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Analyse de l’effet du travail de nuit (fixe ou posté) sur la santé mentale

6 Evaluation des risques sanitaires associés au travail posté incluant la nuit

6.3 Résultats de l’évaluation des effets sanitaires

6.3.3 Effets sur la santé psychique Introduction

6.3.3.3.2 Analyse de l’effet du travail de nuit (fixe ou posté) sur la santé mentale

Deux études, l’étude transversale de Oyane et al., (2013) et l’étude longitudinale de Thun et al., (2014), ne montrent pas d’association entre le travail posté incluant des horaires de nuit et une santé mentale dégradée, mais elles ne permettent toutefois pas d’exclure un effet, en raison d’un biais de réponse possible.

L’objectif de l’étude de Oyane et al., (2013) était d’évaluer les relations entre le travail de nuit et l’anxiété, la dépression, l’insomnie, la somnolence et la fatigue chez des infirmières norvégiennes âgées de 21 à 63 ans. Les données de cette étude transversale ont été obtenues par des questionnaires envoyés par la poste. Même si le nombre de participantes (90 % de femmes) était élevé (2 059), le taux de réponse était plutôt faible (38 %). Les répondantes ont été divisées en 3 catégories selon qu’elles n’avaient jamais travaillé de nuit (n = 229), qu’elles travaillaient de nuit au moment de l’étude (n = 1 315) ou qu’elles avaient travaillé de nuit dans le passé (n = 491). Une force de cette étude est d’avoir considéré le nombre de nuits travaillées dans la dernière année. Aucune différence n’a été observée entre les groupes pour les symptômes de dépression ou d’anxiété et aucune association significative n’a été trouvée entre ces symptômes et le nombre de nuits travaillées dans la dernière année. Ces résultats sont en accord avec certaines études antérieures (Skipper et al., 1991; Parkes, 1999), mais pas avec d’autres (Bara et Arber, 2009 ; Scott et al., 1997).

[Note : il est difficile de conclure à l’absence de lien entre le travail de nuit et la dépression et l’anxiété avec les résultats de cette étude en raison de la forte possibilité d’un biais de réponse (reconnue par les auteurs eux-mêmes) puisque les personnes plus déprimées ou plus anxieuses sont moins portées à répondre à ce type de questionnaires, et l’effet de ce biais était probablement amplifié par le faible taux de réponse. Une autre limite de l’étude vient du fait que la plupart des infirmières qui ne travaillaient pas de nuit travaillaient tout de même en rotation et les heures de début et fin de postes n’étaient pas prises en compte, ce qui peut avoir dilué les résultats].

L’étude de Thun et al., (2014) est la seule étude longitudinale publiée sur le sujet entre 2010 et 2014. La recherche interroge la relation entre le type de travail posté (permanent de nuit ou en 3 x 8) et les niveaux d’anxiété et de dépression chez 633 infirmières. Avec un suivi sur deux ans et trois temps de recueil des données, cette étude veut répondre à la question de la prédiction des niveaux d'anxiété et de dépression à T0 en fonction du type de travail posté.

L’échantillon de population sur lequel porte l'analyse est cependant relativement faible dans certains sous-groupes : travail de journée ou en 2 x 8 = 188; travail de nuit ou en 3 x 8 = 325;

travail de journée ou en 2 x 8 à T1 et nuit permanente ou en 3 x 8 à T3 = 33; travail de nuit permanent ou en 3 x 8 à T1 et travail de journée ou en 2 x 8 à T3 = 87. L’originalité de l’étude est d’avoir pris en compte, outre le classique facteur âge, certains traits de personnalité et le type circadien. La « languidity » (sensation de somnolence, léthargie) est liée à une anxiété et une dépression supérieure, l’inverse est noté pour le trait de personnalité « hardiness » (concept de résilience : résistance face aux difficultés). Il est intéressant de noter que l’évolution des scores de dépression et d’anxiété au cours du temps est associée significativement à des facteurs de personnalité non classique. Il serait toutefois important de

vérifier l’indépendance des variables entre elles, cet aspect statistique n’est pas mentionné dans la publication. L’étude ne montre pas d'effet du travail de nuit per se sur l’anxiété et la dépression : le type de travail posté n'explique pas le niveau initial de dépression ou d'anxiété ni l'évolution de ces états - sauf dans le groupe qui passe de « travail de nuit » à

