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Résumé Chapitre III

III. RENDRE COMPTE DE LA PAROLE PATHOLOGIQUE / PARAMÈTRES

III.1. Etude de la durée dans le développement de la parole pathologique et non pathologique : durée et variabilité pathologique et non pathologique : durée et variabilité

III.1.5. Conséquences de la fente sur la durée

Cette section présente les conséquences directes de la fente palatine sur la durée segmentale. Les recherches menées sur ce sujet comparent généralement des productions de sujets sains aux productions pathologiques, afin d‟observer plus précisément les différences.

III.1.5.1. Fentes et durées des segments de la parole

Nous l‟avons vu précédemment, les durées des segments de la parole sont des indicateurs de la capacité à coordonner les gestes de la parole. Pour cette raison, de nombreux chercheurs se sont basés sur les valeurs de ce paramètre pour observer l‟acquisition de la parole chez les enfants sains, et pathologiques.

Kieffer (1965) a procédé à des comparaisons de durées segmentales entre des locuteurs sains et des locuteurs porteurs de fente palatine, au moyen de la cinéradiographie. Elle a noté que Flück, le locuteur pathologique, prononçait les sons avec davantage de « fermeté articulatoire » et avait un débit moyen plus lent que le sujet sain. Kieffer a proposé un inventaire des différences de durées existantes entre les deux locuteurs, synthétisées dans le tableau ci-dessous (Tableau 23).

Tableau 23 : Différences de durées entre le locuteur pathologique et le locuteur sain, selon Kieffer (1965) (données cinéradiographiques).

[f] durée équivalente chez les deux locuteurs, mais 6 images de constrictives pour le sujet sain (6 cs) et 2 images de constrictives + 4 d‟occlusives chez F. (6cs)

[v] 6cs plus long 10+4cs par des enfants de 5/6 ans avec et sans fente palatine congénitale. L‟étude a été réalisée sur douze sujets ayant une fente palatine (7 unilatérales, dont 4 complètes et 3 incomplètes et 5 bilatérales, dont 4 complètes et 1 incomplète), opérés entre 7 et 26 mois. Tous ont répété 5 fois des séquences CVC, comprenant les sons [p t k f t et s], non chargées sémantiquement.

Les sujets présentaient des degrés variables d‟hypernasalité et d‟intelligibilité. Les segments des groupes contrôles étaient significativement plus longs que ceux produits par les enfants sans troubles de la parole en contexte de phrase contenant un seul mot, ou en phrase nasale. Les durées des syllabes et de la phrase totale étaient prolongées, et les silences des consonnes occlusives et affriquées étaient les segments acoustiques individuels les plus déviants.

Les sujets ayant le plus d‟hypernasalité et une intelligibilité réduite étaient ceux qui avaient un VOT significativement plus long que les sujets présentant moins de perturbations dans la parole. Ainsi, ces résultats confirment que les propriétés temporelles du signal de parole, et plus

précisément du VOT, reflètent les interactions des composants du mécanisme nécessaire permettant d‟accéder aux conditions segmentales et suprasegmentales requises pour une parole intelligible.

De nombreux chercheurs ont émis l‟hypothèse que les gestes articulatoires utilisés comme compensation à l‟insuffisance vélopharyngale (Brooks et al., 1965 ; 1966 ; Warren & Ryan, 1967) ou les déviances structurelles et neuromusculaires (Dickson, Grant, Sicher, Dubral & Paltan, 1974-1975) peuvent altérer les caractéristiques temporelles normales. La période d‟âge vers 5/6 ans est importante pour l'acquisition de certains traits temporels. A cet âge, le VOT des occlusives sourdes et sonores est surtout bimodal. Ainsi, la portée du VOT pour la distinction de voisement, et ses valeurs, commencent à ressembler à celles des adultes (Preston et al., 1967 ; Port

& Preston, 1972 ; Kent, 1976). Des évidences perceptives ont montré que les enfants atteints de fentes palatines ont des difficultés à distinguer les consonnes voisées des non voisées (Spiesterbach et al., 1956 ; Spriesterbach et al. 1961), suggérant des déviances dans le développement du VOT. De plus, les segments produits par les enfants sans fentes palatines s'ajustent à la longueur des énoncés et aux aspects phonétiques du contexte durant cette période d'âge (Hawkins, 1973 ; Disimoni, 1974 a, b, c ; Tingley & Allen, 1975 ; Smith, 1978).

