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3.3 Méthodologie

3.3.3 Collecte de données

Mon séjour à Manawan a duré environ 2 mois. J’y suis allée un court moment dans le mois de juin et j’y suis retournée de la mi-juillet au début septembre 2013.

Lors de mon pré-terrain au mois de juin, j’ai été accompagné par Benoit Éthier, étudiant ayant effectué son terrain de maitrise aussi à Manawan. Ce dernier avait tissé des relations intimes avec quelques familles de la communauté, ce qui m’a permis de rencontrer quelques personnes pour un premier contact. À ce moment, j’ai pu aussi faire connaissance avec Dannys Flamand, l’auxiliaire de recherche engagée pour l’été. Nous avons passé beaucoup de temps ensemble au Conseil des jeunes : cela m’a permis de me familiariser un peu avec les différentes réalités des jeunes de Manawan. Je fus surprise à quel point les jeunes se rassemblaient en grand nombre au Conseil pour discuter des différents enjeux de la communauté. Ancienne maison des jeunes, le Conseil des jeunes, financé par le Conseil de bande de Manawan, est demeuré un lieu de rassemblement opportun pour les discussions en tout genre et pour les rencontres entre amis. Toutefois, ce lieu de rassemblement fut déserté au fur et à mesure que l’été avançait, peut-être par manque d’intérêt pour certains ou pour diverses occupations pour d’autres. En me familiarisant avec les différentes réalités à l’intérieur de cette communauté que je ne connaissais aucunement – et c’était mon premier séjour dans une communauté autochtone – ce premier passage me donna la chance de réfléchir sur les orientations de ma recherche. Ce qu’on appelle communément dans les sciences sociales le « choc culturel », je l’ai vécu durant ce pré-terrain. Le rythme du

48http://www.sshrc-crsh.gc.ca/funding-financement/programs-programmes/priority_areas- domaines_prioritaires/aboriginal_research-recherche_autochtone-fra.aspx

quotidien46, les politesses, les silences, la vie communautaire, les réseaux familiaux

complexes, la forte présence d’enfants sont tous des aspects qui ont ébranlé mes repères culturels.

Contrairement à mon deuxième séjour, je n’ai pas ressenti de sentiment d’isolement, car mes journées étaient bien remplies d’activités de toutes sortes : rencontrer différentes personnes, travailler avec Dannys, planifier mon séjour du mois de juillet, etc. Presque chaque soirée nous allions visiter des proches de Benoit ou nous avions de la visite au logement où nous étions hébergés pour la semaine. Un souper rassemblant plusieurs personnes pour souligner la visite de Benoit et pour « m’accueillir dans la communauté » eut aussi lieu; ce fut effectivement un chaleureux accueil que je reçus. Cette soirée, poursuivie autour d’un feu, fut agréable et j’ai pu discuter avec certaines personnes de ma recherche et de choses plus « informelles », dont la chasse, l’importance du territoire, le quotidien dans la communauté, mon parcours personnel.

Lors de mon deuxième séjour, je n’ai pas gardé contact avec toutes ces personnes, car mon réseau familial allait un peu changer, devenant celui de l’auxiliaire de recherche avec qui j’ai travaillé. En effet, au cours des mois de juillet et août, j’ai côtoyé davantage des gens de la famille de Dannys ou de jeunes femmes avec qui j’avais pris contact pour ma recherche. Il m’a été difficile d’élargir mon réseau et de côtoyer d’autres familles, tout simplement parce que les occasions qui se présentaient étaient souvent parmi ce réseau. De plus, en raison de la courte durée de mon terrain et de ma personnalité plutôt réservée, je ne crois pas avoir complètement intégré ce réseau familial. Probablement que quelques semaines de plus, ou le fait d’avoir habité chez une famille atikamekw, m’auraient donné la chance de tisser des relations plus intimes avec un réseau familial de Manawan. Or, être intégré à un réseau, souvent une norme dans le terrain en anthropologie, fut un objectif « personnel » de ma recherche et le fait de ne pas atteindre celui-ci fut une préoccupation tout le long de mon terrain de recherche. Après réflexion, ma position « non complètement intégrée » m’a tout de même donné la chance de recueillir des données intéressantes et pertinentes, et ce, par

