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Changement de statut d’emploi après la migration (Vietnam, 2004)

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Tableau

Employés 29,6 66,6 0,4 3,4 100 51,9 42,8 0,0 5,4 100 (%) 84,8 75,0 Sans emploi 48,4 38,7 12,9 0,0 100 37,5 50,0 0,0 12,5 100 (%) 2,7 2,5 Inactifs 41,7 33,8 0,7 23,8 100 48,7 23,0 5,4 23,0 100 (%) 12,5 22,6 Total 31,7 61,6 0,8 5,9 100 50,8 38,5 1,2 9,5 100 Emploi formel Emploi informel Sans emploi Inactifs Total Emploi formel Migrants urbains Migrants ruraux Emploi informel Sans emploi Inactifs Total Statut d’emploi avant la migration

Source : VMS2004, calculs de l’auteur.

[ 25 ] Une image complète de la mobilité du marché du travail dans le processus de migration ne peut être obtenue, en raison de certaines limites présentées par la base de données (impossibilité d’obtenir le statut d'emploi formel/informel avant la migration).

1.3.2. Impact d’un emploi

informel sur l’intention de

chercher un nouvel emploi

Comme indiqué en début de ce chapitre, l’hy- pothèse du modèle de migration probabiliste habituellement utilisé par les études empi- riques est que le secteur informel n’est qu’un choix d’emploi temporaire pour les migrants. Pour tester cette hypothèse, d’autres études se sont basées sur des modèles logit de mo- bilité entre secteurs, ou des modèles de choix de secteur. Pour le marché du travail urbain dans le delta du fleuve Rouge, nous testons cette hypothèse à l’aide d’une question por- tant sur l’intention des migrants de chercher un nouvel emploi. L’analyse effectuée à l’aide de ces modèles ressemble un peu à la mé- thode utilisée par certaines études récentes sur les déterminants de la satisfaction de l’em- ploi (Cassar, 2010 ; Razafindrakoto et Roubaud, 2012)[ 26 ]. Ainsi, pour comprendre la satisfac-

tion de l’emploi, Razafindrakoto et Roubaud

(ibid.)posent la question : « Quels sont vos plans d’avenir en termes d’emploi ? », à la place d’une question subjective sur le niveau de satisfaction, habituellement utilisée dans la littérature. Ici, on suppose que ceux qui répondent qu’ils souhaitent conserver leur emploi actuel en sont satisfaits.

On suppose également que si « l’emploi infor- mel» est considéré comme ayant un lien im- portant et positif avec l’intention de le quitter – en contrôlant d’autres facteurs –, il est improbable que l'emploi informel représente un choix de long terme pour les travailleurs, et plus probable qu’il s’agisse d’un choix con- traint. Ceci dit, l’intention de trouver un autre

emploi ne veut pas forcément dire que le travailleur cherche à intégrer le secteur formel pour se faire une meilleure situation. Nous introduisons aussi dans les modèles des varia- bles sur les caractéristiques de l'emploi et des revenus, afin de contrôler les autres effets. Les résultats des estimations sont présentés au tableau C2 en annexe. Le modèle 1 ne com- prend que les variables muettes permettant de distinguer les travailleurs par statuts de migra- tion et secteurs d’emploi. À l’aide de ces deux critères, nous classons les travailleurs urbains en six groupes, en distinguant le statut de mi- gration (migrants ruraux, migrants urbains et non-migrants urbains) et leur type d'emploi (formel ou informel). Nous prenons comme référence le groupe de migrants ruraux tra- vaillant formellement. Suivant cette spécifica- tion, les coefficients estimés indiquent la pro- babilité pour que les travailleurs de chacun des cinq groupes aient l’intention de changer d’emploi, par rapport à cette probabilité pour les migrants ruraux anciennement employés sur le marché du travail urbain. Au modèle 2, nous contrôlons également les caractéristiques individuelles. Nous introduisons ensuite au mo- dèle 3 des variables représentant les caracté- ristiques de l’emploi, c'est-à-dire le logarithme du salaire mensuel et une variable muette indi- quant si l’emploi du travailleur lui donne droit à des prestations ; puis au modèle 4 nous intro- duisons une série de variables fictives pour les provinces. Au modèle 5, notre analyse se restreint à un échantillon, excluant les non- migrants, afin d'introduire une variable indi- quant l'amélioration possible des revenus des travailleurs dans leur emploi, par rapport à l'emploi qu'ils occupaient avant la migration.

Nous répondons tout d’abord à la principale question sur la relation entre le statut d’em- ploi, le secteur d’emploi et l’intention de cher- cher un nouvel emploi. Nous prenons pour référence le groupe des migrants ruraux en emploi formel : il est plus probable que les travailleurs employés de manière informelle, qu’ils soient migrants ou autochtones urbains, aient l’intention de chercher un nouvel emploi au lieu de conserver celui qu’ils occupent. Ceci signifie que les migrants (ruraux comme urbains) de ces villes, qui ont un emploi infor- mel, le considèrent comme un choix tempo- raire, et l'hypothèse du modèle de migration probabiliste semble tenir pour le cas des migra- tions vers ces trois villes du delta du fleuve Rouge. Cependant, cet effet ne concerne pas que les migrants ; il s’applique également aux non-migrants. Pour finir, prenant en compte la magnitude du coefficient, les résultats du modèle 1 présentent une plus forte intensité d'intention de partir chez les migrants ruraux travaillant informellement, que chez les travail- leurs informels non-migrants. Avec le contrôle des caractéristiques sociodémographiques individuelles observables et des caractéristi- ques des emplois (modèles 3 et 4), les résul- tats montrent une plus forte propension d’intention de changer d’emploi chez les tra- vailleurs non-migrants informels. Cela signifie donc que, pour les migrants ruraux employés informellement sur le marché du travail urbain, les primes et prestations formelles liées aux revenus représentent moins une prime potentielle déterminant l’intention de changer d’emploi que pour les travailleurs non-migrants informels.

Quant aux caractéristiques de l’emploi, nous observons que plus les revenus mensuels sont élevés, moins probable est le souhait de chan- ger d'emploi. Ce résultat concorde avec les

données stylisées existant dans la littérature, qui indiquent que les revenus sont un déter- minant d’importance de la satisfaction de l'emploi. En outre, nous avons aussi inclus une variable muette dans nos modèles sur les mi- grants, indiquant l’augmentation des revenus de l’emploi occupé par rapport à celui d’avant la migration (modèle 5). Comme prévu, cette variable muette a un effet négatif important sur la variable dépendante : il est moins pro- bable que les individus qui ont eu une augmen- tation de revenus cherchent un nouvel emploi. L’ensemble des résultats des estimations des modèles décrits ci-avant sont présentés dans le tableau C2 en annexe.

1.3.3. Revenus au lieu

de destination : disparités

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