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Peter Border, conseiller scientifique au Parliamentary Office for Science and Technology (POST). Différentes commissions au sein du parlement

Cependant, TALEN est aujourd’hui dépassé face à la technologie CRISPR-Cas9, et on pense utiliser cette dernière afin d’éradiquer la maladie africaine des cochons. On pense aussi utiliser CRISPR-Cas9 dans le cadre de la reproduction des animaux pour améliorer certaines caractéristiques des animaux.

Pour les animaux, il faut tenir compte de leur bien-être et de tous les aspects déontologiques en ce qui concerne leur utilisation à des fins de recherches ou d’agriculture.

Cependant je ne pense pas que la technologie CRISPR-Cas9 soit une technologie vraiment nouvelle, mais qu’il s’agit plutôt d’une modification.

Le Royaume-Uni a actuellement le meilleur système règlementaire en Europe concernant l’utilisation de ces technologies. On se préoccupe du processus utilisé pour un certain produit et on ne se focalise pas sur le produit lui-même, ses qualités, ses caractéristiques, etc. Il s’agit surtout d’une question de sécurité.

Concernant les OGM, la réglementation européenne pose problème.

Cependant les problèmes d’éthiques posés suite à l’édition génomique ne sont pas réellement nouveaux. Mais il est vrai qu’il y aura des conséquences pour les animaux et les plantes, parce que l’édition génomique va peut-être devenir très ciblée et difficile à identifier par la suite. Il faudra peut-être étiqueter les produits modifiés grâce à ces technologies, pour le consommateur.

Le BBSRC bénéficie de financements spéciaux pour le développement de la technologie. Il serait donc possible, par exemple, de financer l’adaptation de CRISPR-Cas9 au niveau moléculaire pour le rendre plus utilisable à ce niveau.

Cependant le BBSRC ne financerait pas un projet seulement parce qu’il utilise CRISPR-Cas9.

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M. Peter Border, Parliamentary Office for Science and Technology

un nouveau trait dans une population d’insectes, dans un cas précis pour que ce trait soit rapidement pris par la majorité de la population.

L’intérêt dans cet aspect spécifique de la modification ciblée du génome est que cela pose la question de l’adéquation de la législation actuelle sur la libération d’organisme génétiquement modifié (OGM) dans l’environnement.

Cependant, plus généralement, la question qui se pose est de savoir si nos législations actuelles sont adaptées à ces nouvelles technologies ?

Le conseil parlementaire du POST nous a demandé deux notes.

Une première note qui serait une synthèse pour expliquer les nouvelles technologies, c’est à dire en quoi elles sont différentes des méthodes actuelles de modification du génome. Il y sera aussi fait mention de ce à quoi elles peuvent servir. Cette note sera rédigée et publiée avant les vacances parlementaires de juillet 2016.

La note se penchera en particulier sur l’utilisation des nouvelles technologies de modification ciblée du génome dans un cadre thérapeutique. En effet, certaines thérapies basées sur ces méthodes existent déjà, comme pour la leucémie ou le VIH, mais un intérêt particulier est porté sur l’utilisation de la modification ciblée du génome dans les embryons. Un groupe de l’University College London (UCL) a obtenu une autorisation de recherche par la HFEA pour conduire une recherche sur les embryons humains. L’autorisation prévoit que ces embryons ne pourront pas vivre au-delà de sept jours, la législation britannique ne laissant une période de vie que de maximum quatorze jours. Cette recherche est menée pour essayer de comprendre, afin de trouver des nouveaux traitements, notamment de l’infertilité. En outre, un autre intérêt particulier est porté dans la recherche pour le contrôle des maladies aéroportées. Enfin, des recherches sont menées pour voir comment on peut apporter un changement génétique dans une population d’insecte. Certaines entreprises ont déjà commencé la commercialisation d’insectes modifiés. Les conséquences écologiques sont aujourd’hui encore inconnues et il convient de faire preuve de grande prudence.

Une seconde note portera sur l’aspect législatif des plantes qui ont été modifiées par modification ciblée du génome. Il existe au Royaume-Uni une série de réglementations sur la production et la libération des organismes génétiquement modifiés (OGM), mais les nouvelles technologies nous poussent à revenir en arrière et à reconsidérer la définition d’un OGM. La Commission européenne doit publier une opinion à ce sujet, mais n’a toujours pas réussi à le faire en raison de la difficulté de la tâche.

