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Partie IV : application du code de calcul à des cas réels

2. Canal d’irrigation de Jarwari

Contexte

La sédimentation dans les canaux d’irrigation perturbe fortement la distribution et implique un entretien coûteux (Hart [1996]). Afin de mieux prévoir et anticiper ce phénomène, Belaud [2000] a étudié le canal de Jarwari Minor au sud du Pakistan (province du Sindh).

Il a notamment mené trois campagnes de mesure sur ce canal afin de bâtir un modèle numérique rendant compte de l’engravement progressif par sédimentation des particules fines en suspension. Le code développé à cette occasion calcule une succession de régimes permanents et, après un lissage des paramètres hydrauliques, en déduit par bilan solide la variation du fond dans chaque maille. Plusieurs classes granulométriques sont considérées, chacune pouvant suivre une loi différente.

Données

On s’intéresse aux 3,5 premiers kilomètres du canal, entre l’ouvrage régulateur de tête et un aqueduc en béton à l’aval. Les sections de ce canal en terre sont proches d’une forme rectangulaire, dont la largeur est comprise en 2,5 m et 4,0 m pour un tirant d’eau d’une soixantaine de centimètres.

La topographie du fond a été levée à trois dates: le 20 juillet 1997, le 12 septembre 1997 et le 10 janvier 1998. Un important curage ayant été effectué en avril 1997, le bief était encore loin de l’équilibre et de forts dépôts ont pu être constatés. Environ 536 m3 de sédiments se sont déposés pendant la première période et 718 m3 pendant la seconde.

La géométrie du lit est connue en 11 sections placées à des abscisses identiques aux trois dates. Deux sections supplémentaires complètent la géométrie de juillet 1997. La variation de la topographie du haut des berges ne doit pas être interprétée comme un phénomène géomorphologique; elle est due au passage de troupeaux ! Pour cette raison, le seul critère pertinent envisageable est la cote moyenne de la bande active du lit.

Lors de la première campagne, la granulométrie du lit a été analysée en quelques points. Le diamètre médian, de l’ordre de 100 µm, décroît légèrement tandis que l’étendue granulométrique augmente avec la distance, en restant néanmoins assez faible.

Les apports amont moyens sont connus pour chaque période de 7 jours, qui correspond à un tour d’eau. Pendant cette durée, les conditions amont restent stables avec cependant de petites variations entre le jour et la nuit. Le débit liquide et la concentration en sédiments ont été mesurés.

Sur la portion étudiée, cinq prises latérales prélèvent de l’eau chargée en sédiments. Leurs caractéristiques géométriques associées aux mesures effectuées sur certaines prises permettent de calculer les débits ainsi évacués.

Intérêt

Ce cas d’application présente l’intérêt de comporter deux périodes exploitables. Il est alors possible de procéder à un calage suivi d’une validation.

Par ailleurs, la granulométrie du canal n’est pas uniforme sur le linéaire. Cette application permet donc de tester le comportement du code dans un tel cas. Cependant, il ne faut pas espérer une validation définitive de la méthode d’évolution des caractéristiques sédimentaires par ce biais. En effet, d’une part les données sont trop peu denses pour être fiables (seulement

3 mesures granulométriques sur le tronçon étudié) et d’autre part il manque des mesures pour une seconde date. L’application à titre de test reste cependant attrayante.

Un intérêt supplémentaire vient du fait que ce cas a été modélisé en utilisant le code

SIC-SEDI (Belaud [2000]), spécialement écrit pour décrire la sédimentation en réseaux

d’irrigation. Il est toujours intéressant de comparer le calage des paramètres et les résultats dans deux modèles différents et ne répondant pas aux mêmes objectifs.

2.2. Construction du modèle numérique

Objectifs du modèle

La première période, entre juillet et septembre 1997 sert de banc d’essai. L’influence des paramètres de calage tels que

β

le coefficient multiplicateur de la capacité solide et

α

Han, le coefficient de chargement de la loi de Han est testée par comparaison relative.