« travail de jour » : on note une amélioration des scores de dépression chez les infirmières diplômées d’état qui quittent le travail de nuit (processus de sélection ? effet du travailleur sain ?). Les résultats montrent que la santé mentale des salariés qui quittent le travail de nuit est moins bonne que celle de ceux qui sont restés, et évoquent donc la possibilité d’un effet travailleur sain (« healthy worker effect », voir définition p. 133). [Note : il aurait été intéressant de connaitre les motifs de demandes de changements de poste mais ceux-ci ne sont pas donnés dans l’article. Quoiqu’il en soit, les résultats de l’étude doivent être nuancés car on ne peut exclure un effet travailleurs sains, ce qui induirait une sous-estimation de l’effet du travail de nuit sur l’effet sanitaire considéré].

Les dix-huit études analysées dans la suite du chapitre montrent une association, plus ou moins directe, entre travail de nuit et santé mentale dégradée.

 Cinq études transversales pointent directement des caractéristiques horaires (durée du poste de 12 heures) et/ou d’organisation du système de travail posté (nombre de nuits, expérience du travail posté) dans la médiation des effets du travail posté sur la santé mentale.

L’étude de Kaneita et al., (2010) porte sur les conduites addictives (tabac et alcool) des médecins japonais. Les chercheurs ont suivi une cohorte depuis 2000 et ont rapporté les résultats du suivi effectué en 2008 chez 3 486 participants. Il s’agit d’une étude transversale dans laquelle les chercheurs ont évalué les facteurs pouvant distinguer les fumeurs actuels des anciens fumeurs et des personnes n’ayant jamais fumé. Le travail posté était un des facteurs évalués, défini par le nombre de jours par mois sur appel ou en poste de nuit.

Toutes les informations étaient obtenues par questionnaires auto-administrés. Les résultats montrent que le tabagisme est significativement associé au fait de travailler huit jours ou plus par mois sur appel ou de nuit et est beaucoup plus fréquent chez les hommes que chez les femmes. Les chercheurs rapportent également une forte association entre le tabagisme et une consommation quotidienne d’alcool, suggérant un lien entre ces deux formes d’addiction. [Note : en plus d’un taux de réponse élevé, un point fort de cette étude est l’évaluation de la fréquence des jours sur appel ou de nuit, ce qui permet de conclure que ce n’est pas le travail de nuit ou le travail en astreinte en tant que tel, mais leur fréquence élevée qui est associée au tabagisme. Il faut noter toutefois que l’utilisation de questionnaires auto-administrés et la non-distinction entre le travail d’astreinte (sur appel) et le travail de nuit réel peuvent avoir mené à une sous-évaluation du travail de nuit sur les problèmes d’addiction].

Bushnell et al., (2010) se sont intéressés aux habitudes de vie qui ont un impact sur la santé des travailleurs, incluant le tabagisme, la sédentarité, la consommation d’alcool, l’indice de masse corporelle et une courte durée de sommeil. Ils ont évalué la prévalence de ces facteurs de risque en fonction de l’horaire de travail (jour, nuit ou rotation) et de la durée des postes (8, 10 ou 12 heures), en contrôlant pour l’âge, le genre, le statut marital et la nature du poste de travail. Il s’agit d’une très vaste étude, incluant 26 442 participants œuvrant pour une multinationale principalement aux États-Unis et dans des postes variés incluant production manufacturière, entretien, administration et vente. Les données ont été recueillies par une enquête internet anonyme sur une base volontaire. Les risques sont évalués par comparaison avec le groupe de travailleurs de jour occupant un poste de 8 heures. Tous les postes de travail sauf les postes de jour de 10 heures montrent un taux de tabagisme plus élevé que les postes de jour de 8 heures. Les taux les plus élevés sont retrouvés avec les postes de 12 heures de jour et en rotation. Seuls les travailleurs en rotation de 12 heures montrent une consommation élevée d’alcool. Cette étude montre donc une augmentation du tabagisme avec le travail de nuit et posté, mais c’est la longue durée du poste (12 heures)