mes entretiens, par mon observation participante et par le partage du quotidien de certaines jeunes femmes. Il faut dire qu’il n’y a pas qu’une manière de faire un terrain de recherche et chaque expérience de terrain est différente et, dépendamment de la capacité du chercheur à interpréter les données qu’il possède, il est toujours possible de produire une recherche rigoureuse et pertinente. Comme le soutient Caroline Hervé (2010), abordant la question du travail de terrain à travers son caractère « manqué » ou « réussi » et des normes47 qui

doivent le structurer, « le fantasme du terrain parfait est encore bien enraciné malgré les critiques menées depuis plus d’une trentaine d’années sur la pratique ethnographique et la réflexion anthropologique » (Hervé 2010 : 20).

Avant d’entamer mon terrain à Manawan et avec ma directrice de maitrise nous avions tenté de trouver une famille pouvant m’accueillir lors de mon terrain au mois de juillet. Toutefois, ne trouvant personne et considérant le surpeuplement dans les maisons dans la communauté, j’ai finalement choisi de demeurer dans un petit logement, loué par le Conseil de bande. J’étais à la fois déçue et heureuse d’avoir cette chambre, car d’un côté, elle me procurait l’intimité et la tranquillité pour que je puisse travailler, mais d’un autre côté, je savais que le fait de vivre seule allait m’isoler davantage de la vie communautaire. Durant les premières semaines, j’ai continué quelque peu les démarches pour trouver un logis dans une famille, mais je me suis vite rendu compte que les maisons étaient déjà bien remplies. Surtout que, durant l’été, les jeunes adultes vivant habituellement hors de la communauté reviennent souvent chez leurs parents pour occuper les emplois étudiants qu’offre le Conseil de bande. Ces jeunes ont souvent eux-mêmes de jeunes enfants, ce qui peuple bien les maisons!

Plus haut, j’ai mentionné que je fus prise d’un sentiment d’isolement et de solitude lors de mon terrain de recherche. Je pourrais dire que mon terrain s’est déroulé en quatre phases. Lors des deux premières semaines, hormis les moments passés avec Dannys, je passais beaucoup de temps seule : je faisais de longues promenades, j’allais à l’épicerie du village, j’allais faire un tour au Conseil des jeunes, j’allais m’installer sur les petites plages du lac

47 Comme norme, elle identifie, entre autres, celle de « choisir un camp » : dans son cas, celui des Inuit ou des Qallunaat (les Blancs).

Madon, parfois pendant plusieurs heures, à observer le paysage ou à lire. J’ai pu participer aussi à une Assemblé générale à l’École secondaire Otapi concernant les négociations territoriales avec le gouvernement. Un peu plus tard, vers la fin du mois de juillet, mon terrain prit une autre tournure; mes semaines furent assez remplies! En effet, divers évènements eurent lieu : le Rassemblement des jeunes Atikamekw de Manawan, la visite de ma directrice de recherche dans la communauté, l’arrivée d’une autre auxiliaire de recherche sur le projet Atikamekw kinokewin – et avec qui j’ai travaillé – la visite de mes parents et de mon conjoint, et enfin le pow wow. C’est aussi durant ces deux semaines que j’ai rencontré différentes personnes, que j’ai pu faire connaître ma recherche et que j’ai commencé à planifier des rencontres avec des jeunes femmes de Manawan. Après le départ de tous et la fin de ces activités, au mois d’août, tout redevenait un peu plus « tranquille » dans mon quotidien. Toutefois, je commençais mes entretiens avec de jeunes femmes. À ce moment, mes journées furent plus ou moins occupées; j’effectuais des entrevues, je passais du temps avec Dannys et à quelques reprises avec sa famille, j’allais au petit restaurant du village, je participais à différentes activités : entre autres, un court séjour dans le bois, des parties de baseball (observation, et non-participation), une soirée de tirage et de concours.