Par ailleurs, un certain nombre d’hypothèses de modélisation sont examinées. Les évolutions relatives sont comparées en modifiant tour à tour:

– les caractéristiques sédimentaires des prises d’irrigation; – la composition du lit sédimentaire initial ;

– la prise en compte de l’évolution granulométrique ; – les largeurs actives.

La seconde période est conservée pour un test de validation des paramètres choisis.

Le critère d’appréciation de la qualité des résultats est l’écart entre la cote moyenne du fond calculée et celle observée sur les sections de donnée. Afin de synthétiser en une valeur globale les résultats en chaque point, l’écart-type des différences ainsi que la moyenne des écarts sont calculés.

Paramètres généraux

La densité de données géométriques est faible. De plus, le bief à modéliser est relativement long. Pour ces raisons, un pas d’espace assez grand, de l’ordre de 100 m en moyenne, a été retenu. Cela représente environ 30 fois la largeur de la section, ce qui est plutôt une valeur élevée.

Ne disposant d’aucune mesure précise de ligne d’eau sur le bief considéré, il n’a pas été possible de vérifier le calage des coefficients de frottement. Les valeurs indiquées par Belaud [2000] ont donc été directement reprises: le coefficient de Strickler vaut 36,5 m1/3/s dans la partie amont jusqu’à l’abscisse 2300 m et est égal à 40 au delà.

Les débits liquides entrants dans le canal, ainsi que la concentration de la suspension restent relativement constants sur un tour d’eau. à l’intérieur de cette période, les petites variations entre le jour et la nuit n’ont pas d’effet notable sur la l’évolution des fonds (Belaud [2000]) et ont été ignorées.

La condition à la limite aval est donnée par une courbe de tarage correspondant à un régime uniforme. En effet, la loi hauteur-débit réelle a été mesurée plus de 3 km en aval de l’extrémité de notre modèle. La condition à la limite considérée peut donc conduire à de mauvais résultats dans la partie aval du modèle.

Le mode de transport dominant est la suspension. Le choix de la formule de capacité de Engelund et Hansen [1967] s’est donc imposé. Bien que les sédiments très fins soient à la limite de son domaine de validité, Belaud [2000] obtient de bons résultats avec cette loi. De même, il montre que le recours à la loi de chargement de Han, bien adaptée aux sédiments fins, conduit à une bonne représentation des phénomènes.

Par ailleurs, conformément aux mesures sur site menées en début de période, la porosité a été prise égale à 0,4.

Coefficients d’extraction des prises

De même, pour le calage des prises d’irrigation, nous avons suivi les indications données par Belaud [2000]. Outre la géométrie des déversoirs et leurs coefficients de débit µ, ceci concerne les coefficients d’extraction sédimentaires

θ

estimés à partir de mesures de la concentration du flux prélevé par rapport à celle du canal à l’amont immédiat de la prise. Comme les coefficients de débit, les coefficients d’extraction dépendent du détail de la géométrie des prises et de leur niveau relatif. Le tableau suivant résume les caractéristiques des ouvrages.

Abscisse Zdéversoir Houverture Longueur Co. débit µ Co. extract. θ

631 m 17,46 m 0,05 m 1,0 m 0,60 0,45

1160 m 16,40 m 0,08 m 0,2 m 0,87 1,13

1306 m 16,94 m 0,11 m 0,3 m 0,59 1,13

2329 m 16,58 m 0,09 m 0,5 m 0,68 0,45

2433 m 16,71 m 0,13 m 0,3 m 0,51 0,45

Tableau IV.2.i : caractéristiques des prises d’irrigation sur Jarwari Minor.

L’influence des coefficients d’extraction a été testée: nous avons comparé les évolutions avec la valeur mesurée des coefficients (

θ

mes.) et avec une valeur fixe (

θ

fixe) prise égale à 1.