Les effets de l'insuffisance vélopharyngale sur le développement de ces propriétés acoustiques temporelles n'avaient pas été étudiés lors de ces recherches, or les aspects temporels de la parole des enfants doivent être étudiés dans la mesure où le timing contribue à la production articulatoire. En effet, les erreurs d'articulation qui perdurent chez les adultes et les adolescents ayant une fente palatine peuvent être dues, en partie, aux perturbations du timing (McWilliams, 1958 ; Counihan, 1960 ; Van Demark & Van Demark, 1970). De nombreuses recherches ont montré que les enfants porteurs de fente palatine présentent davantage d'erreurs articulatoires et une baisse de l'intelligibilité lorsque la complexité de l'énoncé augmente (Spriesterbach, 1956 ; Morris et al., 1961). La nécessité de coarticuler certains sons rapidement peut être cause de rupture dans la coordination des mouvements de la parole.

Forner (1983) se pose les questions suivantes : la présence d'une fente palatine congénitale affecte-t-elle de façon défavorable le développement des durées des segments de la parole, et les durées des segments produits par les enfants sont-elles plus variables que la normale ? Les locuteurs ayant une fente palatine ont-ils des durées segmentales plus proches de la norme pour des mots isolés (par rapport à la parole spontanée) ? La présence de consonnes nasales dans l'environnement phonétique affecte-t-elle l'aspect temporel des segments cadre ? Et quel est l'effet de la gravité de l'hypernasalité ?

Pour Kent (1976), les deux aspects du timing de la parole qui reflètent le développement sensori-moteur sont la longueur des énoncés et leur variabilité.

Il est difficile de déterminer la cause de ces allongements. Ceux-là peuvent être dus à l‟utilisation d‟un trait déterminé (cf. Chapitre II., section 4, sur les articulations compensatoires), peut-être pour compenser l‟atténuation du son. Une autre raison serait la suractivité du mécanisme de la parole. De telles utilisations anormales du mécanisme respiratoire peuvent engendrer une emphase accentuée sur tous les énoncés (monotonie prosodique). Des recherches

montrant l‟étendue des anomalies anatomiques et musculaires chez les sujets ayant une fente palatine vont dans le sens de cette dernière hypothèse (Dickson et al., 1974 ; 1975). Ainsi, des problèmes structurels, tels qu‟un vélum trop court par exemple, peuvent empêcher la production normale d‟un segment. Il est probable que l‟utilisation de facteurs relatifs à la compensation, d‟une utilisation « anormale » du mécanisme, ou l‟incapacité d‟atteindre les traits cibles conduisent aux désordres observés au niveau phonémique et phonétique.

L‟étude de Forner (1983) se base uniquement sur les énoncés complets de groupes de syllabes rythmiques, la vitesse d‟élocution étant plus naturelle pour ce type de productions. Si la fermeture vélaire n‟est pas suffisante et ne parvient pas à alterner les sons oraux et nasaux de façon assez rapide, il en résulte une augmentation du couplage oro-nasal. Il y aura alors une réduction de l‟intensité générale, et une baisse de la distinction perceptive des sons individuels (Curtis, 1968 ; Bernthal & Beukelman, 1977). Les locuteurs peuvent compenser le manque d‟intensité en augmentant l‟effort respiratoire.

Dans une étude aérodynamique antérieure, Warren et Mackler (1968) émettent l‟hypothèse que les locuteurs ayant une insuffisance vélo-pharyngale prolongent les segments produits afin d‟apporter davantage d‟indices acoustiques à l‟auditeur. Cette hypothèse peut être valable dans la mesure où le segment total est prolongé, comme les syllabes individuelles. Il est intéressant de noter que des locuteurs ayant une fente palatine, mais ne présentant pas d‟insuffisance vélo-pharyngale, rallongent également les segments nasaux. La présence de tels troubles dans un mécanisme sans trouble peut être le reste d‟un modèle établi au préalable, dans le but d‟atteindre les compétences vélo-pharyngales. Des problèmes similaires existent chez des adultes ; l‟allongement des segments est quelquefois résistant au changement suite à une fermeture vélo-pharyngale (Rolnick & Hoops, 1971 ; Tarlow, 1974).

Une autre raison possible à l‟augmentation de la durée des segments nasaux s‟étend au delà du degré de couplage oro-nasal, à la synchronie des mouvements de constrictions orales et vélaires (Kent et al., 1974). Rolnick et Hoops. (1971) remarquent que les mouvements vélaires en parole sont plus lents chez les sujets ayant une fente palatine, par rapport aux sujets sans fente.

