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3 Les modèles de relâchement de l'hypothèse d'in- d'in-formation parfaite

3.3 Ambigüité, goût du secret, et stratégie de dissimula- dissimula-tion de la Banque Centrale

ζ − ζt−1 pour ζ0 t ≥ ζt−1et π(e) t = 0 (16)

Puisque un faible ε(t), diminue le coût de πt= 0, relativement à πT = 1, ce qui entraine la baisse de ζ0

t. Par conséquent, pour ε(t) en dessous d'une valeur critique ˆεt, ζ0

t < ζt−1 il existe un équilibre unique pour lequel tous les types possibles en T choisissent de stabiliser les prix. Pour εT > ˆεt, ζ0

t > ζt−1 l'équi-libre est séquentiel et tous les types avec ζ > ζ0

t décident de ne pas recourir à l'ination en T .

Partant, tous les types avec ζ0

t > ζ ≥ ζt−1génèrent de l'ination pour la première fois en t.

Les équilibres internes des périodes sont caractérisés de la même façon. A toute période t, il existe un type avec ζ0

t qui n'ayant pas recouru à l'ination durant les périodes précédentes est indiérent entre générer de l'ination ou non à la période t, conditionnellement à la réalisation de εt. Tous les types avec ζ inférieur à ζ0

t qui n'ont jamais recouru à l'ination précédemment vont certainement le faire, et ceux dont ζ ≥ ζ0

t ne le feront pas. L'équilibre en t peut être unique ou séquentiel en fonction de la relation ζ0

t.

La version stochastique du modèle enrichit la caractérisation du processus d'apprentissage, car le problème de l'inférence du secteur privé sur les types de décideur dépend de l'environnement externe et de la façon dont le décideur réagit à cet environnement. Cela a un certain nombre de conséquences intéressantes. La construction de la réputation est conditionnelle aux circonstances dans lesquelles le décideur se trouve. Il suggère aussi une façon de formaliser la notion de décideur  rigoureux  durant les périodes diciles, an de le séparer du décideur laxiste. Ceci est une mise en évidence de la capacité du pouvoir discrétionnaire à permettre à un décideur de bâtir une crédibilité d'une manière qu'un régime basé sur des règles ne peut pas. Sous la discrétion, le décideur doit faire des choix en réponse à l'environnement, ce qui implique que le public peut séparer les décideurs  rigoureux  des  laxistes . Sous un régime basé sur les règles, aucune de ces informations n'est générée.

3.3 Ambigüité, goût du secret, et stratégie de

dissimula-tion de la Banque Centrale.

Dans les modèles précédents, l'incertitude intrinsèque est au c÷ur de la mise en ÷uvre des stratégies de décisions, contrairement à l'incertitude extrinsèque qui renvoie à des situations de détention d'information relatives aux chocs aléa-toires de la part du Gouvernement. Dans ces conditions, le problème de crédibi-lité qui se pose, est fonction du degré de discernement du secteur privé de deux sources de déviations : le Gouvernement a failli à son annonce pour répondre

à une perturbation exogène, ou l'écart entre la politique monétaire eective et l'annonce est la conséquence de la perturbation exogène.

Néanmoins, si l'erreur de prévision est nulle, autrement dit, si l'information est symétrique, le choc est complétement anticipé, à la fois par le secteur privé et le Gouvernement qui a le contrôle parfait de l'instrument. Dans ce cas, le problème de crédibilité s'apparente à celui posé dans un univers déterministe. Par contre, la détention d'informations privilégiées sur la composante aléatoire du jeu, rend plus complexe sa résolution, en ce sens les agents privés sont dans l'impossibilité de reconstruire l'anticipation du choc réalisé par le Gouverne-ment.

Dans un cadre stochastique, la nature et l'ampleur des chocs constituent des sources additionnelles d'information asymétrique. Dans le modèle de Can-zoneri [1985], l'asymétrie d'information tient au fait que la Banque Centrale détient des informations privées sur l'état de l'économie sous forme de prévi-sions d'une perturbation économique non vériable, notamment, un choc de la demande de monnaie. Le public n'a pas une maitrise parfaite de l'ensemble de la connaissance de la Banque Centrale sur l'économie, il ne peut pas ex-post vérier les informations de la Banque.

