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Châteaugiron la Perdriotais (Ille-et-Vilaine)

une fouille préventive de grande envergure, réalisée par l’Inrap, s’est déroulée à Châteaugiron entre 2008 et 2009 sous la direction d’Isabelle Catteddu. Les vestiges, qui s’étendent sur une vingtaine d’hectares, appartiennent aux périodes gauloise, gallo-romaine, médiévale et moderne. L’occupation gauloise du site paraît se structurer au cours de La Tène moyenne. De nombreux réaménage- ments sont ensuite perceptibles de La Tène finale jusqu’au iie siècle de notre ère

(Catteddu 2008). un important domaine, composé de plusieurs espaces, s’orga- nise autour d’un enclos central de 1 500 m2. à l’intérieur de celui-ci sont situées

l’habitation principale et des dépendances ou annexes agricoles. En périphérie sont réparties des zones d’activités domestiques ou artisanales, des greniers et très vraisemblablement des espaces agropastoraux. Ces espaces sont délimités par des fossés de tailles et de profondeurs imposantes, ainsi que par un porche monumental installé à l’entrée de l’enclos. à environ 200 m au nord de ces enclos, un autre habitat de La Tène moyenne présente un plan identique, mais les vestiges mobiliers sont beaucoup plus modestes. Au début du ier siècle de

notre ère, se développent, à l’emplacement et en périphérie de l’occupation gau- loise, un habitat et de nouveaux enclos qui verront des aménagements successifs jusqu’au ive siècle de notre ère (Catteddu 2008).

Les occupations gauloises ont livré 923 restes, décomptés après la phase de remontage, pour un poids total de 3,2 kg. La grande majorité de ce matériel, soit 714 restes pour 2,4 kg, provient des niveaux supérieurs de comblement des fossés du grand enclos. Les restes osseux sont très abîmés et très fragmentés, car ils ont subi une forte attaque physico-chimique entraînant une importante dété- rioration du périoste. Cet ensemble est malgré tout intéressant puisqu’il s’agit, pour les périodes protohistoriques, du premier ensemble de faune mis au jour dans le bassin de Rennes7.

La Tène moyenne

Le lot datant de cette période provient des premiers niveaux de comblement du fossé du grand enclos. Dans ce lot, seuls trois restes pour un poids total de 91 g ont pu être déterminés au rang de l’espèce et de la nature de l’os (un fémur, un radius et un zygomatique de bœuf). à ceux-ci s’ajoutent 52 fragments d’os non déterminables de quelques millimètres dont le poids moyen par reste est de 0,4 g.

La Tène finale

Le lot de La Tène finale est composé de 714 restes osseux dont le taux de détermination atteint 42,6 % (tabl. 44). L’importance quantitative des restes indéterminés se trouve relativisée par l’utilisation du PR qui indique qu’ils ne représentent que 19,4 % du poids total (tabl. 44). Ce sont des restes détritiques qui dépassent très rarement quelques millimètres. Ceci s’illustre également par le faible poids moyen des restes indéterminés, de 1,1 g.

Cet ensemble est composé de 304 restes déterminés, pour un poids total de près de 2 kg, attribués aux principales espèces domestiques (bœuf, caprinés, porc, cheval et chien) et d’un os long d’oiseau indéterminé. Les ossements de bovins dominent très nettement l’ensemble que ce soit en nombre (68 % du nombre total déterminé) ou en poids de restes (tabl. 44). Les caprinés et les porcs représentent respectivement 26,1 % et 5 % du NR total déterminé. Le cheval et le chien sont tous deux illustrés par un seul os : un métacarpe et une mandibule. Au regard de l’état de conserva- tion, il n’est donc pas surprenant que le bœuf domine cet ensemble. Cependant,

7. Ces découpages chronologiques ont été réalisés en 2010, peu de temps après la fin de la fouille. Ils ont depuis quelque peu évo- lué sans que cela ne modifie pour autant la compréhension globale du corpus (Catteddu 2013).

il est intéressant de noter que les restes de caprinés (une cheville osseuse a permis d’identifier formellement la chèvre) sont bien documentés et sont cinq fois plus nombreux que ceux des suidés. Cet écart illustre avant tout les choix des habitants. L’état de conservation des restes osseux a entraîné une surreprésentation des ossements les plus résistants, c’est-à-dire des dents isolées, des fragments de mandibules et des os longs. Cependant, l’ensemble des parties du squelette est présent sous la forme de restes isolés et dissociés. une cinquantaine d’ossements a subi l’action du feu et des traces de coups tranchants ont été observées sur des fragments de diaphyses d’os longs. Ces ossements sont ainsi les témoins de rejets domestiques issus de la préparation et de la consommation des animaux.

La fin du ier siècle avant notre ère

La grande majorité de ces ossements provient des niveaux de comblement du fossé. Ce lot composé de 154 restes pour un poids total de 717 g comprend pourtant une liste de faune relativement diversifiée avec l’identification de quatre taxons de mammifères domestiques et de deux espèces de mammifères sauvages (tabl. 45).

Tabl. 44 : Châteaugiron la Perdriotais, dénombrement des restes osseux, occupation de La Tène finale.

Noms vernaculaires Noms scientifiques NR % NR PR (g) % PR

Bœuf Bos taurus 206 68,0 1 521 78,6

Caprinés Caprinae 80 26,1 2 495 11,1

Porc Sus domesticus 15 5,0 131 6,8

Cheval Equus caballus 1 0,3 24 1,2

Chien Canis familiaris 1 0,3 11 0,5

Total mammifères domestiques 303 100 1 936 100

Oiseau indéterminé Aves sp. 1 < 1

Total des restes déterminés 304 42,6 1 936 80,6

Total des restes indéterminés 410 57,4 467 19,4

TOTAL 714 100 2 403 100

Tabl. 45 : Châteaugiron la Perdriotais, dénombrement des restes osseux, occupation de la fin du ier siècle avant notre ère.

Noms vernaculaires Noms scientifiques NR % NR PR (g) % PR

Bœuf Bos taurus 66 66 502 77,1

Caprinés Caprinae 18 18 20 3,0

Porc Sus domesticus 12 12 50 7,7

Cheval Equus caballus 4 4 79 12,2

Total mammifères domestiques 100 100 651 100

Sanglier Sus scrofa scrofa 1 13

Cerf* Cervus elaphus 1 10

Total mammifères sauvages 2 23

Total des restes déterminés 102 66,2 674 94

Total des restes indéterminés 52 33,8 43 6

TOTAL 154 100 717 100

Les espèces domestiques sont présentes dans des proportions relativement simi- laires à celles de l’ensemble daté de La Tène finale. Les restes de bœuf dominent, suivis des caprinés, alors que le porc et le cheval ne représentent que quelques unités. On dénombre deux espèces sauvages : un fragment de bois de cerf et une canine de sanglier mâle. à l’instar du lot précédent, les restes les plus robustes dominent très nettement la répartition anatomique. Les caprinés et les chevaux sont exclusivement représentés par des os de la tête.