Cela est souvent lié au fait que le vélum n‟est pas suffisamment musclé chez ces locuteurs (nous donnons davantage de précisons sur cette anomalie liée au problème musculaire dans le chapitre II., section 1., consacré à l‟anatomie). Comme nous l‟avons énoncé plus tôt, les données des enfants sans trouble de la parole et des adultes montrent que l‟accent contribue à l‟augmentation de longueur des segments (Lehiste, 1970 ; Klatt, 1975 ; Smith, 1978 ; Kent & Forner, 1980).

Tarlow (1974) montre également que les locuteurs ayant une insuffisance vélo-pharyngale produisent des segments d‟une durée inhabituellement plus longue en environnement accentué.

La longueur des syllabes peut aussi être allongée par le stress, facteur suprasegmental.

Warren et Mackler (1968) notent également des différences significatives des silences acoustiques des sons occlusifs et affriqués chez les sujets opérés d‟une fente palatine et les sujets de contrôle, lors de la production de transition dans des segments CV. En effet, le groupe de locuteurs pathologiques présente des durées plus longues de ces silences, lorsque ceux-ci sont

réalisés. Plusieurs recherches sur les productions de transitions CV chez des locuteurs ayant des insuffisances vélopharyngales montrent également des phases initiales de productions consonantiques anormalement longues (Warren & Mackler, 1968 ; Tarlow, 1974). Les sujets dont la pression intra-orale est amoindrie par la fuite d‟air nasale vont prendre une période de temps plus longue pour accumuler la pression nécessaire au relâchement d‟une plosive ou d‟une affriquée. Bien que tous les sujets pathologiques présentent, dans l‟étude de Forner (1983), des valeurs attendues au niveau de la durée de fermeture pour quelques aspects, les sujets ayant une hypernasalité modérée ou sévère, et une intelligibilité réduite, affichent des prolongations additionnelles des segments de VOT. Des différences se retrouvent à tous les niveaux. L‟ajout d‟un couplage oro-nasal, à un degré substantiel, semble impliquer une coordination de fermeture oro-laryngale pauvre. L‟augmentation de la durée du VOT pourrait être une forme de compensation perceptive pour amortir l‟énergie bruitée du son, comme pour d‟autres segments (Warren & Mackler, 1968). D‟autres formes de compensations telles que la postériorisation des gestes articulatoires peuvent altérer les interactions aérodynamiques labiales, linguales, vélaires, et les fermetures laryngales.

Les résultats d‟une recherche cinéradiographique sur le contrôle vélaire (Kent et al., 1974) indiquent que le but de la fermeture vélaire est atteint, voire inversé, lorsque la constriction orale, pour les nasales, est réalisée sur des séquences Voyelle-Consonne nasale chez des sujets non pathologiques. Ainsi, l‟élévation du vélum est synchronisée avec la constriction orale pour les consonnes nasales. Bien que les analyses acoustiques ne définissent pas les mouvements physiologiques sous-jacents, les segments d‟une durée plus longue, dans l‟étude de Forner (1983), suggèrent un certain retard dans les transitions vélaires du groupe pathologique. Ainsi, la trajectoire des mouvements serait également perturbée, à travers les commandes neuro-motrices des muscles. Normalement, le système de contrôle neuro-moteur organise les commandes de nombreux articulateurs simultanément, afin que les mouvements de la parole apparaissent dans un modèle hautement synchronisé (Kent et al., 1974). Des perturbations physiques congénitales peuvent affecter le développement du contrôle neuro-moteur de la parole. Ainsi, l‟enfant qui arrive à produire de la parole avec un mécanisme perturbé pourrait développer des stratégies neurales inattendues pour le contrôle des gestes de la parole. Des analyses de données, réalisées selon une hiérarchie du contrôle moteur de la parole, révèlent que les enfants ayant une fente palatine ont apparemment des défaillances à tous les niveaux du système de la parole. Il est difficile de savoir où commence le problème dans la mesure où chaque niveau est construit sur le suivant. En effet, il est possible que l‟enfant porteur de fente palatine ait développé des traits phonétiques et phonémiques différents de la « norme », entrainant la musculature de la parole à se comporter dans un but unique, mais déviant d‟un ensemble de commandes habituellement observé. Des modèles répétés de segments rallongés ont été observés relativement à des mesures spécifiques, aux contextes, et au niveau suprasegmental, révélant un système déviant.

