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Les aspects commerciaux de la mondialisation : L’Institut sud-africain des relations internationales ( SAII

Section 2 : les think tanks au centre du débat public

A) Les aspects commerciaux de la mondialisation : L’Institut sud-africain des relations internationales ( SAII

Congress. Du côté du patronat, la South Africa Foundation devint au milieu des années 1990, l’organisation syndicale représentative, en lieu et place de la SACCOLA (South African Employers Consultative Committee on Labours Affairs), constitué en 1975 pour représenter les intérêts patronaux sud-africains au Bureau International du travail à Genève. A cet égard, voir particulièrement Eric CEDIEY,« Construction et déconstruction de la négociation dans les relations industrielles sud-africaines », in Dominique DARBON (sld.), L’après MANDELA

: Enjeux sud-Africains et régionaux , p.173-194, Karthala, Paris, 1999. Nous citerons aussi l’UDF (United Democratic Front) fondé en 1982.

1Pendant l’apartheid, et plus précisément à partir des années 1970, les think tanks du parti au pouvoir, le Parti National, en particulier la Total National Strategy furent mis en exergue dans une stratégie globale de négociation, dans un contexte de politisation de la population.

2 South African Institute of International Affairs.

3 Institute for Security Studies.

4 Africa Institute of South Africa.

Cette institution est, de par son ancienneté (créee en 1934) et son objet, la plus proche des décideurs politiques, en particulier le ministère sud-africain des Affaires étrangères.

Chaque début d’année en effet, le ministre des Affaires étrangères, qui en est le directeur honorifique, ainsi que le directeur général, y font un discours annuel.

Située à l’Université de Witwatersrand à Johannesburg, la SAIIA peut être considérée comme le principal think tank, du fait de sa vocation première et à sa fonction. C’est une organisation non gouvernementale qui tend à insuffler un débat public et une politique d’analyse indépendante sur les questions internationales. Le directeur général du DFA, Ayanda NTSALUBA l’a souligné lors de son discours à l’occasion du soixante dixième anniversaire de sa création en affirmant que cet institut : « a joué un rôle significatif dans la politique étrangère sud-africaine.[….] L’analyse objective la création de débats et le pôle instructif que l’Institut a adopté tout au long des années sera aussi important dans les années à venir, comme ce fut le cas par le passé »1.

Les travaux de cet institut sont très accessibles aux décideurs publics et privés. Depuis 1994, la SAIIA a soutenu la nouvelle Afrique du Sud démocratique dans ses nouveaux engagements internationaux, par un grand nombre de conférences, et par un programme de recherche de grande ampleur. Ces travaux sont mis en exergue par la production de publications liées essentiellement à la politique commerciale régionale et internationale2, d’une une grande valeur, et largement diffusées dans le public.

La publication en 2004 d’un ouvrage intitulé « Apartheid Past, Renaissance Future – ten years of South African Foreign Policy », et en 2005, avec l’accord du directeur général,

« The History of the South African Department of Foreign Affairs 1927-1993 », illustre l’apport de cet institut dans le débat et la mise en lumière des priorités du gouvernement. La SAIIA a aussi à travers le NEPAD Projet, contribué au développement d’une position nationale, mais aussi, stimulé le débat et la compréhension de ce programme parmi la société civile et le secteur privé. Le NEPAD, il faut le rappeller, dont la coordination est de la responsabilité du DFA.

Le rôle et les activités de la SAIIA, sont ainsi à la mesure de son ambition. Quatre rôles principaux lui sont en effet dévolus ; la formation du public à travers les publications,

1 « has played a significant role in South African Foreign Policy […..] The objective Analysis, the stimulation of debates and the educational role that the Institute has adopted over the years, will be as important In the years to come, as it has been in the past”. Ayanda NTSALUBA, à l’occasion des célébrations du 70ème anniversaire de la SAIIA, 20 mai 2004.

2 eAfrica, SADC Barometer, SA Foreign POlicy Monitor,Trade Policy Briefing and reports, Demining debate.

Business in Africa Project.

réunions, groupes d’études, conférences1, programmes scolaires, le travail médiatique et télévisuel, et enfin sa formation interne à la recherche ; la recherche spécialisée par une librairie doublée d’une bibliothèque bien fournie, comprenant plus de 250 titres de journaux et d’un centre d’Internet à la disposition de plus de 3000 membres et diplomates ; la coopération internationale : à juste titre, la SAIIA est liée aux organisations internationales et autres gouvernements à travers des projets de recherches conjoints, publications et la participation aux évènements locaux et internationaux.

Enfin, le développement du Leadership s’opère à travers son plan interne, ses programmes scolaires, la relation avec les institutions tertiaires, et en particulier le département des relations internationales de l’Université de WITS, et ainsi que les liaisons en cours avec les départements ministériels. La formation des aspirants diplomates avec le soutien de KOnrad-Adenauer-Shiftung, et une d’école d’été annuelle diplomatique, en conjonction avec tous les membres de la SADC, et le soutien de l’Agence suédoise de développement international entre aussi dans cette optique.

La composition de l’équipe dirigeante illustre le rôle et la place importante de la SAIIA et le rapport étroit qu’elle entretien avec le ministère des Affaires étrangères. En effet, c’est le ministre des Affaires étrangères qui en est le patron honoraire ; Il s’agit de N.

DLAMINI ZUMA, le Président est celui de British Petroleum Africa, Fred PHASWANA, assisté de Elisabeth BRADLEY et de Moeletsi MBEKI, frère de Thabo MBEKI. C’est le Dr Elisabeth SIDIROPOULOS qui en est le directeur national.

Le budget de la SAIIA est aussi à la hauteur de ses activités. En effet, il est de 6 701 971 rands2 et provient de plusieurs sources dont les prêts bancaires, et aussi du Smuts Mémorial.

Au vu de sa composition et de sa fonction, la SAIIA, sans être partisan, est proche du pouvoir politique, du moins pour ce qui a trait à ses objectifs, et peut être considéré comme le principal centre de pensée pour ce qui a trait aux relations internationales.

L’autre institut de recherche et ONG dont l’importance et l’impact sur la société en matière de sécurité et de défense va en grandissant est l’Institut des Etudes sur la sécurité (ISS)3

1 A cet égard, cinq conférences furent organisées en 2003 par la SAIIA, dont la seconde réunion duTswalu Dialogue Series dans le Kalahari en mai, organisée conjointement avec l’Institut International des études stratégiques (IISS), en juin le premier atelier de l’Organe Politique de Défense et de Sécurité de la SADCen juillet, Africa after 9 /11 au Maroc avec l’Université de al-Akhawayn, et enfin le même mois, la feuille de route du Proche Orient, perspectives de paix, avec le KOnrad-Adenauer-Stiftung.

2 Au 30 juin 2002, en forte augmentation par rapport à 2001, il s’élevait à 4 622 011 rands. Pour le tableau annuel financier, http://www.wits.ac.za.saiia/About%20SAIIA.htm, (Accédé le 17/05/2004).

3 Institute for Security Studies.