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Des bases biologiques mais une application aux technologies déjà ancienne

2. CADRE THEORIQUE : PANORAMA DES APPROCHES DE LA RELATION

2.4. LA SYMBIOSE OU LES APPROCHES CENTREES SUR L ’ INTEGRATION DES

2.4.1. De l’intérêt de dépasser les clivages entre les trois parties prenantes

2.4.2.1. Des bases biologiques mais une application aux technologies déjà ancienne

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2.4.2.1. Des bases biologiques mais une application aux technologies Des bases biologiques mais une application aux technologies Des bases biologiques mais une application aux technologies Des bases biologiques mais une application aux technologies

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La symbiose est un terme issu des sciences de la vie. Il a été utilisé pour la première fois par le botaniste allemand H.A. de Bary en 1879, à propos de l’association d’une algue et d’un champignon (lichens). Au départ, il était utilisé exclusivement dans un contexte biologique pour qualifier un état d’interdépendance durable entre deux être vivants d’espèces différentes. La symbiose peut concerner différents organismes comme des plantes, des champignons, des animaux ou des bactéries. Dans une symbiose, chaque organisme va profiter des apports de l’autre symbiote. On peut citer classiquement les mycorhizes, c’est à dire les champignons qui vivent en symbiose sur les racines d’un végétal. Certaines associations ou coopérations sont tellement étroites que l’un ne peut vivre sans l’autre. La symbiose et plus particulièrement l’une de ses formes, le mutualisme serait la résultante d’une longue co-évolution des deux espèces symbiotes. Autrement dit, la forme prise par les deux organismes évolue de pair afin que ceux-ci puissent interagir de façon optimale. Ce mutualisme peut être considéré comme une coopération idéale ou totale puisque chaque activité de l’un est bénéfique pour l’autre.

Licklider (1960), dans l’article fondateur, qui applique ce concept au rapport que tisse l’humain avec les technologies, cite le lien entre un insecte, le blastophaga grossorum qui vit au sein de l’organe femelle du figuier. L’arbre, quant à lui, ne peut se reproduire sans la larve alors que cette dernière, tire sa subsistance de la plante. Ensemble, ils constituent un partenariat productif et durable. Licklider ne fut pas le premier à sortir la symbiose de son contexte biologique originel puisque, à partir de 1921, un usage plus large, c'est-à-dire non biologique du terme est engagé dans le langage courant. Il peut s’agir par exemple d’une relation marquée par une union très étroite et très harmonieuse comme entre mère et enfant. Il peut également définir la relation entre l’homme et les écosystèmes ou les machines qu’il a créées.

Afin de clarifier nos propos, il est important de bien définir ce qu’est une symbiose de type biologique. Dans cette symbiose, il convient d’envisager tout être vivant comme un système organisé, indissociable de son milieu de survie, alors que les deux symbiotes forment un système super-ordonné. Il convient de préciser qu’un système est un ensemble ordonné, organisé dans le temps et l’espace, d’éléments, définis à la fois par leurs rôles propres et par les relations qu’ils entretiennent, en réseau. Cela sous entend que chaque organisme doit se reconstruire en permanence, se réorganiser, re-créer son autonomie et ce, en fonction de son milieu de survie, dont il est dépendant. La symbiose comprend :

− des interactions,

− des métamorphoses simultanées des partenaires,

− une intégration dans le milieu externe (c'est-à-dire, dans une organisation de niveau supérieur),

− un équilibre, les deux partenaires étant séparés tout en ne faisant plus qu’un,

− une possibilité de rompre ou de transformer l’équilibre,

− une dépendance : la survie de l’un dépend de celle de l’autre (chaque symbiote intègre l’autre et y est intégré).

L’usage de ce terme peut paraître abusif tant le rapport entre l’humain et la technologie semble peu lié avec la biologie. Cependant, si l’on considère cette idée La symbiose est

d’abord biologique.