Les deux calculs sont très proches l’un de l’autre puisque la différence maximale n’atteint pas 1 cm. La comparaison des écarts-types des différences de cotes moyennes du fond indique que les coefficients d’extraction mesurés donnent des résultats très légèrement meilleurs. C’est donc leur valeur que nous retenons pour la suite. Nous concluons cependant que ce facteur est très peu sensible.

Abscisse Zfmes.juil.-sept. Zfθjuil.-sept.fixe Zfθjuil.-sept.mes. mes.-calc. fixe

Zfθ

mes.-calc.

mes.

Zfθ

Écart θfixe-θmes. 50 m 0,2 cm -1,0 cm -1,0 cm -1,2 cm -1,2 cm -0,01 cm -4,2 % 173 m 1,5 cm -1,1 cm -1,1 cm -2,6 cm -2,6 cm 0,00 cm 0,0 % 282 m 6,3 cm 1,0 cm 1,0 cm -5,3 cm -5,3 cm -0,01 cm -0,2 % 631 m 4,1 cm 4,5 cm 4,5 cm 0,4 cm 0,4 cm 0,02 cm 0,5 % 1077 m 4,9 cm 5,8 cm 5,9 cm 0,9 cm 0,9 cm 0,02 cm 0,4 % 1160 m 14,0 cm 5,9 cm 6,0 cm -8,0 cm -8,0 cm 0,02 cm 0,1 % 2056 m 7,1 cm 4,3 cm 4,3 cm -2,8 cm -2,8 cm 0,00 cm 0,0 % 2329 m 4,5 cm 3,3 cm 3,9 cm -1,2 cm -0,6 cm 0,60 cm 13,3 % 2433 m 4,7 cm 4,0 cm 4,0 cm -0,7 cm -0,7 cm -0,01 cm -0,2 % 3429 m -7,8 cm -0,8 cm -0,8 cm 7,0 cm 7,0 cm 0,00 cm 0,0 % 3730 m -5,5 cm 1,1 cm 1,1 cm 6,6 cm 6,6 cm -0,01 cm 0,2 % Moyennes : -0,626 cm -0,570 cm Écarts-types : 4,467 cm 4,460 cm

Tableau IV.2.ii : comparaison de coefficients d’extraction fixes (θfixe) ou mesurés (θmes.) aux sections mesurées. (β =0,43 – αHan = 230 m)

Caractéristiques sédimentaires du lit

Comme évoqué plus haut, la granulométrie a été mesurée en trois points du bief qui nous intéresse en juillet 1997. Il est difficile de savoir si ces données sont réellement représentatives et se pose la question de l’influence d’une incertitude sur les caractéristiques sédimentaires du lit. Afin de répondre, deux simulations ont été comparées. Dans la première, les sédiments du lit sont homogènes et identiques aux apports, soit D = 100 µm et S = 1,35. Dans la seconde, le diamètre représentatif et le paramètre d’étendue sont interpolés sur les mesures en ajustant une loi de type racine carrée (l’évolution du diamètre selon l’abscisse a souvent cette allure). Le diamètre décroît progressivement de 108µm en amont jusqu’à 91 µm en bout de bief, tandis que le paramètre d’étendue augmente de 1,35 à 1,59, comme le montre la figure IV.2.i.

90 100 110

50 1050 2050 3050

Diamètres mesurés le 20 juillet 1997 Diamètres du lit initial

Diamètres calculés le 12 septembre 1997 Diamètre de l'apport amont

Diamètre des sédiments uniformes

1,6 1,5 1,4 1,3 1,2 1,1 1,0 50 1050 2050 3050

Étendues mesurées le 20 juillet 1997 Étendues du lit initial

Étendues calculées le 12 septembre 1997 Étendue de l'apport amont

Étendue des sédiments uniformes

Figure IV.2.i : caractéristiques sédimentaires sur le linéaire du canal de Jarwari Minor.

