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3. Le plan du rapport

2.4. Conclusion : la construction institutionnelle des plates-formes génomiques comme

La construction institutionnelle des plates-formes, on le voit, a été le fruit d’un véritable investissement de forme (Thévenot, 1986) de la part de toute une série d’acteurs (ministère, organismes de recherche, universités, génopoles, laboratoires…) qui se sont organisés de manière collective et transversale afin d’établir des conventions de définition (qu’est-ce qu’une plate- forme de recherche ? comment la distingue-t-on d’un plateau technique ? etc.) ; afin de mettre en place des indicateurs et des critères d’évaluation des dispositifs ; ainsi que des règles ayant trait à l’ouverture de l’accès aux équipements. Dans un même temps, des opérations de manipulation et de mise en forme des éléments techniques ont été entreprises : choix des équipements, des ressources et des protocoles, localisation et mise en réseau des machines…

Si l’on peut bien parler ici d’investissement de forme, c’est parce que les acteurs, à partir de la fin des années 1990, ont investi avec leurs rationalités propres dans les formes techniques et sociales des plates-formes. Pour les pouvoirs publics, investir dans la constitution, le financement, la consolidation et la stabilisation d’un réseau performant de « plates-formes », c’était normer les éléments divers dont la variété des assemblages donnerait un contenu scientifique opérationnel à des orientations thématiques générales définies comme priorités socio-économiques. Pour les laboratoires, c’était profiter de l’offre de ressources associée à divers dispositifs ministériels (RNG, FNS, RIO, etc.), en espérant bénéficier d’avantages concurrentiels dans la compétition scientifique internationale, en contrepartie du sacrifice d’une part de leur autonomie d’orientation scientifique du fait d’une dépendance accrue à l’égard des équipements et des financements extérieurs à leurs institutions- mères.

REFERENCES CITEES

Branciard, A., 2001, Politiques publiques et espace d’innovation dans la biologie. Étude de dispositifs d’intégration science/industrie et de création d’entreprises : le cas de la Génopole d’Evry, Rapport pour le programme « Enjeux économiques de l’innovation » du CNRS, LEST, Aix-en-Provence.

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Pavé, A., Laurent, C., 2002, « Les très grands équipements scientifiques : vers une évolution des concepts et des moyens », Natures, Sciences, Sociétés, 10 (2), pp. 80-92.

Peerbaye, A., 2004, La Construction de l’espace génomique en France : la place des dispositifs instrumentaux, Thèse de doctorat en sociologie, École Normale Supérieure de Cachan. Thévenot, L., 1986, « Les investissements de forme », Les Conventions économiques, Cahiers du

ANNEXE 1–CHARTE DES PLATES-FORMES EN SCIENCES DU VIVANT

Une plate-forme est le regroupement sur un même site des équipements et des moyens humains destinés à offrir à une communauté d’utilisateurs des ressources technologiques de haut niveau. En adoptant la présente charte, la plate-forme s’engage à une ouverture large au niveau régional et national, non seulement aux équipes du site, mais aussi aux expérimentateurs extérieurs, quel que soit leur rattachement (organismes publics, entreprises…). La reconnaissance d’une plate- forme, et les moyens spécifiques (financement, personnel) qui en découlent sont conditionnés par un cahier des charges général, qui pourra être précisé selon la thématique de la plate-forme. Ouverture - La plate-forme devant être ouverte aux équipes extérieures au site, les locaux qui lui sont affectés doivent présenter une superficie suffisante pour accueillir les équipes utilisatrices. Cette ouverture impose des effectifs dédiés à la plate-forme qui ont la capacité de répondre à la demande de service et d'encadrement.

Mode de gestion - Le fonctionnement et l’animation de la plate-forme sont sous la responsabilité d’une personne bien identifiée. La plate-forme se dote d’un conseil scientifique, comportant des utilisateurs et des experts extérieurs, qui définit les priorités des projets, s’assure de la qualité des prestations offertes et propose les évolutions méthodologiques. La plate-forme affiche de manière formalisée l’offre de service, les conditions d’accès et les tarifs. Le fonctionnement de la plate- forme impose la mise en place d’un management de la qualité inspiré par la norme ISO 9001, version 2000.

Évolution technologique - La plate-forme doit assurer la pérennité de sa performance

technologique par une veille technologique active et un plan d’action pour la mise à niveau des matériels et la formation des personnels. Cet objectif est d’autant mieux atteint que la plate-forme soutient des recherches à caractère méthodologique aboutissant à des publications scientifiques ou à des actions de valorisation (dépôt de brevet, création de jeunes pousses…).

Formation - Les ressources humaines et matérielles disponibles sur la plate-forme sont mises à profit pour la formation d’étudiants (stagiaires, doctorants…), d’ingénieurs et techniciens et pour des programmes d’animation et de formation scientifiques et techniques (séminaires, ateliers, sessions d’études…).

Évaluation - Le respect des directives énoncées dans le cahier des charges doit être évalué pour chaque plate-forme par une instance mandatée par les organismes ayant procédé à l’affectation des moyens spécifiques. Le degré d’ouverture de la plate-forme aux équipes extérieures est un critère majeur d’évaluation. Cette évaluation a posteriori sera effectuée périodiquement et conditionnera la poursuite du financement ou le maintien du personnel dédié.

Chapitre 1 : La plate-forme Transcriptome multisites

de Marseille Nice Génopole

Anne BRANCIARD et Caroline LANCIANO-MORANDAT

1. GENESE DE LA PLATE-FORME ET CONTEXTE HISTORIQUE DE SA

CREATION