Cette seconde note sera axée sur les différentes options possibles pour règlementer les plantes génétiquement modifiées. L’application effective de la législation future est problématique, dans la mesure où, si un seul trait d’une plante est modifié grâce à la modification ciblée du génome, celui-ci sera peut-être difficilement détectable. Se posera alors le problème de la traçabilité. En effet, il

n’y aura pas d’ADN étranger dans la plante, la modification ciblée du génome permettra d’effectuer une mutation ponctuelle très précise. Il pourra alors être difficile de les différencier des modifications naturelles.

Le POST est saisi par son conseil (board), qui est le conseil d’administration du POST et qui se réunit toutes les six semaines. À chaque réunion, toute une série de thèmes qui intéressent les parlementaires sont soumis.

Les sujets peuvent être ceux où le gouvernement a annoncé qu’il légiférerait. Ces thèmes reflètent les changements de la société dans le monde scientifique et technologique. Pour ces thèmes, des examens, des preuves, des recherches sont nécessaires avant qu’une législation intervienne. En ce qui concerne la modification ciblée du génome, l’idée venait du POST lui-même.

Certains parlementaires portent un intérêt particulier à ces techniques de modification ciblée du génome. Dix parlementaires de la Chambre des Communes et quatre de la Chambre des Lords siègent au conseil du POST, ils représentent les principaux partis. C’est donc un organe apolitique et tous les partis s’intéressent aux sujets qui sont traités par le POST pour toutes les applications déjà mentionnées.

Les préoccupations relatives à l’embryon ne sont pas nouvelles. Le problème des « bébés à la carte » se pose, il s’agit de savoir jusqu’où on peut aller avec ces nouvelles technologies. C’est donc une question très sensible Royaume-Uni. Toutes les thérapies germinales suscitent beaucoup d’intérêt auprès du patient. L’an dernier, le Royaume-Uni s’est doté d’une loi permettant le transfert mitochondrial. Cependant, pour l’instant, aucune licence ni permis de recherche n’a encore été délivré, mais ça sera surement le cas cette année.

À mon avis, ce type de transfert devrait être classé comme une thérapie germinale de l’ADN même si c’est l’ADN mitochondriale, cela ne pourrait pas se produire naturellement. Le fait de légiférer à ce sujet a donc suscité un grand débat au Royaume-Uni. C’est un sujet très sensible et nombreux sont ceux qui pensent que permettre de tels transferts est un pas vers la modification ciblée du génome dans le nucléide, ce qui est un sujet de préoccupation.

Cela dit, il existe aussi un grand intérêt pour la modification ciblée du génome en ce qui concerne la thérapie humaine dans les cellules somatiques. Le problème est que les thérapies humaines sont finalement similaires à celle que l’on rencontre de manière générale en thérapie génique : il faut suffisamment de gènes modifiés dans un endroit précis pour avoir une thérapie utilisable. Les thérapies ont tendance à mieux fonctionner lorsque l’on modifie des cellules souches en dehors du corps humains et qu’ensuite on les réimplante dans le corps humain où elles persisteront et auront un effet thérapeutique continu et pérenne. Les thérapies déjà mentionnées, celle sur le VIH et celle sur la leucémie relèvent de catégories similaires.

Il existe bien un intérêt parlementaire au Royaume-Uni au sein de la Chambre des Communes et de la Chambre des Lords, et plus généralement de la part de tous les partis. Le sentiment est que le Royaume-Uni est en position forte dans le domaine des biotechnologies et nombreux sont les parlementaires qui pensent que c’est une voie de prospérité pour notre pays. Cependant il y a également des préoccupations autour des questions éthiques, mais aussi autour de la potentielle utilisation de ces nouvelles technologies. Des questions se posent, bien sûr, sur les cellules germinales, et bien au-delà. La libération d’organismes modifiés dans l’environnement est source de préoccupation. Il s’agit d’une technique finalement irréversible et il faut prendre garde aux conséquences inattendues. Comment fait-on on souhaite revenir en arrière après avoir modifié des moustiques ?

Ces nouvelles technologies permettant la modification du génome sont sujettes à controverse au sein du parlement britannique. Il s’agit de techniques qui peuvent potentiellement impacter la lignée germinale et avoir des conséquences pour les lignée future. Cependant, le Royaume-Uni est réputé pour permettre des travaux de recherches qui sont controversés ailleurs. Le Royaume-Uni semble avoir une attitude plutôt positive en ce qui concerne les études et la recherche dans ce domaine et suscite donc beaucoup de controverse au sein du parlement.