Dans les deux simulations, nous constatons que les évolutions du fond sont tout à fait comparables et restent proches (tableau IV.2.iii). Le lit à sédiments variables apparaît légèrement meilleur sur le cas testé. Ce résultat peut sans doute s’expliquer par la faible variation des caractéristiques sédimentaires sur le linéaire. Dans tous les cas, nous voyons que les caractéristiques du lit ont une influence sur son évolution mais qu’elle reste limitée.

Abscisse Zfmes.juil.-sept. juil.-sept.. . séd unif Zf juil.-sept.. séd var. Zf mes.-calc.. . séd unif Zf mes.-calc.. . séd var Zf

Écart séd. unif. - var. 50 m 0,2 cm -0,5 cm -1,0 cm -0,8 cm -1,2 cm -0,44 cm -183,3 % 173 m 1,5 cm -0,8 cm -1,1 cm -2,3 cm -2,6 cm -0,30 cm -20,4 % 282 m 6,3 cm 1,2 cm 1,0 cm -5,1 cm -5,3 cm -0,15 cm -2,4 % 631 m 4,1 cm 4,3 cm 4,5 cm 0,2 cm 0,4 cm 0,19 cm 4,6 % 1077 m 4,9 cm 5,6 cm 5,9 cm 0,7 cm 0,9 cm 0,26 cm 5,3 % 1160 m 14,0 cm 5,7 cm 6,0 cm -8,2 cm -8,0 cm 0,22 cm 1,6 % 2056 m 7,1 cm 4,3 cm 4,3 cm -2,8 cm -2,8 cm 0,01 cm 0,1 % 2329 m 4,5 cm 3,9 cm 3,9 cm -0,6 cm -0,6 cm -0,04 cm -0,9 % 2433 m 4,7 cm 4,1 cm 4,0 cm -0,6 cm -0,7 cm -0,07 cm -1,5 % 3429 m -7,8 cm -0,8 cm -0,8 cm 7,0 cm 7,0 cm 0,05 cm -0,6 % 3730 m -5,5 cm 1,3 cm 1,1 cm 6,8 cm 6,6 cm -0,18 cm 3,3 % Moyennes : -0,529 cm -0,570 cm Écarts-types : 4,474 cm 4,460 cm

Tableau IV.2.iii : comparaison d’un lit à sédiments variables (séd.var.) ou uniformes (séd.unif.) aux sections mesurées. (β =0,43 – αHan = 230 m)

D (µm) S

Apports solides amont

Les concentrations d’entrée du modèle ont été relevées sur chaque tour d’eau. Cependant, l’échantillonneur utilisé ne permet pas de connaître précisément les caractéristiques de la suspension. Celles-ci sont grossièrement évaluées à un diamètre médian de 100µm pour un facteur d’étendue de 1,35. Assez logiquement, ceci correspond à la granulométrie moyenne du lit.

La méconnaissance des caractéristiques exactes des sédiments incidents peut être gênante pour la prédiction de l’évolution des fonds. Il faut donc étudier la sensibilité de ce paramètre. Pour se faire, deux méthodes de prise en compte des caractéristiques sédimentaires ont été comparées. La première est la méthode de référence normalement utilisée dans RubarBE : les sédiments incidents sont mixés avec ceux du compartiment actif et la composition est ainsi calculée en tout point du linéaire. L’autre méthode consiste à ne pas typer la granulométrie des sédiments en mouvement et à ne les prendre en compte que par leur masse; il n’y a alors aucune évolution des caractéristiques sédimentaires en un point bien que ces dernières ne soient pas forcément uniformes sur le linéaire. Tout se passe comme si les sédiments prenaient les caractéristiques de l’endroit où ils se trouvent.

Les granulométries évolutive ou figée sont illustrées par la figure IV.2.i. Le modèle d’évolution sédimentaire conduit à des profils de diamètre et d’étendue non monotones. Ceci s’explique par le fait que le diamètre des sédiments incidents est inférieur à celui de l’amont du lit. Dans cette zone, le mixage sédimentaire conduit donc à une diminution du diamètre. La même explication vaut pour le paramètre d’étendue.

