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Pour compléter l’information recueillie dans les hôpitaux, des ateliers ont été menés dans différents groupes de femmes et d’adolescents, non mobilisés politiquement. L’atelier permet d’avoir une idée du sens commun, du ‘politiquement’ accepté, correct, en particulier ici sur la santé reproductive et sexuelle, et les droits conséquents. Reprenant les principes du ‘Dialogo de Saberes’, l’atelier permet aux participantes de réfléchir, d’échanger leurs expériences et connaissances. Cette méthodologie est différente du groupe focal, puisqu’il est possible d’interpeller l’intervenant, et se veut être un échange entre les participantes et ce dernier.

Ces ateliers, intitulés « les idées qu’ont les femmes sur la maternité, la famille », ou « la santé maternelle », avaient pour objectif officiel de construire, de manière collective, des connaissances sur la santé féminine et maternelle. Chacune des participantes devait sortir de cet atelier avec des idées, des perceptions de la santé maternelle en particulier, des conceptions qu’elle sera capable de transmettre et d’éventuellement appliquer. L’étude consistait ensuite à confronter les discours avec d’autres sources d’information. L’objectif officieux était d’évaluer, à travers les expériences, les connaissances et les pratiques des participantes, l’exercice des droits reproductifs et sexuels.

Les ateliers furent menés de façon spécifique. Il ne s’agissait pas de cours traditionnels mais d’ateliers interactifs et participatifs. Ils prenaient forme de discussions, de dialogues entre les participantes, entre ces dernières et la sociologue, de façon à échanger des informations, des pratiques, des idées, des expériences et ainsi engendrer une construction collective de connaissances sur la santé féminine. Ce processus de réflexion mutuelle requérait l’implication intégrale des participantes.

Chaque personne, et ici chaque participante, est considérée avoir un concept, des idées, des connaissances et expériences, pratiques distinctes par rapport à la santé maternelle, reproductive et sexuelle en générale, selon son histoire, son milieu culturel et social. Il s’agissait alors d’impliquer les participantes avec leurs propres histoires, c'est-à-dire à partir de leurs nécessités, en récupérant leurs expériences et connaissances préalables, et en complétant l’information. Dans ce cadre, l’atelier consistait à apporter des espaces de réflexions et d’analyses sur leurs propres pratiques, attitudes, en les comparant aux

perspectives présentées. Il n’existe pas un concept de la santé reproductive et sexuelle en Bolivie, mais diverses conceptions qui se valent, selon le milieu personnel, culturel et socioéconomique. L’atelier était flexible : selon les intérêts des participantes, un thème pouvait prendre plus de temps qu’un autre. Un des ateliers a notamment été longtemps axé sur la violence domestique et familiale, sur l’irresponsabilité paternelle et le machisme.

D’après ce cadre théorique, des ateliers furent menés auprès d’adolescents leaders au CIASE de Chasquipampa, au sein des divers groupes de ‘Manzaneras de Salud’, à El Alto, et auprès de représentantes de ‘centres de mères’ de la Fundación La Paz, à La Paz.

Les ateliers organisés

Les ateliers à la Fundación La Paz.

Les ‘Centros de Madres’ (Centres de Mères) sont des groupes de mères et de femmes organisés qui tentent de surmonter une série de problèmes et difficultés qu’elles affrontent au niveau de la collectivité et de la famille, à partir d’une forme alternative de participation et formation dans une association qui les articule et les coordonne, en les renforçant comme femmes, mères de famille et citoyennes. Ces centres sont des groupes autonomes qui réalisent différentes activités économiques, sociales, culturelles et politiques (atelier de couture, d’artisanat, de participation politique…). L’objectif fondamental est d’atteindre la participation active de la femme dans la société civile. Ces centres de mères sont ici regroupés par la Fundación La Paz.

L’atelier s’est déroulé en cinq sessions, de deux heures chacune, durant cinq semaines.

Chaque session tentait d’aborder un thème spécifique relatif à la santé maternelle, ou reproductive et sexuelle en général : la santé reproductive et sexuelle dans son ensemble, en quoi consiste la santé reproductive et sexuelle, la grossesse et l’accouchement, les méthodes contraceptives, les droits reproductifs et sexuels.

