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CHAPITRE 5. LES NOTIONS D’AUTORITE ET DE PROGRES 5.1 I NTRODUCTION

5.2. L ES CODES CULTURELS DANS L ’ INCONSCIENT COLLECTIF

5.2.1. Le code culturel

Les codes culturels interviennent de manière inconsciente dans toute prise de position, les choix et des décisions que les membres d’une société opèrent afin d’agir ou de se comporter conformément aux standards et aux règles qui y sont en vigueur. Ces codes

culturels constituent un ensemble de références propres et partagées par les gens de même culture (Rapaille 2006 : 36), et dont la connaissance permettra à un individu d’accéder ou de changer de statut social auquel il pourrait aspirer, ou encore de s’intégrer et d’évoluer dans la société. Ils influent, par exemple, sur la manière de parler et de s’habiller selon les circonstances et l'affiliation à une communauté ou un groupe à d’autres (Grant et Miller 2005). Rapaille définit le code culturel en ces termes :

Le code culturel est le sens inconscient que nous donnons à chaque chose – à une voiture, à certains aliments, à une relation, et même à un pays – à travers la culture dans laquelle nous avons été élevés. Les codes sont (…) différents [pour chaque société]. Les raisons à cela sont nombreuses (…) mais tout vient des mondes dans lesquels nous avons grandi. Il est évident pour tous que les cultures sont différentes les unes des autres. Mais les gens ne réalisent pas que cela nous conduit à traiter la même information de manière spécifique (2006 : 29).

Dès les premières années de son enfance, chaque individu doit croire comme un héritage biologique et s’approprier des notions élémentaires socialement correctes et acceptables de comportements en société. Ne pas adopter ces rudiments serait considéré comme contraire aux normes et à la conformité de ce qui est convenable selon une convention sociale établie, mais qui ne dit pas toujours son nom (Grant et Miller 2005). De manière générale, c’est cette attention permanente et les réalisations qui s’en suivent que nous appellerons la culture, en dépit du fait que cette dernière soit définie de diverses manières selon le cas et l’intérêt que l’on y attache.

La culture se présente comme un ensemble de systèmes de normes et de règles, que les membres d’une société ont en partage dont ils tiennent compte dans les choix aussi bien que dans les appréciations et les actions qu’ils schématisent. Elle se transmet de génération en génération, se mue et se façonne selon les goûts et les dilemmes que les membres de la société y perçoivent.Elle n’est pas tangible étant donné qu’elle ne fait référence ni à des phénomènes, ni à des choses matériels, ni à nos manières de nous émouvoir ou de nous comporter (Grant et Miller 2005). La culture concerne « plutôt une organisation de tous ces éléments. Elle représente les formes des choses que les gens ont à l’esprit, les façons dont ils les perçoivent, sous quelque forme que ce soit » (Goodenough 1964). Ainsi les activités et les comportements, ordinaires ou doués d’un sens symbolique, que partagent les membres d’une communauté définissent la culture. Elle « donne une signification et une existence à des éléments disparates. Ainsi, le modèle culturel est une combinaison cohérente des comportements, coutumes, institutions et valeurs caractérisant une culture et une civilisation » (Banham et alii 2002). Toutefois, en dépit des différences entre les divers éléments culturels

d’une société à une autre, il existe des systèmes d’éléments culturels dits « universaux » qui permettent aux hommes, dans le cadre de leur mode de vie sociale, de satisfaire leurs besoins simples ou parfois sophistiqués.

Ne pas se conformer aux systèmes culturels en partage renvoie à ce qu’est la contre- culture, puisqu’une telle disposition d’esprit et une telle intention visent à se détacher de ce qui est communément admis comme la norme. La culture, c’est l’ordre établi avec ses fondements. Elle englobe aussi la politique, l’organisation et la structuration des liens sociaux, la création et la réalisation de toute forme de patrimoine matériel et immatériel tel que l’esthétique, un mode de vie, de penser et d’agir, de consommer, etc.

D’après Rapaille (2006), afin de comprendre la manière dont les codes influent nos décisions et nos comportements et actions, quelques règles, certes théoriques, nous amène à prendre en considération quelques principes de base.

(i) La première des règles du code culturel consiste à ne pas croire tout ce que donnent les gens comme réponses aux questions qui leur sont posées, puisque le choix de ces réponses sont délibéré et intentionnel, et sont les produits de l’intelligence que contrôle la partie du cerveau appelée le cortex, plutôt que les fruits de l’émotion ou de l’instinct (41).

(ii) Le second principe du code culturel est la nécessité d’accorder l’attention sur l’émotion, qui agit sur notre mémoire, et qui sont à l’origine des empreintes que nous accumulons tout au long de notre vie (44).

(iii) La troisième règle du déchiffrement du code culturel est de nous focaliser sur la structure, et non sur le contenu du message, c'est-à-dire « la structure de l’histoire, le lien entre les différents éléments (48).

(iv) Le quatrième principe du code culturel nous amène à penser que les empreintes varient d’une culture à une autre, et qu’elles exercent une grande influence sur l’inconscient (51).

(v) Le cinquième principe du code culturel suggère que les raisons de chacune des actions que nous menons, et chaque chose à laquelle nous attachons des valeurs symboliques, correspondent à un code que notre cerveau y associe sans que nous en soyons toujours conscients. Chaque empreinte, spécifique à chaque culture, est porteuse de code, et pour comprendre le sens d’une empreinte, il nous faut en connaitre la clef (55).