Ce comportement ne correspond pas aux attentes. Il illustre une limite actuelle du modèle d’évolution sédimentaire: l’absence de loi de dépôt sélectif. Ce point devra être corrigé afin de pouvoir en toute rigueur utiliser le code RubarBE sur des cas tels que Jarwari.

Dans ce cas, cependant, l’évolution du fond reste très proche: le tableau IV.2.iv montre qu’hormis en quelques points, les cotes moyennes du fond sont confondues.

Abscisse Zfmes.juil.-sept. juil.-sept.. . évol séd Zf juil.-sept.. séd fixe Zf mes.-calc.. . évol séd Zf mes.-calc.. séd fixe Zf

Écart évol.séd. - séd.fixe 50 m 0,2 cm -1,0 cm -1,0 cm -1,2 cm -1,2 cm -0,01 cm -4,3 % 173 m 1,5 cm -1,1 cm -1,1 cm -2,6 cm -2,6 cm -0,01 cm -0,5 % 282 m 6,3 cm 1,0 cm 1,0 cm -5,3 cm -5,3 cm -0,01 cm -0,1 % 631 m 4,1 cm 4,5 cm 4,5 cm 0,4 cm 0,4 cm 0,00 cm 0,0 % 1077 m 4,9 cm 5,9 cm 5,9 cm 0,9 cm 0,9 cm 0,01 cm 0,1 % 1160 m 14,0 cm 6,0 cm 6,0 cm -8,0 cm -8,0 cm 0,00 cm 0,0 % 2056 m 7,1 cm 4,3 cm 4,3 cm -2,8 cm -2,8 cm 0,00 cm 0,0 % 2329 m 4,5 cm 3,9 cm 3,9 cm -0,6 cm -0,6 cm 0,00 cm 0,0 % 2433 m 4,7 cm 4,0 cm 4,0 cm -0,7 cm -0,7 cm 0,00 cm 0,0 % 3429 m -7,8 cm -0,8 cm -0,8 cm 7,0 cm 7,0 cm 0,00 cm 0,0 % 3730 m -5,5 cm 1,1 cm 1,1 cm 6,6 cm 6,6 cm 0,00 cm 0,0 % Moyennes : -0,569 cm -0,570 cm Écarts-types : 4,459 cm 4,460 cm

Tableau IV.2.iv : comparaison d’une granulométrie figée (séd.fixe) ou variable (évol.séd.) aux sections mesurées. (β =0,43 – αHan = 230 m)

Largeur active

Les sections du canal de Jarwari Minor ont globalement conservé leur section rectangulaire initiale. Cependant, leur largeur n’est plus uniforme. La figure IV.2.iii indique les distances entre pieds de berges en juillet et septembre 1997. Nous constatons que ces largeurs sont loin d’être uniformes; de plus, elles diffèrent sur les deux géométries, même si leurs variations sont comparables.

2.0 2.2 2.4 2.6 2.8 3.0 3.2 3.4 3.6 3.8 4.0 50.0 550.0 1050.0 1550.0 2050.0 2550.0 3050.0 3550.0

Largeur active moyenne Largeur active le 20 juillet 1997 Largeur active le 12 septembre 1997

Figure IV.2.ii : profil en long de la largeur active sur Jarwari Minor.

Afin d’évaluer l’influence de ce paramètre, deux simulations sont comparées sur la période de juillet à septembre. Dans la première, les largeurs actives correspondent à celles mesurées en début de période, tandis que dans la seconde, elles sont prises constantes, égales à 3,23 m.

16.0 16.5 17.0 17.5 18.0 50 550 1050 1550 2050 2550 3050 3550

Fond mesuré le 20 juillet 1997 Fond mesuré le 12 septembre 1997

Fond et ligne d'eau calculés - largeurs actives variables Position des prises d'irrigation

Fond calculé - largeurs actives uniformes

Figure IV.2.iii : effet de la largeur active sur le canal de Jarwari Minor. z (m)

x (m)

z (m)

La comparaison des cotes moyennes du fond (figure IV.2.iii) indique des différences assez importantes comme on pouvait s’y attendre. Le test d’autres valeurs de la largeur active constante (d’un moindre intérêt et non reportés ici) permet de constater comme nous l’avions déjà vu que le facteur important n’est pas la valeur du paramètre mais son gradient.

