• Aucun résultat trouvé

Le changement climatique comme co-construction scientifique et politique au niveau international

problème climatique

1. Le problème climatique dans les arènes scientifiques et diplomatiques

1.2 Le changement climatique comme co-construction scientifique et politique au niveau international

a) Des réseaux et programmes de recherche

Nous avons vu que le développement de recherches sur le climat (modélisations et études des archives climatiques) avait nécessité des moyens financiers, matériels et humains colossaux : supers calculateurs, campagnes d’explorations polaires, récoltes de données satellitaires, etc. Les croisements entre champ de recherche disjoints ont également été déterminants (pour la validation des modèles par exemple). Comme le note Hervé Le Treut à propos des modèles Terre « les

scientifiques, qui *…+ avaient l’habitude de travailler de façon autonome et peu hiérarchisée, sont désormais contraints à un travail beaucoup plus collectif et mieux organisé : la gestion du développement de modèles complexes, de couplage entre modèles ou de simulations longues s’apparente parfois à celle d’un projet industriel ! » (Le Treut 2005). Une telle approche n’aurait pas

pu se faire sans « l’existence d’un milieu scientifique puissant, organisé, disposant de moyens

légitimes, opérationnels » ((Roqueplo 1993) cité par (Guillemot 2007)). La coopération internationale

et la constitution de réseaux mondiaux de récoltes de données ont été déterminantes. La carotte de glace extraite à Vostok en 1987 par exemple est le fruit d’une coopération soviétique, française et américaine.

Ceci fut possible dans le contexte des politiques de recherche en particulier américaines, après-guerre. Motivés par un idéal démocratique de la recherche scientifique et la volonté de développer des normes et standards communs, les Etats-Unis ont encouragé les coopérations scientifiques internationales181 en particulier dans le domaine météorologique (Miller 2001). Un réseau mondial d’observation et de récolte de données est ainsi structuré182. C’est dans ce même mouvement qu’est organisée en 1957-1958, l’Année Géophysique Internationale qui permettra en particulier l’installation à Hawaï de la station où Keeling fera ses mesures de CO2 (cf p. 100) Les raisons peuvent également relever d’une stratégie géopolitique beaucoup plus évidente. Par exemple, si le

180

Le problème climatique fait en particulier écho à une montée de la conscience environnementale, nous y reviendrons par la suite.

181

La création d’institutions scientifiques internationales est alors un moyen de lutte contre le communisme (Kridge 2006).

182 En 1951, l’Organisation Météorologique mondiale (OMM) remplace l’Organisation Météorologique Internationale. Cette institution qui est une agence des Nations Unies, dispose de moyens importants. Elle instiguera la mise en place de réseaux d’observations et de programmes de recherche en météo mais également dans les décennies 1970 et 1980 sur le changement climatique.

104 Pentagone s’intéresse dés 1947 au réchauffement polaire et au changement climatique global ce n’est pas par souci environnemental : le réchauffement dans la zone arctique pouvait profiter à l’Union Soviétique et cette zone devint une source de conflits potentiels. Ces enjeux géopolitiques encouragèrent les études scientifiques et militaires relatives à l’arctique et engendrèrent de nouvelles institutions de recherche bénéficiant de nouveaux financements pour des études interdisciplinaires (Doel 2009).

Concernant le changement climatique l’OMM a joué un rôle structurant dans la recherche au niveau international (programmes de recherche, organisation de conférences, etc.) favorisant la mise sur agenda de la question. « La mise en place de ces réseaux et de ces programmes a poussé les

scientifiques à communiquer, coopérer, s’organiser plus encore, à établir des standards et des protocoles communs, et l’acquisition de cette culture commune a été déterminante dans l’ascension de la question du changement climatique » (Guillemot 2007). Notons enfin que la construction

internationale des sciences du climat s’explique également par le fait que les climatologues ne trouvant pas les appuis nécessaires dans les arènes nationales, se sont tournés vers les instances internationales (Weart 2003).

b) Discussions et négociations diplomatiques

Lors de la conférence internationale organisée en 1972 à Stockholm, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) est mis en place. C’est à partir de ce moment, le problème climatique émerge peu à peu dans les relations internationales. Le PNUE, l’OMM, et le CIUS (Conseil International des Unions Scientifiques) organisent en 1979 à Genève, la première conférence mondiale sur le climat. Ces mêmes trois organismes sont à l’origine de la conférence tenue en 1985 à Villach, en Autriche, réunissant une soixantaine de personnes sous la présidence de Bert Bolin183. Cette conférence « marque à la fois le premier consensus scientifique clair sur le réchauffement par

effet de serre, et la première formulation de recommandations aux politiques » (Guillemot 2007).

