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Analyse de l’affrontement du monde ancien avec le monde nouveau

3.3 L’entrée dans la modernité

10.4 Analyse de l’affrontement du monde ancien avec le monde nouveau

Dans cette dernière partie, nous nous intéresserons à la dislocation entre le monde traditionnel du shtetl et la société moderne dans les cinq nouvelles à l‟étude. Celles-ci nous dévoilerons la complexité de l‟éloignement progressif du contexte culturel pour les

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membres de la communauté juive d‟Europe de l‟Est. Dans les textes sélectionnés, nous nous pencherons sur plusieurs aspects incluant l‟intégration des Juifs dans la société d‟accueil, les rites ancestraux et le monde traditionnel menacé.

Parallèlement, nous nous concentrerons sur une notion de Jouve soit la libido dominandi. Il définit ce type de libido comme le désir de dominer les autres : «Le désir d‟être, de se poser comme «moi» en s‟opposant aux autres, demeure, au-delà des contingences historiques, un des moteurs fondamentaux de l‟investissement dans le personnage.»213 De façon générale, dans un texte qui fait appel à la libido dominandi, les personnages, ainsi que les lecteurs, assouvissent leur ambitieuse quête de pouvoir ou de richesse. Toujours selon Jouve, il existe quatre cercles distincts que les personnages peuvent décider de conquérir. Les personnages de Dostoïevski tentent généralement de s‟imposer dans la sphère familiale alors que ceux de Proust désirent conquérir le domaine privé, soit le monde des salons. Quant aux héros de Balzac, ils désirent s‟illustrer dans la vie publique et politique. Le dernier type de protagonistes (incluant le célèbre Don Quichotte) souhaite conquérir un idéal philosophique.214

À l‟aide de la notion de la libido dominandi de Jouve215, nous avons étudié la nouvelle de Singer intitulée La Sorcière. Après de nombreuses analyses, nous avons conclu que le protagoniste masculin, Mark Meitls, est soumis aux influences de cette libido par sa volonté de s‟imposer socialement. Brillant professeur de mathématiques, il souhaite que les gens autour de lui reconnaissent sa valeur en tant que professionnel et également en tant qu‟individu. Selon la théorie de Jouve, son « moi » tente inconsciemment de dominer les gens autour de lui. Ce désir de dominance est perceptible dans ses rapports avec les femmes. D‟un côté, sa femme Lena possède tous les traits physiques et psychologiques d‟une jeune fille. D‟un autre côté, Bella, sa maîtresse, est une de ses étudiantes. Dans les deux cas, il possède un pouvoir économique, social et sexuel sur les deux femmes. Ces deux relations nous dévoilent le côté dominateur du personnage principal.

213 Vincent Jouve, L’effet-personnage dans le roman, op. cit., p. 164. 214 Idem.

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En ce sens, dans la nouvelle La sorcière, le personnage de Mark Meitels est un ambitieux professeur qui tente de faire sa place dans une société en constante transformation. Homme du monde, il se renseigne dans les journaux sur la situation politique internationale. La montée du nazisme ainsi que les crimes contre la population civile commis en Union soviétique l‟inquiètent. L‟antisémitisme latent présent dans les journaux polonais ainsi que chez ses anciens compagnons d‟armes le trouble. Fils d‟un Juif assimilé, il ne se reconnaît pas non plus dans les étranges traditions des habitants du shtetl : «Assez souvent un enterrement passait-le corbillard noir et luisant, le cheval encapuchonné de noir, les pleureurs qui se lamentaient d‟un ton suraigu. Même à Bagdad, se disait Mark Meitels, on ne verrait pas un spectacle pareil. »216