qui semble être la variable déterminante. Aucune relation n’est mise en évidence entre travail de nuit et consommation d’alcool modérée ou excessive. [Note : malgré le grand nombre de participants, il est difficile d’évaluer la représentativité des répondants à une étude volontaire conduite sur internet. Le nombre de participants dans les différents sous-groupes était aussi très inégal, beaucoup plus faible pour les sous-sous-groupes de travailleurs de nuit occupant des postes de 10 heures et de 12 heures, et le nombre d’heures travaillées par semaine n’a pas été pris en compte. Malgré ses limites, cette étude a le mérite de mettre en évidence l’importance de considérer la durée du poste de travail dans l’évaluation des effets sanitaires du travail de nuit et posté].

Il serait toutefois fondamental de déterminer l’existence ou non d’un lien entre tabagisme et travail de nuit, car plusieurs études portant sur les troubles cardiovasculaires chez les travailleurs postés considèrent le tabagisme comme un facteur de confusion dans leurs analyses. Les résultats des analyses ajustées sont nécessairement faussés si le travail posté lui-même conduit à une augmentation de l’usage du tabac. L’existence d’une relation de cause à effet entre travail posté et tabagisme est toutefois très difficile à déterminer. Par exemple, une autre étude (Nabe-Nielsen et al., 2008) a montré qu’un plus grand nombre de travailleurs du soir et de nuit étaient déjà fumeurs avant de commencer à travailler, ce qui soulève la possibilité que ces postes de travail attirent plus de chronotypes du soir, connus pour être de plus grands consommateurs de tabac que les autres chronotypes (Wittmann et al., 2010).

Wong et al., 2010 se sont intéressés au lien entre le poste de travail et le comportement alimentaire chez des personnels infirmiers de trois hôpitaux de Hong Kong. L’étude, effectuée chez 378 individus, majoritairement féminins (91,5 % de femmes), révèle que le nombre de nuits travaillées par mois est positivement associé à un comportement alimentaire anormal chez les personnels. Les résultats indiquent que les personnels effectuant plus de quatre nuits par mois présentent 2,91 fois plus de risques de présenter un trouble alimentaire de type émotionnel, et 3,35 fois plus de risques de présenter un trouble alimentaire de type restriction cognitive (volonté de contrôle de l’alimentation afin de maigrir) par rapport à ceux n'ayant pas effectué de travail de nuit. [Note : même si l’étude possède un taux de réponse modeste (57,1 %), et concerne principalement le personnel féminin, les résultats de l’étude suggèrent un lien entre travail de nuit et comportement alimentaire.

Compte tenu du lien entre comportement alimentaire et métabolisme, il semble pertinent d’informer le personnel de nuit sur les principes d’hygiène alimentaire].

Khajehnasiri et al., 2013 ont étudié la capacité antioxydante et les taux de malondialdéhyde (un biomarqueur de stress oxydatif) chez 139 travailleurs postés présentant des symptômes dépressifs (le critère d’inclusion est le score de dépression sur l’échelle de Beck ≥ 10).

[Note : cette étude n’a pas été conçue pour évaluer le lien entre travail de nuit et les symptômes psychiatriques. Pour autant, les résultats indiquent une corrélation significative entre le score de dépression (quantifié par questionnaires) et l’expérience du travail posté].

Dans une étude sur la même population, mais avec des critères d’inclusion plus larges : 189 travailleurs posté avec des scores de dépression allant de zéro (non déprimés = score de 0 à 9 : 53 salariés) à 29, les mêmes auteurs Khajehnasiri et al., 2014 ont déterminé les niveaux de dépression. Ils retrouvent une relation linéaire entre le score de dépression et l’ancienneté du travail posté. Une différence significative est trouvée pour la dépression en fonction du niveau d'éducation (score de dépression plus élevé chez les plus diplômés), mais ce résultat disparait lorsqu'on ajuste sur l’ancienneté du travail posté.

 Cinq études explorent l’impact sur la santé mentale d’une désorganisation du sommeil (altérations de la quantité et de la qualité du sommeil) consécutive au travail de nuit.