Ainsi des scientifiques s’engagent clairement sur le terrain politique en interpellant les gouvernements. Ils recommandent en particulier de former un groupe d’experts sur la question ce qui conduit trois ans plus tard à la création de GIEC (Groupe Intergouvernemental d’Etude sur le Climat)184 sous la tutelle du PNUE et l’OMM.

En 1992, à Rio, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement aboutit à la mise en place de la convention des Nations Unies sur le changement climatique (CNUCC)185. Notons que cela entérine l’étiquetage environnemental du problème186. A partir de ce moment, chaque année, les Conférences des Parties (COP) rassemblent scientifiques, délégués de tous les pays, ONG et industriels pour faire avancer le dossier. Lors de la COP3 organisée à Kyoto en 1997, un protocole est adopté par les pays signataires de la CNUCC. Il fixe des objectifs chiffrés de réduction des

183

Bert Bolin (1925-2007) est un climatologue suédois reconnu pour ses travaux sur la biogéochimie du CO2. Il fut l’un des co-fondateurs du GIEC, organisme qu’il a présidé de 1988 à 1997.

184

En anglais International Pannel on Climate Change (IPCC).

185 En parallèle, la conférence statue également sur la biodiversité (signature de la Convention sur la Diversité Biologique, CBD). L’Agenda 21, plan d’action mondial visant l’intégration des enjeux de développement de d’environnement, est également adopté.

105 émissions de gaz à effets de serre (GES)187. Les COP deviennent les lieux de négociations internationales sur le changement climatique. Ce sont aussi des lieux de rencontres et de discussion entre des opérateurs issus de différentes arènes. En effet, autour des négociations officielles, de multiples évènements sont organisés par divers acteurs : scientifiques, représentants de gouvernements, ONG. En 2009, la COP de Copenhague, a été très largement investie par les ONG à la fois environnementales (e.g. Greenpeace, WWF) mais également par les organisations de solidarité internationale (e.g. Croix Rouge, Oxfam, CARE) et les altermondialistes (e.g. ATTAC). A l’occasion de cette COP, le concept de dette climatique a particulièrement été discuté à l’initiative des ONG (Buffet 2010). Nous reviendrons sur l’investissement des ONG dans ces évènements internationaux (cf p.140). Les COP seraient « les véritables forums hybrides du changement climatique dont le régime,

entre science et gouvernance globale, se complique tant dans sa composition que dans son fonctionnement » (Dahan-Dalmedico and Guillemot 2006)188.

Cela ne doit pas faire oublier les oppositions et intérêts divergents entre Etats vis-à-vis du problème climatique. On notera simplement à titre d’exemple, que les pays de l’AOSIS189 plaident pour l’introduction d’une rhétorique du risque ; les pays producteurs de pétrole insistent sur les incertitudes et la prise en compte des GES autres que le CO2 ; pour les pays en développement les pays industrialisés ont une responsabilité historique ; pour ces derniers il convient de prendre en compte le poids démographique du Sud et les émissions futures (Dahan-Dalmedico 2007). Ainsi, des définitions différentes du problème entrent en concurrence dans l’arène diplomatique. L’exemple de la question de l’adaptation donne un exemple des reconfigurations possibles entre définitions dominantes du problème (cf p.113). Notons enfin que cette construction initiale du problème à l’échelle internationale marquera celle à l’échelle nationale. En témoigne le fait qu’avant 2003, le traitement médiatique de la question est rythmée par les grandes messes diplomatiques que sont les COP (Comby 2008).

c) Le GIEC : principes, promoteurs et détracteurs

Le GIEC, une instance d’expertise.