Application à la relation humain- technologie.

d’un point de vue métaphorique, on peut comprendre l’emploi de ce terme car l’homme entretient une vraie relation avec les technologies. Si une métaphore peut être dangereuse parce qu’elle est fondée sur l’apparence, elle facilite également la création de nouveaux modèles en stimulant l’imagination. D’ailleurs, cet emploi de l’analogie a parfois été mal compris par ceux qui pensaient que l’idée sous-jacente était d’implanter quelques techniques dans le cerveau humain. L’intention était, et est toujours, de mettre en avant le bénéfice que peut représenter la relation entre l’humain et l’ordinateur construite sur le mode de la symbiose biologique, c'est-à- dire sur le modèle d’une association ténue entre deux organismes de nature différente. Ainsi, la symbiose biologique devient techno-symbiose.

Licklider6 (1960) a franchi ce pas. En s’inspirant des travaux de Wiener sur la

cybernétique, il imagine le concept de symbiose humain-machine dans un article de 1960. Dans ce dernier, il évoque notamment la survenue prochaine et souhaitable, d’une ère d’interdépendance et de coopération entre humains et ordinateurs. Celle-ci est conditionnée par un couplage entre les deux « partenaires » engagés : l’humain et le système technique. Ce couplage nécessite que ce dernier évolue vers une forme de dialogue si perfectionnée qu’elle permettrait à un humain de converser avec la machine comme il le ferait avec un de ses semblables. Dans ce couple, « l’homme définirait les buts, formulerait les hypothèses, déterminerait les critères et accomplirait les évaluations alors que l’ordinateur ne ferait que le travail automatisé qui doit être fait pour préparer la recherche de solution, la décision dans la réflexion technique et scientifique. »7(page 1) Cela permettrait donc à l’humain de dépasser ses capacités naturelles. Dans cette théorie, l’ordinateur joue un rôle. Il est conceptualisé comme un participant actif mais toujours soumis au contrôle de l’humain.

Dans la suite de Licklider (1960), Roth, Bennet & Woods (1987) différencient les outils prothèses et les instruments. Les prothèses pallient les déficiences. L’homme y a un rôle mineur (introduit les données, prend en compte et réalise les mises en œuvre proposées) comme dans un système expert. L’instrument est uniquement un moyen de permettre à l’utilisateur compétent de réaliser son objectif. Ici l’homme a un rôle actif. La relation y est envisagée comme une coopération, une collaboration, une association. Une des grosses difficultés est que l’ordinateur n’est pas soumis, comme l’est l’humain, au contexte. Or la communication peut échouer par manque d’un contexte partagé que ce soit entre deux personnes comme entre l’humain et l’ordinateur. Un pré-requis de la symbiose sera donc, pour l’ordinateur, de capter et d’étendre le contexte dans lequel agit l’humain.

Visionnaire, Licklider avait déjà prédit le futur de l’informatique et son évolution actuelle. Il s’agit d’autant plus d’une prouesse, qu’à son époque, l’ordinateur n’était utilisé que par des spécialistes. Déjà en 1960, il envisageait, dans la lignée de la systémique, que le tout est plus que la somme de ses parties. Aussi, l’ordinateur

6 Célèbre psychologue et psycho acousticien américain, Licklider a beaucoup travaillé sur la question du rapport aux technologies. Durant toute sa carrière, il a contribué au développement d’un lien entre les sciences pour l’ingénieur et les sciences humaines.

permettrait à l’humain de dépasser ses limites, grâce à l’effet d’interaction né de la symbiose. Avant cela, en 1958, dans une présentation orale citée par Griffith (2006), il déclare « L’espoir est que, très prochainement, les cerveaux humains et les ordinateurs seront couplés de manière si étroite que la résultante du partenariat réfléchira comme aucun cerveau humain n’a jamais réfléchi et traitera l’information comme cela n’a jamais été fait par les machines de traitement d’information que nous connaissons aujourd’hui »8

Nous irons encore plus loin dans l’idée de couplage imaginée par Licklider. Dans certains cas, les technologies sont plus que des partenaires permettant une meilleure efficacité. Elles permettent à l’humain de vivre, notamment dans le cas des grands handicaps. Ainsi l’humain a construit des technologies et bénéficie au quotidien de ces dispositifs techniques pour l’aider ou totalement le suppléer dans ses activités. En retour, il les alimente et les améliore. Actuellement plus que jamais, l’homme est en contact étroit et permanent avec la technologie, et ce, d’une manière encore jamais rencontrée par le passé. Alors que les anciennes technologies agissaient uniquement sur la nature et la matière, les nouvelles technologies transforment l’homme lui-même en agissant sur ses états psychologiques, sur sa pensée. Il s’agit d’un processus continu de coévolution entre l’humain et les TIC. Ainsi, nous pensons que la complexité de relations infimes qui se créent dans la nature peut être transposable au monde artéfactuel, en ayant bien conscience que la symbiose est un tout. Contrairement à celle qui se tisse dans le monde vivant, la techno-symbiose que nous étudierons n’est pas uniquement organique mais aussi, entre autres, psychologique, sociale, culturelle, cognitive.

A partir du concept de techno-symbiose, nous chercherons à définir une théorie holistique et systémique, une orientation qui puisse parvenir avec succès à une explication de ce qui se passe entre l’homme, la technologie et l’environnement socio-organisationnel.

D’autres se sont penchés sur la notion de symbiose en l’approfondissant. En 1995, Bender, De Haan et Bennett proposent une application de la symbiose au monde techno-industriel en y apportant quelques précisions. Pour eux, la symbiose permettrait une meilleure efficacité organisationnelle en accordant simultanément une place importante au bien-être de l’humain. Elle suppose une adéquation entre l’humain, les technologies de production et l’organisation de la production. Celle-ci repose sur une conception participative au sein d’une approche pluridisciplinaire.

En 1995, De Rosnay9 contribue à répandre cette idée auprès du plus grand nombre

en publiant « L’homme symbiotique ». Dans ce livre, il définit la symbionomie comme l’étude de l’émergence de systèmes complexes tels que les systèmes sociétaux par auto-organisation, auto-sélection, coévolution et symbiose. L’évolution symbionomique pourrait être représentée sous la forme d’une spirale, dans laquelle chaque cycle correspondrait un nouveau degré dans la complexité. Ces règles qu’il pose s’appliquent indifféremment aux symbioses se réalisant dans le milieu naturel de celles du monde artificiel (l’homme et ses artéfacts). Elles sont essentielles à comprendre afin que l’homme ne continue pas à vivre en parasité ou en parasite, mais en symbiose avec l’énorme machinerie qu’il est en train de construire, d’entretenir et de développer, notamment par les ordinateurs et les réseaux. En effet, si les technologies nous permettent de bénéficier d’un accroissement de nos capacités naturelles, elles produisent un ensemble d’effets indésirables. Nous pouvons citer par exemple la prolifération des technologies qui conduit à des problèmes environnementaux (recyclage) ou encore des problématiques sociales (par exemple : le chômage, l’érosion des contacts), psychologiques (par exemple : la dépendance) voire d’autres encore. C’est ici que réside tout l’intérêt de bien comprendre ces liens entretenus par l’homme avec les technologies.

Plus récemment, Griffith (2006) s’est réapproprié les idées de Licklider (1960) en s’efforçant de les mettre en relation avec les préoccupations actuelles et les développements récents en psychologie cognitive. Par exemple, il traite de la répartition des tâches entre les technologies et les humains. A ce propos, Kahneman (2002, 2003) différencie deux systèmes dans le fonctionnement cognitif humain. Ces deux systèmes ont des fonctions et des modes de fonctionnement différents :

− Intuition : rapide, sans effort, associatif, apprenant lentement, émotionnel, intuitif, utilise des heuristiques inconscientes, est soumis aux erreurs et aux illusions.

− Raisonnement : lent, sériel, contrôlé, nécessite un effort, régit par des règles, flexible, neutre, conscient.

Plus précisément, le premier système serait celui de l’expertise, de la recognition, de la parole, de la conduite et des interactions sociales. D’après l’idée initiale de

9 En 2001, une exposition a été menée, sous la direction de Joël de Rosnay, à la Cité des Sciences. Cette exposition reprenait les principes décrits dans l’ouvrage « L’homme symbiotique » (2000) sous le titre « L’homme transformé » ; sous-entendant que l’humain est transformé par ses relations aux machines qu’il a conçues. Cette exposition était scénarisée en trois parties :

− L’homme artificiel : qui traitait de la vie artificielle et du mélange entre biologie et technologie que l’on nomme robot ou cyborg. Ce mot valise provient de l’anglais cybernetic organism. Il a été créé par le neurologue Manfred Clynes.