Il est partagé entre la fascination et l‟irritation devant ce spectacle intemporel. À plusieurs reprises dans la nouvelle, Mark exprime sa confusion face à son identité dans ce monde moderne : « Tout en marchant le long de la rue Marshalkowska, Mark Meitels se disait : « Je me sens étranger.» Le narrateur poursuit : « Mais où se serait-il senti chez lui?»217 Mark évalue les normes et les valeurs de la communauté juive selon l‟écart culturel qu‟il ressent envers elle. La méconnaissance de son héritage religieux et culturel est la cause de ses jugements, de sa perte de repère et de son malaise identitaire. Bien qu‟il se sente très différent d‟eux, il ressent tout de même la douleur de l‟exil et la quête de sens, si propre à l‟identité juive. Incapable de trouver l‟endroit qui réconcilierait parfaitement son identité juive et sa nationalité polonaise, il ne prend part active à aucun de ces deux univers. Il se sent totalement déconnecté de ce monde moderne, qui se radicalise. Pourtant, il devra bientôt prendre parti dans une guerre idéologique qui déchirera bientôt l‟Europe entière. Socialement, le protagoniste doit afficher son appartenance à un groupe ou à une idéologie afin d‟assurer sa survie en ces temps orageux. La conversion à la foi catholique est une porte de sortie populaire au près des juifs assimilés. Aux dires de Mark, son père aurait accepté son désir de se convertir au christianisme, mais ce dernier a toujours rejeté cette idée. Inconsciemment, il souhaite garder son sentiment de malaise identitaire et cette aliénation sociale.

216Isaac Bashevis Singer, La couronne de plumes et autres nouvelles, op. cit., p. 615. 217 Idem.

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Pour certains individus, la lecture devient un moyen d‟évasion et une possibilité de s‟identifier, temporairement, au personnage. Ils peuvent ainsi imaginer posséder des caractéristiques spécifiques qui leur permettent de vivre des situations auxquelles ils n‟auraient jamais eu accès dans le monde réel. Dans ce sens, dans son recueil, Jouve (1992) nous fait découvrir le concept de la «cession altruiste» d‟Anna Freud218 (1936) : «[…] phénomène psychologique qui consiste, grâce à la médiation d‟une figure imaginaire (il peut s‟agir d‟un héros de roman comme d‟une idole vivante- «star» ou «princesse», à vivre «par procuration» l‟existence qu‟on n‟a pas eue.»219

Le personnage de fiction devient un prétexte permettant aux lecteurs de se réaliser dans diverses situations, et ce, sans en assumer les conséquences dans la vie réelle. Lors de nos analyses des textes de Singer et à la lumière des notions de Jouve, nous sommes venue à la conclusion que le personnage de Mark Meitels (La sorcière) est un homme accompli professionnellement, intellectuellement et financièrement. Homme fier et apprécié par son entourage, il peut servir de modèle à certains individus. Dans le même ordre d‟idées, toujours selon notre interprétation du concept de la «cession altruiste», les lecteurs se sentent attirés par le séduisant personnage de Mark Meitels, qui semble posséder une vie rêvée : du succès auprès des femmes, un emploi qu‟il adore, un passé militaire glorieux et une femme ravissante. En d‟autres termes, Mark est excessivement orgueilleux de sa réussite professionnelle et matérielle. À quelques reprises dans la nouvelle, il mentionne sa fierté ainsi que l‟importance de l‟opinion d‟autrui. Le personnage a travaillé fort pour réussir socialement et il souhaite que les gens autour de lui reconnaissent ces aptitudes. Ce dernier est complètement centré sur sa vie et sur les problèmes qu‟il doit affronter quotidiennement. Alors que la civilisation juive est au bord du précipice, sa plus grande préoccupation réside dans ce que les autres penseront de son aventure avec Bella et si cela aura des conséquences sur sa réputation. Selon les notions de Jouve, Mark Meitels est un personnage attirant, sa vanité faisant écho à celle des lecteurs. Selon Jouve, les lecteurs sont influencés par leur propre égo. Lors de l‟acte de lecture, ils acquièrent temporairement un sentiment d‟invincibilité. Cette impression est expliquée par l‟affranchissement, dans le cadre du livre, des pulsions enfouies dans l‟inconscient du lecteur : «La libération des

218 Anna Freud, Le Moi et les mécanismes de défenses, Paris, Presses Universitaires de France, 2001, p.71. 219 Vincent Jouve, L’effet-personnage dans le roman, op. cit., p. 164.