Le GIEC ne mène pas de recherche en propre. Cette instance d’expertise a pour mission d'informer les gouvernements sur l'état des connaissances relatives au changement climatique, il procède pour cela à une revue des travaux scientifiques existants. Le travail est structuré en trois groupes (working

group, WG). Des spécialistes de sciences de la Nature étudient au sein du premier groupe (WG1) le

système climatique et son évolution. Le WG2 s'intéresse aux impacts du changement climatique sur la biosphère, les sociétés et l'économie et réunit de multiples disciplines : climatologie, hydrologie, écologie, économie, biologie. Enfin le WG3 rassemble des économistes et spécialistes de sciences

187 Ces objectifs ne concernent pas les pays dits de l’annexe 1, c'est-à-dire les pays industrialisés. Le protocole de Kyoto fixe la baisse à 5,2% des émissions mondiales par rapport au niveau de 1990. Cet effort global de réduction est réparti entre les pays et chacun a un objectif différent. Par exemple se sont engagés l’Allemagne à 21%, l’Espagne à +15%, le Danemark à 21%, la France, la NouvelleZélande et la Russie à 0%, la Slovaquie à -8%. Le protocole de Kyoto n’entrera en vigueur qu’en 2005 après la ratification de la Russie. Les Etats-Unis ne le ratifieront pas.

188

Le terme forum hybride est ici pris au sens donné par Callon, Lascoume et Barthe (Callon, Lascoume et al. 2001).

189

Alliance of Small Island States. Il s’agit d’un regroupement de pays, entre autres les petits états insulaires, particulièrement menacés par certaines conséquences du changement climatique (hausse du niveau des mers), qui milite en ce sens dans les instances internationales. Source : http://www.sidsnet.org/aosis/

106 politiques qui étudient les réponses à apporter au changement climatique. Les Etats190 désignent leurs représentants au GIEC. Ceux-ci se réunissent une ou deux fois par an en session plénière où sont décidées les grandes orientations de l’organisation. La principale activité du GIEC consiste en la publication de rapports d’expertise (assessment report, AR). Les auteurs sont choisis par le bureau du GIEC parmi les personnes désignées par les Etats. Ils sont assistés au cours d’un processus d’écriture-lecture-réécriture par des réviseurs et des collaborateurs. Au final ce sont environ 2500 spécialistes qui participent au processus d’élaboration du rapport. Les gouvernements interviennent dans un second temps, lors d’une phase d’examen à l’issue de laquelle le rapport est soumis à l’assemblée générale. Un résumé technique et un résumé pour décideurs sont ensuite produits. L’assemblée générale les adopte mot par mot. Le texte final est donc approuvé à la fois par des représentants de la communauté scientifique et les représentants des gouvernements. Depuis 1990, le GIEC a produit 4 rapports (1990, 1995, 2001, 2007) qui vont dans le sens d’une réduction des incertitudes concernant l’influence anthropique sur le climat. Ce sont ces rapports qui servent de bases aux négociations internationales. A partir du deuxième rapport (1995), les travaux du GIEC s’appuient sur des simulations obtenues par différents modèles à l’aide d’une méthodologie par scénarios. Le GIEC a réparti les scénarios économiques en quatre classes (A1, B1, A2, B2). Les scénarios sont différenciés par leur soutenabilité (productivisme versus développement durable) et leur ouverture (marché ouvert versus protectionnisme)191.

Entre vision enchantée et théorie du complot

Le GIEC met en avant les procédures très strictes mises en place et qui doivent garantir la rigueur scientifique des rapports. Scientifiques et politiques interviennent mais dans un processus qui entend assurer un équilibre entre sciences et diplomatie. Le GIEC se donne pour objectif de rendre compte de l’état des connaissances utiles aux gouvernements (policy relevant) mais sans faire de recommandation (non policy prescriptive). L’implication des gouvernements est justement, pour les promoteurs du GIEC, une clé de son succès. Jean Jouzel l’un des premiers scientifiques français impliqués dans le groupe d’expertise, exprime parfaitement cette approche.