À la fin du mois d’août, j’avais l’impression de me retrouver au tout début de mon terrain : la solitude revenait et je me sentais isolé. L’école recommençait, les étudiants au post- secondaire retournaient en ville, plusieurs personnes reprenaient le rythme de leur emploi, ces derniers étant moins disponibles pour me recevoir ou me rencontrer. Après réflexion, je crois que le terrain ne consiste pas qu’à « persister » tout le long de la démarche, mais c’est aussi de « perdre du temps ». Jean-Pierre Olivier de Sardan soutient « qu’il faut, sur le terrain, avoir perdu du temps, beaucoup de temps, énormément de temps, pour comprendre que ces temps morts étaient des temps nécessaires » (Olivier de Sardan 2008 : 45). Ce fut un apprentissage pour moi d’accepter ces temps morts et de tenter de trouver différentes manières pour acquérir de nouvelles connaissances. Ainsi, les dernières semaines du mois d’août, j’ai observé ce qui m’entourait, mais avec un regard un petit peu plus « expérimenté » qu’au début de mon terrain. Je suis repartie de Manawan avec un sentiment « d’avoir passé à côté de quelque chose », de ne pas avoir exploré toutes les voies que j’aurais pu investir. Toutefois, la recherche scientifique, surtout dans le cas d’un mémoire

de maitrise, c’est aussi faire des choix, s’imposer des limites et avoir la capacité de « faire parler nos données ». Maintenant, après avoir analysé le matériel que j’ai pu recueillir durant ces deux mois, je crois être en mesure de tracer un portrait assez fidèle de différentes réalités chez les jeunes femmes atikamekw de Manawan.

Les entretiens ouverts, informels, semi-dirigés et groupe de discussion

Afin d’en apprendre plus sur les jeunes femmes atikamekw de Manawan, j’ai effectué des entretiens ouverts, informels, semi-dirigés et un cercle de discussion. Un guide d’entrevues souple et flexible avec plusieurs questions ouvertes portant sur le vécu et les expériences de jeunes femmes a été utilisé pour les entretiens ouverts et semi-dirigés48.

Ces méthodes de collecte de données ne doivent pas être perçues comme une « extraction minière d’informations » (Olivier de Sardan 2008 : 56), mais comme une interaction entre deux ou plusieurs individus, de sujet à sujet. Bien que tout entretien planifié ne soit pas « naturel », j’ai tenté de rapprocher ces interactions le plus possible d’une conversation afin de réduire le caractère artificiel de la situation d’entretien et l’imposition par le chercheur de normes méta-communicationnelles49 perturbantes (Ibid. : 58). J’ai donc tenté de

m’éloigner le plus possible de mon guide d'entretien et d’écouter l’interlocuteur, parfois en le guidant vers un sujet, ou en le suivant sur des sujets qui n’étaient pas dans mon questionnaire. Cette latitude m’a donné la chance d’explorer de nouvelles pistes et de clarifier ma problématique et, aspect aussi important, elle m’a permis d’effectuer des entretiens intéressants et plaisants pour les deux parties.

J’aspirais faire beaucoup plus d’entretiens ouverts et semi-dirigés, mais une réalité concernant la population de ma recherche a rapidement changé mes plans : une très grande majorité des femmes entre 20 et 30 ans sont aussi maman à temps plein. Certaines femmes