La structure de l'information est telle qu'il ne peut être entièrement vérié si oui ou non la Banque Centrale déviera à la suite de la politique annoncée, en ce qu'elle peut faire valoir que l'ination élevée reète la réponse optimale à un choc négatif non observée, plutôt qu'une l'ination élevée sous optimale. Même si la Banque Centrale suit sa politique annoncée, il y aura des épisodes périodiques d'ination élevée associée à des chocs négatifs.

Ce résultat fait suite aux travaux de Green & Peter [1984] montrant, par exemple, que la  guerre des prix  peut garantir l'absence de tricherie des entreprises oligopolistiques sur les accords (collusion). Puisque, la conformité de la Banque Centrale à la poursuite de ses annonces ne peut être totalement contrôlée, elle sera sanctionnée après une période de forte croissance de la masse monétaire, même si un tel comportement est optimal, pour la dissuader de revenir sur le comportement d'ination optimal en prétendant faussement qu'un choc négatif s'est produit.

Canzoneri souligne que les modèles de Barro & Gordon [1983] ; Rogoff, [1986], prédisent trop la stabilité, en ce que leur équilibre ne fait pas valoir des périodes d'ination élevée, tandis que son modèle à hypothèse d'information privilégiée implique une inversion36périodique de l'ination élevée. D'un point de vue normatif, le modèle plaide pour la transparence et un meilleur partage de l'information.

En eet, lorsque le type du décideur est inconnu, le résultat central est que certains types peuvent être incités à dissimuler leur vrai nature, au moins tem-porairement. Supposant que le décideur a une parfaite maîtrise de la politique

36. Zarazaga [1993] suggère une application du cadre de Green-Porter pour expliquer pourquoi certains pays sourent de périodes répétitives d'ination élevée, plutôt que d'hy-perination. Parce que les actions de politiques monétaires du Gouvernement ne peuvent être entièrement contrôlées, les épisodes de forte ination garantissent que le Gouvernement ne prend pas des mesures menant à l'hyperination.

monétaire, de sorte que la dissimulation signie le choix d'un taux d'ination diérent de l'optimum myope, le public résout son problème d'inférence du processus d'apprentissage du vrai type de décideurs sur la base de l'ination observée, sachant que c'est le taux d'ination choisi.

Cependant il y a d'autres façons dont les décideurs tentent de dissimuler leurs intentions. La première consiste à essayer de cacher ce qu'ils font, ou, si on le pousse à révéler leurs actions ou intentions, ils feront une annonce vague et imprécise sur les politiques ou les objectifs. Les Banques Centrales à travers le monde semblent avoir un fort penchant pour le secret et la dissimulation. Une des principales raisons du secret est que la politique monétaire a des eets réels que si elle est non anticipée. En outre, cet argument nécessite l'hypothèse que des informations sur les dernières délibérations sur la politique de la Banque Centrale donnent des informations sur ce que la future politique peut être au-delà des informations contenues dans les agrégats monétaires observés.

Le contrôle imparfait entre dans la tentative de la Banque Centrale de dissi-muler ses véritables préférences. Elle pourrait trouver optimal le fait de choisir cette stratégie sur certaines variables de politique an de rendre le problème d'inférence du public plus dicile. En rendant le processus d'apprentissage plus dicile, la Banque Centrale acquiert une plus grande capacité à mener des sur-prises monétaires et, partant, réduire le chômage. La perte de contrôle sur le taux d'ination a un coût direct, il peut en bénécier indirectement en raison du fait qu'une plus grande capacité à surprendre l'emporte sur ces coûts, de sorte que le bien-être augmente eectivement

Dans leur modèle, Cukierman & Meltzer [1990] considèrent qu'un contrôle imparfait de la masse monétaire peut être une stratégie optimale. La Banque Centrale dissimule ses préférences. Le poids assigné à la cible d'ination varie de manière stochastique au cours du temps. Le public ne connait pas l'objectif du Gouvernement, de sorte qu'il puisse en déduire la composante stratégique de la politique monétaire. En eet, les tensions inationnistes sont la consé-quence d'un mauvais contrôle de l'instrument monétaire, ou d'une variation des préférences du Gouvernement.