Certaines applications des nouvelles technologies de modification ciblée du génome reçoivent moins d’autorisation que les précédentes s’agissant d’une application au niveau de la cellule somatique. En effet, il ne s’agit pas d’avoir de conséquence sur les générations futures, il s’agit d’une application éthique qui suscite moins de controverse, avec un seul individu malade. Au Royaume-Uni, la décision de permettre ou non ce genre de recherche sera prise par un comité spécialisé dans les techniques de la recherche. Ce comité se penchera sur les effets de la thérapie. Et là où il y a vraiment des objections sur l’utilisation de la modification ciblée du génome, cela ne concerne pas des applications sur des cellules somatiques, mais des applications sur la lignée germinale. Au Royaume-Uni, la HFEA ne nous permet pas ce type d’application.

Il y a au Royaume-Uni une large majorité qui souhaiterait que la loi soit considérablement modifiée au sujet des recherches au niveau de l’embryon. À chaque fois qu’il y a un débat sur des amendements de la loi primaire, le débat déborde souvent sur la pertinence de l’existence même de la loi primaire. Je pense que d’essayer d’intervenir sur le plan législatif dans ce domaine suscitera beaucoup d’objections et de controverses.

Cette loi comporte un aspect particulier déjà évoqué, à savoir qu’elle permet avec autorisation de l’autorité HFEA, une recherche sur les embryons humains jusqu’à 14 jours au maximum. La logique derrière cette autorisation c’est que, à partir du 14e jour, la différenciation des cellules commence. La commission d’enquête responsable de la préparation de cette autorisation était présidée par Mrs. Warnock dans les années 1980.

Le raisonnement repose sur le fait que, avant la différenciation, un embryon humain n’est essentiellement qu’un faisceau de cellules non différenciées identiques et qu’à partir des quatorze jours l’embryon et les cellules qui le composent méritent plus de respect en tant qu’être humain.

Dans la presse, certains articles posent la question de cette limitation à quatorze jours et s’il ne faudrait pas modifier cette limite. Aller au-delà serait justifié puisqu’on apprendrait bien plus sur le tout début du développement de l’être humain. Cela permettrait ainsi une amélioration de traitement pour la fertilité. Cela serait aussi utile en ce qui concerne nos connaissances fondamentales autour du développement de l’embryon.

La loi actuelle permet à la fois l’utilisation et la création d’embryons. Un débat important a eu lieu sur l’acceptabilité ou non de créer des embryons spécifiquement à des fins de recherche. La loi sur la HFEA l’a accepté et la justification repose en partie sur le fait qu’un chercheur engagé dans l’étude d’une maladie génétique pourrait souhaiter prendre un leucocyte possédant un certain défaut génétique et ensuite le fertiliser en laboratoire à des fins uniquement de recherche, ce qui lui permettrait de prendre des cellules souches avec une certaine caractéristique d’une certaine maladie et pourraient être utilisés comme modèle pour la maladie en vue d’un futur traitement.

Dans les années 1990, la loi a été difficilement adoptée et les gouvernements successifs ultérieurs ont renoncé à l’idée de changer quoi que ce soit dans cette loi, considérant qu’il faudrait l’amender uniquement si cela était absolument nécessaire. Par exemple, l’acte original défini l’embryon comme un produit de la fertilisation. Le mouton Dolly a alors été créé, mais en dehors du corps de l’animal, cela se comportait comme un embryon sans avoir de fertilisation. La loi HFAE était donc devenue obsolète. Une modification s’est imposée. Il a fallu du temps avant d’avoir une nouvelle définition des gamètes et des embryons dans la loi pour clarifier ce point. Il fallait absolument interdire le clonage humain dans le cadre de cette loi. C’est un exemple donc où toute la loi s’est trouvée obsolète, mais le parlement a mis plusieurs années pour la modifier.

Le gouvernement est donc réticent pour intervenir.

Il n’y a pas toujours de correspondance entre une position à ce sujet et l’appartenance politique de chaque parlementaire. Lors de l’adoption de la loi et lors de chaque amendement il n’y a pas eu de ligne politique. En effet, chaque parlementaire a été libre de voter en fonction de sa conscience personnelle. Dans ce domaine il y a toujours des débats très importants.