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désirs profonds sollicite, à l‟évidence, le narcissisme du sujet : dégagé, grâce à l‟alibi littéraire, des entraves qui réfrènent son énergie psychique, le lecteur acquiert l‟illusion d‟une toute-puissance de ses désirs. »220 Dans La Sorcière, le personnage de Mark est un prétexte permettant la libération temporaire des désirs narcissiques des lecteurs. Ceux-ci, confrontés à leurs pulsions, ont faussement l‟impression de les contrôler, augmentant ainsi leur sentiment de fierté personnelle. À l‟opposé du personnage narcissique que représente Mark se retrouve la figure du fou. Ce dernier ne se soucie guère de l‟opinion d‟autrui et fuit les responsabilités sociales et personnelles. Bien que forts différents, tous deux présentent une vision erronée du monde qui les entourent.

La section intitulée « Le personnage comme prétexte » se termine par la présentation du personnage fou en littérature. Jouve affirme qu‟il est grandement utilisé par les auteurs puisque ce type de protagoniste est composé d‟une multitude d‟éléments captivants. «Le fou est, de fait, à la croisée des trois formes de libido : il sait (en tant qu‟illuminé), il a des désirs sans bornes (en tant qu‟adulte-enfant) et il possède, grâce à son statut, un pouvoir sans équivalent. »221 L‟analyse du personnage du fou nous amène à mettre celui-ci en

relation avec le personnage de Bella (La Sorcière). Nous pouvons entrevoir la possibilité qu‟elle soit atteinte de troubles mentaux et que son pouvoir sur Mark soit le résultat de sa folie. Le professeur est conscient de la santé mentale fragile de la jeune fille puisqu‟il se dit : « Il faut que je me méfie de cette fille, se dit-il, comme s‟il s‟adressait une mise en garde. Elle est du genre à perdre la tête d‟un seul coup.»222 Inconsciemment, il avait déjà remarqué les faiblesses émotives de Bella et ce sont ces dernières qui l‟attirent. Dans la description de la jeune femme, le narrateur affirme qu‟elle a hérité des traces de folies de ses ancêtres primitifs qui devaient lutter quotidiennement contre la faim, les créatures sauvages ainsi que les hommes. La folie, ou la sorcellerie, de Bella, moyen de défense archaïque, ensorcelle encore dans le monde moderne.

Nous constatons par ailleurs la mise en opposition du nouveau et de l‟ancien dans les nouvelles de Singer, dans l‟éducation donnée aux jeunes femmes. La modernité et le libéralisme religieux avaient permis aux jeunes filles juives d‟avoir une éducation de

220 Ibid., p. 163. 221 Ibid., p. 166.

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qualité supérieure dans les Gymnasium polonais. Pourtant, celles-ci ont vécu les préoccupations de leurs grand-mères :

La seule affaire sérieuse, c‟était de trouver le mari qu‟il fallait, se marier, avoir des enfants. Les mères attendaient avec impatience de connaître la satisfaction qu‟il y a à avoir des petits-enfants. Les pères désiraient ardemment être débarrassés du fardeau que représentait l‟éducation d‟une fille. Mark se disait qu‟il avait passé son temps à mentir à ces malheureuses et qu‟elles avaient fini par comprendre à quel point il les trompait : des jolies jambes et un nez bien dessiné étaient plus importants que les théorèmes. Avoir son diplôme n‟avait de sens que parce que cela permettait de décrocher un meilleur parti.223