La prise en compte de largeurs actives variables, mesurées sur la géométrie, donne sur ce cas des résultats un peu meilleurs que pour des largeur active uniforme comme le montre le tableau IV.2.v.

Abscisse Zfmes.juil.-sept. juil.-sept.. Lact unif Zf juil.-sept. Lact var. Zf mes.-calc.. Lact unif Zf mes.-calc.. Lact var Zf

Écart Lact unif. - var. 50 m 0,2 cm 0,3 cm -1,0 cm 0,1 cm -1,2 cm -1,27 cm -529 % 173 m 1,5 cm 0,1 cm -1,1 cm -1,4 cm -2,6 cm -1,21 cm -82 % 282 m 6,3 cm -0,6 cm 1,0 cm -6,9 cm -5,3 cm 1,59 cm 25 % 631 m 4,1 cm 6,2 cm 4,5 cm 2,1 cm 0,4 cm -1,67 cm -41 % 1077 m 4,9 cm 7,9 cm 5,9 cm 3,0 cm 0,9 cm -2,09 cm -42 % 1160 m 14,0 cm 8,6 cm 6,0 cm -5,3 cm -8,0 cm -2,68 cm -19 % 2056 m 7,1 cm 7,2 cm 4,3 cm 0,1 cm -2,8 cm -2,86 cm -40 % 2329 m 4,5 cm 6,6 cm 3,9 cm 2,1 cm -0,6 cm -2,70 cm -60 % 2433 m 4,7 cm 7,1 cm 4,0 cm 2,4 cm -0,7 cm -3,10 cm -66 % 3429 m -7,8 cm 0,6 cm -0,8 cm 8,4 cm 7,0 cm -1,34 cm 17 % 3730 m -5,5 cm 3,1 cm 1,1 cm 8,6 cm 6,6 cm -2,02 cm 37 % Moyennes : 1,189 cm -0,570 cm Écarts-types : 4,789 cm 4,460 cm

Tableau IV.2.v : comparaison de largeurs actives variables (Lact var.) ou uniformes (Lact unif.) aux sections mesurées. (β =0,43 – αHan = 230 m)

Calage des autres paramètres

L’influence de

β

le coefficient multiplicateur de la capacité ainsi que

α

Han le paramètre de la loi de chargement de Han a été testée. Le comportement obtenu est régulier lorsque l’on fait varier un de ces paramètres, ce qui est conforme aux attentes.

Les forts

β

diminuent le dépôt –voire accentuent l’érosion– dans la première partie du canal en amont de la deuxième prise (abscisse 1160 m) où les contraintes sont les plus fortes. En revanche, ils favorisent le dépôt dans le bief situé entre les troisième et quatrième prises (abscisse 1306 et 2329 m). Le comportement de l’extrémité du canal est peu affecté par la valeur du coefficient multiplicateur. Les valeurs faibles de

β

ont l’effet inverse.

Entre juillet et septembre 1997, la cote de l’amont du canal n’a quasiment pas varié, à 17,24 m. Le choix de la valeur de

β

doit être conforme à ce comportement. Les tests indiquent un optimum situé entre 0,4 et 0,5. Nous choisissons donc, comme Belaud,

β

= 0,43. D’autre part, les faibles valeurs du coefficient de Han (i.e. les distances de chargement courtes) induisent un fort dépôt à l’amont entre la cassure de pente (abscisse 282 m) et la troisième prise (abscisse 1306 m) et conduisent à une pente élevée du bief central (abscisses 1186 à 2238 m). Les grandes distances de chargement ont bien sûr l’effet inverse.