L’atelier fut introduit par la présentation des participantes. L’idée était que chacune d’entre elles se présente comme si elle était en train d’écrire une lettre à une personne qu’elle ne connaissait pas, en expliquant qui elle était, où elle vivait, si elle avait des enfants, ses activités quotidiennes… ; en expliquant également ce qu’elle aurait fait ou été si elle n’avait pas été « madresposa » (« mère-épouse »)142, et pour celle qui n’avait pas d’enfant, ce qu’elle voudrait être ou faire dans le futur. Cette présentation a permis de connaître les participantes, leur personnalité et leur histoire. Mais elle a surtout permis d’évaluer la pression sociale exercée sur les femmes. Elle a notamment rendu compte de la distance entre les réelles expectatives des femmes et la réalité à laquelle elles sont soumises.

Tout au long de l’atelier, des ‘sociodrames’ improvisés, définis comme des « jeux dans lesquels sont utilisés des gestes, actions et phrases. Ils sont la représentation de certains faits ou situation de la vie réelle, ayant pour but d’être ensuite analysés »143, furent utilisés pour

142 Expression de Marcela Lagarde, dans Marcela Lagarde, Los cuativerios de las mujeres: madresposas, monjas, putas, presas y locas, UNAM, 1990.

143 “actuaciones en las que se utilizan gestos, acciones y palabras. Son la representación de algún hecho o situación de la vida real, con la finalidad de ser analizada posteriormente” (Juan Carlos Ramírez Rodríguez,

illustrer et évaluer certaines composantes de la santé reproductive et sexuelle, telles que la qualité d’attention médicale, les grossesses non désirées, la discrimination sociale et culturelle. Il s’agit de petites mises en scène de la vie quotidienne, qui suivent un scénario précis, dont les acteurs sont les participantes144. Ces représentations, qui reflétaient des réalités personnelles ou générales, étaient ensuite analysées. Cette réflexion commune donnait lieu à des anecdotes, des histoires personnelles et des questions.

Par le fait d’être mère, les participantes pensaient dominer le thème de la santé maternelle, indirectement de la santé reproductive et sexuelle. Or l’atelier a engendré des connaissances, a provoqué des échanges d’idées, d’expériences, de doutes et de conseils. Chaque participante a raconté ses expériences de la grossesse, de l’accouchement, ses tentatives d’avortement...

Toutes ces conceptions, réflexions et expériences ont également enrichi les connaissances théoriques et pratiques de l’étude.

La dernière séance fut caractérisée en particulier par une réflexion commune sur la réalité sociale des droits reproductifs et sexuels, et sur les obstacles pour leur exercice. Ici, fut repris et suivi approximativement le guide de questions exposées dans le document Para reconocer y respetar las diferencias y derechos en Salud Sexual y Reproductiva du CIDEM: « Quelles sont les conditions nécessaires (sociales, économiques, culturelles) pour l’exercice de ces droits? Ces conditions existent-elles pour les différents groupes dans notre société ? Quels sont les obstacles pour l’exercice de ces droits ? Comment pouvons nous promouvoir la garantie et l’exercice de ces droits, dans notre travail et notre vie quotidienne ? Comment pouvons nous les promouvoir dans l’institution, dans les services de santé ? Comment pouvons nous implanter ces demandes sous forme de déclaration de droits ? »145.

Les ateliers au sein des divers groupes des ‘Manzaneras de Salud’

« Si vous voyez des femmes de polleras avec des pulls de laine de couleur vert obscur, vous pourrez les identifier avec certitude. Ce sont les Manzaneras de la Salud, qui se dédient à promouvoir et augmenter la couverture des services de santé qu’offre la ville d’El Alto »146. Les ‘Manzaneras de Salud’ sont leaders d’un ‘manzano’ (quartier ou coin de rue) d’El Alto, qui développent de multiples activités sociales. Elles sont volontaires et élues de façon démocratique, en réunions communautaires convoquées par les ‘Juntas vecinales’ (assemblées de voisinage), et formées pour rendre service aux familles de leur ‘manzano’, sur des thèmes

Grisela Uribe Vásquez, Norma Celina Gutiérrez de la Torre, Género y Salud. Una propuesta para el trabajo con población femenina, Universidad de Guadalajara, 1995, page 75).