48 Voir le guide en annexe.

ne pouvaient parfois pas me rencontrer, car elles devaient s’occuper de leurs enfants ou ceux d’autres parents. À quelques reprises, des rencontres furent annulées aussi pour cette raison. Je dus m’adapter à cette réalité et opter davantage pour des entretiens informels et des observations participantes. J’ai toutefois rencontré sept femmes entre 23 et 40 ans dans le cadre d’entretiens formels et un cercle de discussion (voir plus loin). La plupart des femmes étaient très ouvertes à mon projet et de longues discussions sur leur vie eurent lieu. Ces entretiens d’un peu plus d’une heure pour la plupart ont été enregistrés et retranscrits. Je peux dire que ces entretiens, riches et diversifiés en contenu, me permettent de tracer un portrait des jeunes femmes de Manawan, et ce, parallèlement au matériel tiré de mes observations. En effet, comme nous le verrons plus bas, je me suis vite rendue à l’évidence que l’observation participante, c’est-à-dire le partage du quotidien des jeunes femmes, allait être ma première source de données. Une autre difficulté à laquelle j’ai dû faire face est celle de rencontrer des gens de manière plus informelle, dans la rue, par exemple. En effet, au début de mon terrain, je me disais que durant mes promenades dans le village, j’allais croiser des gens et leur parler, entre autres, de la raison de mon séjour à Manawan. Cela allait aussi me permettre de planifier des entretiens avec ces personnes ou d’autres auxquelles elles m’auraient recommandée. J’avais cette idée qu’étant une communauté autochtone – relativement petite en termes d’espace – les gens se promenaient fréquemment à pied et qu’il serait ainsi plutôt facile d’aller à leur rencontre. Tout d’abord, je me rendis vite compte qu’à Manawan, les gens se promènent beaucoup plus en automobile qu’à pied, et il n’est pas vraiment aisé d’aborder les gens lorsqu’ils sont à bord de leur véhicule. Je me disais donc, comment aller à la rencontre des gens de la communauté? Comment les aborder? Aussi, faire connaître notre recherche n’est pas si simple. Je ne voulais pas que mes premiers contacts avec les gens soient uniquement sur la base de la recherche scientifique, c'est-à-dire que mes intentions ne consistent qu’à mener insensiblement une recherche sans connaître les gens et l’environnement qui m’entourent. Ainsi, à plusieurs reprises lorsque je faisais connaissance avec une personne, je parlais brièvement de ma recherche et je discutais plutôt d’autres sujets pour en apprendre plus sur cette personne, sa famille, ou la communauté.

Au début de mon terrain, j’avais constaté que beaucoup de communications entre les membres de la communauté s’effectuaient par le réseau social Facebook. J’ai donc tiré avantage de cela en faisant connaitre ma recherche et mon intention de rencontrer de jeunes femmes de la communauté par ce réseau. D’un point de vue méthodologique, il serait faux de soutenir que l’on fait l’étude de ce qui est en ligne de la même manière que l’on fait l’étude de ce que l’on peut observer « en vrai ». Par exemple, le chercheur travaillant sur un forum de discussion n’aura pas affaire aux mêmes enjeux méthodologiques qu’un chercheur travaillant sur le domaine hospitalier : ce dernier doit se déplacer, rencontrer différentes personnes, demander des accès, etc. Alors que le chercheur « en ligne risque d’hésiter et d’avoir des doutes quant à la nature des données recueillies en ligne qu’il peut considérer comme « publiques » et celles qui sont plutôt privées, cette frontière n’est pas forcément un problème pour celui qui enquête physiquement sur le terrain » (Pastinelli 2011: 37). Toutefois, comme le soutient Pastinelli (2011), ces différences sont-elles si préoccupantes au point de créer de nouvelles méthodes d’enquête pour celui qui travaille dans le cyberespace? L’auteure nous rappelle que chaque terrain a sa spécificité. Par exemple, on ne travaille pas avec des employés d’une maquiladora de la même façon qu’avec des aînés d’une résidence québécoise. Les démarches diffèrent, comme tout terrain ethnographique, mais les méthodes demeurent les mêmes (entretien, observation, analyse de contenu, etc.).