Le calage de

α

Han est moins net que celui de

β

. Cependant, si l’on souhaite obtenir une évolution cohérente à la fois entre les première et deuxième prises (abscisses 631 à 1159 m) et entre les troisième et cinquième (abscisses 1306 à 2433 m), la valeur du coefficient doit être choisie entre 150 et 300 m. Pour cette raison, la valeur de 230 m recommandée par Belaud [2000] a été choisie. Il faut noter que dans son texte, c’est l’inverse de cette valeur qui apparaît (0,0043 m-1)

Il est très intéressant de constater que les valeurs des paramètres optimums de calages sont proches et ont été confondues pour les codes de calcul SIC-SEDI et RubarBE. Cela montre que les équations solides ont été dans les deux codes traitées de manière cohérente.

2.3. Résultats

Première période

Les tests présentés ci-dessus ont permis de caler les différents paramètres du modèle sur la période de juillet à septembre 1997. Le profil de la cote moyenne du fond obtenue est comparé à celui mesuré à la fin de cette période sur la figure IV.2.iv; les cotes calculées sont reportées dans le tableau IV.2.vi.

16.0 16.5 17.0 17.5 18.0 50 550 1050 1550 2050 2550 3050 3550

Fond mesuré le 20 juillet 1997 Fond mesuré le 12 septembre 1997

Fond et ligne d'eau calculés le 12 septembre 1997 Position des prises d'irrigation

Figure IV.2.iv : simulation de la première période sur Jarwari Minor.

Force est de constater qu’en certains points, la simulation est assez éloignée des mesures: – au niveau de la cassure de pente (abscisse 282 m), le dépôt est largement insuffisant; – dans la zone de la deuxième prise, l’allure du fond est globalement correcte sauf en un

point (abscisse 1160 m) où le dépôt est inférieur aux mesures;

– la pente de la partie centrale est légèrement sur-estimée, ce qui a pour conséquence un dépôt légèrement insuffisant dans cette zone (visible au point 2056 m);

– enfin, à l’aval du bief, les deux derniers points n’ont quasiment pas bougés, alors qu’une érosion était attendue.

Les problèmes rencontrés sur les deux derniers points doivent être considérés à part car ils sont sans doute l’expression d’une mauvaise condition à la limite. En effet, la condition limite aval en régime uniforme –choisie en l’absence d’autre information– n’est sans doute pas représentative de la réalité.

z (m)

Abscisse Zfmes.init. Zfmes.fin. Zfcalc. Écart mes.-calc. 50 m 17,24 m 17,24 m 17,23 m -1,21 cm 173 m 17,14 m 17,15 m 17,12 m -2,57 cm 282 m 16,88 m 16,94 m 16,89 m -5,29 cm 631 m 16,84 m 16,89 m 16,89 m 0,39 cm 1077 m 16,62 m 16,67 m 16,67 m 0,92 cm 1160 m 16,64 m 16,78 m 16,70 m -8,00 cm 2056 m 16,48 m 16,56 m 16,53 m -2,80 cm 2329 m 16,46 m 16,51 m 16,50 m -0,63 cm 2433 m 16,47 m 16,51 m 16,51 m -0,69 cm 3429 m 16,28 m 16,20 m 16,27 m 7,01 cm 3730 m 16,21 m 16,15 m 16,22 m 6,60 cm Moyenne : -0,570 cm Écart-type : 4,460 cm

Tableau IV.2.vi : simulation sur la période de juillet à septembre 1997. Résultats aux sections mesurées.

(β =0,43 – αHan = 230 m – Poro = 0,40 – séd.variésLact variées – θmes.)

Les résultats des simulations de SIC-SEDI sur la première période semblent meilleurs que ceux obtenus avec RubarBE (il n’a cependant pas été possible de faire de comparaison chiffrée). Pourtant, les paramètres d’entrée des deux calculs sont identiques. Comment alors expliquer les dissemblances ?

Les deux codes de calcul diffèrent sur un certain nombre de points: