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Autres sites et territoires d’intérêt

103. PORTRAIT DU MILIEU BIOPHYSIQUE

4. PORTRAIT DU MILIEU HUMAIN

4.1. Organisation territoriale

4.1.3. Autres sites et territoires d’intérêt

4.1.3.1. Territoires d’intérêt identifiés par le MDDEP

Certaines portions du territoire régional sont étudiées présentement par le MDDEP dans le cadre de la Stratégie québécoise sur les aires protégées. Ces superficies pourraient éventuellement intégrer le réseau des aires protégées du Québec. Il s’agit des territoires d’intérêt (TI) C-41 (Petite-Rivière-Croche), D-11 (Praslin) et D-23A (Sainte-Marguerite). Les principales caractéristiques de ces territoires sont détaillées au tableau 4.14.

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205 Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) (2010). Plan d’affectation du territoire public du Saguenay–Lac-Saint-Jean – Proposition pour consultation (avril 2010). Direction des affaires régionales et du soutien aux opérations Énergie, Mines et Territoire. Québec : Gouvernement du Québec, 762 p.

Identification Superficie totale (km2)

Superficie Région 02

(km2) Description

TI C-41

(Petite-Rivière-Croche) 332,7 2,5

Le TI C-41 chevauche en grande partie les limites de la région administrative de la Mauricie. Dans la région 02, il recoupe le TNO Lac-Ashuapmushuan et une partie du territoire de la municipalité de Lac-Bouchette (MRC du Domaine-du-Roy). Il est inclus dans le Nitassinan de la Première Nation de Mashteuiatsh.

Ce territoire est situé dans la province naturelle des Laurentides méridionales et fait partie de la région naturelle du Massif de la Windigo (partie nord). Il a été retenu par le MDDEP dans le but d’assurer la protection d’un complexe de basses collines dans lequel s’insèrent la vallée de la Petite-rivière-Croche et une partie de la vallée de la rivière Croche.

TI D-11 (Praslin) 266,4 77,8

Le TI D-11 recoupe les limites des régions administratives du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, au nord du 50° de latitude Nord. Il est représentatif des basses collines de la rivière Canton, territoire compris dans la région naturelle du Massif de la Manouanis. Il s’agit d’un territoire éloigné, peu occupé et peu utilisé, actuellement inaccessible par voie terrestre. Il est situé sur le Nitassinan de la Première Nation de Pessamit et dans la réserve à castor de Bersimis.

D-23A (Sainte-Marguerite) 7,1 7,1

Le TI D-23A est situé dans la province naturelle des Laurentides centrales, sur le TNO Mont-Valin de la MRC du Fjord-du-Saguenay.

Il est localisé plus précisément en rive nord de la rivière Saguenay, entre les deux parties de la réserve aquatique projetée de la vallée de la rivière Sainte-Marguerite et la réserve écologique G.-Oscar-Villeneuve. L’ajout de ce secteur d’intérêt vise à consolider en un seul tenant les territoires de protection existants. Ce territoire est inclus dans le Nitassinan de la Première Nation d’Essipit.

Total 606,2 87,4

Tableau 4.14 Territoires d’intérêt étudiés par le MDDEP dans la région 02205

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4.1.3.2. Aires d’intérêt identifiées au PRDTP

Le Plan régional de développement du territoire public du Saguenay–Lac-Saint-Jean (PRDTP) (section récréotourisme) identifie un certain nombre de territoires qui présentent des caractéristiques biophysiques, sociales ou des potentiels particuliers pouvant influencer le développement d’activités récréatives en milieu naturel ou conduire à l’établissement de mesures de protection. Ces territoires sont :

« Contrefort du lac Kénogami : l’aire d’intérêt comprend le paysage naturel du sud du lac. Elle couvre l’embouchure de plusieurs rivières importantes, soit les rivières Simoncouche, Cyriac et Pikauba. L’habitat faunique constitué par l’aire de confinement du cerf de Virginie et un important sentier de randonnée pédestre de longue durée sont englobés dans cette aire d’intérêt.

Vallée de la rivière Sainte-Marguerite : l’aire d’intérêt est constituée de la vallée de la rivière Sainte-Marguerite et de ses principaux affluents. Il s’agit d’une importante vallée glaciaire avec d’importantes parois escarpées formant un paysage exceptionnel. La rivière Sainte-Marguerite est une rivière à saumon reconnue.

Vallée de la rivière du Portage : l’aire d’intérêt se compose d’une profonde vallée aux versants escarpés et de territoires montagneux représentatifs du Bas-Saguenay. Les paysages y sont spectaculaires.

Piémont du massif des monts Valin : l’aire d’intérêt correspond à un secteur vallonné situé au pied du massif des monts Valin. Il offre une vue panoramique sur celui-ci. L’aire comprend une rivière importante, soit la rivière Valin.

Secteur des lacs du Banc de Sable et Cruiser : cette aire d’intérêt possède un fort potentiel récréatif comprenant plusieurs lacs situés sur des dépôts de sable. Le territoire est très peu occupé.

Secteur des lacs Liégeois et Pilote : cette aire d’intérêt possède des paysages représentatifs du territoire des monts Valin.»206

4.1.3.3. Zones d’aménagement de l’habitat du caribou forestier

Le caribou forestier représente un élément important de la biodiversité du Québec. Cette espèce est en réalité un type écologique génétiquement distinct du caribou (Rangifer tarandus) et il appartient plus précisément à la sous-espèce caribou des bois (Rangifer tarandus caribou). Tel que mentionné précédemment à la section 3.6.1.1, l’aire de répartition ainsi que l’abondance des populations de caribou forestier ont décliné de façon drastique depuis 150 ans au point où cet écotype possède maintenant le statut d’espèce menacée au Canada en vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) et d’espèce vulnérable au Québec (taxon dont la survie à moyen et long terme n’est pas assurée) en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (L.R.Q., chapitre E-12.01).

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206 Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) (2005). Plan régional de développement du territoire public du Sa-guenay–Lac-Saint-Jean (section récréotourisme). Direction régionale de la gestion du territoire public du SaSa-guenay–Lac-Saint-Jean.

Québec : Gouvernement du Québec, 187 p.

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La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean fait partie du territoire d’application du plan de rétablissement de l’espèce mis à jour en 2008207. Ce plan couvre un vaste territoire qui englobe la majeure par-tie de l’aire de répartition reconnue du caribou forespar-tier. Quatre zones sont identifiées : le sud (165 000 km²), le centre (226 000 km²), le nord (248 000 km²), auxquelles s’ajoutent les territoires enclavés (5 000 km²) des hordes de Charlevoix et de Val-d’Or (figure 4.1). Le territoire du Saguenay–

Lac-Saint-Jean chevauche principalement la zone sud ainsi qu’une petite portion de la zone centre.

La zone sud visée par le plan de rétablissement est celle où la présence humaine est la plus importante, mais également où l’on observe les plus grandes perturbations de l’habitat de l’espèce (exploitation forestière, villégiature, infrastructures de transport, etc.).

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207 Équipe de rétablissement du caribou forestier du Québec (2008). Plan de rétablissement du caribou forestier (Rangifer tarandus) au Québec — 2005-2012. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), Faune Québec, Direction de l’expertise sur la faune et des habitats. 78 p.

208 Ibid.

Figure 4.1 Territoire d’application du plan de rétablissement du caribou forestier au Québec208

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Le plan d’action vise à mettre en œuvre la stratégie prévue dans le plan de rétablissement et prévoit, entre autres mesures, des aménagements ciblés en plus de l’aménagement de l’ensemble de ce territoire en fonction des habitats potentiels du caribou. La stratégie s’attarde notamment à la conservation d’habitats adéquats par la mise en place de massifs de protection et de massifs de remplacement au moment de l’élaboration des plans d’aménagement forestier. Soulignons que ces superficies ne sont pas reconnues comme aires protégées par le gouvernement du Québec. « Les massifs de protection sont composés d’éléments physiques et forestiers (forêts, tourbières, milieux secs et autres) recherchés et sélectionnés par le caribou forestier. Ils doivent avoir une superficie suffisante d’environ 250 km², afin d’assurer une disponibilité d’habitats convenables pour le caribou, particulière-ment en période hivernale. Le couvert forestier y sera maintenu dans son état actuel. Ces massifs de protection seront juxtaposés à des massifs de remplacement qui assureront, à moyen et à long terme, une rotation des secteurs disponibles pour le caribou. Les plans d’aménagement forestier déter-mineront les stratégies d’aménagement forestier nécessaires à mettre en œuvre dans l’ensemble des massifs de protection et de remplacement pour conserver et améliorer les caractéristiques forestières et ainsi accélérer le retour des milieux utilisables par le caribou »209. Dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, les massifs de protection et de remplacement identifiés par les industriels forestiers, en collaboration avec le MRNF et les Premières Nations autochtones, totalisent respectivement 3 354 km2 (n=17) et 17 858 km2 (n=80)210.

4.1.3.4. Rivières à saumon et rivières à ouananiche

Dans la province, il existe 162 rivières, auxquelles s’ajoutent une trentaine de lacs et de ruisseaux, qui ont été désignées rivières à saumon en vertu du Règlement de pêche du Québec (1990)211. Ce statut s’applique à la portion de rivière ou de ses tributaires accessible au saumon, soit jusqu’à un obstacle infranchissable connu. Les bandes riveraines (largeur de 60 m) attenantes à ces habitats aquatiques sont protégées en vertu de l’article 28.2 de la Loi sur les forêts.

La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean compte quatre rivières à saumon, soit les rivières à Mars, Saint-Jean, Sainte-Marguerite et Petit-Saguenay. Cette dernière est toutefois sous la juridiction de la région de la Capitale-Nationale.

La ouananiche est présente dans plusieurs cours d’eau du bassin hydrographique du lac Saint-Jean, notamment : les rivières Ashuapmushuan, du Cran, aux Saumons, Mistassini, Ouasiemsca, Micosas, Mistassibi, Métabetchouane, etc. Bien que ces rivières ne possèdent pas de statut de protection légal, le milieu régional (MRNF, MRC, CLAP) voit à la préservation de l’espèce et de son habitat en appliquant un cadre normatif sensiblement similaire à celui qui est en vigueur pour les rivières à saumon.

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209 Ibid.

210 Dussault, C. (2010). Biologiste, M. Sc. Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF), Direction de l’expertise Énergie-Faune-Forêts-Mines-Territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Communication personnelle. 19 novembre 2010.

211 Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) (2010). Aires protégées et désignations québécoises : Rivière à saumon (bande riveraine). In Ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs.

Biodiversité. Aires protégées. Vue d’ensemble. Informations de référence. Répertoire des aires protégées et des aires de conservation gérées au Québec (1999). Deuxième partie : Aires protégées et désignations québécoises, [En ligne]. http://www.mddep.gouv.qc.ca/

biodiversite /aires_protegees/repertoire/partie2.htm. Consulté le 26 août 2010.

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4.1.3.5. Sites protégés par la Fondation de la faune du Québec

La Fondation de la faune du Québec (FFQ) est un organisme sans but lucratif qui relève du MRNF. Elle a pour mission de promouvoir la conservation et la mise en valeur de la faune et de ses habitats212. Dans certains cas, elle procède à l’acquisition de parcelles de territoire sur terres privées afin d’en assurer la conservation. Elle contribue également à des projets d’aménagement pour remettre en bon état des sites dégradés. Ces sites protégés par la Fondation sont soustraits à l’exploitation forestière, minière, gazière et énergétique. Toutefois, les activités de chasse et de pêche y sont permises.

Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il existe deux sites en milieu privé dont la protection est assurée par la FFQ. Il s’agit du Petit marais de Saint-Gédéon (103,0 ha) et d’une portion des rives de la rivière Petit-Saguenay (0,5 ha). Une courte description de ces territoires est présentée au tableau 4.15.

Identification Superficie

(ha) Description

Petit marais de

Saint-Gédéon 103,0

Ce marais est localisé dans la municipalité de Saint-Gédéon sur la rive sud du lac Saint-Jean. Il s’agit d’un habitat d’importance pour la sauvagine. Le gestionnaire du site est la Corporation de gestion du Petit marais de Saint-Gédéon inc.

Rivière Petit-Saguenay 0,5

Ce site est situé dans la municipalité de Petit-Saguenay à l'embouchure de la rivière du même nom. Les habitats protégés englobent un lot riverain et le demi-lit de la rivière, y compris les deux meilleures fosses à saumons de la rivière. Le gestionnaire du site est l’Association Chasse et Pêche Bas-Saguenay.

Total 103,5

Tableau 4.15 Sites protégés par la Fondation de la faune du Québec au Saguenay–Lac-Saint-Jean

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212 Fondation de la faune du Québec (FFQ) (2010). Qui sommes-nous ? In Fondation de la faune du Québec, [En ligne]. http://www.

fondationdelafaune.qc.ca/qui/. Consulté le 26 août 2010.

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4.1.3.6. Site géologique exceptionnel

Depuis 2001, le MRNF a la responsabilité des sites géologiques exceptionnels dans le cadre de la Stratégie québécoise sur les aires protégées. Il s’agit d’un nouveau statut d’aire protégée en élaboration qui ne figure pas encore au Registre des aires protégées du Québec. Les critères d’admissibilité pour cette désignation sont, entre autres, l’accessibilité, l’esthétique, la rareté, l’intérêt culturel et économique, l’unicité, la vulnérabilité et la biodiversité. Les sites proposés dans la région sont213:

• La Petite Maison Blanche de Chicoutimi;

• Val-Jalbert (roches calcaires du Trenton datant de l’Ordovicien, une partie rare du sous-sol au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Reconnu aussi pour l’abondance de fossiles et les phénomènes karstiques);

• Chute-aux-Galets sur la rivière Shipshaw (contient une grande quantité de fossiles).

Le projet de site géologique exceptionnel de la Petite Maison Blanche abrite un affleurement de la Mangérite de Chicoutimi (1 082 millions d’années) qui présente des phénomènes magmatiques rarement aussi bien exposés ainsi qu’une série de structures géologiques associées à une faille majeure d’envergure provinciale, soit la Zone de déformation de Saint-Fulgence214. Cette structure, qui peut être suivie depuis la région de Portneuf (Rivière-à-Pierre) jusqu’au réservoir Outardes 4 au nord-ouest de Baie-Comeau, traverse la région du Saguenay215. Cet affleurement rocheux a été dégagé lors du déluge du Saguenay en 1996.

4.1.3.7. Parc régional éclaté

Un projet de parc régional éclaté d’une superficie totale de près de 100 km2 est planifié par la MRC de Maria-Chapdelaine sur son territoire. Ce projet de parc régional, nommé Parc régional des Grandes-Rivières, vise la protection et la mise en valeur récréotouristique de quinze sites particuliers et corridors récréatifs localisés pour la plupart sur des terres publiques intramunicipales, le long des cours d’eau et plans d’eau suivants : rivière Mistassini, rivière Mistassibi, rivière Péribonka, rivière Ashuapmushuan, lac Saint-Jean, lac aux Rats, lac des Coudes et lac à Jim. « La MRC considère que l’établissement d’un parc régional sur son territoire est un moyen privilégié de protéger les territoires ayant le plus grand intérêt pour la population locale, et par le fait même de créer un projet structurant et durable pour le développement socio-économique de son secteur. Le projet de Parc régional éclaté s’organise autour de deux liens intégrateurs que sont le réseau hydrographique (grandes rivières et lac Saint-Jean) et la Véloroute des Bleuets.»216

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213 Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire (CRRNT) du Saguenay–Lac-Saint-Jean (2010). Portrait de la ressource minérale du Saguenay–Lac-Saint-Jean. 144 p. + annexes

214 Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) (2010). Site géologique exceptionnel : Parc de la Petite Maison Blanche. In Ministère des Ressources naturelles et de la Faune. Produits et services en ligne. Sites géologiques exceptionnels. Liste des sites par région. 15 – Saguenay–Lac-Saint-Jean, [En ligne]. http://sigeom.mrnf.gouv.qc.ca/sge/classes/I5102_fiche. Consulté le 15 septembre 2010.

215 Ibid.

216 MRC de Maria-Chapdelaine (2007). Schéma d’aménagement et de développement révisé de la MRC de Maria-Chapdelaine. 356 p.

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4.1.3.8. Fjord du Saguenay

La MRC du Fjord-du-Saguenay et d’autres partenaires régionaux souhaitent faire inscrire le fjord du Saguenay sur la liste des sites du patrimoine mondial de l’UNESCO. Un comité de promotion (comité Fjord du Saguenay-UNESCO) a été formé en avril 2010 afin de préparer le dossier de candidature du fjord du Saguenay devant être soumis à l’attention de Parcs Canada lors de la révision de la liste indicative canadienne du patrimoine mondial217. Cette liste indicative constitue un inventaire des biens et sites que le pays a l’intention de proposer pour une inscription à la Liste du patrimoine mondial au cours des années à venir. Les objectifs spécifiques du comité au cours de cette première étape de la démarche, qui pourrait s’échelonner jusqu’en 2013, sont218 :

• de bâtir un dossier de candidature et d’établir une stratégie en vue de promouvoir la candidature du fjord du Saguenay au Québec et au Canada;

• de chercher à obtenir un appui fort de la part de la population, des institutions et des communautés autochtones du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de Manicouagan, de la Haute-Côte-Nord et de Charlevoix;

• de former une coalition d’organismes ou de représentants de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de Manicouagan, de la Haute-Côte-Nord et de Charlevoix chargée de faire la promotion du site dans l’ensemble du Québec.

4.1.4. Territoire ancestral des Premières Nations