L'ambiguïté est une stratégie optimale en raison du processus d'apprentis-sage qu'elle implique. En ce sens, la crédibilité est dénie comme la vitesse de détection (apprentissage) avec laquelle le secteur privé réalise le changement intervenu dans les préférences du Gouvernement. Elle peut eectivement trans-mettre plus d'informations que les annonces précises. Stein [1989] démontre que si l'Autorité monétaire est contrainte à l'ambiguïté, les annonces politiques peuvent être informatives. Le Gouvernement est ambigu, il ne choisit pas né-cessairement la procédure du contrôle monétaire la plus ecace, donc le secteur privé ne distingue pas avec précisions les variations permanentes, suite à une modication dans l'arbitrage ination-chômage, des variations transitoires dues à des erreurs de contrôle.

En eet, le goût pour le secret permet au Gouvernement d'utiliser l'in-ation surprise, et rend, par conséquent, les contrôles de procédures inecaces. Cette situation lui autorise ainsi à générer des surprises inationnistes positives dans les périodes pour lesquelles il est plus préoccupé par l'activité réelle, ou

des surprises inationnistes négatives dans les périodes pour lesquelles il est concerné par la stabilité des prix (Drazen [2000]). Ainsi, pour un contrôle de qualité monétaire donné, la manipulation est d'autant plus grande que le taux de préférence pour le présent, qui actualise l'objectif du Gouvernement, est élevé.

Le principal déterminant de la crédibilité est la qualité du contrôle monétaire. La préférence pour le présent du Gouvernement est reliée au degré d'ambigüité du Gouvernement. Une procédure de contrôle imprécise, indique un facteur d'ac-tualisation élevé, provoque un biais inationniste ; par conséquent, le défaut de crédibilité de la politique monétaire est dû à des erreurs de contrôle. En eet, une haute fréquence des erreurs est relié à un taux de croissance monétaire moyen plus élevé que le taux requis pour la stabilité des prix, et rend toutes les nouvelles orientations de politiques monétaires confuses, donc, elles ne seront pas crédibles.

Toutefois, l'ambiguité fait jouer le rôle actif de la politique monétaire dans la stabilisation conjoncturelle, contrairement, aux travaux traditionnels qui stipule l'impossibilité d'une surprise inationniste sous l'eet des anticipations condi-tionnés par le régime monétaire dans lequel les décisions sont xées. En eet, le modèle de Cukierman & Meltzer [1990] fait apparaitre deux composantes dans la fonction objectif du Gouvernement : une composante déterministe (l'ob-jectif du Gouvernement est invariant) identique à celle de Barro & Gordon [1983a], et une aléatoire (l'objectif du Gouvernement change selon les perturba-tions, donc, il révise le poids relatif associé à la stabilité des prix). L'opacité sur ses préférences lui permet de mener des surprises inationnistes an de stimuler l'activité économique.

A la diérence de Barro & Gordon [1983], dans le modèle ci-dessus, la simple incertitude sur la qualité du contrôle de l'ore de monnaie, la variation des préférences du décideur au cours du temps, ou un degré d'ambiguité donné, peuvent rendre non crédible une politique discrétionnaire.

En eet, l'analyse des modéles précédents indique que le conit entre secteur privé et décideur public fait suite à l'existence de distorsions scales, dont l'eet est de réduire le niveau naturel de l'emploi, ou à la présence d'un syndicat mo-nopolistique qui détermine un salaire réel supérieur à celui qui prévaudrait si la concurrence était le fondement des négociations salariales. Cependant, confor-mément aux résultats des modèles sur la persistance d'un chômage due aux mécanismes des insider-outsiders (Blanchard & Summers [1986] ; Alogos-koufis & Manning [1988] ; Lindbeck & Snower [1989] ; Lockwood & Philippopoulos [1994]), la politique monétaire non anticipée peut avoir des eets réels pendant plusieurs périodes.

Incertitude sur l'état de l'économie, comportement de précaution de la Banque Centrale et biais inationniste

Les décisions de politique monétaire des dirigeants des Banques Centrales sont soumises à une grande incertitude37 quant aux évolutions présentes et

37. On se retrouve dans une situation d'incertitude lorsque le décideur n'est pas en mesure d'associer à chaque stratégie une distribution de probabilité des résultats Knight [1921] ;

futures de l'économie (Walsh [2004]). En eet, le futur est incertain, les dé-cisions économiques qui engagent l'avenir sont soumises à des risques d'autant plus diciles à évaluer que leur échéance est lointaine (Pradier [2006]).  Un événement est incertain, lorsqu'il n'existe pas d'événements semblables observés précédemment qui permettraient de dénir une probabilité objective à partir d'une fréquence d'apparition passée. Cet événement incertain est l'eet de l'ir-ruption du nouveau dans le système. Est appelé  nouveau  l'événement qui, à l'intérieur du corps des connaissances, n'a aucune base permettant d'en évaluer la plausibilité. A l'intérieur d'un tel monde non ergodique (unique et non ré-pétitif), la capacité de réaction individuelle est déstabilisée par ces événements car l'évaluation des risques encourus dépasse les connaissances accumulées. Ils sont peu fréquents et complètement inattendus et on les appelle des chocs38.