Selon le contexte et l’objet d’étude, le chercheur est amené à faire des choix parmi les différentes méthodes et techniques d’enquête de sa discipline. Or, c’est aussi souvent l’objet d’étude qui conduit le chercheur à se pencher sur les usages d’Internet – dans les sciences sociales, en tout cas. Comme vu plus haut, l’anthropologue Florence Dupré (2011), ayant comme objectif d’étudier les formes contemporaines de filiation et d’adoption chez les Nunavummiut, s’est retrouvée à étudier des plates-formes de réseautages comme Bedo et Facebook, celles-ci étant des lieux où se manifestent fortement les liens familiaux. Ainsi, on peut comprendre que l’anthropologue n’avait pas comme but premier d’analyser la relation entre cette population et Internet, mais bien « les modalités de définition et de pratique des relations de parenté sur les sites de réseaux sociaux à Sanikiluaq » (Dupré 2011 : 88). Le sujet principal demeure la filiation en contexte inuit.

« Dans ce contexte, on peut s’attendre à ce que la chercheuse soit amenée à réfléchir au rapport à la technique ou au dispositif lui-même, mais ce, toujours en remettant en perspective ce qu’elle peut observer en ligne avec la manière dont se manifestent et vivent les mêmes liens dans d’autres contextes, puisque ce sont ces liens qui sont le point de départ et le cœur de la recherche, et non pas le dispositif technique » (Pastinelli 2011 : 48).

Ainsi, dans le cadre de cette recherche, passer sous silence le cyberespace serait renoncer à l’étude d’un espace qui a maintenant pleinement pénétré le quotidien de la jeunesse atikamekw. Avant le commencement de mon terrain, je n’avais pas envisagé m’attarder autant sur Facebook, mais je crois qu’il est primordial que cet aspect soit intégré à ma recherche, car il est une facette très importante dans la vie des jeunes femmes atikamekw que j’ai rencontrées et il a influencé ma méthodologie. En effet, cette plate-forme est une « banque de données » en soi, elle a aussi permis de faire connaître ma recherche et j’ai pu ainsi communiquer avec plusieurs personnes de la communauté, pour fixer des rencontres ou pour discuter. D’ailleurs, désirant joindre le plus de femmes, j’avais créé sur cette plate- forme une page « événement » nommée « Cercle de discussion jeunes femmes de Manawan ». Près de dix femmes ont répondu positivement à mon invitation. Encore une fois, les responsabilités parentales – et autres raisons personnelles – ont retenu plusieurs de celles-ci à leur foyer familial. Trois de ces femmes ont toutefois rendu ce cercle de discussion intéressant et pertinent pour ma recherche. Cet échange d’un peu plus d’une heure a été enregistré et retranscrit. Ce fut un moment agréable où l’humour, important dans les relations sociales de cette communauté, était au rendez-vous!

Dans le but de documenter l’usage de Facebook par les jeunes femmes de Manawan, je les ai questionnées sur leur utilisation au quotidien de cette plate-forme. Aussi, presque chaque jour durant mon terrain de recherche, j’ai examiné les sujets discutés et/ou publiés sur le réseau social. Comme il en sera question dans le chapitre 5, cela m’a permis de faire un inventaire des sujets les plus présents, les préoccupations de ces femmes, leurs aspirations, leurs états d’âme, leurs activités et celles de leurs proches, et ainsi de suite. En somme, le réseau social Facebook est demeuré tout au long de ma recherche à la fois un outil de collecte de données et une source d’information.

Pour continuer, il me semblait important d’avoir des points de vue venant d’autres groupes d’âge pour saisir les différentes réalités que vit la population à laquelle je m’intéresse dans ce projet de recherche. L’entretien n’a pas seulement pour but d’obtenir des réponses, mais il doit aussi permettre de formuler de nouvelles questions, ou de reformuler les anciennes (Olivier de Sardan 2008 : 60), afin d’être en constante évolution dans le processus de la recherche. Pour ce faire, j’avais envisagé d’effectuer quelques entretiens avec des adultes