− L’homme biotique : cette partie évoquait la question des insertions technologiques dans le corps humain (prothèses, puces, implants) qui permettent à l’homme d’augmenter ses capacités.

− L’homme réseaux : cette dernière thématique se propose de présenter les connexions permanentes entre le monde réel et virtuel mais aussi le statut de communiquant que prend l’homme moderne.

D’une manière générale, cette exposition évoque les réalités relatives à ces questions, les perspectives d’avenir mais également les risques que représentent ces changements, sur l’homme, sa place et son identité. La symbiose pour compléter les capacités humaines par la technologie.

Licklider, l’humain serait chargé de cette fonction et pourrait déléguer la seconde qui ne nécessite aucune expérience ou expertise propre à l’humain. L’ordinateur remplirait alors une mission pour laquelle il est plus rapide et plus efficace que l’humain. Sa mission serait de superviser l’humain dans ses prises de décision et de l’avertir en cas de problème. Les erreurs potentielles de l’humain étant connues, il est possible de programmer leur repérage et permettre leur évitement, ou encore de donner le choix à l’humain en produisant une sorte de dialogue qui aura pour conséquence une réflexion pour une prise de décision raisonnée. D’après Griffith (2006), ce partage de la cognition en deux systèmes distincts a été également engagé indirectement par d’autres chercheurs comme Schacter (2001) dans son livre The Seven Sins of Memory ou Anderson (1990) dans Adaptive Character of Thought. Ces deux auteurs partent du même argument, selon lequel les « péchés » de la mémoire sont effectivement le résultat de processus d'adaptation qui sont le produit de forces évolutives. Varela, que nous avons déjà cité, propose lui aussi une distinction entre deux systèmes. Il différencie les apprentissages acquis (enaction) qu’il définit comme immédiats, et les analyses rationnelles qui se déroulent davantage dans la durée. « Tout se passe comme si l’on pouvait diviser les problèmes cognitifs en deux types : ceux qui peuvent être résolus par l’abstraction et ceux qui ne peuvent pas l’être ». (Varela, 1996). Ainsi, pour Varela (1996), il y a deux temporalités, des deux modes d’être du sujet : un mode créatif (enactif) et un mode rationnel.

Ainsi, l’idée selon laquelle, l’humain et les technologies doivent être envisagés comme un système n’est pas récente. Ce sont les modélisations et les répercussions concrètes qui font défaut. Aujourd’hui, la symbiose de Licklider ne fait plus partie du futur puisque déjà cette union ténue qu’il avait envisagée est d’actualité et paraît même croître rapidement. On peut réellement constater que la technologie ne peut pas vivre sans l’humain et que l’humain ne peut atteindre une certaine performance sans la technologie. Nous sommes déjà passés de l’ère des grosses machines à celle des microprocesseurs dont l’apparence ne laisse rien présager à propos de leur utilité. La technologie est maintenant miniaturisée, enfouie et fonctionne sans que nous en ayons réellement conscience, pour nous rendre la vie plus facile. « Ces technologies deviendront si répandues que les individus ne seront plus conscients de toutes leurs applications, faisant appel à elles pour les remplacer aussi fréquemment et simplement que s’ils tendaient la main vers un interrupteur pour allumer »10 (Weiser, 1991, p.94).

La techno-symbiose évoquée ici n’est pas à considérer comme une invention de la science-fiction bien qu’elle ait déjà été utilisée sous cette forme en tant qu’outil conceptuel dans le domaine technologique (Anderson, 2003). Son but n’est pas de créer un être issu d’un mélange de biologie et de technologie. C’est bien la relation homme-technologie sous son aspect « dépendance mutuelle » qui est envisagée ici sous le vocable symbiose. Ce point de vue sous-entend une reconsidération complète de la façon de concevoir et de mettre en place une nouvelle technologie selon certains critères. Enfin, si parler de techno-symbiose pour qualifier le rapport

humain-technologie peut être approprié compte tenu de l’évolution en cours, la manière de mettre en place cette symbiose fait encore partiellement défaut si l’on se réfère à ce qui a été abordé plus haut concernant les deux systèmes et leurs rôles respectifs.