144 Exemples de sociodrames (scenarii) joués par les participantes: une consultation gynécologique, une femme de ‘pollera’ qui arrive au centre de santé, une femme qui consulte pour une ligature des trompes, une adolescente qui avoue à sa mère qu’elle est enceinte, une femme de 5 enfants, de nouveau enceinte, qui se confie à sa voisine.

145 “¿Cuales son las condiciones necesarias (sociales, económicas, culturales...) para ejercer esos derechos?

¿Existen esas condiciones para los diferentes grupos en nuestra sociedad? ¿Cuales son los obstáculos para el ejercicio de estos derechos? ¿Como podemos promover la garantía y el ejercicio de estos derechos, en nuestros trabajos y nuestras vidas cotidianas? ¿Como podemos promoverlos en la institución, en los servicios de salud?

¿Como podemos plantear estas demandas en forma de una declaración de derechos?” (Para reconocer y respetar las diferencias y derechos en Salud Sexual y Reproductiva, CIDEM-FHI, 1999, page 65).

146 “Si usted ve a mujeres de pollera con chompas de lana color verde obscuro podrá identificarlas, con seguridad. Son las Manzaneras de la Salud, quienes se dedican a promocionar y aumentar la cobertura de los servicios de salud que ofrece la ciudad de El Alto” (Experiencias de alcaldesas y concejalas de Bolivia, Nuestra contribución a los municipios, ACOBOL, AECI, 2005, page 63).

particulièrement liés à la santé. Elles travaillent de maison en maison, en promouvant les pratiques sanitaires et une meilleure utilisation des services de santé. Leur première tache est de faire un recensement de leur quartier, en faisant du porte à porte. L’objectif de ces groupes de femmes est de diminuer le risque de mort maternelle et d’augmenter le nombre d’accouchements institutionnels. Jusqu’en juin 2003, le projet était financé par USAID.

Depuis, l’organisation travaille avec le FNUAP. Selon Susanna Rance, il est nécessaire de garder un regard critique sur ce groupe de femmes, puisqu’il s’agit là d’une micro intervention, d’un contrôle parfait, très semblable au modèle cubain.

Ces ateliers duraient entre 2 et 4 heures. Le débat était amorcé par une question ouverte unique : « j’aimerais que vous me parliez de vos enfants, et si vous n’en avez pas, si vous souhaiter en avoir, pourquoi, comment… » (“Me gustaria que ustedes me hablan de sus hijos/as, y si no tienen, que me dicen si quieren tener o no, por qué? Como? Ect...”). La discussion était conduite, en reprenant certains thèmes évoqués, selon un guide thématique, jusqu’à la présentation des droits reproductifs et sexuels. L’atelier se base sur la méthodologie du ‘Dialogo de Saberes’, synonyme d’échange de connaissance et non seulement une recherche de données qualitatives, qui fait primer la qualité de l’information et non la quantité.

La discussion se basait sur les réponses et réflexions des participantes aux questions suivantes : « Qui, dans la famille, prend les décisions d’avoir ou non des enfants? Qui doit ou devrait prendre ces décisions selon vous? Quel serait le nombre d’enfants idéal selon vous?

Que pensez-vous des femmes qui sont enceintes sans le vouloir et pourquoi? Comment peut-on prévenir une grossesse npeut-on désirée? Comment décider de l’utilisatipeut-on d’une quelcpeut-onque méthode? Et si la méthode échoue? Si une amie, ou une voisine est enceinte sans l’avoir désiré, que lui conseilleriez-vous ? Et si elle souhaite avorter ? Que connaissez vous de la politique par rapport à tout ça? Connaissez vous le terme ‘droits reproductifs et sexuels’?

Que signifient-ils? Comment s’appliquent-ils? ».

Certains groupes de ‘Manzaneras’ étaient déjà formés sur les thèmes de la santé reproductive et sexuelle par la responsable municipal de l’organisation, et les médecins du quartier.

D’autres groupes, plus intéressants, étaient nouveaux, et n’avaient pas encore de connaissances, d’idées sur le thème, des idées préconçues ou forgées par une quelconque organisation. Celles-ci s’intéressaient essentiellement aux thèmes des vaccinations, du cancer féminin et de la maternité.