Les possibilités et les promesses du monde nouveau n‟apportent rien de plus aux jeunes femmes juives. Singer critique férocement cette hypocrisie qui promet aux femmes un meilleur avenir alors qu‟elles sont réduites au rôle traditionnel de femmes au foyer. Hors du shtetl, les femmes juives perdent leur statut de pourvoyeuse et elles doivent subir les interdits de la société patriarcale chrétienne. Dans cette nouvelle, Singer affirme que l‟intégration des Juifs dans la société polonaise n‟a pas seulement fait avancer le droit des femmes, elle leur fait perdre également des éléments progressifs de cette société. Dans cette situation, l‟éducation séculaire des jeunes femmes juives est davantage liée à une régression qu‟à un avancement social. Ainsi, la nouvelle intitulée La sorcière met en évidence l‟opposition de l‟auteur à la transition vers la modernité. Il affirme que l‟intégration des Juifs dans la société polonaise n‟a pas uniquement des avantages, mais également des dangers bien réels tels que la crise identitaire.

En revanche, dans sa nouvelle intitulée Yentl, l’étudiant de Yeshiva, Singer met en scène les nombreuses lacunes existant dans la civilisation juive d‟Europe de l‟Est. Il critique certaines pratiques sociales et religieuses de sa culture natale. Le personnage d‟Avigdor ne peut épouser celle qu‟il aime puisqu‟un des membres de sa famille a commis un pêché très grave selon la foi judaïque : « Hadass rougit : Ce n‟était pas ma faute! C‟est mon père qui s‟est opposé à notre mariage! -Pourquoi? -Parce qu‟il a découvert qu‟un de ses frères s‟était pendu. »224 À cause de son histoire familiale, aucun père de jeune fille de bonne famille ne souhaiterait inclure un jeune homme maudit dans sa maisonnée. Selon la tradition du shtetl,

223 Ibid., p. 620. 224 Ibid., p. 20.

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Avigdor se voit réduire dramatiquement ses chances de se marier. Poussé par ses désirs impurs, il se résout à épouser une veuve vieillissante prénommée Peshe. Ni belle ni intelligente, cette dernière possède la réputation de porter malheur, son époux ayant rendu l‟âme après moins d‟un an de mariage. Avidgor échange sa jeunesse et son avenir contre les faveurs d‟une femme qu‟il ne connait presque pas. L‟amour et le désir ne sera jamais présent entre les deux personnages. Dès le tout début, leur union est vouée à l‟échec. En réduisant le mariage à une transaction, Singer critique certains éléments de sa culture maternelle, jugés archaïques.

10.5 Conclusion

Dans ce troisième chapitre, nous avons exploré quatre thématiques essentielles qui avaient ultimement pour objectif de nous dévoiler les stratégies dénonciatrices de l‟auteur, principalement en ce qui concerne le traitement des personnages féminins. La notion du fantastique renvoie à deux figures, surnaturelle et démoniaque. De même, le thème de la mort, plus précisément la notion de suicide et celle de la maladie ont été analysées. Nous nous sommes penchés sur le concept de la sexualité soit les relations sexuelles entre un couple uni par les liens du mariage et les conséquences religieuses du sexe. Finalement, nous avons abordé la thématique de l‟opposition du monde nouveau au monde de la tradition en ce qui a trait à l‟aliénation sociale, les pertes ainsi que les avantages de la modernité.

En somme, nous avons enrichi notre analyse thématique par certaines des théories de Jouve, ce qui nous a permis de mettre en évidence la construction complexe des personnages féminins. Nous avons démontré, par notre analyse thématique ainsi que par nos appuis théoriques, que Singer utilisait ses personnages féminins comme prétexte de contestation des valeurs et des mœurs traditionnels de la société juive d‟Europe de l‟Est.