D’autres travaux autour de la symbiose ont tenté de réaffirmer ses principes (Griffith, 2004 ; 2006), de la situer en regard aux autres approches de la relation humain-technologie (Brangier & Hammes, 2007b ; Brangier, Hammes-Adelé & Bastien, 2010) mais aussi et surtout de proposer une opérationnalisation (Brangier, 2002 ; 2003) parfois au travers de l’élaboration d’outils (Brangier & Hammes, 2006 ; 2007a). Ces mêmes auteurs ont débuté une réflexion autour de caractéristiques qui devraient être portées par la technologie pour permettre un développement de la symbiose (Brangier, Dufresne & Hammes-Adelé, 2010). Ces caractéristiques correspondent notamment à des manières de rendre les technologies plus souples pour qu’elles s’harmonisent à l’utilisateur et à l’environnement d’usage, mais aussi de les rendre plus intelligentes pour qu’elles remplissent réellement leur rôle de partenaire de l’humain. Ainsi, ces auteurs proposent une réflexion autour de huit critères que nous allons définir dès à présent11 :

− Amplification de l’intelligence : Ce premier critère considère que l’utilisation d’une technologie de nature symbiotique doit accroître l’intelligence de l’utilisateur ; elle doit lui donner plus de moyens pour traiter les données, pour élaborer un raisonnement valable et pour construire des décisions pertinentes.

− Augmentation perceptive : Une technologie symbiotique doit améliorer la capacité de son utilisateur à relier l’appareil psychique interne à l'environnement externe par l'intermédiaire de tous les sens.

− Accélération opératoire : La mise en place de la symbiose nécessite que la technologie accélère, simplifie ou, dans certains cas, supprime des modes opératoires et démultiplie les modalités d’action de l’opérateur. L’utilisation doit, par exemple, pouvoir être multimodale.

− Management des connaissances en contexte : La technologie doit fournir des moyens aidant à la transformation des informations brutes en connaissances interprétées afin d’atteindre un objectif donné.

− Equilibrage émotionnel : Ce cinquième critère tend à souligner que les interactions doivent susciter des évaluations positives des utilisateurs, les frustrations doivent être réduites ; le système doit ainsi intégrer des éléments de design émotionnel pour assurer que les émotions induites sont source de plaisir et garantir la continuité de l’interaction.

− Résilience dans la gestion des erreurs : Compte tenu de l’évolution des technologies, la question n’est plus d’avoir de bons messages d’erreur ou d’éviter les erreurs de l’utilisateur, mais de concevoir des systèmes résilients aux erreurs d’utilisation. C'est-à-dire que le symbiote doit être capable de retrouver par lui-

11 Cette partie est issue de l’article présenté en bibliographie et restitué dans sa totalité en annexe : Brangier, E., Dufresne, A., & Hammes-Adelé, S. (2009). Approche symbiotique de la relation humain-technologie : Perspectives pour l’ergonomie informatique. Le Travail Humain, 72 (4), 333- 353.

8 critères pour qualifier une technologie de symbiotique.

même un fonctionnement normal, après avoir subi une perturbation (incident, panne, dysfonctionnement, erreur).

− Réduction des éléments distracteurs : Une technologie symbiotique doit permettre à l’utilisateur d’être concentré sur sa tâche en évitant de reporter son attention sur un objet non souhaité ou sur une activité non requise.

− Continuité du flux informationnel : Il s’agit de faciliter les transitions d'une tâche et d'un système à l'autre à l'aide de processus enfouis de synchronisation et d'adaptation des informations, qui assurent une fluidité dans les processus et la prise en compte du contexte. La continuité du flux informationnel apprécie donc la capacité du symbiote à transférer des informations d’un support vers un autre. Ces nouveaux critères donnent un aperçu de ce qui est attendu d’une technologie afin qu’elle respecte les principes de l’approche symbiotique. Pour résumer, cette