Ainsi, il semble évident que l‟organisation du système de la parole est tout à fait différente chez les locuteurs pathologiques, comparée à celle des locuteurs sains. En effet, étant dans l‟obligation d‟obvier à diverses perturbations liées à fente, ils réajustent le système dans son ensemble.

Ces adaptations entraînent de grosses modifications, tel que nous avons pu nous en rendre compte dans la section consacrée aux productions compensatoires (II. 4.).

III.1.5.2. Fentes et conséquences aérodynamiques pour la durée de la parole Les sections précédentes soulignent les modifications de la durée de la parole liées à l‟ensemble du système, et aux déviations articulatoires, et relate les aspects et l‟importance des fonctions aérodynamiques dans la parole.

Soulignons à présent les conséquences du dysfonctionnement de ces fonctions sur la durée de la parole. Cette section se concentre sur les aspects aérodynamiques de la parole, d‟abord chez l‟adulte, puis chez l‟enfant.

III.1.5.2.1. Fentes et conséquences aérodynamiques dans la parole de l’adulte

Warren et al. (1993) ont examiné le flux d‟air nasal chez des groupes de patients ayant différents degrés d‟insuffisance vélopharyngale. Ils ont noté une augmentation progressive de la durée du flux d‟air nasal avec l‟augmentation de l‟insuffisance vélopharyngale, et ont suggéré que ce phénomène reflétait une compensation impliquant le système respiratoire. Les auteurs rapportent que les patients atteints d‟hypernasalité, avec une fonction vélopharyngale normale, produisaient certains segments aérodynamiques avec une durée significativement plus longue que les patients ayant une fente palatine avec une résonnance et une fonction vélopharyngale normales. Les segments ont une durée également significativement plus longue que les sujets de contrôle.

Les segments qui permettent de différencier les locuteurs incluent la durée du flux d‟air nasal, la période entre le début du flux d‟air nasal jusqu‟au pic de pression orale, la période entre le début et la fin du flux d‟air nasal et la période entre le début de la pression orale et le pic de la pression. Sur la base de ces résultats, Warren et al. (1993) suggèrent qu‟un retard d‟environ 50 ms, lors de la réalisation de la fermeture, serait associé à l‟hypernasalité du patient.

Bien que Leeper et al. (1998) rapportent une tendance de la durée à se raccourcir avec l‟augmentation de l‟âge, ils indiquent que les enfants sans troubles de la parole ont des productions similaires à celles des adultes étudiés par Warren et al. (1985). Notons qu‟il y avait peu d‟enfants dans cette étude. Ainsi, les adultes ayant un degré certain d‟insuffisance nasale allongeraient la durée des segments de la parole. Ils auraient donc une vitesse d‟élocution plus lente, rejoignant les valeurs de durée des enfants sains.

Zajac et Hackett (2002), partent du principe qu‟il doit y avoir une différence relative à l‟aspect temporel entre les enfants et les adultes au niveau de l‟aérodynamique vélopharyngale durant la production de la parole. Il a été rapporté par exemple que le flux nasal anticipatoire (Thompson & Hixon, 1979), le pic de pression d‟air oral (Netsell et al., 1994 ; Zajac, 2000), et le pic de flux d‟air nasal (Zajac, 2000) étaient différents entre les locuteurs adultes et enfants. De plus, une étude acoustique sur la croissance du corps humain a indiqué des différences dans la durée des segments de la parole entre adultes et enfants (Smith et al., 1996). L‟hypothèse de

Warren et al. (1993) a été confirmée ; la durée de cinq, des six segments étudiés, augmentait en fonction de l‟augmentation de l‟âge. Trois des segments étaient également associés à une différence de sexe du locuteur ; les femmes montrent des segments plus longs que ceux des hommes (cela peut être expliqué par le fait que ces derniers ont des plis vocaux plus longs et plus épais, et une cavité buccale plus large, Titze, 1994).

Le tableau récapitulatif ci-dessous montre clairement que les locuteurs adultes présentant des insuffisances vélopharyngales rejoignent, au niveau des valeurs de durées des segments de la parole, les valeurs des enfants sans trouble de la parole (Tableau 24). Ces enfants ont des segments plus longs que les adultes sans trouble de la parole car, rappelons-le, la durée diminue avec l‟augmentation de l‟âge des locuteurs, jusqu‟à l‟âge adulte.

Tableau 24 : Durée des segments de la parole selon le type de locuteur en fonction des auteurs cités supra.