L’atelier au CIASE de Chasquipampa

L’ONG CIASE est un centre de santé situé à Chasquipampa, un quartier retiré, très populaire et pauvre de La Paz. Lors de la rencontre du directeur de l’organisation, ce dernier a proposé d’animer un atelier auprès de ces jeunes. Il était intéressant, de façon à mener une recherche intégrale, de s’intéresser à l’expérience, aux connaissances d’adolescents sur le thème des droits reproductifs et sexuels.

L’atelier intitulé « la maternité (et la paternité) » a abordé divers thèmes (la planification familiale, la maternité volontaire…) à partir de questions générales posées au groupe : « La maternité est-elle une décision, un choix ? Pourquoi ? Comment ? Comment éviter d’être parents ? A qui revient la décision d’être parents ? A la femme ? A l’homme ? Au couple ? Existe-t-il une notion, un concept, un droit qui se réfère à cela ? Que signifient pour vous ‘les

droits reproductifs et sexuels’ ? Que dit la société ? L’Etat ? Y a-t-il des barrières à l’exercice de ces droits ? ».

Les réponses apportées à ces diverses questions étaient notées sur un tableau par une des adolescentes. Ces réponses suscitaient des réflexions, des questions, et étaient complétées par des informations théoriques, politiques et pratiques. Cependant, le groupe était déjà formé sur le thème de la planification familiale, ce qui a fossé certains résultats de l’atelier.

Au cours de cet atelier, certaines erreurs ont été commises. La notion de maternité s’est avérée ambiguë. Il aurait été préférable de parler « d’être mère, père, parent ». De même, la notion de droits reproductifs et sexuels est apparue comme trop technique : les adolescents ne maîtrisaient pas la notion de ‘droit’.

Les caractéristiques des participant(e)s

Parmi les 46 centres de mères de la Fundación La Paz, 15 centres ont été choisis par la responsable pour participer à l’atelier sur la santé maternelle. Comme l’atelier se voulait participatif, il ne pouvait être intégré par plus de 15 participantes. Les clubs sélectionnés étaient les plus actifs, motivés ou les plus récents, c'est-à-dire ceux qui n’avaient pas encore reçus de formation. Dans chaque groupe, les femmes élisaient elles-mêmes une représentante volontaire, qui devait assister à l’atelier et transmettre plus tard aux autres femmes du groupe les discussions et informations de l’atelier. Il était préférable que la candidate soit volontaire et motivée, les participations forcées ne donnant pas de bons résultats. Avec le comité électoral de la Fundación La Paz, l’atelier fut présenté aux 15 centres sélectionnés, en expliquant qu’il s’agissait d’un atelier sur la santé maternelle sous forme de discussions, de débats, pour une réflexion mutuelle sur les thèmes évoqués. Dans certains groupes, peu de femmes se montraient motivées ; dans d’autres centres, il y avait plusieurs candidates. Dans ce cas, par vote ou consensus, le groupe donnait son accord pour une des femmes intéressées.

La Fundación s’est engagée à payer le transport des participantes, ainsi que la collation. Au total, 15 femmes ont intégré l’atelier, mais peu d’entre elles y ont assisté de façon régulière et suivie (à la première session, elles furent 9 ; à la deuxième, 11 ; à la troisième 10 ; à la quatrième et dernière sessions, 8).

Le groupe de cet atelier présentait des caractéristiques très hétéroclites. Les participantes avaient entre 22 et 43 ans. La plupart des femmes étaient mères et parfois grand-mères, avec des enfants et des neveux/nièces du même âge. Certaines étaient mariées, d’autres mères seules, séparées, abandonnées, ou célibataires. Une participante était divorcée et remariée.

Deux d’entre elles comptaient plus de 15 ans de mariage (exactement 16 et 27 ans de mariage). Deux participantes furent abandonnées par leur compagnon lorsqu’elles étaient enceintes, dont une qui fut abandonnée après 14 ans de mariage. Les participantes vivaient avec leurs parents, seules avec leurs enfants, ou avec leur conjoint.

