de cannabis, selon l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (Santé Canada, 2012), 10,2 % des Canadiens de 15 ans et plus affirment avoir consommé cette substance au cours de l’année précédant l’enquête. La proportion de jeunes de 18 à 24 ans ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année était de 20,3 %, comparativement à 8,4 % chez les répondants âgés de plus de 25 ans. La proportion d’hommes ayant consommé du cannabis au cours de la dernière année était presque deux fois supérieure à celle observée chez les femmes (13,7 % et 7 % respectivement). En ce qui a trait aux substances autres que le cannabis, le taux de consommation est d’environ 1 % pour la cocaïne, l’ecstasy et les hallucinogènes et de moins de 1 % pour les opiacés et les amphétamines. Concernant ces substances, les hommes sont toujours proportionnellement plus nombreux que les femmes à en consommer (3,1 % et 1,1 % respectivement).

Outre l’alcool et les SPA illégales, l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues (Santé Canada, 2012) tenait compte de la consommation de médicaments psychotropes, dont les analgésiques opioïdes, les stimulants et les sédatifs. Le taux général de consommation de ces médicaments parmi les 11 090 répondants était de 24,1 %, ce qui représente 2 672 personnes. Parmi celles-ci, 6,3 % affirment en avoir consommé pour des raisons autres que celles pour lesquelles ces médicaments sont prescrits (ce qui est défini comme une consommation abusive par le rapport). Bien que le rapport ne présente pas la proportion de femmes qui consomment de façon abusive, il indique que ce sont les hommes qui rapportent davantage ce type de consommation (7,8 % des 2 672 Canadiens ayant consommé ces médicaments au cours de la dernière année) (Santé Canada, 2012). Sur les 2 672 répondants ayant consommé des médicaments au cours de la dernière année, 16,9% consommaient d’opioïdes analgésiques. Parmi ces consommateurs, 5,2 % ont rapporté en abuser. En ce qui a trait aux stimulants, ce sont 1,5 % des 2 672 consommateurs de médicaments qui en consommaient et 40,1% d’entre eux en abusaient. Enfin, en ce qui concerne les sédatifs, ce sont 10,2 % des 2 672 consommateurs de médicaments qui en faisaient usage. Les femmes étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes à rapporter une consommation de sédatifs (12,8 % et 7,5 % respectivement). Toutefois, malgré une consommation plus importante de médicaments sédatifs comparativement aux stimulants, le rapport gouvernemental ne présente pas les chiffres concernant l’abus de sédatifs car ils étaient trop bas (Santé Canada, 2012).

En ce qui concerne les méfaits associés à la consommation de substances parmi les répondants qui en ont consommé au cours de la dernière année, 3 % des hommes et 1,1 % des femmes rapportent avoir subi au moins un méfait au cours de l’année précédant l’enquête (Santé Canada, 2012). Les méfaits dont l’enquête tenait compte étaient ceux liés à la santé physique, la vie familiale et sociale, la situation financière, les conditions de vie et les problèmes judiciaires. Il est à noter que l’Enquête de surveillance canadienne de la consommation d’alcool et de drogues a été menée par téléphone. Il est donc possible que les personnes les plus vulnérables parmi celles ayant une consommation problématique de substances n’aient pas été rejointes en raison de leur mode de vie, marqué parfois par la

désaffiliation sociale. La variable orientation sexuelle a été considérée dans cette enquête. En effet, les participants devaient mentionner s’ils se définissaient comme hétérosexuels, homosexuels ou bisexuels. Toutefois, ces données n’ont pas été prises en compte dans le rapport, car aucune ventilation concernant l’orientation sexuelle n’est présentée.

2.5 La consommation de substances psychoactives (SPA) chez les minorités sexuelles en