Pour atteindre ces objectifs, l'Autorité monétaire dispose d'instruments. Ce-pendant, même si des avancées majeures dans la théorie économique et la modé-lisation ont, dans certains cas, permis de mieux comprendre le fonctionnement de l'économie, le système dans son ensemble est devenu plus complexe. L'incer-titude reste une question essentielle pour les Banques Centrales (Gilles [1992] ; Noyer [2006] ; Jenkin & Longworth ([2002]), et elle n'est pas simplement un élément important de la politique monétaire mais une caractéristique majeure de cet environnement (Greenspan [2004]).

Au c÷ur des actions de la Banque Centrale, demeure l'incertitude omnipré-sente qui de par sa constance a un impact sur la promotion de la stabilité écono-mique, et la maitrise de l'ination (Walsh [2000]). Jusqu'à présent, la littérature s'est intéressée aux eets de l'incertitude sur les résultats économiques, telles que la production, l'investissement, la consommation et le chômage (Baker & al. [2012]). Cependant, on s'est moins intéressé si cette incertitude a un eet sur les croyances et les perceptions des agents sur les politiques monétaires. En d'autres termes, si l'incertitude liée à l'environnement macroéconomique im-pacte la crédibilité des politiques monétaires.

En ce sens, plusieurs recherches se sont penchées sur ses implications dans la politique monétaire (Montes [2010] ; Brainard [1967] ; Cateau &

Murchi-son [2010] ; Dequech, [1999a, 1999b] ; Issing, [1999 ;2002] ; Dow [2004] ;Cukierman [2002], ;Cukierman & Gerlach [2003]).

L'incertitude inhérente à l'environnement macroéconomique est supposée, par les universitaires et les acteurs du marché, être la source de nombreuses crises, notamment celle de 2008. Dans ses Perspectives de l'économie mondiale [2012], le FMI observe que  le facteur le plus important qui pèse sur l'écono-mie mondiale était l'incertitude des investisseurs quant à savoir si les décideurs dans les économies avancées vont tenir leurs promesses . Ces inquiétudes sont fondées si l'on tient compte de la croissance rapide de la littérature théorique et empirique traitant des eets récessifs de l'incertitude sur l'activité économique (Giannoni [2002] ;Svensson [2003b] ; Walsh [2004, 2005] ; Onatski & Williams [2003] et Dennis [2007]).

Gilles [1992] ; Noyer [2004] ; Bougi & Hamdi [2009]. 38. Aglietta [1991]

En eet, dans la formulation de la politique monétaire, la mise en place de règles simples permet une meilleure prévisibilité. Les règles monétaires sont devenues partie intégrante des modèles de Banque Centrale, cependant l'in-certitude peut miner leur ecacité (Cateau & Murchison [2010]). L'article de Brainard [1967] sert de référence dans le traitement des eets de l'incer-titude sur la politique monétaire, en particulier, l'impact de l'incerl'incer-titude des paramètres sur le choix de la politique monétaire optimale. Au sens de Brai-nard, lorsque des changements structurels fondamentaux se produisent dans l'économie, les relations entre les variables endogènes et exogènes se modient. L'incertitude est liée au fait que les décideurs ne savent pas avec exactitude l'occurrence de ces changements structurels.

Pour étudier les implications théoriques de l'incertitude des paramètres, on considère un modèle avec une variable cible et un instrument de politique mo-nétaire au sens de Brainard [1967].

y = θP + ǫ (17)

y, est la variable cible (le taux d'ination par exemple), P l'instrument de politique monétaire, (le taux d'intérêt ou les dépenses publiques), θ la réaction à une action de politique monétaire, ǫ les eets des autres variables exogènes. Donc, l'incertitude apparait lorsque le décideur n'est pas en mesure d'estimer les eets des variables exogènes, ne connait pas la réaction de y par rapport à la politique monétaire, ou bien de savoir, si θ sera égale à sa valeur anticipée.