Dans l’ensemble de tous les ateliers animés, les participantes avaient entre 0 et 7 enfants. Les

‘Manzaneras de Salud’ étaient celles qui avaient le plus d’enfants (entre 4 et 7). Une participante, mère de 7 enfants, était enceinte du 8ème. L’âge des enfants des participantes de l’atelier de la Fundación La Paz variait de quelques mois à 20 ans. Une des participantes était enceinte pour la troisième fois (son dernier fils avait 11 ans). Quatre des participantes de cet

atelier n’avaient qu’un enfant mais il s’agissait des plus jeunes (celles qui avaient moins de 25 ans) et l’enfant avait généralement moins d’un an. Une des participantes n’avait pas eu ses 4 enfants avec le même mari.

En général, les participantes étaient femmes au foyer. Certaines, plus jeunes, étudiaient ou souhaitaient reprendre leurs études quand leur enfant serait plus grand.

Les participants à l’atelier du CIASE représentaient un petit groupe de jeunes garçons et filles, de 15 à 19 ans, plutôt d’origine populaire. Ces adolescents ont fait preuve d’une maturité surprenante.

CONCLUSION

La recherche présentée repose sur deux principales méthodes sociologiques : l’entretien qualitatif semi directif et non directif, personnel et collectif, et l’observation participante, telle que la définit Erving Goffman dans ses principaux ouvrages. Ces deux méthodes suivent également ici les principes du ‘Dialogo de Saberes’, méthodologie de l’investigation action en sciences sociales, développée en Bolivie par Susanna Rance. Cependant, quand on réalise des investigations sociales en Bolivie, il est essentiel de considérer la condition multiculturelle du pays. La méthode socioculturelle de recherche, l’investigation interculturelle sont primordiales dans ce contexte.

« Sue définit la relation interculturelle comme celle où un ou plusieurs acteurs diffèrent de par leurs antécédents culturels, leurs valeurs et modes de vie »147, qui s’avèrent des composantes essentielles quand on appréhende ce phénomène. Fernando Rodriguez, de UNITAS, expliquait qu’il fallait comprendre l’interculturalité (moteur visible de la diversité) comme un dialogue des cultures.

« L’investigation interculturelle est l’investigation où tant le chercheur comme la personne investiguée diffèrent de par leur culture, leurs valeurs et formes de vie, ou de par leur âge, genre, préférence sexuelle, niveau socioéconomique et éducationnel, professionnel et de vocation, entre autres »148.

147 “Sue define la relación intercultural como aquella donde uno o más de los actores difiere en sus antecedentes culturales, valores y modos de vida” (Sue DW, Counseling the Culturally different Theory y Practice, NY, Wiley Interscience Publication, 1981, cité par Verónica Kaune, in S. Rance, V. Kaune, M. D.

Castro, S. Salinas, C. de la Quintana, E. Veldhuis, J. Michaux, Encuentros sobre « Métodologías de Investigación Sociocultural ». Experiencias en Investigación Sociocultural, diciembre 2002, page 17).

148 “La investigación intercultural es aquella investigación donde tanto la investigadora como la persona investigada difieren en su cultura, valores y forma de vida, o en edad, genero, preferencia sexual, estado socioeconómico y educacional, profesional y vocacional, entre otros” (Définition de Sue, reprise par Verónica Kaune, in S. Rance, V. Kaune, M. D. Castro, S. Salinas, C. de la Quintana, E. Veldhuis, J. Michaux, op. cit., diciembre 2002, page 19).

Selon Véronica Kaune, psychologue et sociologue149, le manque de compréhension des divers facteurs culturels peut jouer comme une barrière pour l’investigation socioculturelle adéquate.

Elle décrit trois importantes barrières : la différence de langage entre le chercheur et la population d’étude, les valeurs liées à la classe sociale à laquelle les deux appartiennent, et les valeurs liées à la culture des deux. Le fait de ne pas comprendre la langue, la condition sociale, les valeurs culturelles, les facteurs sociopolitiques et les perceptions de bien être de la population étudiée peuvent jouer comme une barrière pour l’investigation interculturelle effective. Verónica Kaune fait deux propositions d’investigation interculturelle : l’effectivité de l’investigation interculturelle s’améliore quand le chercheur et la population étudiée partagent et/ou connaissent le même point de vue ; cette effectivité peut également s’améliorer quand le chercheur utilise des modalités et définit des mesures consistantes avec la forme de vie et les valeurs de la population étudiée150.

Dans le cadre de la recherche interculturelle, Silvia Salinas Mulder évoque deux niveaux

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