Moi je pense que ça fonctionne bien le GIEC, c'est peut-être ça qui énerve les autres communautés c'est-à-dire il y a de réelles places à la discussion et après ce système d'approbation, il est réellement… il est quand même très fort, il est très fort dans le sens où c'est ça qui permet justement aux… le fait que ce soit approuvé par les gouvernements par consensus, c'est ça qui permet aux gouvernements de s'approprier et finalement d’aller aux conférences des parties et s'appuyer dessus donc moi pour l'instant, y'a une réelle indépendance entre le GIEC et... bon le GIEC c'est vraiment faire un état des lieux c'est-à-dire que nous on a pas à prendre de décision, c'est simplement, c'est des diagnostics, je pense que ça fonctionne bien. Je veux dire, pour moi le fait de mettre des choses comme le GIEC en place... enfin je pense que c'est comme ça que les programmes doivent être traités.

Jean Jouzel, entretien réalisé en mai 2007 Le GIEC apparaît comme une instance incontournable qui établit des procédures strictes. Sa légitimité à statuer sur le problème en est grandie à tel point que pour certains acteurs, elle ne peut être remise en cause. Le GIEC constituerait un exemple unique en matière d’expertise qui pourrait

190 Le GIEC est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et de l’OMM. 191 Pour plus de détails sur les scénarios voir (Armatte 2007).

107 être appliqué à d’autres problèmes comme celui de la biodiversité par exemple192. Il est reconnu comme une autorité par les journalistes (Comby 2008) et jouit aussi d’une grande crédibilité chez certains acteurs du monde associatif comme par exemple au sein du Réseau Action Climat (RAC). La participation au groupe d’expertise, confère à ses membres une reconnaissance sur la question climatique.

DV : Nous, on reprend les rapports scientifiques du GIEC qui sont la source... notre bible *…+. [Ils sont reconnus] sur leurs compétences scientifiques, sur leur… oui, oui. Ben déjà si ils sont tous les deux [Jean Jouzel et Hervé Le Treut] membres du GIEC c'est qu'ils ont été reconnus parce qu’ils sont, je sais pas si c'est cooptés ou... on se dit pas « tiens, demain je vais faire partie du GIEC » donc déjà le fait qu'ils soient représentants français au sein du GIEC, ça donne...

MS : Une crédibilité. DV : Oui, exactement.

Diane Vandaele, entretien réalisé en avril 2007 A l’inverse, le GIEC attire des critiques très virulentes à l’égard justement de son principe et de son fonctionnement. Par exemple, en France, Yves Lenoir chercheur à l’école des Mines en mécanique, membre d’une association écologiste (Bulle bleue), publie en 2001 un ouvrage intitulé Climat de

panique (Lenoir 2001). Il y dénonce le catastrophisme du lobby climatique, en particulier « la machinerie climatocratique » du GIEC dont le discours ne servirait qu’à entretenir sa légitimé et

assurer ses revenus. Ses détracteurs dénoncent l’emploi facile de la théorie du complot :

Pour vendre un livre, écrivez "tous pourris"! Quel que soit le sujet concerné, partir de l'idée qu'il existe un complot mondial, une "caste" vendue en bloc aux intérêts de tel ou tel et qui tire les ficelles dans l'ombre, est un bon moyen de s'assurer un succès éditorial, que le propos soit fondé ou pas. (Jancovici 2001).

Yves Lenoir n’est pas climatologue, il n’a jamais publié de travaux scientifiques sur la question. Ce qui amène Hervé le Treut à rejeter totalement ses positions scientifiques sur la question du climat.

Il a écrit des livres dans lesquels il y a des éléments qui à mon avis sont complètement recevables sur justement... tout le jeu de construction sociale autour d'un message scientifique, d'élaboration sociale, et puis des choses où emporté par la passion, il dit des énormités au niveau scientifique, vraiment des énormités, il publie en page 2 du Monde que l'effet de serre refroidirait, enfin des choses *…+. Et donc moi je me rappelle de la discussion que j'avais eue avec les gens de La Recherche, un journal comme La Recherche qui organise un débat entre ... qui veut organiser un débat entre quelqu’un qui a passé à l'époque, une vingtaine d'années à étudier les choses et puis quelqu'un qui le dimanche a lu 4, 5 papiers sur ces problèmes là, c'est pas possible, moi je veux bien débattre sur un tableau noir, avec une craie on réécrit les équations, on voit ce qui... donc il disait justement que ça se refroidissait, qu'il montre... voilà.