Locuteurs sains Locuteurs avec insuffisances vélopharyngales

Adultes Enfants Adultes Enfants

Hommes femmes Durée des

segments - + ++ ++ +++

Mani et al. (2010) ont mené une étude sur des adultes porteur d‟une fente labio-palatine unilatérale dans le but d‟évaluer la fonction nasale, chez ces patients, suite à une ou deux fermetures chirurgicales du palais. Ils ont mesuré la zone nasale minimum (en cm2), ainsi que le volume, la résistance de l‟air (Pa s/ cm3) et le pic de flux d‟air lors d‟une inspiration (L/min). Ces mesures ont révélé des résultats moindres pour tous les paramètres du côté de la fente chez les locuteurs.

Ces études offrent de précieux renseignements quant à l‟impact de la fente sur la fonction aérodynamique chez les adultes porteurs de fente palatine. Cette fonction étant primordiale pour un bon fonctionnement de la parole, ces données permettent d‟expliquer, en partie, les complications liées à la fente pour la production de la parole.

III.1.5.2.2. Fentes et conséquences aérodynamiques chez l’enfant

Nous l‟avons vu précédemment ; Kent et Forner (1980) ont montré que les enfants âgés de 4 ans présentent des segments de parole d‟une durée plus importante et comportant davantage de variation par rapport aux adultes et aux enfants âgés de 6 à 12 ans.

Les résultats de cette étude ont eu des implications pratiques relatives à la gestion des décisions pour les enfants ayant une fonction neuromotrice normale, ainsi que pour les fentes palatines opérées et les dysfonctionnements vélopharyngaux marginaux. En effet, de tels cas présentent des décisions difficiles quant à la prise en charge de la fente palatine, car les patients

montrent des symptômes perceptifs typiques, consistant à modérer légèrement les émissions d‟air nasal et l‟hypernasalité, mais n‟ont recours à aucune articulation compensatoire choquante.

Chez les enfants qui présentent des segments plus longs, davantage d‟air a le temps de s‟échapper ; les conséquences perceptives des fuites d‟air nasal ou de l‟hypernasalité sont alors plus remarquables que chez les enfants plus grands, ou chez les adultes. Des facteurs physiologiques (tels que, par exemple, la croissance relative de la pression subglottale et la durée plus longue des voyelles) peuvent également exacerber la perception de l‟hypernasalité chez les jeunes enfants.

Les critères de pression du flux d‟air peuvent être développés pour guider les décisions de traitement des patients ayant un palais fendu opéré et qui présentent un dysfonctionnement des activités vélopharyngales. Si la fermeture vélopharyngale est jugée satisfaisante (c'est-à-dire inférieure à 5mm²) et que les paramètres de timing correspondent à l‟âge, l‟équipe médicale décidera d‟observer l‟évolution du mécanisme de la parole. En revanche, si la fermeture vélopharyngale est satisfaisante et que les paramètres de timing dépassent l‟âge limite, alors l‟option de gestion comportementale (rééducation orthophonique) pourra être adéquate. Cette recommandation se base sur le fait que la première opération ne permet pas l‟optimisation des possibilités de mouvements, comme le reflètent les paramètres du timing. Enfin, si la fermeture vélopharyngale est trop juste (de 5 à 10 mm²) et que les paramètres du timing dépassent l‟âge limite, il sera approprié d‟avoir une gestion comportementale et une nouvelle opération, suivant l‟importance des symptômes perceptifs.

Zajac et Hackett (2002) notent que, suivant leurs résultats et ceux de Warren et al. (1989 a et b), ils ne devraient pas trouver de modèle de timing normal, lorsque les locuteurs montrent une fermeture vélopharyngale trop juste.

Les enfants disposent de diverses stratégies. L‟une implique, par exemple, une pression continue positive de la voie respiratoire sur le passage nasal, comme décrit par Kuehn (1991), et use de l‟augmentation de l‟effort vocal, comme décrit par McHenry (1997). En théorie, les deux stratégies peuvent promouvoir l‟augmentation des déplacements et la célérité des articulateurs.

Les caractéristiques perceptives de la parole peuvent être influencées par la durée des mots ou des segments. En effet, Jones et al. (1990) signalent que, lorsque la durée des productions des mots était expérimentalement réduite, la parole de quatre des dix enfants porteurs d‟une fente

Les caractéristiques perceptives de la parole peuvent être influencées par la durée des mots ou des segments. En effet, Jones et al. (1990) signalent que, lorsque la durée des productions des mots était expérimentalement réduite, la parole de quatre des dix enfants porteurs d‟une fente

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