Lin et al ., en 2012, se sont intéressés à l'effet du travail posté sur le sommeil et la santé mentale chez des infirmières (IDE : infirmier diplômé d'État). Dans leur étude, les auteurs ont tenté de comparer différents types de travail posté (variant en nombre de repos

compensateurs et en nombre de nuits cumulées) en matière d'effets sur le sommeil et la santé mentale. L'objectif étant de déterminer la quantité suffisante de repos compensateur nécessaire après une nuit de travail et de trouver le nombre de nuits adéquates pour limiter les effets néfastes du travail posté. Les résultats montrent que la qualité du sommeil et la santé mentale sont moins bonnes chez les IDE en posté (3 x 8), par rapport aux IDE en journée. Mais les IDE qui ont deux jours et plus de repos après la dernière nuit de travail ont une qualité du sommeil et une santé mentale améliorée par rapport aux IDE qui n'ont qu’un jour de repos. En outre, plus il y a de nuits de travail cumulées dans les deux mois écoulés, moins bonne est la qualité du sommeil. Le lien entre travail posté et santé mentale pourrait être médié par la faible qualité du sommeil. [Note : agir sur le nombre de jours de repos faisant suite à des postes de nuit et limiter la fréquence des nuits travaillées cumulées apparaissent ainsi comme des mesures organisationnelles intéressantes pour les préventeurs].

La contribution de l’étude de Flo et al., 2012 à l’évaluation des effets du travail de nuit et posté sur la santé psychique est indirecte. L’objectif de l’étude était d’évaluer la prévalence des symptômes de « trouble d’adaptation au travail posté » (« shift work disorder », SWD) et leur relation avec différentes variables individuelles, de santé et de travail, chez des infirmières norvégiennes. Le SWD est défini dans l’étude par un problème de sommeil ou de somnolence présent depuis plus d’un mois et associé à l’horaire de travail. Les données ont été obtenues par questionnaire postal chez 1 968 infirmières (90 % de femmes, taux de réponse de 38 %) dont 37,6 % souffraient de SWD. À noter que parmi ces dernières, 146 ne travaillaient pas de nuit et donc leur trouble de sommeil ou de somnolence était causé par un autre aspect non précisé. Chez celles engagées dans un travail de nuit, la présence de SWD était associée significativement avec le travail de nuit, le nombre de nuits travaillées depuis 12 mois et le nombre de postes séparés par moins de 11 heures. Les symptômes d’anxiété et de dépression ont été évalués uniquement en relation avec la présence de SWD. Les auteurs rapportent une association entre anxiété et SWD qui disparaît lorsqu’on inclut la présence d’autres troubles de sommeil dans l’analyse, et une association entre dépression et SWD qui est significative uniquement si on inclut les critères de sévérité de l’insomnie dans l’analyse. Aucun lien entre SWD et consommation d’alcool ou de caféine n’a été trouvé.

[Note : cet article ne permet pas de conclure que le travail de nuit est associé à une altération de la santé psychique, ni d’exclure cette possibilité, car il n’y avait aucune comparaison entre le travail de jour et le travail de nuit dans l’étude. Toutefois, les résultats suggèrent que les troubles de dépression et d’anxiété pourraient être médiés par les troubles de sommeil et de somnolence associés au trouble d’adaptation au travail posté].

L’étude de Walia et al., 2012 porte sur la relation entre l’histoire de travail posté et la sévérité d’un ensemble de symptômes chez 1 275 patients suivis en clinique du sommeil. Les résultats indiquent plus de symptômes d'insomnie et de somnolence chez les patients travaillant le soir et la nuit. Après prise en compte des facteurs de confusion, les patients en poste fixe du soir ou de nuit ont une probabilité 4,8 fois plus élevée de rapporter des difficultés d’endormissement, 3,3 fois plus élevée de rapporter une consommation de caféine excessive, et 1,8 fois plus élevée de rapporter une conduite en état de somnolence par rapport à des travailleurs de jour régulier. [Note : même si cette étude ne concerne pas la population générale mais concerne une population de patients de centre de sommeil, l’augmentation de la consommation de caféine chez ces travailleurs du soir et de nuit est à prendre en compte. En effet, si la consommation de caféine n’est pas recommandée dans le travail de nuit pour ses effets sur le sommeil subséquent (rapport SFMT-HAS 2012), elle est fréquemment utilisée comme contremesure à l’hypovigilance par les travailleurs dans ce poste. Elle pourrait donc constituer un facteur aggravant chez les patients atteints de troubles du sommeil].