Tout au long de l’histoire, les modifications ont élargi le champ de la recherche. En 2008, la dernière fois où un amendement important de la loi a été adopté, les définitions ont été modifiées pour interdire le clonage humain, mais l’objet de la recherche sur l’embryon a été étendu. La loi a été élargie pour permettre des recherches pour prévention des maladies humaines graves. Et lorsque le vote a eu lieu à la Chambre des Communes et à la Chambre des Lords,

les deux tiers des parlementaires se sont prononcés pour et un tiers contre, dans chacune des deux chambres.

Le partage des voix fut sensiblement le même au sujet de l’ADN mitochondrial. Le débat fut très animé. Des voix très forte défendaient l’idée qu’il s’agissait effectivement d’une thérapie sur la lignée germinale et que permettre ce type de technique permettrait des modifications au niveau du génome humain.

Lorsque l’on souffre d’une infection métabolique causée par une modification de l’ADN mitochondriale, il est possible d’intervenir pour vous aider à avoir un enfant sain, alors que lorsque l’on souffre de la même infection métabolique mais provoquée par l’ADN nucléaire aucune aide n’est possible. Au parlement, des députés soutiennent qu’on place un médecin dans une position extrêmement difficile face à son malade. Cela explique la difficulté de faire adopter cette modification législative par le parlement et le débat n’est pas fini concernant la mitochondrie actuellement. Mais la loi a été modifiée et les chercheurs du Royaume-Uni peuvent désormais demander l’autorisation de travailler en traitant les femmes souffrant de maladie mitochondriale. Le POST a rédigé une note intitulée « Prévenir les maladies mitochondriales » (mars 2013, actualisation octobre 2014).

La Chambre de Lords a publié en 2016 un rapport sur les insectes modifiés et le guidage génétique (gene drive). Des entreprises produisent des insectes modifiés en grand nombre, comme l’entreprise Oxitec basé à Oxford. Une société américaine vient de la racheter. Il s’agit de la production de grande série car il faut un grand nombre de moustiques pour vraiment modifier la population. Le Brésil mène actuellement des études importantes pour utiliser cette technologie. La rapidité avec laquelle une caractéristique passe d’une génération à l’autre à travers toute la population dépend du nombre d’insectes distribués dans l’environnement avec la caractéristique souhaitée ; elle dépend aussi d’autres variables. Le temps de reproduction d’une génération avec les moustiques est rapide, surtout s’il s’agit d’un ajustement par la technique CRISPR-Cas9 et donc grâce à la technique de guidage génétique (gene drive). L’insecte modifié se reproduit avec un insecte non modifié et le guidage génétique (gene drive) permettra la présence d’un brin de l’ADN qui comporte la modification mais aussi qu’un second brin modifié soit également présent et donc le gène modifié se trouvera dans les deux brins. Ensuite tous les descendants posséderont cette caractéristique. Le gène va se distribuer très rapidement dans toute la population. Cependant cela ne peut fonctionner que dans le cas d’organisme avec reproduction sexuée et rapide en effet cela ne pourrait pas se faire avec l’éléphant.

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Pr Robin Lovell-Badge, Crick Institute.

M. Robin Lovell-Badge, professeur, laboratoire de biologie des cellules souches et de développement génétique au Francis Crick Institute. Je peux commencer par vous présenter mon travail actuel et je vous expliquerai après ce qui se passe dans notre institut.

Je siège à plusieurs comités qui explorent cette technologie notamment en rapport avec l’édition du génome humain, et cela inclue le groupe HINXTON (1) qui reconnaît qu’il s’agit d’un sujet qui nécessitait une réflexion depuis déjà quelques années. Nous avions organisé une réunion en septembre 2015 à la suite de laquelle une déclaration a été publiée (2). C’est un groupe international de scientifiques, chercheurs, régulateurs, médias scientifiques. J’ai également siégé au comité organisateur du somment international qui s’est tenu à Washington en décembre 2015, organisée par des Académie des sciences américaine, le Royal Society que je représentais, et l’Académie des sciences chinoise, donc une conférence très importante avec plus de quatre cents participants. À la suite de laquelle une déclaration, non pas de la conférence mais des organisateurs, a aussi été publiée (3). J’ai également siégé à un comité d’étude qui a été établi par l’Académie des sciences américaine et l’Académie des sciences chinoise. Le comité d’étude continue à délibérer et un rapport sera publié à la fin de l’année.

Pour l’instant, je ne peux pas vous en dire beaucoup plus, car nous n’avons pas encore pris de décisions. Nous avons rassemblé beaucoup de témoignages. J’ai aussi organisé une réunion qui s’est tenue à Paris le 28 avril 2016, organisée par la Fédération européenne des académies de médecines (FEAM), réunion qui a permis de rassembler des informations rendues disponibles à tous les participants.