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11.0 Conclusion

Dans notre mémoire, nous avons démontré comment l‟attribution aux personnages féminins de caractéristiques jugées anormales constitue une façon pour Singer de dénoncer certains aspects de la communauté juive d‟Europe de l‟Est. Afin d'étayer notre hypothèse de travail, nous avons sélectionné certaines anomalies attribuées à la gent féminine représentée dans les nouvelles de notre corpus. Nous avons ensuite regroupé ces particularités selon certaines thématiques provenant de plusieurs nouvelles abordées dans le recueil intitulé La

couronne de plume et autres nouvelles225. Après de nombreuses réflexions, nous avons sélectionné cinq textes soit Zeitl et Rickel, Yanda, Yentl, l’étudiant de Yeschiva, Taibele et

son démon et La sorcière, qui exposent chacun à leur manière des problématiques liées à la

représentation féminine, que nous avons analysées plus en profondeur.

Ainsi, nous avons pu constater que l‟identité des figures féminines se trouve corrélée à des caractéristiques atypiques. Bien que profondément ancrées dans la culture juive traditionnelle du shtetl, ces protagonistes se voient attribuer des parcours qui répondent à des mœurs et à des comportements considérés hors-normes. Notre étude thématique des nouvelles de Singer s'est appuyée un certain nombre de concepts empruntés à Philippe Hamon, Texte et idéologie, et à Vincent Jouve, L’effet-personnage dans le roman. Ce qui nous a permis d'explorer plus à fond de nombreuses facettes des nouvelles de Singer. Dans le premier chapitre, nous avons abordé les particularités sociologiques de la communauté du shtetl, les défis quotidiens des nouveaux immigrants juifs en Amérique, l‟historique de la littérature yiddish et les détails bibliographiques de Singer. Afin d‟enrichir nos analyses, nous avons eu recours à plusieurs ouvrages de référence sur les plans littéraire, sociologique et historique, tels Voices from the Yiddish, édité par Irving Howe et Eliezer Greeberg, Reading Jewish Women, marginality and modernization in

Nineteenth-Century Eastern European Jewish Society d‟Iris Parush, A History of Jews in America d‟Howard M. Sachar et bien d‟autres. Nous avons également jugé que certains

éléments étaient indispensables à la compréhension de la critique sociale et religieuse présente dans l‟œuvre de Singer. Le fait de consacrer notre premier chapitre aux aspects

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historiques nous a permis de comprendre davantage l‟univers dans lequel Singer évoluait et l'importance du shtetl dans ses écrits.

Dans notre deuxième chapitre, nous avons amorcé notre étude thématique des cinq nouvelles de Singer. Lors de la lecture de celles-ci, nous avons regroupé les divers éléments en quatre thèmes principaux. Ainsi avons-nous analysé dans l‟ordre suivant : les thèmes de la famille, du savoir, de la sexualité et des pressions sociales. À la lumière des écrits de Philippe Hamon, nous avons également exploré la morale en littérature. L‟étude thématique des textes de Singer nous a permis de mettre l‟accent sur certains éléments culturels et religieux de la culture du shtetl contestés par l'écrivain dans ses écrits. Celui-ci choisit de présenter sa culture selon une perspective critique, principalement en ce qui a trait au rôle des femmes dans la société, à leur sexualité et à leurs restrictions religieuses. Nous avons observé que Singer problématise la représentation de ses personnages féminins en les associant à des situations ou à des comportements jugés anormaux selon les normes sociales et religieuses de sa communauté natale.

Dans notre troisième chapitre, nous avons examiné les figures fantastiques, la sexualité, la mort et, finalement, l‟opposition entre le monde nouveau et le monde ancien. Les avancées théoriques de Vincent Jouve ont rendu possible l'analyse des représentations de la libido

sciendi, de la libido sentiendi et de la libido dominandi ainsi que des pulsions sexuelles et

morbides enfouies ayant des résonances inconscientes chez le lecteur. Ce troisième chapitre nous a également permis de mettre l‟accent sur les éléments du shtetl critiqués par Singer dans ses différentes nouvelles, puisqu'il met en scène des personnages féminins revendiquant leur indépendance et leur place dans le monde moderne. Afin d‟acquérir ce nouveau statut, elles doivent se libérer des normes socio-religieuses de leur société natale.