Morikawa et al., 2013 ont étudié la relation entre troubles du sommeil liés au travail posté et la consommation d'alcool. Les auteurs ont investigué la qualité du sommeil et la consommation d’alcool à partir de questionnaires subjectifs chez 530 travailleurs de jour, 72 travailleurs postés n’effectuant pas de nuit, et 290 travailleurs postés engagés dans du

travail de nuit. Les résultats ne montrent pas de différence de consommation d’alcool (volume et fréquence de consommation) entre les travailleurs de nuit et les travailleurs de jour. En revanche, les travailleurs de nuit qui se plaignent d'un sommeil de mauvaise qualité présentent deux fois plus de risques de consommer de fortes quantités d’alcool (60 g / jour) que les travailleurs n’effectuant pas de travail de nuit. Les travailleurs de jour ayant un sommeil de mauvaise qualité n'ont pas de risque accru de forte consommation d’alcool. Les résultats suggèrent que les travailleurs de nuit, indiquant avoir un problème de sommeil, sont significativement plus consommateurs d'alcool que les autres, et évoquent la possibilité que l'alcool soit utilisé par les travailleurs de nuit pour pallier leur trouble du sommeil, ce qui ne serait pas le cas chez les travailleurs de jour. L’étude rapporte d’autre part que fumer est un facteur significativement corrélé à une forte consommation d’alcool (fumeurs actuels et anciens fumeurs).

Vallières et al., (2014) ont étudié l'impact négatif de l'insomnie sur la santé perçue (physique et mentale) des travailleurs postés de nuit comparés à des travailleurs de jour. Un 2ème objectif de l’étude était d’investiguer l'impact de l'insomnie sur la qualité de vie, sur le travail, et sur les habitudes de vie des travailleurs postés de nuit. Les travailleurs de nuit et les travailleurs postés ont une moins bonne qualité de sommeil que les travailleurs de jour (indépendamment de l'insomnie). Le travail de nuit contribue à la prise de substance pour dormir. L'insomnie est associée avec une augmentation de la somnolence seulement chez les travailleurs postés. Cette étude montre une interaction entre le type de travail posté (« work schedule ») et le profil du dormeur (« sleep status ») : les travailleurs postés avec insomnie ont une moins bonne qualité de vie (dimension sociale et dimension « douleur »).

Concernant les conduites addictives, il apparaît que les travailleurs de jour consomment plus d’alcool, alors que chez les travailleurs de nuit on retrouve plus de fumeurs réguliers, conduite exacerbée en cas d’insomnie. En revanche, l’étude ne met pas en évidence de différences pour les niveaux d'anxiété et de dépression.

 Enfin, huit études transversales ont exploré le lien entre le travail posté et plusieurs indicateurs de santé mentale (humeur dépressive, détresse psychologique, burnout...) et mettent en exergue certains facteurs indirects, liés au travail, qui pourraient moduler ces effets.

Le contenu du travail la nuit n’est pas le même que le contenu de ce même travail prescrit le jour et ce biais est rarement contrôlé (ou contrôlable) dans les études. L’intervention de facteurs de risques psychosociaux au travail dans cette médiation des effets ne peut être exclue au regard des études analysées. De plus, l’intervention de facteurs de stress dans la vie extraprofessionnelle, plus nombreux avec des horaires de travail posté, est également suspectée.

Driesen et al., (2010) dans une étude transversale explorant le lien entre l’humeur dépressive et le fait de travailler en horaires postés sur plus de 8 000 salariés de tout type d’emploi, a montré certaines associations entre le travail posté et une prévalence augmentée

Driesen et al., (2010) dans une étude transversale explorant le lien entre l’humeur dépressive et le fait de travailler en horaires postés sur plus de 8 000 salariés de tout type d’emploi, a montré certaines associations entre le travail posté et une prévalence augmentée

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