En eet, étant donné que l'incertitude liée à ǫ n'est pas aectée par l'ac-tion des décideurs, alors les acl'ac-tions du décideur doivent répondre au principe d'équivalent-certain, c'est-à-dire agir de la même façon qu'en univers certain, donc considèrent que θ est égale à sa valeur anticipée. Toutefois, un change-ment de politique monétaire modie la distribution de y, mais n'aecte pas sa variance. Alors que l'incertitude liée à θ aecte aussi bien la distribution et la variance de y, pour mettre en évidence cette situation, on suppose que le décideur maximise la fonction d'utilité espérée suivante :

U = −(y − y

)2 (18)

Le décideur cherche à minimiser la diérence entre la variable cible y et la variable eective y, en fonction des hypothèses suivantes :θ est une variable aléatoire39, corrélée au terme additif ǫ telle que Corr(θ, ǫ) 6= 040.

La variance de la variable cible y est donnée par :

41

σ2 y= σ2

θP + σ2

ǫ + 2ρσθσǫ (19)

39. Brainard [1967] souligne que, même si le vrai paramètre d'une population est supposé être non-aléatoire, il est estimé à partir des données d'échantillon, ce qui le transforme en une variable d'estimation aléatoire.

40. Brainard [1967] montre que ces résultats sont valables, même si les deux termes ne sont pas corrélés.

41. Cette équation est obtenue en substituant (60) dans σ2 y= E(y)2

−[E(Y )]2

Pour déterminer l'action optimale de la politique, l'utilité espérée d'une ac-tion spécique de la politique doit être calculée. Pour ce faire, on remplace l'équation (56) dans (57), on prend la valeur espérée de l'équation résultante :

E(U ) = −[(¯θP + ¯ǫ − y

)2+ σθ2P2+ σ2ǫ+ 2ρσθσǫ] (20) La politique monétaire optimale est égale à :

P

= [(θ)(y

− ¯ǫ) − 2ρσθσǫ)]/[ ¯θ2+ σ2

θ] (21)

Ce résultat montre que le décideur de politique monétaire doit prendre en compte la valeur espérée et la variance des variables exogènes et des paramètres dans la mise en ÷uvre de la politique monétaire. Contrairement au principe d'équivalentcertain, le principe de conservatisme (Brainard [1967]) énonce que les Autorités monétaires doivent être prudentes face aux chocs en présence d'incertitude sur les mécanismes de transmission de la politique monétaire.

An d'améliorer l'ecacité des politiques monétaires, les Banques Centrales doivent savoir à quels types d'incertitudes, leurs sources, sont-elles confrontées, autrement dit des réactions de politiques fondées uniquement sur les prévisions produites sous l'hypothèse de certitude seraient trop coûteuses pour l'économie (Montes [2010]). On distingue, en général, trois grandes catégories d'incerti-tude : l'incertid'incerti-tude pesant sur l'état de l'économie ; celle aectant la structure de l'économie ; et l'incertitude résultant des relations d'interdépendances straté-giques entre Banques Centrales et agents du secteur privé (Brock & al., [2003], Walsh, [2003], Dennis, [2005])

L'évaluation précise des conditions économiques courantes (l'état de l'éco-nomie) est un dé majeur pour les Banques Centrales dans l'élaboration de la politique monétaire. En eet, conscientes des contraintes qu'impose l'incertitude inhérente à l'environnement économique (Gilles [1992]), les Banques Centrales sont allées à la recherche des sources.

L'incertitude sur l'état de l'économie.

Elle est liée à un biais d'évaluation des conditions économiques sous-jacentes. La politique monétaire encourt un risque de sur ou de sous-évaluation par rap-port à la situation réelle. Plusieurs variables macroéconomiques sont intangibles (Jenkins [2002]). Cette source d'incertitude se manifeste à trois niveaux.

Premièrement, l'analyse est sous-tendue par une information souvent im-parfaite (Ayouvi-Dovi, & Sahuc [2009]). La disponibilité et la qualité des données, y compris leur rapidité et leur abilité, varient d'un type de variable à une autre. Certaines données, telles que les prix sur certains marchés nanciers,