Hervé Le Treut, entretien réalisé en avril 2007

192

La création de l'IPBES (Intergovernmental science-policy Platform on Biodiversity and Ecosystem services) a été approuvée par 90 pays en juin 2010, décision qui doit être approuvée lors de la 65éme Assemblée générale de l’ONU à l’automne 2010. Présenté comme un GIEC de la biodiversité, cet organisme aurait outre une mission d’expertise, un mandat politique supranational pour contrôler l’application de la convention sur la diversité biologique.

108 La situation n’est pas la même concernant Richard Lindzen qui lui, jouit d’une crédibilité académique incontestable193. Outre ses oppositions sur des points scientifiques (notamment la prise en compte des rétroactions de la vapeur d’eau et des nuages dans les modèles climatiques), il critique vivement le GIEC dont il a démissionné en 2001194.

Le GIEC ne bénéficie même pas d’une procédure de révision normale. Il est donc aberrant d’en faire l’unique arbitre de la science. J’irai même plus loin : la notion même d’autorité scientifique officielle va à l’encontre de la science elle-même

Richard Lindzen, interview dans le cadre de l’exposition Climax Lidzen dénonce la fabrique de consensus scientifique opérée par le GIEC195. Une telle dénonciation se trouve aussi dans les propos de Claude Allègre (cf p.198) pour qui les partisans d’un réchauffement climatique d’origine anthropique ont imposé à travers le GIEC, un consensus qui ne résiste pas au raisonnement scientifique et à l’épreuve des faits. Ces critiques à l’encontre du GIEC concernent son mode de fonctionnement qui ne correspond pas aux canons de la révision scientifique par les pairs196. Son autorité est jugée illégitime et est assimilée à une usurpation au profit d’un groupe, les climatologues, qui jouent sur l’alarmisme et les peurs générées par le changement climatique. Ainsi ces « disqualifications politiques du GIEC *…+ reposent sur un idéal démocratique qui serait bafoué par

cette institution. Celle-ci encouragerait les alertes passionnées et affaiblirait les débats d’idées contradictoires » (Comby 2008). Dans ces critiques émerge également la dénonciation de la

monopolisation des crédits par les recherches en sciences du climat qui s’inscrivent dans le

mainstream alarmiste du GIEC.

Dès qu'est enregistrée une petite augmentation de température, mes collègues climatologues se précipitent à la télévision pour vous décrire les pires scénarios. Et de se retourner vers les agences de recherche pour dire: vous voyez, nous sommes une priorité, nous avons besoin d'argent! Ainsi s'établit cet assemblage instable entre politiques velléitaires et scientifiques avides de gloire et de moyens.

Claude Allègre, « Climat: savoir qu'on ne sait pas », chronique publiée dans l’Express le 01/08/2005 Nous reviendrons plus détail sur les position de Claude Allègre dans notre étude de la presse habdomadaire (cf p.198). D’autres critiques du GIEC plus modérées et moins fréquentes, concernent les conclusions du GIEC et non son principe ou son fonctionnement. C’est le cas de celles formulées

193

Richard Lindzen est professeur en sciences de l’atmosphère au MIT, il a publié de nombreux travaux dans des revues à comité de lecture. Il est considéré par certains promoteurs de la définition dominante du problème climatique, comme par exemple Sylvestre Huet, journaliste en charge du changement climatique à Libération(cf.

Encadré 8, p.336). Pour lui, Lindzen est « un scientifique sceptique qui *n’est+ pas un zozo ». Ses critiques sur la prise en compte en compte des nuages sont tout à fait justifiées : « Pour prendre le cas de Lindzen quand il a dit “ les nuages dans les modèles c’est un peu n’importe quoi” c’était vrai. C’était pas nié par les modélisateurs. D’ailleurs c’est les modélisateurs eux-mêmes qui ont démontré que le problème principal de leurs modèles c’était les nuages » (Sylvestre Huet, entretien réalisé en février 2010).

194

Il fut l’auteur principal du chapitre 7 sur les processus physiques du climat et les rétroactions, du 3ème rapport du GIEC publié en 2001. Il démissionnera après la publication du rapport qu’il juge non conforme aux connaissances scientifiques du moment.

195

Voir un article publié dans le Wall Street Journal : Climate of fear. Global-warming alarmists intimidate