Je connais particulièrement l’humain, mais je peux faire des commentaires sur l’application végétale et animale. Je peux parler maintenant du travail qui se déroule dans mon institut par le docteur Kathy Niakan.

Kathy Niakan est embryologue et compare des embryons souris aux embryons humains aux étapes précoces de développement. Cette recherche renforce le message dit précédemment, c’est-à-dire qu’il y a des similitudes, mais aussi des différences assez substantielles concernant le développement des embryons des souris et des humains. Concernant le développement des mammifères, on se basait beaucoup sur ce qui se passait chez les souris, nous permettant d’avoir beaucoup de connaissances, mais maintenant nous concluons que nous ne pouvons plus faire confiance à cette similitude, parce qu’en réalité, il y a différents types de cellule qui sont formés aux étapes préliminaires, surtout celles qui ont un rôle à jouer dans l’implantation de l’embryon.

(1) Le groupe Hinxton, créé en 2004, est un groupement d’acteurs international discutant des questions d’éthique et juridique sur les cellules souches.

(2) Statement on Genome Editing Technologies and Human Germline Genetic Modification, 3-4 septembre 2015. http://www.hinxtongroup.org/hinxton2015_statement.pdf

(3) http://nationalacademies.org/gene-editing/Gene-Edit-Summit/

Le travail de cette chercheuse à révéler des différentes importantes dans l’inactivité de certaines expressions de gènes entre la souris et l’humain. Et en fait, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait plusieurs chemins de gènes qui sont en réalité critiques pour faire certaines décisions chez la souris, mais qui ne sont pas actifs ou n’apparaissent pas du tout chez l’Homme. Et des activités de gènes apparaissent chez l’embryon humain, mais pas chez l’embryon de la souris. Ce sont des gènes, des cheminements, qui selon elle, pourrait être critique dans le développement précoce à l’embryon. Et donc les cellules qui vont mener à l’embryon souris à la couche intérieure et extérieure, doivent prendre la décision concernant la formation du placenta. C’est cette décision qui se fait de manière différente chez l’Homme et chez la souris. Ainsi elle regardait quels étaient les gènes actifs pour cette décision chez la souris, et ceux qui n’agissent pas chez l’Homme. Mais pour prouver tout cela, elle a besoin de faire des expériences génétiques qui permettraient de désactiver certains de ces gènes, et cette possibilité a été rendue légale en 2008. Mais la méthodologie n’était pas assez avancée, et personne n’avait demandé d’avoir un permis pour faire cette expérience. Les nouvelles technologies, notamment CRISPR-Cas9, sont si précises et efficaces, qu’il devrait être possible d’utiliser ces technologies pour poser ces questions sur la biologie précoce et le début des embryons. Par conséquent, une demande d’autorisation a été présentée et acceptée.

Kathy Niakan a obtenu l’approbation éthique totale pour réaliser cette expérience.

Toutes les informations sur le permis demandé, les questions de consentements, l’approbation éthique et déontologique, seront publiés et feront l’objet de publication.

Concernant la date d’obtention de l’autorisation à procéder à cette expérience, il faut savoir que le processus d’obtention d’une autorisation est assez long, donc l’autorisation a été validée la semaine dernière seulement. L’Autorité de la fertilisation humaine et de l’embryologie britannique (Human Fertilisation and Embryology Authority – HFEA) a demandé que l’approbation éthique soit totalement finalisée avant de permettre le début de l’expérimentation. Ainsi la dernière étape a été accordée la semaine dernière.

Concernant les expériences, l’introduction se fait au début pour étudier l’évolution au cours des sept premiers jours. Elle pense que c’est tout ce qui est nécessaire pour l’instant. La chercheuse a commencé des expériences préliminaires pour tester la technologie dans des embryons souris. Je pense que cela fonctionne beaucoup mieux si nous pouvons introduire le composant dans l’ovule fécondé au début. Si on le fait plus tard, le résultat devient difficile à interpréter.

Son autorisation ne permet pas la création d’embryon, tous les embryons qu’elle va utiliser sont des embryons surnuméraires de fécondation in vitro (FIV), bien que le Royaume-Uni, comme huit autre pays dans le monde, permet la création d’embryon à des fins de recherche. Je sais qu’en France ce n’est pas autorisé. La possibilité de créer des embryons est aussi quelque chose que nous

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